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Lu sur le site de la LCR et réponse : Un peu d’écoute et de respect ne ferait pas de mal...

Publie le vendredi 20 janvier 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

de Gérard Filoche

’... Lu sur le site de la LCR et réponse :

« Vous n’avez pas vu le reportage d’« Envoyé spécial » sur Olivier Besancenot, jeudi 12 janvier, vous n’avez pas manqué grand-chose. Un scoop tout de même : une courte interview d’Élisabeth Guigou (PS) qui avoue, sans peur des représailles, ne pas être tout à fait d’accord avec les idées d’Olivier ! Car il en faudrait du courage, paraît-il, pour oser s’attaquer à Olivier, qui a le culot d’être devenu populaire bien que communiste. Que les dirigeants de gauche aient un ton complaisant avec Olivier, voire méprisant, certes.

Mais si quelques membres de la « grande famille de la gauche » (sic) ont parfois fait des concours de léchage de baskets sur les plateaux télés, ce n’était pas pour nous « donner des électeurs », mais bien pour tenter d’en récupérer. Les journalistes nous ont aussi déniché tout un tas de grands spécialistes. Ainsi, Philippe Bouvard, qui a dénoncé « derrière la façade joviale et juvénile » d’Olivier « le monstre froid d’un certain totalitarisme ».

Autre spécialiste à l’objectivité sans faille, Gérard Filoche, inénarrable ex-liguard revanchard. Si on l’écoutait enfin, on le suivrait raisonnablement tous au PS. C’est, après tout, notre destin tout tracé. En tout cas, c’est ce qu’« on dit » ! « On dit » aussi qu’Olivier rêverait secrètement d’un poste dans un ministère. Olivier a démenti, mais ce passage n’est pas passé au montage... « On » dit des tas de conneries, et « on » en répète aussi !

Le souci des journalistes ne semble pas de montrer la réalité de la LCR et de ses revendications, où l’on trouverait sans doute beaucoup de ce qui rend Olivier populaire... Ils ont préféré multiplier les allusions sur le mensonge permanent qui entourerait Olivier, « poulain », produit marketing, recruté « sur casting ».

Un casting bien éloigné du programme de la LCR et des luttes... La conclusion de ce reportage, succession de clichés, de mépris mal camouflé, nous laisse rêveurs : ce serait cela, la politique ? Une scène où tous les militants de la Ligue, les travailleurs en lutte font de la figuration ?
Marianne Inayetian et Anthony Bégrand

Un peu d’écoute et de respect ne ferait pas de mal...

Par Gérard Filoche

Des signataires d’un billet sur le site de la Lcr se permettent de commenter le reportage d’ « Envoyé spécial » sur Olivier Besancenot du jeudi 12 janvier en des termes parfois justifiés mais parfois désobligeants sinon stupides...
Je me vois ainsi traité, puisque je suis apparu quelques secondes dans ce reportage :

« Autre spécialiste à l’objectivité sans faille, Gérard Filoche, inénarrable ex-liguard revanchard. Si on l’écoutait enfin, on le suivrait raisonnablement tous au PS. »

Les signataires de ce billet, Marianne Inavetian et Anthony Bégrand (?) manquent visiblement de culture, à commencer par celle sur l‘histoire de leur propre mouvement, la Ligue.

Et aussi de culture sur la télévision : j’ai été interrogé une vingtaine de minutes, et comme pour Olivier Besancenot, mes propos ont été réduits à 20 secondes, le montage a été curieux (images de Trotsky, livres, etc..) de même que la présentation...

Pour autant, je ne suis pas « spécialiste » ni « objectif » ni « inénarrable », ni « ex-liguard » ni « revanchard » ! Quel style que le vôtre, quel ton, quelle vieille façon, non pas de débattre, mais tout simplement de traiter les gens... même « Envoyé spécial » n’en a tout de même pas fait autant contre Olivier Besancenot !

