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Matin de juin (copyleft)

Publie le mardi 17 janvier 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Bonsoir,

Encore un autre petit texte sans droit de copie , CopyLeft.

Le sujet, c’est ce qui se passe actuellement, d’une manière imagée.
Mélange de tristesse, de colère, de haine et de fausse résignation.
J’ai essayé de décrire l’impression d’une révolte manquée.

Vous savez, c’est comme le soir où le chat est mort, et qu’il faut envisager un lendemain matin.

Prenez quelques minutes pour le lire, s’il vous plait, et vous allez comprendre.
J’ai écrit cela pour que Villepin ou Sarkosy ne comprennent rien s’ils tombaient dessus.

Si vous avez aimé , un courrier d’encouragement : jy.denis@wanadoo.fr
Si vous n’avez pas aimé, dormez avec sarkosy mais n’écrivez pas à mon adresse.

Amicalement,

jyd


Un Matin de Début Juin.

C’était un matin de début juin, vers 5H00, ensoleillé mais assez froid.

Les stations radios commençaient leurs emissions matinales, avec une musique stupide annonçant la fin des pubs.

Et là, un grand blanc, un gresillement léger, un silence.
Comme une panne technique, comme si quelqu’un avait oublié d’appuyer sur un bouton.

Sauf que bien sûr, plus personne n’avait à appuyer sur un bouton.

Car tous les enchainements étaient programmés automatiquement par un logiciel.

C’était donc une panne technique. Qui durait.

Aude se demanda combien de temps allait s’écouler avant que le bruit ne revienne.

Ce genre de chose arrivait très rarement.

Et en général ou bout de quelque secondes, tout revenait dans l’ordre.

Dans un vacarme metallique de musique synthétique, et une voix enjouée expliquait la raison de l’incident.

Mais cette fois, le silence durait, et cela l’intriguait.

Elle passa en revue les différentes stations pré-enregistrées sur son auto-radio.

Et à chaque fois le même bruit de fond, le même chuchotement léger et diffus.

Le même suintement témoignait de l’arrêt des programmes radios.

Elle était garée sur la plage juste en face de la mer.

Elle resta à écouter le bruit blanc des parasites electromagnétiques, avec un mélange d’angoisse et de fascination.

Le bruit n’était pas si monotone, il y avait des changements d’amplitude et des variations très subtiles.

C’était comme la pluie ou le vent. Si on écoute attentivement, il y a comme une musique, ce n’est pas juste un bruit.

Jamais cela n’avait duré si longtemps. Elle se demanda si quelque chose était arrivé, quelque chose de grave.

Peut-être que c’était juste son appareil qui était tombé en panne.

Elle descendit du véhicule pour faire quelques pas sur le sable mouillé.

Elle sortit son téléphone portable de sa poche, un petit point d’exclamation incrédule clignotait sur l’écran numérique, qui indiquait une couverture de réseau nulle.

Aude regarda autours d’elle. Les immeubles de la ville avaient tous leurs lumières éteintes.

Mais à cette heure c’était normal, l’aube arrivait à peine, ce n’était pas une preuve, les gens dormaient.

Pourtant elle se posait la question, si c’était arrivé ?

Si le grand jour annoncé était pour aujourd’hui ?

Elle voulut en avoir le coeur net, traversa la plage et se dirigea vers l’agglomération et ses vitrines qui présentaient les derniers modèles de télévisions numériques.
Les écrans étaient remplis de neige.

Et les écrans d’ordinateurs de dernière génération étaient tous bleus, de ce grand bleu de mort.

Elle se rendit compte aussi que les lampadaires étaient éteints, alors qu’ils auraient dû être encore allumés à cette heure.

Son coeur se mit à battre. Peut-être qu’ils avaient réussi.

Peut-être que le grand sabotage avait eu lieu. Elle se sentait bizarrement angoissée, car même si elle avait toujours espéré que ce jour arrive, elle n’arrivait pas à imaginer ce que serait sa vie sans le grand bruit extérieur.

Elle se sentit très seule et abandonnée d’un seul coup, elle chercha autour d’elle une âme qui vive.

Il n’y avait rien, personne.

L’air était froid et sec, le seul bruit qu’on entendait était le balancement paresseux des feuilles de palmier.

Son coeur battait net, elle se sentait vivante et éveillée.

Elle avait peur mais elle aimait le frisson que cela procurait.

Le monde paraissait vrai, d’un coup, les lumières éteintes, son regard s’était allumé.

Les couleurs et les odeurs la traversaient, sans qu’elle ne se sente opprimée , ni agressée.

Il y avait une petite musique dans sa tête, amicale et légère.

Elle marcha plusieurs minutes dans la ville endormie, puis elle fut bientôt gagnée de lassitude.

Elle revint vers la plage et remonta dans sa voiture et s’assoupit.

Aude se reveilla en sursaut quand un message publicitaire l’informa à grand fracas que des soldes monstres étaient consentis sur le rayon electroménager du magasin qui ouvrait ses portes le jour même.

Aude avait sans doute rêvé, le vacarme n’avait jamais cessé, et elle démarra en direction du centre ville.

Messages

  • Effectivement jyd,

    Villepin et Sarkozy n’ont rien compris a ta prose. Surtout Sakozy. Mais ils sont tombés dessus, ils tombent sur tout et contrôlent tout.

    Qu’un un tel "grand jour" survienne serait certainement une expérience à vivre.

    Peut-être qu’en s’y mettant tous ...

    Durdo REIL

    • Merci,

      Je ne crois pas qu’ils me contrôlent, et s’ils me surveillent je veux bien prendre une pose pour être pris en photo.

      Surement qu’en s’y mettant tous, sarkosy commencera à éprouver des difficultés à voyager, et c’est un de mes désirs : lui offrir une retraite anticipée.

      jyd.