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POUR COMPRENDRE LE PEUPLE REUNIONNAIS .

Publie le lundi 27 mars 2006 par Open-Publishing
17 commentaires

CONTRE L’ASSIMILATION CONSERVATRICE

L’instinct de résistance des Réunionnais

SURNOMMÉES naguère « les trois vieilles », les plus anciennes colonies françaises la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion ont accédé en 1946, alors que s’annonçaient les convulsions de l’empire, au statut de « département d’outre-mer », considéré par la droite comme une mise à l’abri et par la gauche comme un progrès pour les peuples de couleur. Mais le piège de l’assimilation s’est refermé sur des citoyens qui n’ont longtemps été « à part entière » que sur le papier et qui bataillent à nouveau, notamment à la Réunion, le plus peuplé des départements d’outre-mer français, pour un « droit à la différence »...

Par Philippe Leymarie
Journaliste à Radio France Internationale.

« Votez Ubu colonial » : sous un chapiteau, on célébrait récemment à Paris tout en dégustant punch, salade de chou, cari-poulet, bonbon coco, gâteau-patate et rhum arrangé l’énorme folie de Belbel, portier obèse et stupide, qui avait conçu le projet de se faire élire roi de la Réunion. Dans cette pièce d’Alfred Jarry, adaptée par le théâtre Vollard, de la Réunion, le potentat décidait que son peuple devait « faire tatane » afin qu’on puisse mieux lui prélever « l’argent braguette » et « l’argent gratuit » envoyés par la « Grosse Mère Poule » (la métropole)... Certes, outrance et bombance, servies par de dynamiques artistes qui ont révolutionné le genre à la Réunion (1), ont tôt fait de grossir le trait. L’île n’est ni si folle, ni si grotesque, ni si corrompue, quand bien même, ces dernières années, pris dans la valse des milliards de la décentralisation, des élus de dix-sept communes sur vingt-trois ont eu affaire avec la justice. Mais les parages insulaires ont cela de bon que les calculs des puissants y sont visibles à l’oeil nu, épais comme des câbles. Et Grosse Mère Poule existe bien, projetant sur l’ancienne île Bourbon sept cent mille habitants dans le sud-ouest de l’océan Indien, le plus peuplé des départements français d’outre-mer, et plus de cent cinquante mille dans l’Hexagone ses crédits, jumbos, soldats, préfets et ministres. Il y a comme un mal-être réunionnais, qui tient tant à la situation géographique de l’île et à son statut (2) qu’aux conditions de son peuplement. Plus d’un tiers de Cafres (descendants d’esclaves mozambicains et malgaches), un quart de Tamouls (issus d’« engagés » indiens, dont le sort n’était pas bien meilleur), un tiers de Créoles (majoritairement des « petits Blancs »), avec une grosse pincée de Chinois et de Zarabs (les principaux détenteurs du pouvoir économique), et un filet de Zoreils : les « Français de France », qui incarnent la légitimité métropolitaine (3). Au total, un melting-pot plutôt équilibré, une population « arc-en-ciel », mais le sentiment de venir de nulle part : une histoire comme inavouable, que les manuels scolaires ne mentionnent pas, que les hommes politiques métropolitains se sont longtemps acharnés à nier. Les fils et filles de ceux qui avaient demandé et obtenu la départementalisation en 1946, dans la foulée de l’après-guerre se sont sentis ensuite « floués ». Et se sont battus pour l’autonomie (années 70), puis pour la décentralisation (années 80) et pour l’égalité (années 90). Avant d’entamer maintenant un nouveau combat pour « le développement » et la prise en compte des réalités régionales au sein de l’Union européenne (4). De fait, l’establishment colonial n’a eu de cesse de détourner cette loi d’essence démocratique, voulue à l’origine par la gauche au nom de l’antiracisme et du progrès pour les populations d’outre-mer, jusqu’alors citoyens de seconde zone (5). Et de mettre en marche le rouleau-compresseur de l’assimilation conservatrice, niant les valeurs réunionnaises peuple, langue, culture alors que, parallèlement, l’économie insulaire se vidait de toute substance, et que la société était « saoulée » par la manne des transferts publics métropolitains. D’où l’effort de toute une génération de militants pour tenter d’enrayer cette autodestruction, et réhabiliter les valeurs locales, malgré la toute-puissance des principaux instruments de domination : l’école, la radio-télévision, l’Eglise catholique, le lobby de la canne à sucre et celui des fonctionnaires Zoreils. D’abord lutter contre la « perte de mémoire » organisée officiellement, et intériorisée aussi par une partie de la population, qui en a honte. A l’école, l’histoire de la Réunion n’a presque jamais eu droit de cité. Plusieurs journaux, notamment Témoignages, l’organe du Parti communiste réunionnais (PCR), ont tenté de combler le vide. Parmi les titres qui reviennent le plus souvent, ceux qui concernent les esclaves, les « marrons » (6) : « Certains préféraient se laisser mourir en arrivant... » « Crimes contre l’humanité restés impunis... » « Pour