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Un silence bien gardé

Publie le samedi 3 décembre 2005 par Open-Publishing

Un militant vannetais de Stourm Ar Brezhoneg, condamné le 13 juin 2005 au TGI de Lorient pour avoir barbouillé une quinzaine de panneaux directionnels, propriété du Conseil Général du Morbihan, annonce son refus de s’acquitter de la somme de près de 7 000 € réclamée lors du verdict et correspondant à des remboursements de frais, calculés de manière tout à fait hasardeuse.
La décision d’Herve B., par ailleurs adhérent de notre association, est notamment motivée par le silence entretenu par le Conseil Général du Morbihan et autres élus quant à la démarche de 12 maires regroupés en association de masquer le breton sur les nouveaux panneaux directionnels. En effet, le 17 novembre 2005, suite à une opération médiatique de cette association opposée à la signalétique bilingue, dont Mme Françoise Morvan s’est faite la porte-parole, des dégradations ont été constatées sur des panneaux routiers aux abords de voies départementales en la commune de Réminiac.
Pour l’heure, seule la loi du silence semble en vigueur vis-à-vis des auteurs de ces dégradations de biens publics. Le mutisme de ces 12 maires laisse transparaître une idée pour le moins particulière de l’égalité républicaine prônée par les ultras de l’une et indivisible.
L’association Bemdez constate une nouvelle fois que la loi n’apparaît pas être la même pour tous et appelle par conséquent à soutenir la ténacité de ce militant. L’intensité des soutiens doit avoir raison d’éventuels actes de représailles dus à cette conspiration du silence.

Pour Bemdez,
Bertrand Deléon.

Kevredigezh / Association BEMDEZ
C Ti ar c’hevredigezhioù / Maison des associations
6 straed ar Govuerezh / 6 rue de la Tannerie
56 000 GWENED / VANNES - È 06 11 51 43 15.



Original Message -----
From : bemdez
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Sent : Friday, November 25, 2005 7:10 PM
Subject : Omerta à la française

Mesdames, Messieurs,

Veuillez trouver 4 réactions d’organisations bretonnes au sujet de la démarche d’une douzaine de maires de masquer l’affichage en breton sur la signalétique routière du département du Morbihan.
A la suite d’une opération de ces maires regroupés en association, des dégradations ont été constatées sur les panneaux de Réminiac.
La conspiration du silence palpable sur cette question ne laisse pas d’étonner. Il semble bien qu’il y ait deux poids, deux mesures.

Cordialement,

Bertrand Deléon.
(association Bemdez)


Rappel :

A l’attention de la presse :

21/11/05
Bonjour,

Suite à notre communiqué de presse du 19/11, veuillez trouver en pièces jointes des photos prises le lendemain à Réminiac : l’association opposée à la signalétique bilingue, dont Mme Françoise Morvan se fait la porte-parole, s’est rendue coupable de dégradations de biens publics. Nous espérons que le Conseil Général du Morbihan portera plainte, comme à l’accoutumée, et que la justice sera aussi sévère qu’à l’encontre des militants de Stourm Ar Brezhoneg (SAB).
Nous rappelons qu’un militant SAB de Vannes avait été condamné pour destruction du vernis de 15 panneaux dans la région d’Auray.
Cordialement,

Pour Bemdez,
Bertrand Deléon.


Original Message -----
From : bemdez
Sent : Saturday, November 19, 2005 8:11 AM
Subject : Entendez-vous dans les campagnes, mugir ces "féroces" petits soldats ?

Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces "féroces" petits soldats ?

L’association Bemdez, dont les buts sont de promouvoir la culture bretonne et défendre la légitimité de son développement estime navrante l’attitude puérile de 12 conseils municipaux bretons de demander le retrait de panneaux bilingues (français - breton) de leur commune.
Ce groupuscule initialement assemblé derrière M. Orhan, ex-maire de Monteneg / Monteneuf, tient ainsi à participer au génocide culturel que subit la Bretagne depuis plusieurs siècles et réduire plus encore le sort misérable laissé au breton. La langue bretonne n’a jamais cessé d’être parlée en Haute-Bretagne même si ce n’est pas ou plus le territoire brittophone de langue maternelle. La société bretonne forme une entité en laquelle le breton trouve naturellement sa place dans l’ensemble de la Bretagne historique (5 départements). Et cela est d’autant plus vrai en matière de toponymie !

