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LA THANATOPHILIE FRANCAISE

Publie le dimanche 5 mars 2006 par Open-Publishing
9 commentaires

de Michel Onfray

Au bord de la tombe, le corps du Roi Mitterrand puait la mort ; après dix ans de cercueil, il sent la rose - enfin façon de parler. Le retour de flamme mitterrandien fleure bon le culte du Maréchal : « Nous voulons un Père, rendez-nous le squelette du socialiste qui a donné son corps à la France ». Répondant aux questions débiles des journalistes, les français mettent la francisque en tête, juste avant la croix de Lorraine.

De Gaulle ? La résistance, la décolonisation, les institutions, l’indépendance nationale, le sens jacobin de l’État, la passion de la république. Mitterrand ? Vichy, le ministre de la gégène, le coup d’État permanent, l’abandon de la souveraineté française, le culte barrésien du Moi, la religion de l’égotisme. Effectivement, il n’y a pas photo... Dès lors on comprend que la seule idée mitterrandienne n’ayant jamais varié fut la haine du Général.

Ne parlons pas de l’homme ! Pourquoi ce qui passe habituellement pour une banale histoire de cocu au théâtre de boulevard devient avec lui une grande affaire ? Une épouse, une maîtresse, d’autres femmes, deux familles, une fille adultère ? Et alors ? Mitterrand personnage de roman ? De théâtre bien plutôt, héros de Labiche, mais sûrement pas de Corneille. Monsieur Perrichon ou une autre figure du vaudeville français.

L’homme courageux face au cancer ? Combien d’obscurs anonymes vivent cette malédiction dans la discrétion sans pour autant recourir aux astrologues, congédier leur médecin de famille pour adouber des vendeurs de poudre de perlimpinpin, conjurer leurs tremblements devant le néant en souscrivant aux prêches des gourous du soin palliatif, croire aux « forces de l’esprit » qui regardent la télévision post-mortem, solliciter les reliques de Thérèse de Lisieux à domicile ou mettre les hélicoptères de la République au service de visites à Jean Guitton, vieux philosophe n’ayant jamais renié son pétainisme. De Gaulle, c’était Michelet et Bergson ; Mitterrand, ce fut Alain Decaux et Jean Guitton.

L’homme de fidélité et d’amitié ? Qui invite les fascistes de sa jeunesse à Latché, le lieu des affinités électives... La figure de gauche ? Qui fait fleurir la tombe de Pétain... Le socialiste ? Qui vend sans vergogne la gauche au libéralisme...L’abolitionniste de la peine de mort ? Qui engage la France dans la ratonnade de la Guerre du Golfe... L’homme de paix ? Qui rend possible le million de morts du génocide rwandais... Arrêtons là : tout éloge de cet homme me renseigne sur la qualité d’âme de l’engeance qui le profère...

http://perso.wanadoo.fr/michel.onfray/

Messages

  • saluons Michel Onfray qui brave l’"intelligencia" !
    quand à Mitterrand :
    ila été membre à part entière de La Cagoule. A partir de 1934, alors qu’il étudiait à Science-po paris, Mitterand a milité dans des mouvements nationalistes proches de Maurras et est entré à La Cagoule. Il y a rencontré Jean Vedrine (le père d’Hubert Vedrine) lequel fut arrêté pour complot contre l’Etat après les attentats de 1937.

    C’est en 1940-1941, prisonnier en allemagne, que Mitterand aurait modifié ses positions politiques, passant de l’extreme droite à la "gauche".
    Le plus étonnant c’est que Mitterand continua jusqu’à la fin de ses jours à entretenir des liens avec d’anciens membres de la cagoule : la famille Bettencourt (Détenteurs de l’Oreal, premiere fortune de France).
    Le passé occulte de notre ancien président est discret et n’est pas étudié dans les manuels alors qu’il est assez facile de l’étudier : des travaux d’historiens sérieux sont accessibles sur le complot de la cagoule. Le réseau Voltaire a mis notamment en ligne un dossier bien informé sur L’oréal, la cagoule et la collaboration.

    Le président de la République François Mitterrand demande, et obtient, par un vote de l’Assemblée nationale en 1982, la réintégration dans leurs grades et fonctions des quatre anciens généraux putschistes d’avril 1961 (Salan, Jouhaud, Zeller et Challe).

    Que certains se prosternent et se mettent à genoux devant ce "dieu" est révélateur de l’Etat de délisquescence des intelligences, comment s’étonner, dès lors, qu’un Sarkozy creuse son trou dans ce marigot ou cohabitent l’extrème droite, la droite, les mafias, et les vicomtes et autres barons.

    Michel ONFRAY pourrait, il en a le talent, ré-écrire "la nausée" !

    arlequin

    • François Mitterand est bien entendu un usurpateur, mais ceux qui encensent Charles de Gaulle ont la mémoire bien courte et une capacité de jugement plus que douteuse.

      Oubliées les affinités du Général avec les ligues fascistes et royalistes pendant les années trente, oubliés les incroyables coups tordus lors de la guerre d’Algérie, oubliée la liberté d’expression bafouée en France et la presse complètement verrouillée ou vivant dans l’angoisse perpétuelle de procédures judiciaires, sans parler de ce mythe absurde d’un de Gaulle garant de l’indépendance vis à vis des Etats-Unis, alors que ce sont les services secrets américains qui l’ont installé au pouvoir, afin d’écarter les communistes.

    • Après dix ans de purgatoire, voila qu’“on” ressort le cadavre de Francisque 1er. Tout beau, tout neuf. Puis pour fermer le cercle vicelard, “on” glane les résultats de cette intoxication massive par un sondage bidon. Mais qui est donc ce “on”, et quel but poursuit-il ?

      Guic

    • Mitterrand membre à part entière de la cagoule ?
      Autant j’ai pas beaucoup de considération pour cet homme, autant on n’est pas obligé d’écrire n’importe quoi sur lui.
      Avez-vous une preuve, un témoin, une info ?
      Car on peut être de droite dans les années 30 sans comploter pour renverser la république.

      LMA

  • quelle lucidité.
    quelle affliction pour tous ces Tontomaniaques de retour. Ce qui atteste le vide.
    J’ai voté Miterrand et il m’a fait comprendre , c’est quand meme son mérite, que la France est Capétienne.
    Elle n’est ni de droite ni de gauche mais elle a besoin d’une figure patriarcale et rassurante.
    Que se soit un président qui pince le cul des vaches (Chirac) ou qui biaise en permanence (Mitterrand) , il nous faut du mythe.
    Faites nous rever meme si vous etes des imposteurs on s’en fout. Pourvu que la "Royale" la Marine Française ne soit pas ridiculisée
    the show must go on.

  • Surtout Michel Onffray, que les fumées des encensoirs ne vous énivrent pas ! Mais il est difficile de ne pas devenir un "maître" malgré soi ! Seuls ceux qui savent se déprendre, comme disait Nietzsche, gardent la probité nécessaire à une pensée !

  • de l’ambigüité des grands hommes

    De Gaulle, c’est quand même aussi le pouvoir personnel, voire dictatorial, l’état UDR, 4 ans de guerre d’Algérie avant je vous ai compris, la censure et la répression à tous les étages

    Miterrand, c’est aussi l’abolition de la peine de mort (oui oui), la dépénalisation de l’homosexualité ...

    c’est vrai qu’à côté, Giscard et Chirac ne sont pas ambigus... et encore moins Sarko

  • Accrochez-vous aux cadavres de vos grands hommes ! vous sentirez la charogne !!!!