les chasseurs de rebelles, les marrons étaient des grands singes d’Afrique. » Face à la décomposition sociale> L’ACCENT est mis aussi sur la période-clé de l’abolition et de l’importation de la main-d’oeuvre « engagée » destinée à remplacer les anciens esclaves : « Pas d’égalité politique pour les affranchis... » « Les premières révoltes d’engagés indiens... » « Des engagés comoriens traités comme des esclaves... » Ou sur la soumission de l’île aux besoins de la lointaine métropole épices, café, puis canne à sucre et la dure vie des travailleurs créoles : « La population créole de basse classe n’a pas de besoins, affirme le gou->verneur... » Cette même génération de militants a cherché à nouer les fils de cette histoire avec le présent, et à entretenir la flamme. Le 20 décembre, anniversaire de l’abolition de l’esclavage, est depuis une vingtaine d’années la grande Fête réunionnaise de la liberté, plus célébrée que Noël dans certaines familles, avec rassemblement sur plusieurs jours : cuisine créole, débats, concerts et maloya, la danse des anciens esclaves. Dans cette île où chaque commune porte un nom de saint du calendrier chrétien, on ne s’étonnera pas que la bataille de la créolité se joue également sur le front religieux. L’évêque catholique, Mgr Aubry, tient le cap de l’orthodoxie et appelle à une sorte de « purification religieuse » dans un pays où la population mélange des cultes aussi nombreux que les cinq « nations » (7) qui la composent, ajoutant à la théologie catholique éléments de superstition et de divination, ou de culte des morts. De nombreux Tamouls fréquentent à la fois les églises catholiques, les temples hindous et les « services malgaches ». Signes du réveil identitaire de l’île. C’est le cas avec l’explosion, ces dernières années, de la fête religieuse indienne du Dipavali, qui « doit devenir une des grandes fêtes de la Réunion, au même titre que celle de Noël, à la fois religieuse pour les chrétiens et fête laïque pour tous ». Ou avec le réveil des cultes des ancêtres (héritage des anciens esclaves malgaches), longtemps contraints à la clandestinité, le renouveau des Eglises chrétiennes non catholiques... Autre champ de préoccupations : la décomposition des liens sociaux et la violence, notamment chez les jeunes, qui fait redouter des explosions comme celles du quartier populaire du Chaudron, dans la banlieue de Saint-Denis, en 1991 : elles avaient fait huit morts (8). La délinquance est devenue une donnée de base dans l’île : en dix ans, 56 % d’augmentation toutes catégories confondues ; et 115 % pour les vols. L’observatoire départemental de la délinquance l’explique par un chômage qui touche 37 % de la population active (et 59 % des quinze - vingt-cinq ans) ; une prépondérance de la population jeune (40 % de moins de vingt ans) ; l’intrusion, parfois brutale, de la société de consommation, qui accroît de façon significative l’équipement des ménages, mais aussi les sources de convoitise, frustrations et vols (avec notamment, entre 1982 et 1994, une augmentation de 125 % du parc automobile...) (9). Autre front : la justice, volontiers accusée d’être insouciante des réalités locales. Et surtout d’être partisane : depuis l’entrée en clandestinité de M. Pierre Vergès, maire du Port et fils du président du PCR, le sénateur Paul Vergès , le journal communiste tire à boulets rouges sur les juges, accusés d’abord d’avoir agi dans la précipitation, dans le cadre d’une opération « mains propres » voulue par eux, puis de se conduire en « faussaires ». A chaque étape judiciaire alors que, parallèlement, des manifestations de solidarité avec le nouveau « marron » ne cessent d’être organisées , Témoignages tempête. Pour défendre son « Robin des Bois », dont la lutte est considérée comme « l’honneur de la jeunesse réunionnaise », le journal communiste mobilise également les grands ancêtres, comme l’écrivain Emile Zola et son fameux « J’accuse », écrivant que, « comme l’affaire Dreyfus, l’affaire Dumez [du nom de la société de travaux publics impliquée dans un contrat litigieux de détournement d’une rivière] est appelée à devenir exemplaire... » C’est aussi la défense de la langue maternelle, le créole, souvent raillée comme « folklorique » par les assimilés, qui bien qu’unanimement parlée, sauf par les Zoreils n’a toujours pas droit de cité à l’école, dans les journaux radio ou écrits, dans les tribunaux : des écrivains, enseignants et linguistes ont pourtant entrepris depuis plus de vingt ans d’en codifier l’écriture et la syntaxe (10). C’est encore le formidable engouement ces dernières années pour la nouvelle génération d’auteurs-compositeurs et chanteurs qui puisent dans les racines identitaires du pays : l’histoire, les cultes, la langue, la nation, la vie quotidienne, la gastronomie... Il y a également la revendication, pour les cantines des écoles, de menus traditionnels, avec riz et grain, au lieu des repas « métros » passe-partout. La polémique autour des rythmes scolaires