Les motivations de cette mystérieuse guilde sont à chercher ailleurs :

Nous apprenons sans surprise que ces derniers sont en vérité unis autour de Mme Françoise Morvan, autoproclamée "linguiste", "universitaire" et "historienne".
Mme Françoise Morvan est coutumière des conférences et ouvrages liés aux associations cocardières françaises comme la Libre Pensée et les courants lambertistes infiltrées dans diverses organisations. Ces mouvements se sont souvent illustrés par leurs actions violentes lors de manifestations contre ceux qui refusent de proférer la pensée unique.
Il est primordial de rappeler qu’un rapport des Renseignements Généraux, rendu public en 2000, démontre que la Libre Pensée et les Lambertistes sont infiltrés dans de très nombreux mouvements politiques et syndicaux où ils tentent de transmettre leur haine de toute revendication tendant à promouvoir des droits politiques, culturels et linguistiques au sein du territoire de l’Etat français. A travers un discours axé sur la laïcité et l’unicité de la République qu’ils estiment menacées, agitant l’épouvantail de la balkanisation de l’Europe, ils avancent masqués pour promouvoir semble t’il " un état, un peuple, une langue, une pensée, un pouvoir ".
Nous rappelons qu’il a fallu batailler pour obtenir l’apposition de panneaux en breton dans le Morbihan. Un militant de Stourm Ar Brezhoneg, par ailleurs adhérent de notre association, a été condamné le 13 juin 2005 au tribunal de grande instance de Lorient à payer près de 7 000 € pour avoir barbouillé une quinzaine de panneaux directionnels, propriété du Conseil Général. Depuis, le Conseil Général du Morbihan a voté à l’unanimité la mise en place d’une signalétique bilingue (breton - français) - demandée démocratiquement et depuis de longues années - sur les routes du Morbihan.
Ainsi, si les actions d’utilité publique de SAB sont sanctionnées, la tentative criminelle de vouloir faire disparaître une langue ne semble pas être condamnable aux yeux de la "justice". Malgré cet état de fait et suite aux révélations publiques de l’association contre la signalisation bilingue en pays gallo d’une campagne de masquage des noms bretons par des matières adhésives, l’association Bemdez réclame qu’une enquête soit faite sur la dégradation probable de panneaux routiers par ces opposants au breton. Le cas échéant, cette association se verrait coupable de détérioration de biens publics, en ayant souhaité s’opposer aveuglement à une décision légitime et prise démocratiquement par le Conseil Général du Morbihan.

Pour Bemdez,
Bertrand Deléon.

Kevredigezh / Association BEMDEZ
C Ti ar c’hevredigezhioù / Maison des associations
6 straed ar Govuerezh / 6 rue de la Tannerie
56 000 GWENED / VANNES - È 06 11 51 43 15.


Redon le 20/11/05 Brezhoneg war-raok (source ABP)
Brezhoneg war-raok soutient le Conseil général du Morbihan pour la signalisation bilingue
COMMUNIQUE
Communiqué : Redon le 18 novembre 2005

Signalisation bilingue sur les axes départementaux.

Brezhoneg war-raok soutient le Conseil général du Morbihan pour la signalisation bilingue.

L’association Brezhoneg war-raok déplore l’action organisée le 17 novembre 2005 à Réminiac contre la langue bretonne. Une quinzaine de personnes s’est retrouvée pour barrer le nom breton de panneaux bilingues nouvellement installés par le conseil général du Morbihan. Un acte étonnant de la part d’élus communaux qui ne respectent pas une délibération votée à l’unanimité des conseillers généraux du Morbihan. D’autant plus étonnant que cette mesure ne met en cause d’aucune manière le choix communal en matière linguistique puisque la signalisation en question ne concerne que les axes routiers qui sont de la compétence départementale.

La présence de Françoise Morvan, intellectuelle engagée contre le développement de la langue bretonne, témoigne du caractère politique et idéologique de cette action. La présence de Françoise Morvan à cette manifestation fait perde de fait toute crédibilité sur la neutralité idéologique des opposants à la signalisation bilingue.

La signalisation bilingue est largement approuvée par les habitants de l’Est du Morbihan. L ‘enquête effectuée par les opposants eux-mêmes en apporte la preuve puisque seulement 12 communes sur 130 communes contactées ont émis des réserves. Le conseil général du Morbihan s’appuie aussi sur les enquêtes réalisées par l’Office de langue bretonne auprès des communes. En 1999, parmi les réponses, 79% des communes de l’Est du Morbihan considèrent que la langue bretonne est le patrimoine aussi de la Haute-Bretagne (la moitié des communes avait répondu à l’enquête) . En 2003 : 74 % des communes de Haute-Bretagne et 84 % des communes de l’Est du Morbihan considèrent que « la langue bretonne ne concerne pas seulement les locuteurs du breton. Elle est une marque d’identité valorisante pour tous les Bretons » (le quart des communes avait répondu). Une grande partie des noms de lieux sont bretons. La pratique du breton existe aussi par le réseau associatif et par les classes bilingues breton/français qui se développent un peu plus tout les ans. Il existe des sites bilingues à Ploërmel, Josselin, Guégon, Mauron, Questembert, Redon ... Cela montre bien que la population locale est favorable au breton sinon les parents n’engageraient pas l’avenir de leurs enfants par l’apprentissage du breton.