Moi, je suis un militant, depuis 43 ans maintenant, et je n’ai jamais rien renié, ceux qui sont un peu « spécialistes » le savent... je n’ai jamais eu de double langage, ni changé, sur le fond, de convictions...

Si je suis « spécialiste », c’est de l’unité de la gauche, car il est arrivé que je parvienne, entre 1964 et 1994, à plusieurs reprises, en trente ans de présence à la direction de la Ligue, à obtenir, parfois, que l’organisation soit de façon responsable pour le « front unique » de la gauche pour battre la droite !
Oui, c’est arrivé, et si j’ai jeté l’éponge, (après trente ans ! l’expérience est la chose qui se partage le moins), c’est parce que la majorité de la direction est systématiquement inconstante sur ce point. C’est une question théorique, stratégique, politique non résolue, qui paralyse la Ligue depuis sa fondation et qui continue encore de la miner, ce 20 janvier 2006, au cours de son congrès...
Sans cesse ambiguë, tiraillée entre l’écoute des très larges masses qui veulent l’unité pour battre la droite, et la pression des gauchistes qui renvoient dos à dos la gauche et la droite, la direction Krivine, Sabado, Bensaid a ainsi connu des succès et des échecs de façon alternative, mais in fine ces zigzags empêche inexorablement la Lcr de jouer un vrai rôle politique...

Je n’ai rien de « revanchard » du tout, (lire « 68-98, histoire sans fin », Ed. Flammarion bientôt ré édité : lire aussi « la Lcr de 1971 à 1981 » de Jean-Paul salles (Puf de Rennes, décembre 2005) j’ai tiré la conclusion, tardivement mais je l’ai tiré : nous avons tranché ces questions politiques avec environ 20 % de la Ligue de l’époque, en choisissant de demander notre adhésion au Ps, qui a été acceptée... et nous nous battons de façon conséquente depuis, démocratiquement, loyalement sur un vrai programme de transformation sociale qui n’est pas sans écho, dans les luttes et dans les élections (cf le 29 mai 2005) au c¦ur des socialistes et de la gauche.

Nous nous battons aussi, toujours, de façon pas « inénarrable » mais stratégique pour « l’unité de toute la gauche » (cf.. article ci-joint tiré de « Démocratie & socialisme » la revue que nous animons depuis 14 ans et sur le site de D&S : www.democratie-socialisme.org) et non pas pour séparer la gauche en deux...

C’est ce que j’avais développé, à la demande de la journaliste pour « Envoyé spécial » mais cela a été visiblement réduit à 20 secondes...
Mais, allez, c’est vrai que si vous m’écoutiez, vous seriez beaucoup plus utiles au Ps... Gérard Filoche, le 20 janvier 2006


Article de D&S n°131 janvier 2006 :

La question du désistement pour le candidat le mieux placé est posée à tous

Une ou deux gauches ?

S’il y avait deux gauches, chacun le sait, la droite gagnerait aux prochaines élections, et elle continuerait sa « contre révolution blanche » thatcherienne, telle qu’elle a été engagée depuis le 21 avril 2002
S’il y avait deux gauches, les éléments sociaux libéraux se permettraient n’importe quoi à visage découvert : s’allier avec Bayrou, ou pourquoi, pas, faire une « grande coalition » comme en Allemagne...

S’il y avait deux gauches, il arriverait ce qui est arrivé en Italie et qui a permis à Berlusconi de diriger le pays depuis de trop longues années..
S’il y avait deux gauches, les prochaines élections verraient une concurrence arbitrée par la droite, le Medef et leurs médias, de façon à isoler la gauche radicale, puis placer en bonne position la gauche modérée, et faire perdre ainsi les deux...

S’il y avait deux gauches, la droite pourrait même se payer le luxe d’avoir deux candidats, au hasard Sarkozy et Villepin, et de les faire arriver juste devant, de façon à écarter la gauche du deuxième tour... ça s’est déjà vu en 1969 et en 2002..

S’il y avait deux gauches, la peur de ne pas avoir de candidat au deuxième tour pourrait même pousser des électeurs de la gauche radicale à voter pour la gauche modérée pour être sûrs d’éviter le pire...