et des vacances, calculées par le rectorat en fonction des exigences de congés ou de rentrée universitaire dans l’Hexagone et pas des habitudes ou du climat à la Réunion. Sans oublier la mise en valeur de coutumes anciennes, comme l’emploi des herbes médicinales, ou de la tradition architecturale. Ou les efforts couronnés de succès, après maintes résistances pour faire admettre la Réunion au sein de la CAF, la Confédération africaine de football : pour des raisons géographiques et identitaires, et parce les clubs locaux ne seront jamais compétitifs en France, où ils sont voués à être d’éternels perdants. Un autre jour, c’est un « grand voyant de Paris » qui a droit à des placards publicitaires dans les journaux et consulte dans un grand hôtel de Saint-Denis, alors que les marabouts africains de passage se font couramment traiter d’« escrocs ». Analysant ce « dangereux racisme larvé anti-noir », le journal communiste tente une explication : « Ce sont des personnes récemment installées, socialement encore étrangères au pays, ayant des positions dominantes au sein de la société réunionnaise, qui propagent ces idées négatives. » Allusion, entre autres, à certains journalistes de la place, aussi volontiers donneurs de leçons que leur passage dans l’île est fugace : certains s’en sont pris par exemple à la « paresse réunionnaise », préconisant de « prendre des mesures coercitives afin de préparer les gens à la mobilité ». Mais il existe aussi un sentiment d’impuissance face à un modèle imposé de plus en plus hexagonal, européen de « société unique ». Ainsi, la Cellule d’action et de recherche de la jeunesse créole se désole de ce que, « sous prétexte de survie économique, on assiste à une mise à mort lente et progressive d’un peuple unique, et exemplaire par sa coexistence raciale et son potentiel de création ». Même si, lors d’une visite officielle en mars dernier, à l’occasion du cinquantenaire de la départementalisation, le président français, M. Jacques Chirac, a assuré qu’il n’était plus question d’un « moule unique et contraignant » pour l’outre-mer : « Le temps de l’assimilation est achevé. C’est à votre développement (...) et à l’épanouissement de votre identité que nous devons désormais nous attacher. » Lors des Assises de l’égalité, organisées en février 1996 dernier à Paris par le ministère des DOM-TOM, M. Paul Vergès, le président du PCR, s’était attaqué publiquement aux sacro-saints avantages acquis des fonctionnaires et assimilés (11). Obsédé, comme de nombreux autres dirigeants de l’île, par le nombre des demandeurs d’emploi « Au rythme actuel, nous aurons bientôt davantage de chômeurs que d’actifs à la Réunion. Ce sera l’explosion (12) ! » , il est partisan de mettre fin à ces privilèges des fonctionnaires, héritage de l’époque coloniale. Une réforme de ce mode de rémunération permettrait d’économiser progressivement jusqu’à 2 milliards 200 millions de francs chaque année : l’équivalent de ce que l’Etat débourse actuellement pour les cinquante mille bénéficiaires du revenu minimum d’insertion (RMI) et les quarante mille chômeurs indemnisés. Encore faudrait-il que ces crédits restent sur place, dans l’île. Un débat qui débouche sur celui de la « préférence régionale » : les Zoreils sont les seuls « immigrés » avec les ressortissants de l’Union européenne auxquels la porte de la Réunion n’est pas fermée, alors qu’elle l’est désormais aux habitants des îles voisines du sud-ouest de l’océan Indien ! Les métropolitains, qui représentaient 1,4 % de la population en 1967, sont proportionnellement cinq fois plus nombreux aujourd’hui 7 % avec, pour la plupart, dès leur arrivée, un emploi garanti ; et une influence dominante dans les postes d’encadrement, le commerce, l’enseignement, la santé, les médias, etc. Sans aller jusqu’à prôner ouvertement la préférence régionale, la droite locale n’est plus insensible à ces débats identitaires et à la problématique d’un développement régional adapté. La fédération réunionnaise du Rassemblement pour la République (RPR), le parti créé par M. Chirac, défend maintenant la thèse de la spécificité de l’île, notamment par rapport aux autres DOM (13). Une idée qui paraît aller de soi, mais qui n’avait jamais été formulée publiquement. De même que jamais un président de la république de droite n’avait, comme récemment M. Chirac, admis que « les langues et cultures régionales ne sont plus une menace pour l’identité nationale (14) ». Il est vrai que le statut de large autonomie obtenu récemment par le territoire de Polynésie française, ou l’écheveau de dérogations dont bénéficie maintenant le double département de Corse donnent quelques idées aux autres communautés de l’outre-mer français. L’intégration à l’Union européenne, à travers le concept de « régions ultra-périphériques », pour exotique et contre nature qu’elle puisse paraître, permet indirectement à un pays lointain comme la Réunion d’espérer contourner certaines crispations ou frilosités métropolitaines...

