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Au pays des nuages comateux

Publie le mercredi 22 février 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

de Franca Maï

Un enfant "hyperactif" est un danger supposé pour une société en carence d’imaginaire et en rupture de grands desseins.

Dès ses balbutiements, cet enfant bourré d’énergie est taxé d’indocilité, soupçonné d’office de préparer les armes de son incapacité à se fondre dans le troupeau bêlant des moutons inodores.

 Comment donc remédier à cet indélicat qui mine le paysage d’un monde carré, policé et tout sécuritaire ?

L’expertise de l’INSERM, sous caution scientifique, vient de cracher sa réponse indigeste :

A - Elle préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant, dès son plus jeune âge...

 Allo... Docteur... mon fils ne parle pas, il hurle pour s’exprimer

 Filez-lui un xanax

 Merci Docteur

 De rien, Madame BEETHOVEN

Nous échappons ainsi à la délinquance de la cinquième symphonie.

B - Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament de la personnalité.

Vaste programme subjectif !

C - Et de distribuer à satiété des petites pilules roses pour mater les enfants récalcitrants dès l’âge de 6 ans.

Droguer les enfants pour canaliser leur énergie et leurs agitations salutaires, voilà la nouvelle antienne des gardiens du savoir-vivre robotisé.

Un enfant ça chie, ça pleure, ça rit, ça rêve, ça crie, ça hurle, ça chante, ça s’amuse, ça rêve, ça lit, ça invente des histoires et c’est ... de la pure vie en temps réel !

Véritable cadeau pour les adultes aux os fatigués et blasés.

CETTE EXPERTISE VISANT LA DELINQUANCE EST-ELLE PONDUE PAR DES ETRES NES VIEUX ET AIGRIS, EN MAL D’ENFANCE ?

Allez les mômes, vomissez les psychotropes et amusez-vous !

C’est aux adultes de régler leurs problèmes pas à vous.

Vous, vous n’avez besoin que d’amour.

A l’infini collé.

Quant aux lobbys pharmaceutiques cachés derrière la forêt médicamenteuse, qu’ils ne se frottent pas trop vite les mains...

Les mains sales sont décelables.

Pour en savoir plus

Signez la pétition

http://www.e-torpedo.net

Messages

  • quand nous étions jeunes parents, notre médecin nous disait " si votre enfant est trop agité" prenez vous même un calmant, à lui ne lui donnez rien ! sage conseil.

  • Miam ça sent bon tout ça. Et les électrochocs ? C’est bien aussi les électrochocs pour les enfants pas sages.

    Cela dit, il ne faudrait pas donner non plus dans le sensotionnalisme facile :
    > [...] l’INSERM, sous caution scientifique, vient de cracher [...]
    Le "vient de" est exagéré, si je ne m’abuse le rapport en question a gagné un "Big Brother Award" en 2005 : http://2005.bigbrotherawards.eu.org/article.php3?id_article=539

  • Bel article Franca. Et la phénomène que vous dénoncez n’est pas à prendre à la légère... La situation est déjà bien avancée ici au Québec et il en va de même au Canada. Dès qu’un enfant est un peu "turbulent" (selon ces parents ou un médecin ou même un professeur), bref dès qu’un enfant est un enfant, on s’empresse de lui préscrire du RITALIN pour en faire un parfait zombie... Le regard hagard, l’air apathique, ils ne parlent plus, ne bougent plus, ils sont littéralement drogués. Le phénomène est si répendu et si commun qu’un professeur peut même faire expulser de sa classe un enfant qu’il juge "hyperactif" si celui-ci n’a pas sa prescription de calmant ; et les parents n’ont plus qu’à accépter s’ils veulent voir leur enfant réintegrer la classe...
    Et pour avoir vu plusieurs générations d’enfants contraints au Ritalin, les effets à longs termes sont aussi ravageurs -sinon plus encore- que les effets à courts termes..
    Il est nécessaire j’en suis persuadée, de ne pas suivre cette dérive dévastatrice...

