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Bernard Faivre d’Arcier, directeur du festival d’Avignon

Publie le jeudi 10 juillet 2003 par Open-Publishing

" Dans trois semaines, je ne serai plus directeur et je me rangerai volontiers du côté des intermittents pour leur donner un coup de main. "

Bernard Faivre d’Arcier, directeur du festival d’Avignon

jeudi 10 juillet 2003

Intermittents

Bernard Faivre d’Arcier annonce l’annulation du festival d’Avignon

Bernard Faivre d’Arcier jette l’éponge. Dans un entretien au "Monde" daté de vendredi, il annonce l’annulation de l’édition 2003 du festival d’Avignon qu’il dirigeait pour la dernière fois.
"On ne peut pas organiser un festival sous la pression d’une grève reconductible au jour le jour", souligne Bernard Faivre d’Arcier en faisant référence au mouvement des intermittents du spectacle qui protestent contre la réforme de leur régime d’assurance chômage.
"Je ne tiens pas à voir les divisions des artistes étalées sous le regard du patronat et de l’Etat", ajoute le directeur du festival international du spectacle vivant créé en 1947.
"Après trois jours, je constate que le festival ne peut plus avoir lieu normalement. Dix-sept représentations ont déjà été annulées. Il faudrait un renfort technique exceptionnel pour assurer celles qui sont prévues dans les jours à venir", explique-t-il.
"J’ai toujours dit que le festival ne pouvait se tenir si trois conditions n’étaient pas remplies : que la relation au public ne soit pas dépréciée, que les spectacles soient présentés dans les conditions souhaitées par les équipes artistiques qui les ont conçus et qu’il n’y ait pas de violence menaçant la sécurité", poursuit-il en déclarant refuser de "présenter un programme amputé d’un tiers de ses artistes".
Bernard Faivre d’Arcier, qui a décidé d’annuler l’édition 2003 du d’Avignon à l’instar de son homologue du festival d’art lyrique d’Aix- en-Provence, exprime donc sa "tristesse" car c’était son "dernier festival".
"Je trouvais que c’était une belle édition pour fêter mon départ", dit-il. "Je suis très inquiet pour Avignon et pour les autres festivals, à cause des problèmes financiers. Mais si c’est la fin d’une époque, ce n’est pas la fin du festival", juge Bernard Faivre d’Arcier. "Cela m’aurait plu de faire un festival militant si j’avais pu présenter les spectacles. Dans trois semaines, je ne serai plus directeur et je me rangerai volontiers du côté des intermittents pour leur donner un coup de main". PARIS (AP)

"l’intransigeance du gouvernement et du Medef aboutit à ce gâchis intolérable", selon le PCF

C’est "l’intransigeance du gouvernement et du Medef (qui) aboutit à ce gâchis intolérable", a déploré jeudi Marie-George Buffet après l’annulation du festival d’Avignon. Dans un communiqué, la secrétaire du PCF a souhaité une "intervention" de Jacques Chirac.
"Le gouvernement est seul responsable", a-t-elle affirmé en accusant la droite de vouloir "passer en force".
"Les intermittents ont raison de résister", a ajouté Marie-George Buffet. "La dureté du gouvernement sur ce dossier comme sur les retraites est le signe de sa volonté de tout faire pour casser toute la solidarité dans le pays".
Estimant qu’il ne fallait "pas laisser la culture aux appétits du Medef (mouvement des entreprises de France)", la secrétaire nationale du PCF en a appelé "à l’intervention du président de la République pour le retrait de l’accord minoritaire" signé en juin entre le patronat et certains syndicats sur le régime d’assurance chômage des intermittents. PARIS (AP)

L’annulation du Festival d’Avignon est "de l’entière responsabilité du gouvernement", estime le PS

Le Parti socialiste estime que l’annulation du Festival d’Avignon, jeudi, est "de l’entière responsabilité" du gouvernement, et accuse le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon et le patronat d’avoir plongé les milieux culturels dans une "crise sans précédent".
"Après l’annulation de plusieurs grandes manifestations culturelles, Danse à Montpellier, Francofolies à la Rochelle, Art lyrique à Aix-en-Provence, l’annulation de la 57e édition du Festival d’Avignon est de l’entière responsabilité du gouvernement", jugent la secrétaire nationale du PS à la culture Anne Hidalgo et le député socialiste Patrick Bloche, dans un communiqué commun diffusé jeudi.
"La gravité de la crise sans précédent dans laquelle les positions du MEDEF et du ministre de la Culture (...) ont plongé les milieux culturels, est une catastrophe culturelle et économique dont notre pays aura du mal à se remettre", poursuit le communiqué.
Le PS considère que Jean-Jacques Aillagon "montre son vrai visage" et qu’il "agit au nom d’une idéologie purement libérale qui tourne le dos à une tradition ouverte par André Malraux et une exception culturelle dont il convient d’être fier". PARIS (AP)