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CPE : communiqué de la coordination nationale de Poitiers

Publie le lundi 13 mars 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Communiqué de la coordination nationale étudiante
Poitiers, samedi 11 mars 2006

Le mouvement de grève contre le CPE/CNE et la loi sur l’Egalité des chances gagne en ampleur : plus de 50 universités et établissements d’enseignement supérieur sont en grève. Nous, délégués de plus de 60 établissements, affirmons notre volonté de mener le combat jusqu’à l’entière satisfaction de nos revendications. L’objectif fondamental de notre mouvement est non seulement d’obtenir le retrait du CPE mais également du CNE et de la loi sur « l’Egalité des chances ». La mobilisation ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas gagné sur ces points.

Nous voulons en finir avec la précarité et la répression. Nous remettons également en cause la baisse drastique des postes aux concours, la casse de l’éducation et des diplômes (loi Fillon, LMD, Pacte Pour le Recherche,) dont le but est de renforcer la sélection sociale et de casser les droits collectifs des jeunes à leur entrée dans le monde du travail. Nous rejetons notamment le projet de Contrat Unique de Travail. Nous revendiquons un véritable droit à l’avenir pour les jeunes, les salariés.

Le blocage décidé par des AG massives, est une méthode de lutte qui a permis à notre mouvement de devenir massif et de construire un rapport de forces. C’est le meilleur moyen pour que l’ensemble des étudiants puissent participer au mouvement sans être sanctionnés et de conquérir un réel droit de grève. C’est également le meilleur moyen en combinaison avec des manifestations massives d’exercer une pression sur le gouvernement.

Nous refusons de nous incliner face à un gouvernement qui passe en force et qui nie toute démocratie. Nous refusons de nous incliner face à l’usage de la répression qui devient systématique comme à Rennes, Lille, Toulouse, Tours, Paris... Nous exigeons l’arrêt des poursuites engagées dans le cadre de la mobilisation. Et face aux pseudo-consultations démocratiques comme les référendums plébiscitaires sur la reprise des cours nous réaffirmons la légitimité et la souveraineté des AG, seuls lieux où s’engage un réel débat et où tous peuvent s’exprimer et décider en connaissance de cause.

La loi sur « l’Egalité des chances » a beau être passée au Parlement, nous savons qu’il est plus que jamais possible de gagner. Même dans le camp de la majorité parlementaire, des critiques s’expriment et le doute s’installe suite à l’extension du mouvement. Cela prouve que nous pouvons faire plier le gouvernement.

C’est d’une extension encore plus forte que nous avons besoin maintenant. Les lycéens commencent à rejoindre en masse le mouvement. Lycéens et étudiants, nous devons entraîner l’ensemble des jeunes dans la bataille dans les universités, les lycées, les entreprises et les quartiers. Mais c’est un mouvement d’ensemble, une grève générale des jeunes et des travailleurs qui est nécessaire pour gagner.

Nous appelons à des journées d’action les 14 et 16 mars. Nous participerons également à la manifestation du 18. La prochaine échéance fondamentale sera le 16 mars : nous appelons les salariés et leurs organisations à manifester et à user de leur arme la plus efficace, la grève. Il est également nécessaire dès maintenant de donner des suites au 16 et au 18, en plaçant la barre plus haut : nous sollicitons les syndicats pour que le 23 mars soit une journée de grève interprofessionnelle et de manifestation centrale à Paris. Toutes ces dates doivent être des points d’appui pour arriver à une grève reconductible totale des universités des lycées et des jeunes travailleurs.

La prochaine coordination se réunira le 19 mars à Dijon et regroupera des représentants des étudiants, lycéens et jeunes travailleurs mobilisés.

Messages

  • D’une les étudiants et lycéens sont des travailleurs (en formation mais travailleurs quand même)

    De deux, si on n’inclus pas les chômeurs (ta définition du travaileur est un peu floue) qui sont pour moi des travailleurs également, le mouvement n’a plus aucun sens. Les demandeurs d’emplois de tous âges doivent se sentir concernés par notre mouvement. Et j’espère bien que la banlieue prolétarienne va s’y coller aussi, ceux de novembre comme les autres.

    sc_marcos94

    • Cher représentant du sous-commandant Marcos dans le 94, je tiens à t’informer sur certains points : la "banlieue prolétarienne" comme tu dis (il n’existe pas une banlieue mais des villes de banlieue communiste, sarkozyste, de gauche et de droite) s’y colle déjà. Les lycées de la banlieue parisienne sont mobilisés, beaucoup sont occupés (Montreuil, Saint-Denis...). J’étais à la manifestation dans le quarier latin et parmi les 600 représentants des lycéens, une majorité venait de banlieue, et il ne s’agit pas de ceux de Novembre qui pour certains sont en taule et pour la plupart, tentent par dessus tout de ne pas se faire remarquer par les flics, et donc encore moins par les CRS.

      Une dyonisienne.