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La CGT sauve les Cent ans du tour de France

Publie le vendredi 4 juillet 2003 par Open-Publishing
5 commentaires

Une grosse centaine d’intermittents ont réussi à entrer ce soir dans la
partie réservée au public devant le podium dressé sur la place de l’hôtel de
ville pour la soirée de direct France 2 consacrée aux "Cent ans du tour de
France". Leur énergie a permis de perturber sérieusement la retransmission,
sans parvenir toutefois à l’interrompre comme il était prévu.
Cet objectif aurait pu être atteint très facilement pourtant : jusqu’à
20h45, les flics laissaient passer tout le monde, après une fouille au corps
très sommaire. Il suffisait donc d’entrer les mains dans les poches et les
banderoles sous les tee-shirts. Mais le gros des manifestants (un bon
millier) s’était donné rendez-vous sur la place du Châtelet, distante de
quelques centaines de mètres. Ceci à l’appel de la CGT, qui avait de toute
évidence négocié avec les flics la non interruption de la soirée en échange
d’une prise de parole de son secrétaire Jean Voirin.
Il fut ensuite très facile pour les flics de contenir le cortège finalement
arrivé du Châtelet à une distance suffisante pour que les cris soient à peu
près inaudibles pour les téléspectateurs.
Voirin vint alors gentiment expliquer à Michel Drucker combien son syndicat
était prêt à chaque instant à revenir à la table des négociations. Drucker
le remercia en se félicitant de ce que le service public donne ainsi la
parole aux intermittents.
La CFDT se voit traiter partout pour ce qu’elle est, un syndicat patronal.
S’il faut traiter ses ennemis en ennemi, il ne faut pas oublier les faux
amis : ceux qui aujourd’hui tentent de canaliser le mouvement des
intermittents comme ils ont saboté la grève générale de mai, à seule fin de
pouvoir tirer les marrons du feu en s’imposant comme les marchands de paix
sociale, doivent être écartés de l’organisation du mouvement et des actions,
qui doit être confiée à des personnes de confiance désignés en assemblées
générale.
Frédéric G., réalisateur.

Messages

  • Je trouve que vous y allé un peu fort avec la CGT. Sur bien des villes en
    action, les intermittents se posent encore aujourd’hui la question d’une
    action dure et de faire en sorte d’annuler le festival, ou d’une action de
    prise de parole, à chaque début de concert ou de pièce, et d’un forum avec
    le public.
    Vous voyez, les avis restent très partagés partout, alors parler de sabotage
    me semble pas être le reflet d’une réalité.
    Lisez plus attentivement les messages qui passent sur cette liste pour vous
    en rendre compte.

    Solange

  • On constate sur pas mal d’action que la CGT reste un modérateur et un "canaliseur" d’énergies car sans eux, bien des action auraient viré à la catastrophe et au gros bordel ce qui n’est pas vraiment notre propos. En plus ne pas oublier que pendant toutes les négociations ils ne lâchent jamais d’un pouce, qu’ils représentent + de 80 % de la profession et qu’il serait temps de tous se syndiquer pour avoir encore plus de force. Et surtout laissons courir la rumeur, elle se cassera la gueule toute seule.

    Mikko

  • C’est exact, moi qui suis une toute toute petite compagnie avec un mal de chien à survivre, je me mets à la place de celle qui a tout sacrifié et qui s’est endettée pour pouvoir être présente sur un festival et pouvoir vendre son travail. Et je pense que bloquer tous les festivals sans négocier une présence via des forums et une prise de parole systhématique avec le public tue beaucoup d’entre nous. Je suis présente sur des temps et des opérations contact avec le public, manif devant des sites , mais pas sur des blocages durs. Nous faisons parti au 1ier chef du basculement possible de l"économie que génère ces manifestation. Ne pas oublier combien d’entres nous vont tombés et ne plus se relevés après. Est ce que nous seront là pour les aider, à ce moment là. J’en serais très etonnée

    Solange

  • Je ne suis pas d’accord avec l’analyse ci-dessous dans le sens où si
    certains pensent qu’il faut se mettre en position de se castagner avec
    les flics, ils peuvent le faire, et je ne comprends pas pourquoi il leur
    faudrait une autorisation d’une organisation qqconque, dont la vocation
    n’est en effet pas d’envoyer les gens se faire casser la gueule. Faut
    être cohérent.
    Il y a dans ce pays des lois et des usages concernant les
    manifestations, je ne dis pas que c’est bien, je dis que l’ignorer n’est
    pas non plus forcément faire preuve de responsabilité. A chaque
    personne, à chaque organisation de personnes de voir si une
    conflagration sociale avec boucherie peut nous aider en temps et heure à
    nous rendre où nous voulons aller ; tu as le droit de contester ceux qui
    prennent leurs responsabilités, tu as aussi le droit de prendre les tiennes.
    Il va être difficile de participer à la construction d’un rassemblement,
    à la solidarité générale, avec à la bouche des mots guerriers envers les
    différents groupes qui participent à ce rassemblement.

    Philippe

  • D’accord avec toi ! Arrêtons de nous entredévorer ! Ce n’est vraiment pas le moment, en face, ils ne cherchent que ça ! La CGT est le syndicat qui défend le plus nos droits, parfois elle peut paraître incompréhensible, mais le mot confiance doit encore exister de nos jours non ? Il y a toujours des erreurs dans les stratégies, des réflexions sur les moyens d’agir différentes selon les natures et sensibilités. Attention cependant à ne pas développer de parano antisyndicale injustifiée ! Même si, et je ne suis pas dupe, il y a derrière tout cela des enjeux, des accords politiciens qui nous échappent. Parlons, lisons, débattons...mais agissons et ne nous trompons pas d’ennemi !
    Cordialement,
    Philippe Saïd
    P.S. Je ne suis pas syndiqué (ni manipulé !)