S’il y avait deux gauches, nous perdrons davantage de nos retraites, de notre Sécu, de nos salaires, de notre code du travail, de nos emplois, de tous nos droits démocratiques...

Alors normalement, tout militant soucieux de répondre aux attentes réelles, concrètes, immédiates, urgentes, du peuple de gauche, pour battre la droite à coup sûr, au lieu de souligner qu’il y a deux gauches devrait s’efforcer de les unir !
Ce n’est pas ce que font, hélas, François Hollande et Alain Krivine. Ils ont des attitudes symétriques : l’un, met des exclusives... l’autre met des exclusives... Ils ne discutent pas, ils n’envisagent pas d’agir ensemble contre la droite, ils n’essaient pas de passer leurs divergences, ils inventent des préalables.
L’un dit : l’extrême gauche ne veut pas gouverner ! Formulé comme cela, il a raison ! il se garde de le proposer, et de le mettre en débat, il se garde d‘essayer de convaincre pour que l’extrême gauche change...

L’autre dit : le Ps trahit toujours ! Il se garde de créer le rapport de force pour qu’il n’en soit pas ainsi, il affirme d’avance que c’est perdu, et au lieu d’ouvrir le débat, il regroupe la « gauche de la gauche », ceux qui ont « rompu avec le réformisme » et « tout compris » d’avance, tant pis pour les autres, même si ca fait perdre la bataille contre la droite... et ça durera jusqu’à perpétuité...
François Hollande risque d’avoir raison : la Lcr ne va pas vouloir gouverner
Alain Krivine risque d’avoir raison : le Ps risque de gouverner de façon sociale-libérale.

Le centre de gravité de la gauche, chacun le sait est quelque part entre François Hollande (voir Dsk) et Alain Krivine (voir Arlette Laguillier). Pourtant si on veut une majorité qui reflète la gauche toute entière, ni François Hollande, ni Alain Krivine ne peuvent aujourd’hui, avoir tout à fait raison, qui peut le nier après le 29 mai 2005 ?

Certains disent : mais non, il n’y a pas « deux gauches » mais davantage encore !

Ni la Lcr ni Lo ne semblent vouloir de candidat commun... deux candidats déjà...Le Pcf est plutôt pour présenter un candidat, les Verts aussi, les Radicaux aussi... gageons qu’il y en aura d’autres. Là on va avoir cinq ou six gauches : du coup, le Ps va désigner un candidat, peut-être le plus mauvais, le moins accepté du reste de la gauche et celui-ci, quel qu’il soit paraîtra le seul moyen « réaliste » d’éviter un second tour droite-droite. Paradoxalement, la multiplicité des candidatures, nourrira la possibilité de la victoire d’un candidat minoritaire dans la gauche, et ce sera un social-libéral... Alors que le « non » était majoritaire à gauche le 29 mai, on risque d’avoir un candidat du « oui » qui passe en tête... Joli résultat !

Comme la pression unitaire est forte et qu’elle va sans doute l’être de plus en plus au cours de l’année 2006, José Bové propose une candidature unique de la gauche de la gauche...Où ca commence et où ca finit ? Quel va en être le programme ? Ce programme ne peut-il pas se discuter entre toute la gauche ?

Et surtout, si José Bové arrive en deuxième position, se désistera t il pour l’autre candidat de la gauche (« modérée ») ? S’il se désiste et appelle à battre la droite, il y aura candidature commune au second tour : mais cette fois sur un programme qui ne sera pas discuté et donc imposé par le candidat arrivé en tête... Si on veut le meilleur programme possible pourquoi ne pas discuter dés le début le meilleur programme possible tous ensemble ?

Et si on discute le meilleur programme possible tous ensemble, ne peut-on gouverner tous ensemble ? Ne peut-on avoir un candidat commun sur un programme commun dés le premier tour ? N’est ce pas le moyen à la fois d’avoir une seule gauche, d’augmenter les chances d’être au second tour et de gagner contre la droite, alors seule à être divisée ? C’est la logique d’une candidature Bové, si elle ne veut pas être une moitié de candidature et se heurter à toutes les questions qui divisent déjà deux gauches...

