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Tuta Blu

Publie le lundi 13 février 2006 par Open-Publishing

de Tommaso di Ciaula

En France, aujourd’hui, 6 millions d’ouvriers travaillent en usine, représentant encore l’un des grands groupes importants de travailleurs.

Tuta Blu nous parle avec une force et une poésie rares d’un monde oublié : l’usine.

Dès sa parution, ce roman autobiographique est signalé comme un objet littéraire d’exception. Traduit en plusieurs langues, il donne lieu à des adaptations filmiques et théâtrales.

Une histoire banale, celle d’un ouvrier tourneur, qui pourrait être ordinaire, mais l’homme, n’est pas ordinaire et il ne peut pas se taire.

Tommaso di Ciaula, petit-fils de paysans, né dans cette campagne très belle d’Italie du Sud, se retrouve à 16 ans tourneur en usine. Il va y passer vingt-deux ans de sa vie.

D’usines vétustes en entreprises d’Etat, jusqu’à l’actuelle Fiat, c’est un regard sur la condition ouvrière en une cinquantaine d’années qu’il va nous ouvrir.

Toute une vie d’incompréhension et de révolte, devant les conditions d’exploitation, le mépris pour l’homme, le cynisme du capitalisme industriel.

Ce paysan, recalé trois fois à l’école à cause de l’italien, se met à écrire à l’usine - d’abord des poèmes sur les fabriques, puis " Tuta Blu ". Après ses huit heures de travail, dans les nuits où il ne trouve pas le sommeil, animé d’un désir vital de " donner la parole à des siècles de silence de la classe ouvrière ", il trace ce journal autobiographique unique.

Il invente sans tactique une langue brutale et poétique, chargée de vie et de vérité, qui donne à ce récit engagé un caractère visionnaire. Étonnamment précise et subjective, son écriture tient du cri et de la respiration, elle a la force de la nécessité et la grâce du dépassement.

Cette volonté absolue de faire face à son destin, de chercher à comprendre le sens de sa vie, c’est ce qui étonne chez cet homme qui possède à la fois lucidité et aptitude à l’utopie.

Porter ce texte autobiographique au théâtre, c’est pour moi mettre en scène cette voix au sein du monde qui l’a fait surgir. Donner corps et vie à la solitude, et aux hommes qui travaillent à l’usine et à sa chaîne de production. Mettre en scène le temps que traverse le récit, temps perdu du travail répétitif, temps des cadences de production, temps suspendu du souvenir. Cette voix, à la fois pensée intérieure et émotion, traversera sans interruption la mise en scène.

Une rencontre avec Tommaso di Ciaula, aujourd’hui auteur et journaliste, et une visite dans cette usine décrite il y a vingt ans, m’ont donné des éléments significatifs des nouveaux modes d’exploitation du monde de la fabrication.
Entreprises délocalisées, extrême précarité de l’emploi, " flux tendus ", " objectif qualité ", " zéro panne " : de nouvelles pressions exercées sur le monde ouvrier, n’autorisant plus à aucune forme de lutte significative.

Dans quel monde d’oubli avons-nous laissé toute une partie d’entre nous ?
Et aussi une partie de nos luttes ?

Véronique Widock

Le livre

Tuta Blu" Aujourd’hui encore c’est jour d’usine, il y a longtemps que ça dure, on dirait que c’est depuis toujours. "

" Qu’est-ce qu’on attend pour mettre des singes sur ces machines ? Moi je proposerai ça à Agnelli : les singes à l’usine et les ouvriers dans les arbres. Quelquefois, j’ai l’impression que nous sommes plus bêtes que des singes. "

Dans Tuta Blu, Tommaso di Ciaula livre avec beaucoup de sincérité le quotidien de sa vie en usine : le bruit, les gestes répétitifs, ses rêves, la campagne, l’ennui, la fatigue...

Après avoir enfilé son bleu de travail et fait ses huit heures, il écrit le soir son histoire d’homme, son histoire d’ouvrier...

Animé par le désir de " donner la parole à des siècles de silence de la classe ouvrière ", Tommaso di Ciaula donne naissance à un texte engagé, amer et rugueux mais terriblement poétique.

Depuis sa parution, la force du témoignage de Tommaso di Ciaula a fait le tour du monde et créé une véritable émotion tant au sein du monde littéraire qu’auprès du grand public.