    Gallia

    • Le gouvernement en s’appuyant sur l’étude de l’INSERM prépare un plan de prévention de la délinquance qui stigmatiserait les enfants dès le plus jeune âge.
      Il parait que le personnel enseignant reçoit déjà des notes les encourageant à signaler les enfants à problèmes.

      Non seulement les enfants sont besoin d’amour et il ont aussi besoin de respect.
      E Antier (pédiatre, élue de droite à Paris) explique très bien tous les mercredi sur France Inter que les enfant jusqu’à 5 ans ne sont pas capables de maîtriser leur émotions.
      Mon fiston est scolarisé dans une école maternelle classée zep où la certains enfants se font remarquer dès trois ans. Mais il n’empêche que le travail des instititeurs et institutrices amènent ces enfants à évoluer avec les autres. Cette école me prouve chaque jour que les enfants sont plein de ressources quand on s’occupe bien d’eux.

      Quand on sait que delà plupart des personnes arrêtés pendant la crise des banlieues étaient mineures, il apparaît évident que si nous en réagirons pas Sarkozy ira jusqu’au bout et que les enfants seont fichés dès le plus jeune âge comme ils le sont déjà actuellement dès 10 ans, 12 ans. Et même si cela ne concerne pas nos enfants, je pense que nous sommes responsables de tous les enfants et qu’il faut les protéger avant tout.

      Il faut en parler et diffuser au maximum les infos qui circulent autour de ce projet.

      Francesca

    • « Et pour avoir vu plusieurs générations d’enfants contraints au Ritalin, les effets à longs termes sont aussi ravageurs -sinon plus encore- que les effets à courts termes.. »

      La ritaline est un psychostimulant de la famille des phényléthylamines dont sont issus d’autres produits tel que le MDMA, plus connu sous le nom d’extasy et dont les propriétés sont très similaires. Des psychiatres ont d’ailleurs observés que la pillule du bonheur avait les mêmes effets calmants chez les sujets hyper-actifs.

  • lobotomie chimique...j’était considérer comme hyperactif, malgré qqs déboires avec les représentants des répressions scolaires, sociales et policières, je suis toujours là en en pleine forme !
    Mon secret, des parents intelligents qui ne m’ont jamais fait gober de chimie lobotomique. Ils ont simplement canalisé mon énergie débordante avec le sport (perso je prefère un bon pogo...) et l’acuponcture (ça marche très bien...effet pétard).

    Il y a aussi plein d’exutoires pour expulser tous ça...lincher un militant F-Haine ou un keuf bourré !

    un hyperactif heureux !

    ps : merci franca pour tes articles qui m’ont fait découvrir tes bouquins, j’adore !!!

  • La récupération politique d’une étude scientifique liée à l’exacerbation de tentations sécuritaires d’un système économique qui creuse les différences sociales et induit donc de plus en plus de comportements de souffrance ne doit pas nous empêcher d’approfondir notre compréhension de ces mêmes troubles en prenant connaissance de l’étude de l’INSERM.

    http://ist.inserm.fr/basisrapports/trouble_conduites/troubles_conduites_synthess.pdf

    ou Trouble des conduites chez l’enfant t l’adolescent Expertise collective Inserm dans un moteur de recherche.

    La lecture de cette étude doit nous amener, tous, à nous poser des questions sur un certain nombre de nos choix tout en restant extrêment vigilants sur l’exploitation qui peut être faite de ces informations. Tous les pays fonctionnant selon les mêmes normes économiques que les nôtres ne font pas forcément autant de mal à leurs enfants.


    L’Inserm (Institut national des la santé et de la recherche médicale ) dans son rapport ’Troubles mentaux : dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent’, fait le constat que dans notre pays un enfant ou adolescent sur huit souffre d’un trouble mental (autisme, hyperactivité, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), troubles anxieux, troubles de l’humeur, troubles du comportement alimentaire, schizophrénie (Le Monde 7/02/03).


