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Le gouvernement invité à accélérer la baisse des effectifs

Publie le vendredi 18 novembre 2005 par Open-Publishing

de Michel Delberghe

Il faut tendre vers une réduction des effectifs qui se rapproche d’un remplacement sur deux seulement des départs à la retraite, (qui seront) en moyenne de 76 000 par an dans les dix années à venir." Dans son rapport consacré aux crédits de la fonction publique dans le budget 2006, qui devrait être examiné le 21 novembre par l’Assemblée nationale, Georges Tron, député (UMP) de l’Essonne et rapporteur spécial de la commission des finances, enfonce le clou. Selon lui, "il faut utiliser cette opportunité démographique pour engager vigoureusement le processus de modernisation de la fonction publique".

Le député ne semble pas se satisfaire de la suppression "relativement modeste" de 5 100 emplois, soit 5 318 équivalents temps plein travaillés (ETPT) inscrits par le gouvernement sur un effectif total de 5,95 millions d’agents. Cette réduction est moindre qu’en 2005 (7 392 ETPT), mais reste supérieure à 2004 (4 537). Malgré cette diminution, les crédits (118,2 milliards d’euros) progresseront de 3 %, dont 2,1 milliards d’euros pour les retraites (37,9 milliards d’euros).

A quelques jours de l’ouverture, le 6 décembre, des négociations salariales dans la fonction publique, le rapporteur n’hésite pas à agiter le chiffon rouge de la réduction de l’emploi devant les syndicats. D’autant qu’il reprend à son compte les propositions du premier ministre, Dominique de Villepin, qui, le 27 octobre, avait envisagé de "redistribuer aux fonctionnaires 50 % des économies réalisées sur les réductions d’effectifs". Dans une autre partie de son rapport, consacrée à la gestion du patrimoine immobilier de l’Etat, M. Tron suggère de ne pas remplacer les agents des services généraux des ministères, "personnels à faible productivité à qui pourraient être substituées des sociétés de service externalisées".

Avec la mise en oeuvre de la loi organique de la loi de finances (LOLF), les ministères ont été invités à fixer, avant le 1er février 2006, leurs objectifs de redéploiement et de non-remplacement. La FSU a, dans un communiqué, fustigé un rapport qui "manifeste un invraisemblable aveuglement et une incroyable ignorance de ce que sont les besoins et le rôle des services publics". Cette exigence devrait être réaffirmée lors de la manifestation organisée samedi 19 novembre à Paris par le collectif de défense et de développement des services publics, à l’origine d’un rassemblement, le 5 mars, à Guéret (Creuse).

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