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DADVSI : corruption à l’assemblée !

Publie le mercredi 21 décembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Via Yahoo.

Sur demande du Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et sur accord du Président de l’Assemblée Nationale des représentants de la société Virgin doté de "badges du cabinet du ministre de la culture" proposaient aux députés des offres (gratuites) dans les murs même de l’Assemblée, dans une salle près de l’hémicycle pour télécharger de la musique sur le site virginmega.fr... Alors même qu’aujourd’hui (début dans la soirée) et demain doit être voté la Loi DADVSI...

Fait constaté par le député PS Patrick Bloche. Il estime qu’il n’est pas possible de pouvoir "légiférer sous influence".

Messages

  • petit encart dans libé :

    Quand Donnedieu de Vabres fait la pub de Virgin et la Fnac à l’Assemblée :

    La scène se passe à quelques mètres de l’hémicyle, quelques heures avant le début de l’examen du projet de loi très controversé sur le droit d’auteur dans la société de l’information. Au milieu des députés et de leurs assistants, deux jeunes types en costume-cravate badgés « Ministère de la culture » font des démonstrations des sites de téléchargement payants de musique de Virgin et de la Fnac dans une salle réservée aux parlementaires. Le « Monsieur Virgin » offre même des bons de téléchargement gratuits de 9,99 euros aux députés. Cette intrusion promotionnnelle a provoqué l’agacement de quelques députés socialistes présents, dont Christian Paul et Patrick Bloche, trop contents de ce « flag ». Une démarche dénoncée quelques minutes plus tard comme « inqualifiable et scandaleuse » en séance par Patrick Bloche.

    http://www.liberation.fr/page.php?Article=346365

  • Une information peu relayée à faire circuler le plus largement possible, à savoir l’identité du rapporteur de la loi, un certain Christian Vanneste. Vous savez le catho intégriste qui s’est fait remarquer pour ses propos contre les homos, y compris au sein du tribunal où il était poursuivi. Celui également qui a rédigé le fameux amendement sur le rôle positf de la colonisation ... A noter également que le ci-devant Donnedieu de Vabre a également été condamné pour blanchiment d’argent par le tribunal correctionnel de Paris ... Marrant de voir ces deux "délinquants" poser aux donneurs de leçon et aux parangons de vertu à l’assemblée...

    Sur le pedigree (pour reprendre une expression chère au ministre de l’intérieur) de Christian Vanneste, cf http://www.ldh-toulon.net/article.php3?id_article=1032

    Christian Vanneste, ou la droite extrême « de bon sens »

    mardi 29 novembre 2005

    [Première mise en ligne, le 26 novembre 2005,
    mise à jour, le 29 novembre 2005.]

    Un député UMP justifie la colonisation devant le Club de l’Horloge

    par Christiane Chombeau, Le Monde daté du 26 novembre 2005

    L’Assemblée nationale examinera le 29 novembre une proposition de loi socialiste visant à supprimer la disposition de la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés stipulant que les programmes scolaires " reconnaissent en particulier " le " rôle positif de la présence française en outre-mer, notamment en Afrique du Nord ".

    Cette mention avait été ajoutée à la suite d’un amendement de Christian Vanneste, député (UMP) du Nord [1]. M. Vanneste qui participait, le 20 novembre, à l’université annuelle du Club de l’Horloge, un groupe de réflexion réunissant des représentants de la droite et de l’extrême droite, a dénoncé les critiques qui lui sont faites. Elles procéderaient d’un " terrorisme intellectuel " visant à " instaurer une pensée unique ". " Nous sommes dans la médiacratie ", a-t-il lancé. Selon lui, " l’extrême gauche " essaierait d’imposer " une lutte des races comme elle l’a fait pour la lutte des classes ", et ferait de " l’immigré un colonisé de l’intérieur ".

    En voulant imposer une version rose du colonialisme, Christian Vanneste s’inscrit entièrement dans la démarche du Club de l’Horloge dont il suit les travaux depuis sa création. En mai 1986, le Club avait organisé un colloque dont le thème était déjà " L’Occident sans complexe ". Dans l’ouvrage publiant les interventions, on peut lire une défense de " la colonisation blanche " en Afrique du Sud qui aurait permis de " mettre un terme au génocide interafricains ". Se trouve, de ce fait, justifié un régime imposant la ségrégation raciale et faisant des Africains des citoyens de seconde zone. Pas un mot sur les violentes répressions des Noirs et des Indiens se soulevant contre ce régime.

    Dimanche 20 novembre, M. Vanneste s’en est également pris au Syndicat national des entreprises gaies, Act Up Paris et SOS Homophobie qui le poursuivent en justice pour avoir déclaré au quotidien La Voix du Nord que l’homosexualité " était inférieure à l’hétérosexualité ". A l’Assemblée, en décembre 2004, il avait qualifié le " comportement homosexuel " de " menace pour la survie ".

    Christiane Chombeau

    "L’Histoire est présentée de façon antinationale"

    un entretien avec Christian Vanneste, publié sur NouvelObs.com, après le refus de l’Assemblée nationale d’abroger l’article 4 de la loi du 23 février 2005.