Philippe Leymarie.
La Réunion

(1) Les acteurs de la troupe Vollard, ainsi que les groupes musicaux Ziskakan, Ti Fock, ou Danyel Waro, tout comme l’écrivain Axel Gauvin, ont réussi, ces dernières années, à porter la vie culturelle réunionnaise hors des limites de l’île, jusqu’en Europe ou en Afrique.

(2) Département d’outre-mer depuis 1946, l’île est située dans le sud-ouest de l’océan Indien, à 200 kilomètres de l’île Maurice (Etat indépendant depuis le 12 mars 1968), à 850 kilomètres des côtes de Madagascar, et à 11 000 kilomètres de Paris.

(3) L’appellation Zoreil a des origines confuses : est-ce parce que les maîtres coupaient les « zoreils » aux esclaves fugitifs ? Parce que les Blancs tendaient les « zoreils », avec leurs mains en cornet, pour tenter de comprendre le sabir de leurs employés ? Ou parce qu’ils avaient introduit dans l’île des porcs blancs, alors que leurs serviteurs n’en avaient vu que des noirs : « Blanc la, l’è même couleur zoreils cochon ! »...

(4) L’Union européenne a classé l’île de la Réunion dans le groupe dit des régions ultrapériphériques.

(5) Selon le député et maire de Fort-de-France (Martinique), M. Aimé Césaire, « il a fallu arracher cette départementalisation, et cette assimilation entre guillemets, morceau par morceau. Chaque application de la loi a été un combat presque humiliant ». Entretien publié par Le Monde, 12 avril 1994.

(6) Les « marrons » étaient les esclaves en fuite.

(7) Le terme « nation », repris en langue créole, désigne la communauté à la fois ethnique, culturelle et religieuse.

(8) A la suite d’une décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) d’interdire la station de télévision privée Freedom, des jeunes du Chaudron avaient mis à sac une partie de la ville, et notamment pillé et incendié plusieurs grandes surfaces commerciales.

(9) Source Insee, et bulletin semestriel de l’Observatoire départemental de la délinquance, août 1994.

(10) Le quotidien Témoignages a été un des premiers à publier une page régulière en langue créole.

(11) Primes de vie chère, congés bonifiés, indemnités de transport, remboursement des déménagements et rapatriements, calculs avantageux de retraites font qu’un agent de la fonction publique outre-mer revient en moyenne 2,78 fois plus cher qu’un hexagonal, selon le calcul d’un ancien rapporteur général du budget au Sénat, M. Jean Arthuis, l’actuel ministre de l’économie et des finances.

(12) Selon le bilan établi par l’Agence nationale pour l’emploi, ils étaient cent sept mille au 31 décembre 1995.

(13) Document adopté le 25 janvier 1996.

(14) A l’occasion d’une visite officielle en Bretagne, le 30 mai 1996. On veut croire que, dans l’esprit du chef de l’Etat français, il n’était pas question seulement des langues bretonne ou corse...

LE MONDE DIPLOMATIQUE | septembre 1996

Messages

  • 1959, Paul Vergès crée le PCR qui réclame l’autonomie...