L’intérêt d’une telle démarche ne concerne pas seulement ceux qui s’appellent « gauche de la gauche » : car si José Bové était candidat, et qu’il arrive devant un candidat Ps, du « oui », un social-libéral, etc...Le Ps pourrait ne pas être, comme en 2002, au deuxième tour (ce jour là le Ps était minoritaire au sein de la gauche). Et alors question : le Ps appellerait il à se désister pour l’autre candidat de la gauche ? Un non-appel assurerait la victoire de la droite ! Mais un appel verrait la gauche « modérée » se déchirer à son tour.

Tout ça pour démontrer que la question du désistement pour un candidat de gauche le mieux placé se pose dans tous les cas de figure. Au lieu d’être confronté à reculons, par la force des choses, à une telle obligation pourquoi ne pas prendre le taureau par les cornes, entamer le travail de construction d’un seul programme de gauche pour un seul candidat, chargé de la défendre et de la mettre en ¦uvre à la tête d’une gauche unifiée, mobilisée, attentive, exigeante ? Etats généraux, primaires, débats, comités unitaires, quelle que soit la formule, en 2006, c’est ce qu’il faut faire pour imposer l’unification de la gauche

Messages

  • "C’est ce que j’avais développé, à la demande de la journaliste pour « Envoyé spécial » mais cela a été visiblement réduit à 20 secondes..."

    C’est bien la peine de dire que les deux auteurs du billet manquent de culture sur la télévision. C’est bien la peine de parler des médias du Medef, si tous autant que vous êtes vous n’êtes même pas capable de comprendre comment ça marche, les médias dominants. Ou alors vous êtes tellement narcissiques que vous vous empressez tous d’y aller, dans la boîte à cons, montrer vos binettes et dire un bout de parole que vous ne maîtriserez même pas au montage.
    Si vous n’avez pas encore compris que la dénonciation de ces médias est consubstancielle aux luttes sociales et que c’est même un préalable si le mouvement social veut être entendu, vous n’avez rien compris !

    Kaoutchousky

  • Ces deux tocards viennent pleurer contre la télé qui s’est foutue de leur gueule. Ils en sont là !!! Comme s’ils ne savaient pas que la télé fait ça chaque fois. Ma parole mais c’est de l’idiotie ! Et pas de problème ils sont tout prêts à y retouner dés qu’on les sifflera, trop contents d’être invités. Pas un de ces guignols ne profitera de l’occasion pour faire un scandale et dire tout le mal qu’il faut dire de la télé et faire ce qu’avait fait un Maurice Clavel en son temps. Ces andouilles sont à pleurer de rage.

    Comme leur tambouille de chapelle : on s’en fout,démerdez-vous à pondre UN PROGRAMME capable de rassembler ceux de gauche qui ont dit NON le 29 mai, Ca devrait quand m^me pas être impossible ! Si ça l’est ben ça voudra dire que vous vous foutez de la gueule de ceux qui se sont exprimés ce jour-là, et qui, eux, sont en attente de ce programme pour installer en tête du premier tour celui, peu importe lequel, qui sera chargé de le porter. Il sera toujours temps, pendant les législatives qui suivront, de présenter des candidats (de la LCR, du PC, de la gauche du PS, de la gauche des Verts etc) soit unis (ce serait mieux) soit chacun pour soi. Mais le principal c’est de créer un coup de tonnerre pour la présidentielle, tonnerre !

    Parce qu’aprés, comme en 81, comme en 88 comme hélas en 2002, c’est la gagne assurée : c’est TOUJOURS comme ça : le "marais" vole au secours de la victoire.

  • Et oui il y en a beaucoup qui ont voté non qui sont excédés. On va bientôt bientôt devoir demander à Bové de passer par dessus les appareils des partis.