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Solidarité avec les opposant-e-s à la biométrie

Publie le samedi 17 décembre 2005 par Open-Publishing

Le procès de ce jour 16 décembre, au cours duquel 3 inculpé-e-s comparaissaient pour destruction de bornes biométriques dans une cantine scolaire, a été reporté au vendredi 20 janvier 2006. la raison en est qu’un léger problème de santé empêchait leur avocate de se déplacer ce jour au tribunal d’Evry.

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Madame, monsieur,

Le procès de ce jour 16 décembre, au cours duquel 3 inculpé-e-s comparaissaient pour destruction de bornes biométriques dans une cantine scolaire, a été reporté au vendredi 20 janvier 2006. la raison en est qu’un léger problème de santé empêchait leur avocate de se déplacer ce jour au tribunal d’Evry.

Nous tenons à remercier encore une fois tou-te-s celles et ceux qui se sont déplacées pour nous soutenir (nous étions une centaine), qui nous ont apporté des témoignages, ou qui par leurs quotidiens, leurs luttes et leurs soutiens, veulent continuer à mener ce combat contre la biométrie. Cela ne signifie en aucun cas une dissolution du collectif qui va user de ce répit pour épaissir le dossier de la défense et faire du ram-dam.

Une réunion publique aura lieu le 10 janvier au CICP, 21ter, rue Voltaire, Métro Rue des Boulets, 19h30. (cf tract ci-joint à diffuser).

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texte du tract :

SANS HÉSITATION AUCUNE
SOLIDARITÉ AVEC LES OPPOSANT-E-S À LA BIOMÉTRIE

EN CE MOMENT MÊME, tout le monde participe à l’installation ici et là d’appareils biométriques, prélude à une généralisation du contrôle d’identité biométrique à tout le monde et dans tous les secteurs de la société.

Les industriels participent ; attirés par la création d’un nouveau marché, ils exercent leur activité de lobbying (Cf. le « livre bleu » du Gixel, groupement d’entreprises d’électronique). L’État participe ; le projet d’une carte d’identité
obligatoire, contenant les caractéristiques biométriques du porteur (iris et empreintes digitales), est en place et ouvre la possibilité d’un fichage de toute la population d’ici quatre ans. Les institutions para-étatiques participent ; la Cnil avalise les installations, c’est son rôle.

La Cité des Sciences monte une exposition hyper-médiatisée destinée à nous habituer à l’idée d’une omniprésence de cette technique de contrôle.

Les proviseurs de lycée participent ; ils installent des appareils dans les
cantines, par dévotion pour la technologie, parce que « ça fait moderne »,
parce que « c’est efficace ». Les associations comme Iris ou les intellectuels
qui revendiquent un rôle d’expert auprès du gouvernement ou de la
Cnil participent ; ils réclament un débat public prélude à l’adoption de
la carte d’identité biométrique.

Les protestations et les actes de sabotage sont resté isolés, ou n’ont pas
eu d’écho.

MALGRÉ TOUT, une vingtaine de personnes a décidé, le 17 novembre
dernier, de remettre en cause la présence de ces machines dans notre société, en dénonçant directement l’expérimentation de ces appareils à la cantine du Lycée de la Vallée de Chevreuse (Essonne).

Dans un texte adressé aux lycéen-ne-s, elles ont clairement expliqué la nature de ce refus.

C’est un refus radical. Le tract invite à s’attaquer au contrôle social non pas en tant que dispositif imposé par une minorité à une société par essence libre, mais comme le fonctionnement normal du capitalisme moderne, au travail, au supermarché, dans les transports, devant son ordinateur. Il désigne clairement
la biométrie comme une composante parmi d’autres d’un système scientifique et technologique qui est « le premier obstacle à la justice sociale et à la liberté ».

Ces vingt personnes ont peut être ouvert la possibilité d’une opposition réelle à cette nouvelle technologie, en élargissant d’emblée la question à l’ensemble de
nos conditions de vie.

Parmi celles-ci, trois comparaîtront aujourd’hui seize décembre devant le tribunal d’Evry. Elles devront répondre de l’accusation de destruction de bien d’autrui, les bornes biométriques ayant cessé d’exister ce jour-là.

NOUS NE NOUS FAISONS PAS D’ILLUSIONS : la biométrie est déjà largement utilisée, dans la gestion des flux internationaux des populations, dans les aéroports et les prisons. Elle est l’aboutissement d’une évolution profonde
de notre milieu social : la création d’un milieu artificiel, c’est-à-dire créé
par la rationalité marchande et selon ses règles, un milieu où la parole, l’autonomie individuelle et collective n’ont aucun sens, où seuls prévalent les critères de puissance et d’efficacité.

La possibilité même pour les humains de faire consciemment leur histoire est
menacée de disparaître une fois pour toutes. Il est donc plus que jamais
impératif d’avancer clairement les raisons de notre refus de la biométrie ;
avant qu’il ne soit trop tard.

Pour toutes ces raisons, les trois prévenu-e-s ont notre soutien inconditionnel.
Ce soutien, dès la fin du procès, se traduira en solidarité concrète en les
soulageant d’une partie de leurs frais de justice et en relayant les convictions qu’ils ont exprimées le 17 novembre. Nous espérons ainsi contribuer à la création à brève échéance d’un front d’opposition à la biométrie sur une base radicale.

HONTE À CEUX ET CELLES QUI S’ALARMENT DU SORT DE QUELQUE FERRAILLE NUMÉRIQUE !
MORT AUX ROBOTS !

Collectif contre la biométrie
contrebiometrie@yahoo.fr

Réunion publique
CICP - 21ter rue Voltaire 75011 Paris - M° Rue des boulets
Mardi 10 janvier 2006 - 19H30