    Dans ce rapport volumineux et détaillé, il peut être mis l’accent, arbitrairement, sur le point suivant tout en gardant à l’esprit la dimension mulitfactorielle des troubles étudiés :

    "Par ailleurs, la survenue de complications au moment de la naissance pourrait être à l’origine de déficits neurologiques, eux-mêmes en lien avec le développement de troubles neuro-comportementaux. Des études récentes réalisées sur de grands échantillons ont permis de montrer l’existence d’une association entre les scores de complications obstétricales et l’apparition de comportements antisociaux chez les enfants et les adolescents. Parmi les différents problèmes pouvant survenir au moment de l%2

  • Lorsque les tissus sociaux sont déchirés, lorsque les repères qui assuraient la cohésion du groupe ont implosé, lorsqu’est détruite l’image valorisante que les individus peuvent donner d’eux-mêmes ou celle qu’ils peuvent avoir des autres, alors nous sombrons dans un monde d’effarement où la terreur des faibles n’a d’égal que celle des puissants qui pensent les dominer. Et chacun de se recroqueviller sur son pré-carré, de se réfugier derrière des intégrismes primaires, guidé par des peurs ancestrales, des haines implacables, des égoïsmes impitoyables.

    Affolés par le vide abyssal qui cerne notre illusion de toute-puissance, nous nous barricadons derrière une batterie de lois et de mesures "sécuritaires" contre des dangers qui n’existent bien souvent que dans nos esprits échauffés. On flingue d’abord, on cause ensuite (et encore pas toujours) !

    Cet extrait du texte que j’avais écrit - pardon de me citer ! - à propos de l’affaire d’Outreau (Le Monde des effarés) vaut tout à fait pour cette navrante expertise Inserm. Ces mesures absurdes préconisées par de prétendus spécialistes ne font qu’illustrer le désarroi qui conduit nos "élites" tout droit au ridicule et à l’abject. Elle procède du syndrome romanesque du "savant fou". Ce délire forcené de dominer le monde qui est souvent le prémisse des dictatures et des chaos humains. Il s’exprime aux niveaux des puissants, mais a malheureusement parfois le soutien d’une frange non-négligeable de la population (le syndrome du "calmant").

    S’y opposer est vital. Dans le cas présent - le domaine de l’Éducation -, il me paraît important d’agir au quotidien au niveau des associations (parents d’élèves) ou des organisations syndicales concernées (syndicats enseignants). Je n’ose penser que celles-ci se laissent entraîner dans ces dérives sinistres.

    Le Yéti

    PS : contrairement à ce qu’avance Francesca, je n’ai pas eu vent que des notes en ce sens aient déjà été adressées au personnel enseignant (je vérifierai auprès de quelques amis Inspecteurs de l’Education Nationale dès la fin des vacances sur ma zone).

  • J’ai relayé l’info sur mon blog

    http://www.u-blog.net/Fulcanelli/note/844#repondre

    Intermède vigie-citoyenne, les dérives d’une médecine d’élevage du petit d’homme

    Notre Ministre de la Sécurité, Nicolas Sarkozy, a dans ses tiroirs un projet de détection des futurs délinquants dès l’école maternelle, à partir de trois ans. Autrement dit un dépistage obligatoire de la déviance aux normes. Ce projet est appuyé par les scientifiques de l’INSERM, institution dont on se demande si elle ne dévie pas vers de mauvaises manies héritées du Troisième Reich. Seront concerné les enfants coléreux, « cyniques », indocile…repérés comme futurs délinquants et devant faire l’objet d’un traitement chimique approprié. Peut-on encore parler de médecine au service de l’homme ou bien d’un système vétérinaire au service du parc d’élevage humain ?

  • Hyperactivité : C’est peut-être la muselière de l’intelligence et de la sensibilité (et non de la faiblesse) dans laquelle l’entourage d’un gamin est capable de l’enfermer.

    Je m’explique, un enfant muselé ne peut PAS laisser libre court à son expression. Trop à taire, un enfant ne naît pas cancre, il peut le devenir s’il n’est pas jugé à sa juste valeur. Alors, n’en faites pas une bête de foire...

    DRAGOON