    * Quelle est votre première réaction au rejet par les députés de la proposition de loi socialiste visant à abroger l’article de la loi de février 2005 sur les rapatriés qui souligne le "rôle positif" de la présence française outre-mer ?

    C’est une très grande satisfaction. Il aurait été indigne d’accepter cette modification. C’est un mot fort, mais cet article est fondé. Nous demandons juste que le rôle positif de la France outre-mer soit aujourd’hui rappelé. Mais surtout, et l’on passe souvent sous silence cela, la deuxième partie de l’article 4 demande qu’on témoigne une reconnaissance envers les soldats issus des colonies et qui ont contribué à libérer la France. Or il serait indigne de passer cela sous silence comme le demandaient aujourd’hui les socialistes. Je trouve par ailleurs très grave qu’un député français, influencé par une puissance étrangère (l’Algérie, ndlr), contre laquelle je n’ai d’ailleurs rien, veuille faire changer la loi.

    * Comment défendez-vous le fait de passer par l’Assemblée nationale pour influer sur les manuels scolaires dans le but d’avancer une thèse historique d’ailleurs contestée par de nombreux historiens ?

    Mais les manuels s’influencent tout seuls. Lionel Lucca (député UMP, ndlr) l’a d’ailleurs très bien montré tout à l’heure dans l’hémicycle. Les manuels sont influencés lorsqu’ils disent que les "pieds-noirs sont rentrés" sans même commenter les circonstances de ce départ pour la métropole. Et je ne vous parle pas de la manière dont est qualifiée la défaite de la France à Dien Bien Phû. L’Histoire est souvent présentée de façon antinationale et nous voulons qu’un équilibre s’opère entre les points positifs et les points négatifs. On oublie trop souvent par exemple les grandes avancées médicales qui ont été possibles grâce à la colonisation.

    On parle de l’esclavage, mais ce n’est pas une conséquence de la colonisation. Il a eu lieu du temps de l’ancien régime et ce n’est pas ce dont on parle. C’est d’ailleurs la colonisation qui a mis fin à l’esclavage. Cela fait partie des contrevérités colportées par des gens en manque de message de lutte des classes.

    * Vous prenez des positions souvent critiquées, y compris par certains de vos collègues de l’UMP, je pense notamment à vos propos sur l’homosexualité ou la peine de mort. Vous sentez-vous à votre place à l’UMP ?

    L’UMP est le grand parti de centre-droit. Il y a des gens plus au centre, des gens plus à droite. Moi je suis plus à droite. Je compare souvent notre parti au parti républicain aux Etats-Unis ou aux conservateurs Britanniques. Si j’étais Britannique, je dirais sans hésiter que je suis "conservative".

    [Propos recueillis par Céline Louail-Lussato, le mardi 29 novembre 2005.]

    Christian Vanneste : quelques éléments biographiques [2]

    Le credo de Christian Vanneste, c’est le bon sens. Le bon sens d’une droite traditionaliste contre un socialisme qu’il trouve dangereux, le bon sens provincial face à un parisianisme qu’il trouve trop marqué. En avril 2004, il s’est ainsi fendu d’une proposition de loi en faveur du rétablissement de la peine de mort pour les terroristes. Le 11 juin de la même année, il présente un amendement pour que " les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ".

    Ce professeur de philo dans un lycée catholique du Nord le reconnaît sans hésiter : " Il est bien évident que quand j’exprime des idées, elles viennent de quelque part et que, manifestement, j’ai une certaine conception de la société qui, en gros, est proche de la conception chrétienne et catholique en particulier ".

    C’est cette " conception chrétienne et catholique " portée en sautoir qui a propulsé ce député de Tourcoing - élu en 93, battu en 97, retrouvant son siège en 2002 - sur le devant de la scène fin 2004 : en marge du débat sur la pénalisation des propos homophobes, Christian Vanneste balance de façon très assurée quelques énormités : supériorité de l’hétérosexualité sur l’homosexualité, menace pour l’humanité, pressions d’un fantasmatique lobby gay. Le tout lui vaut d’être invité par des médias qui, la veille, ignoraient jusqu’à son existence. Et, des plateaux de TF1 à ceux de France 2, il fait preuve de sa parfaite maîtrise de la rhétorique homophobe, ne retirant pas un mot à des propos qu’il répète toujours sur l’air du bon sens à qui on ne la fait pas.

    En quelques semaines, il est devenue la bête noire des associations homos - Act Up, le SNEG et SOS Homophobie ont porté plainte contre lui. A l’écouter, il n’a rien dit qui ne se dise déjà dans les chaumières de sa circonscription. " Dans le Nord, on me dit que j’ai fait preuve de bon sens ", confie-t-il à 20 Minutes.

    Le 28 septembre 2005, le tribunal correctionnel de Lille doit examiner son dossier. La présidente de la chambre correctionnelle de Lille a renvoyé au 13 décembre le procès de Christian Vanneste pour « injure et diffamation publique » à caractère homophobe.