Le caractère discriminatoire de l’action contre les panneaux bilingues s’exprime dans le fait de supprimer le nom breton alors que tout un chacun peut utiliser et comprendre le nom français, écrit par ailleurs au dessus du nom breton, de manière non italique et de façon plus visible.

La signalisation bilingue est réalisée aussi pour permettre aux bretonnants d’aujourd’hui et de demain de vivre dans un environnement linguistique bilingue minimum. La signalisation directionnelle départementale concerne donc tous les Bretons et on ne devait pas vouloir ériger une frontière entre les Morbihannais. Le bon choix est justement le bilinguisme qui ne lèse personne. Supprimer la version bretonne des panneaux bilingues témoigne d’un acte d’intolérance grave et contribue à diviser les Bretons entre-eux alors que la Bretagne aujourd’hui à tout intérêt à être un exemple de démocratie en France et en Europe.

Emile Granville, président de Brezhoneg war-raok

Brezhoneg war-raok, 6 straed ar skolioù/ 6 rue des écoles, 35600 REDON. Postel/ Courriel : brezhoneg-war-raok@wanadoo.fr. Pgz/Tél. 02.99.72.20.62.


Le côté obscur de la Bretagne

Nous apprenons qu’une certaine association opposée à la signalétique bilingue, dont Mme Françoise Morvan se fait la porte-parole, s’est rendue coupable de dégradations de biens publics, en recouvrant des panneaux de signalisation bilingue, notamment à Réminiac (Morbihan). Voir Ouest France du 18 novembre 2005.

Nous espérons que le Conseil Général du Morbihan portera plainte, comme à l’accoutumée, contre les personnes responsables de ces dégradations et que la justice sera sévère.

Il n’est pas inutile de rappeler que les Bretons de l’Étranger sont éloignés de leur village breton, mais qu’ils y sont souvent propriétaires d’une maison familiale, ou d’un bout de terrain, et qu’à l’instar de leurs compatriotes restés au pays, ils y payent des impôts fonciers. L’importance des recettes fiscales provenant des non-résidents, dans le budget des collectivités territoriales, n’est pas négligeable et aura certainement un impact sur la manière dont cette collectivité était gérée.

Nous pensons que l’irresponsabilité des personnes qui ont ainsi dégradé les panneaux bilingues est un frein au développement territorial, économique et touristique de la Bretagne. Nous en appelons à une prise de conscience raisonnée de nos compatriotes restés au pays et leur demandons de protéger, promouvoir et gérer l’espace breton en bon pères de famille responsables, notamment fiscalement.

Nous n’oublions pas également que les Bretons de l’Étranger ont une responsabilité politique, puisque nombre d’entre nous sommes inscrits dans notre ville ou village d’origine et que nous participons ainsi à la vie politique bretonne. Les élus qui ont ainsi dégradé les panneaux de signalisation bilingue auront, nous n’en doutons pas, certainement à coeur de ne pas prendre de risques.

Enfin, nous appelons le Conseil Général du Morbihan et ces élus à bien apprécier la responsabilité qui est la leur envers le grand marché touristique breton. Ce marché crée des richesses, et ce marché est la vitrine de notre société. Nous, Bretons de l’Étranger, voulons une société, un vivre ensemble qui porte le beau nom de Bretagne, et qui s’incarne dans son identité, sa culture, sa langue et son histoire.

Nous ne voulons pas d’une Bretagne médiocre et repliée sur elle-même, avec des actions flamboyantes de certains le vendredi et avec une triste réalité du lundi.
Nous ne voulons pas des paroles mais des actes raisonnables et raisonnés.

Claude Guillemain
Président
Réseau des Bretons de l’Étranger - Rouedad Bretoned an Estrenvro
http://www.breizh-brittany.com


Lorient/An Oriant le 23/11/05 UDB (source ABP)
La Fédération UDB du Morbihan s’étonne de la démarche d’une douzaine de maires pour masquer le breton sur des panneaux directionnels.
COMMUNIQUE
En effet, la mise en place de ces panneaux repose sur des décisions votées à l’unanimité par les élus du Conseil général, qui sont ainsi en accord avec le Conseil régional qui a lui-même voté à l’unanimité un plan de développement des langues de Bretagne.

Cette signalétique correspond par ailleurs à une véritable demande sociale, comme en témoigne l’essor rapide des créations de classes bilingues français-breton, y compris en pays gallo.

Rappelons par ailleurs que c’est un même imaginaire et une même culture qui s’expriment soit en breton, soit en gallo. Pour paraphraser Alan Stivell, sans langues de Bretagne, pas de Bretagne. Alors n’est-ce pas la conscience régionale que ces contestataires ont voulu effacer par leurs scotches noirs de censeurs ?

Yann Syz

Porte parole

Fédération du MORBIHAN

Union Démocratique Bretonne