Ce qu’en dit la presse

" Ouf, quel bonheur de tomber sur un livre en colère, en soleil, avec de la mâche, du fumet, des coups de gueule et des coups de cœur, le livre d’un qui a quelque chose à dire. Il dit la détestable vraie vie que mènent sous nos yeux pieusement clos les millions d’ouvriers des grands bastringues... Procurez-vous pour vos emplettes de fin d’année, de la fureur bariolée de rire, de sarcasmes, traversée de haine du monde comme on nous le fait et d’amour du monde comme nous le souhaitons... "
Jean Clémentin. Le Canard Enchaîné, 27 octobre 1982

" ... Son livre possède à la fois la valeur d’un témoignage d’une authenticité terrible et celle d’un grand texte littéraire... Et à évoquer son enfance paysanne ou encore le corps omniprésent des femmes, l’écriture de Ciaula se charge d’une sensualité superbe... "
Nathalie Daladier. Magazine littéraire Genève, 1983

" On sent que tout est possible, et qu’une telle flânerie dans la vie de di Ciaula pourrait durer cinq cent pages sans jamais lasser le lecteur. On en sort d’ailleurs métamorphosé, comme restitué au plaisir de la vue. C’est elle qui permet à l’ouvrier de tenir encore debout ; sa seule liberté réside dans sa capacité à appréhender ce qui se trouve au-delà de l’atelier. À se tourner vers le réel, qui est pour lui le lieu du rêve. Et d’une vie toujours possible. "
Didier Garcia. Le Matricule des Anges, 1990

Autour de "Tuta Blu"

Chantier de travail ouvert au public

Curieux, initiés ou néophytes sont invités à participer à une approche théâtrale dirigée par Véronique Widock, dans le dispositif scénique et autour du texte Tuta Blu.
Le 4 mars de 16h à 19h

Films documentaires

# 1er mai à Saint-Nazaire de Marcel Trillat

Venue à Saint-Nazaire pour tourner un sujet d’ambiance à l’occasion du premier mai 1967, une équipe de L’ORTF découvre une grève très importante, une grève qui a réussi. Ce reportage reste dans les annales par l’incroyable censure dont il avait été l’objet en 1967.
Les 9 et 10 mars à 20h30

# Femmes Précaires de Marcel Trillat

Plus de 3 400 000 salariés français travaillent à temps partiels et gagent moins du SMIC, huit sur dix sont des femmes. Ce sont cinq d’entre elles qu’à choisies le réalisateur pour ce film sensible et chaleureux, mais sans concession.
Le 11 mars à 16h, journée dédiée aux femmes

# Grèves et paroles d’ouvriers

Programmation surprise autour des films de Maria Koleva.
Figure marquante de la scène indépendante, Maria Koleva a tourné, entre autres, les 12 leçons de théâtre d’Antoine Vitez, et créé le film-livre qui se regarde comme un film et s’écoute comme un livre lu à haute voix.
Les 2 et 3 mars à 20h30

Forme théâtrale

La Femme Gaspillée de Miguel Angel Sévilla
Adaptation et mise en scène Véronique Widock
Avec : Claudie Decultis, Elisabetta Barruco, Cécile Arch
Trois femmes, de trois générations différentes, soulèvent la question de l’individu au sein d’un ordre social. Elles abordent avec liberté et ironie des sujets sensibles tels que le rapport homme femme, le harcèlement sexuel, le chômage...

Le 11 mars à 17h45

Lecture

Marnaval pour preuves lecture et texte Michel Seonnet
Texte écrit à la suite de rencontres avec des ouvriers de Saint-Dizier, dans le cadre d’un travail collectif, Paysage ouvrier, dirigé par Stéphane Gatti.
Le 4 mars à 19h

Comment venir au Hublot ?

En voiture : Tout droit depuis la porte de Champerret par le pont de Courbevoie. En entrant dans Colombes, après avoir franchi le pont de la puce (voies SNCF), la rue Félix Faure est la première à droite.

Par le bus : Bus 164, arrêt Félix Faure.

Par le train : À 10 minutes de la gare Saint-Lazare, direction Nanterre-Université ou Maisons-Laffitte (un train toutes les 15 minutes). Arrêt en gare " Les Vallées ". Emprunter le souterrain, puis la passerelle, suivre la rue piétonne et tourner à droite dans la rue Félix Faure. Le Hublot se trouve 200m plus loin.

Après 14 représentations en janvier, TUTA BLU de Tommaso di Ciaula, mise en scène Véronique Widock, se jouera à nouveau au Hublot du 2 au 11 mars 2006 à 20h30.
Autour de cette création seront programmés : des films documentaires, des lectures et une petite forme théâtrale pour essayer de mieux comprendre le monde ouvrier, sa condition d’hier, d’aujourd’hui...

TUTA BLU

De Tommaso di Ciaula
Adaptation et mise en Scène : Véronique Widock
Avec : Olivier Comte, Michel Gravero et Jando Graziani.

