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Réponse aux voeux relatifs au statut des intermittents...

Publie le jeudi 10 juillet 2003 par Open-Publishing

Réponse aux voeux relatifs au statut des intermittents du spectacle.

Les voeux présentés par les quatre groupes de la majorité municipale
traduisent la vive émotion ressentie dès l’information de la signature d’un
protocole d’accord concernant l’ensemble des intermittents du spectacle, qui
aurait pour conséquence d’exclure de l’assurance chômage plus de 30 % des
allocataires parmi les plus fragiles.

Le 26 juin ce texte a été signé en catimini par le MEDEF et trois syndicats
qui ne représentent que 10 % de la profession. C’est à dire que ce document
n’a aucune valeur démocratique.

Dès le 30 juin, à la demande de la coordination des intermittents d’Ile de
France et du collectif des Précaires Associés de Paris, Georges Sarre, Maire
du 11e arrondissement auquel j’avais apporté mon soutien en tant qu’Adjoint
à la culture et représentant du Maire de Paris, a mis la salle Olympe de
Gouges à la disposition du mouvement des intermittents.

Dans le cadre de Paris-Cinéma, le 1er juillet dernier, le Maire de Paris a,
sur ma proposition, annoncé la tenue, à l’initiative de la Ville de Paris et
dans le cadre de Paris-Cinéma, d’un Forum de réflexion consacré à la place
des intermittents dans les domaines du cinéma et de l’audiovisuel. Je vous
invite à participer à cette rencontre à laquelle sont conviés notamment des
représentants de la profession, des syndicats, des artistes et du public.
Elle se tiendra le vendredi 11 juillet, de 10h à 13h, au Forum des Images.

Le mouvement des intermittents, soutenu par une forte majorité (64%) de la
population française et de nombreux maires de grandes villes, comme ceux de
Rouen ou du Mans, a entraîné un premier recul du gouvernement qui a annoncé
le lundi 7 juillet que le système actuel d’indemnisation du chômage des
intermittents serait maintenu « jusqu’à la fin 2003 ».

Cependant, le Ministre de la Culture a annoncé qu’après quelques
aménagements, le protocole d’accord, signé le 26 juin entre les
organisations patronales et les syndicats minoritaires, serait mis en
application progressive en 2004 / 2005. Cela signifie que le gouvernement,
loin d’être extérieur aux discussions en cours au sein de l’UNEDIC, confirme
qu’il apporte son agrément à ce texte.

La question du statut des intermittents du spectacle reste donc posée. La
réforme envisagée toucherait les plus faibles d’entre eux et porterait
atteinte à l’économie de la création organisée de manière très spécifique
dans notre pays.
Paris, terre d’accueil des artistes, ainsi que l’Ile-de-France seraient
particulièrement touchés. On estime que sur les 95 000 allocataires recensés
par les ASSEDIC, 57 000 seraient franciliens. Quelque 15 000 personnes se
retrouveraient ainsi en situation de précarité dans notre région.

Cette situation des intermittents doit être replacée dans le contexte de
l’économie de la création et de la diffusion artistique en France. Cette
économie est en particulier fondée sur la reconnaissance du travail accompli
par les acteurs culturels et une attention portée aux garanties de leurs
libertés. Il appartient au Ministère de la Culture d’assumer pleinement sa
responsabilité publique en la matière, en s’inscrivant dans cette tradition,
qualifiée d’exception culturelle, que beaucoup de pays nous envient.