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AGENT ORANGE VIETNAM : la bataille de la Cour suprême (suite), par André Bouny.

Publie le dimanche 13 novembre 2005 par Open-Publishing

Le remplaçant de la remplaçante de la juge conservatrice modérée Sandra Day O’Connor : un pit-bull !

George W. Bush, débordé par sa droite extrême après avoir nommé Harriet Miers à la Cour suprême (conservatrice, conseillère juridique à la Maison blanche) nomme Samuel Alito à la place de cette dernière qui renonce à ce poste sous la pression d’une cabale des ultra-conservateurs : pas assez conservatrice !

A peine nommée, Harriet Miers agace en tant que proche de Bush... à peine démissionnée qu’on se met à la regretter en tant que femme.

Dans le même temps, les bras droits du Président et du Vice-président sont mis en examen (un d’entre eux est déjà condamné dans l’affaire Valerie Palme, dévoilée agent de la CIA), la débâcle de l’ouragan Katrina, le bourbier irakien et la dérive de l’Economie "soumettent" Bush à la volonté de son aile droite conservatrice et non à celle étasunienne. De plus, un poste à la Cour suprême est donné à une femme, conservatrice d’accord, mais femme quand même, et femme célibataire ! C’est trop. Marche arrière toute. Ce poste à la Cour suprême devient subitement un morceau de viande pour calmer la horde des loups.

Le remplaçant de la remplaçante s’appelle donc Samuel Alito.

Après le nomination du juge John Roberts, 50 ans, conservateur pur et dur, à la présidence de la Cour suprême suite au décés de l’ancien président, 80 ans, à la fin de l’été 2005 (on est nommé juge à vie à la Cour suprême), voici donc Samuel Alito, 55 ans, magistrat réputé pour ses positions conservatrices. Son sobriquet est "Scalito", en miroir du juge Antonin Scalia, reconnu comme l’un des plus féroces conservateurs au ceint de la Cour suprême, un homme coléreux qui ne se lave pas les dents pour dire ce qu’il pense. Samuel Alito, de souche italienne par immigration tout comme Antonin Scalia et de même opinion, est un juge anti-avortement. Il est né le 1er avril 1950 à Trenton, New Jersey, marié, père de deux enfants. Il est diplômé des universités de Princeton et Yale. Il a défendu une loi de Pennsylvanie imposant aux femmes souhaitant avorter de prévenir leur mari. De 1981 à 1985, il exerce aux côtés du conseiller juridique du gouvernement, chargé de défendre les positions de l’administration fédérale devant la plus haute juridiction des Etats-Unis. Puis il devient collaborateur adjoint du ministre de la justice et il conseille l’administration de Ronald Reagan sur les questions constitutionnelles de 1985 à 1987. Ensuite, il représente le ministère de la justice dans le New Jersey et est nommé juge à la Cour d’appel fédérale de Philadelphie par Bush père en 1990.

Les démocrates ne peuvent pas laisser faire, ne serait-ce que pour se compter à un an des élections législatives. Le calcul de Bush-Rove est peut-être celui-là : créer une joute intérieure sur la Cour suprême qui ferait oublier le bourbier irakien et l’utilisation d’armes prohibées, la gestion catastrophique de l’ouragan Katrina, les affaires sulfureuses de la Maison blanche, l’Economie à vau-l’eau...

Comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Bush fait de l’"islamisation" sans le vouloir : les femmes doivent craindre un retour sur la loi d’interruption volontaire de grossesse et les condamnés peuvent s’attendre au réveil de la peine de mort pour les mineurs. Quant aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange, elles sont attendues de pied ferme.

Lien :
 http://www.monde-solidaire.org/spip...

André Bouny, président du "Comité International de Soutien des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York (CIS)".