Les 2, 3, 4, 9, 10 et 11 mars à 20h30

Dans Tuta Blu, Tommaso di Ciaula livre avec beaucoup de sincérité le quotidien de sa vie en usine : le bruit, les gestes répétitifs, ses rêves, la campagne, l’ennui, la fatigue...
Après avoir enfilé son bleu de travail et fait ses huit heures, il écrit le soir son histoire d’homme, son histoire d’ouvrier. Animé par un grand désir de « donner la parole à des siècles de silence de la classe ouvrière », Tommaso di Ciaula donne naissance à un texte engagé, amer et rugueux mais terriblement poétique.


AUTOUR DE TUTA BLU
 
CHANTIER DE TRAVAIL OUVERT AU PUBLIC
Le 4 mars de 16h à 19h
 
Curieux, initiés ou néophytes sont invités à participer à une approche théâtrale dirigée par Véronique Widock, dans le dispositif scénique et autour du texte « Tuta Blu ».
 
FILMS DOCUMENTAIRES
 
1er mai à Saint-Nazaire Les 9 et 10 mars à 20h30
de Marcel Trillat
Venue à Saint-Nazaire pour tourner un sujet d’ambiance à l’occasion du premier mai 1967, une équipe de L’ORTF découvre une grève très importante, une grève qui a réussi. Ce reportage reste dans les annales par l’incroyable censure dont il avait été l’objet en 1967.
Durée 25 mn
 
Femmes Précaires Le 11 mars à 16h, journée dédiée aux femmes
de Marcel Trillat
Plus de 3 400 000 salariés français travaillent à temps partiels et gagent moins du SMIC, huit sur dix sont des femmes. Ce sont cinq d’entre elles qu’à choisies le réalisateur pour ce film sensible et chaleureux, mais sans concession.
Durée 1h21
 
Grèves et paroles d’ouvriers Les 2 et 3 mars à 20h30
Programmation surprise autour des films de Maria Koleva.
Figure marquante de la scène indépendante, Maria Koleva a tourné, entre autres, les 12 leçons de théâtre d’Antoine Vitez, et créé le film-livre qui se regarde comme un film et s’écoute comme un livre lu à haute voix.
 
FORME THÉÂTRALE
 
La Femme Gaspillée Le 11 mars à 17h45
De Miguel Angel Sévilla
Mise en scène Véronique Widock
Avec : Claudie Decultis, Elisabetta Barruco, Cécile Arch
Trois femmes, de trois générations différentes, soulèvent la question de l’individu au sein d’un ordre social. Elles abordent avec liberté et ironie des sujets sensibles : le rapport homme femme, le harcèlement sexuel, le chômage...
 
LECTURE
 
Marnaval pour preuves Le 4 mars à 19h
Lecture et texte Michel Seonnet
Texte écrit à la suite de rencontres avec des ouvriers de Saint-Dizier, dans le cadre d’un travail collectif, Paysage ouvrier, dirigé par Stéphane Gatti.
 
LE HUBLOT
87 rue Félix Faure - 92700 COLOMBES
01 47 60 10 33
 
Tarifs
Spectacle : 10€, 8€ (moins de 26 ans, intermittents, chômeurs, colombiens)
tarif réduit 8 € pour nos internautes
(pour obtenir la réduction, vous pouvez réserver en citant Bellaciao)
Soupe : 3€
Possibilité de bénéficier de tarif de groupe à partir de 5 personnes
 
Accès : A 15 mn de la Gare St Lazare. Trains toutes les 10 mn en direction de Nanterre université ou Maison Laffitte. Arrêt en gare les Vallées. En sortant du train, empruntez le sous terrain puis la passerelle. Vous vous trouverez dans une petite rue piétonne, prenez la première à droite et vous serez dans la rue Félix Faure. Nous nous trouvons un peu plus loin, au numéro 87.
 
du 2 au 11 mars 2006 à 20h30
 
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Le Hublot
87 rue Félix Faure
92700 Colombes (train départ St.Lazare, arrêt Les Vallées)
e-mail : le.hublot@free.fr
Reservation au 01 47 60 10 33
Tarif : 10 €
tarif réduit 8 € pour nos internautes
(pour obtenir la réduction, vous pouvez réserver en citant Bellaciao)
 
Fiche spectacle
 
Tuta Blu
 
de Tommaso di Ciaula
 
Adaptation et mise en scène : Véronique Widock
Compagnie Les Héliades
 
Scénographie : Vincent Brédif
Création sonore : Nicolas Losson
Création lumière : Georges Portelli
Création costumes : Didier Jacquemin
 
Avec : Olivier Comte
Jando Graziani
Michel Gravero
 
Représentations :
 
Les jeudi 2, vendredi 3, samedi 4 mars 2006 à 20h30
et les jeudi 9, vendredi 10, samedi 11mars 2006 à 20h30