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Annulation du 57e Festival d’Avignon

Publie le jeudi 10 juillet 2003 par Open-Publishing

Après la 19e édition des Francofolies de La Rochelle et le 55e festival
d’art lyrique d’Aix-en-Provence...

Annulation du 57e Festival d’Avignon

PARIS (Reuters) - Pour la première fois depuis sa création, en 1947, le
Festival de théâtre d’Avignon est annulé, a annoncé jeudi son directeur,
Bernard Faivre d’Arcier.

"On ne peut pas organiser un festival sous la pression d’une grève
reconductible de jour en jour", déclare-t-il dans une interview au Monde,
publiée jeudi.

"Même si tous les lieux et tous les spectacles étaient prêts, il n’était
plus possible de garantir que les représentations aient lieu dans des
conditions normales", ajoute-t-il.

Les intermittents du spectacle, qui dénoncent la réforme de leur
assurance-chômage, ont voté dans la nuit la reconduction de la grève pour la
troisième journée consécutive.

"Dès le 8 juillet, (premier) jour de la grève générale et de la
manifestation, j’ai compris qu’il fallait annuler (...) Tout le monde pense
que le Festival d’Avignon est insubmersible. Même en 1968, il n’a pas été
interrompu, malgré les très fortes perturbations", explique son directeur.

"Je ne tiens pas à voir les divisions des artistes étalées sous le regard du
patronat et de l’Etat", insiste-t-il.

Bernard Faivre d’Arcier, dont c’était la dernière année à la tête du
festival de théâtre, explique vivre cette situation "avec tristesse". "Je
trouvais que c’était une belle édition pour fêter mon départ", dit-il.

"Je suis très inquiet pour Avignon et pour les autres festivals à cause des
problèmes financiers", ajoute-t-il.

Dans la matinée, le directeur du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence,
Stéphane Lissner, a pris une décision similaire, après une représentation
"houleuse" de la Traviata, mercredi soir, perturbée par 400 intermittents.
Mercredi, la 19e édition des Francofolies avait été annulée à La Rochelle.

"Si c’est la fin d’une époque, ce n’est pas la fin du Festival d’Avignon",
prédit Bernard Faivre d’Arcier.

"Cela m’aurait plu de faire un festival militant si j’avais pu présenter des
spectacles. Dans trois semaines, je ne serai plus directeur et me rangerai
volontiers du côté des intermittents pour leur donner un coup de main",
conclut-il.