    Et aujourd’hui, laissez-moi vous dire que cela m’amuse beaucoup de voir Paul Vergès s’approprier la départementalisation comme s’il en était le père. Vergès est très malin, mais il devrait quand même être un peu plus modeste. La départementalisation a été demandée par son papa, notamment, et par un certain Collardeau, un radical socialiste je pense, dont personne n’en a parlé. Lui aussi a fait partie des trois ou quatre personnes qui ont fait la démarche auprès de Paris pour que les quatre colonies deviennent des départements d’outre-mer. Aujourd’hui, Paul Vergès a une mémoire très sélective. Je trouve qu’il est très malin, j’admire son intelligence, mais de là à vouloir récupérer la départementalisation comme il a tendance à le faire aujourd’hui, je dis non. C’est l’œuvre de son père. Paul Vergès, lui, a combattu la départementalisation et il nous a enquiquinés pendant très longtemps, en essayant de nous vendre comme modèles les pays indépendants, tel que Madagascar, des pays très pauvres en fait.

    Pensez-vous que la départementalisation est arrivée aujourd’hui à son terme ? D’un point de vue global, je pense au niveau même de l’organisation politique française, que des évolutions devraient se faire dans les années à venir.

    Propos recueillis par Y.M.

    J.I.R

    Tout l’entretien : http://www.clicanoo.com/article.php...

  • 58 % plus cher : Le scandale des prix à la consommation relancé

    La dernière enquête UFC Que choisir montre que 75 produits de consommation courante achetés en grandes surfaces coûtent 58 % plus cher à la Réunion qu’en métropole. Ce dossier des prix et d’un éventuel observatoire de leur formation croupit depuis 15 ans dans les tiroirs de la préfecture.

    J.I.R [4 février 2006]

    58 % plus chers. 75 produits de base que les Réunionnais achètent, chaque jour, dans les grandes surfaces locales, coûtent 58 % de plus que dans les mêmes enseignes, en métropole. C’est le douloureux constat dressé par les enquêteurs de l’association de consommateurs UFC Que choisir. Et ce n’est pas tout. Les prix dans l’île ont flambé entre septembre 2004 et septembre 2005, avec une hausse de 7 % en moyenne sur l’ensemble des magasins visités, contre 0,2 % en métropole. Cerise sur le gâteau, ces prix ont augmenté, sur la même période, selon un écart de 1 à 15 %, dans cinq des grandes surfaces choisies pour l’enquête : 1 % chez Carrefour Saint-Denis, 3 % chez Super U Royale Saint-Paul et Champion Le Tampon, 14 % chez Casino Grand-Fond Saint-Paul et 15 % chez Jumbo Score Savannah. Cette étude de l’UFC Que choisir a été réalisée par des adhérents de l’association. Les prix de 507 articles de grande consommation de marques nationales, choisis dans les rayons petit déjeuner, aliments pour bébé, boissons, aliments pour animaux, produits d’entretien, hygiène beauté, produits frais, épicerie et biscuits, ont été contrôlés. Les données ont été traitées par le siège national de l’UFC Que choisir. Les conclusions laissent songeur.

    LE FRET ET LES TAXES ONT BON DOS

    “Nous pensons que cette différence de prix ne s’explique pas seulement par le coût du fret et les taxes locales, déclare Éric Nicolini, président de l’antenne locale de l’UFC Que choisir. Faut-il s’interroger sur l’éventualité d’ententes sur les prix entre les différentes enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs ? interroge-t-il. Quand nous leur demandons des explications, les portes des grandes surfaces et de la préfecture se ferment. Il faut plus de transparence sur le mécanisme de formation des prix, sur l’île, lance-t-il. Car le porte-monnaie des Réunionnais ne suit pas.” Interrogée sur le sujet, la direction départementale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DDCCRF) a renvoyé le Journal de l’Île auprès de la préfecture. Même chose pour l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), qui n’a réalisé aucune étude ayant trait à la comparaison des prix à la consommation entre Réunion et métropole, depuis 1992. “Nous recevons beaucoup de demandes à ce sujet, mais ces études coûtent cher, explique la direction par intérim de l’Insee. Elles doivent être commanditées par l’État. Aucune n’est prévue pour l’instant.” Interrogée, la préfecture n’a pas souhaité réagir sur les chiffres de l’UFC Que choisir. Elle n’a pas pu, non plus, avancer de données officielles, puisqu’elle n’a commandité aucune étude sur le sujet depuis 15 ans. “Nous n’avons aucun élément à vous donner sur la comparaison des prix à la consommation entre la Réunion et la métropole, explique la chef de cabinet du préfet. Aucun de nos services ne travaille là-dessus. Ce n’est pas non plus du domaine de compétence de la DDCCRF. La création d’un observatoire des prix a bien été évoquée, précise-t-elle, il y a une quinzaine d’années, mais il n’a pas été mis en place pour l’instant.” L’observatoire de la formation des prix est donc ce que l’on pourrait appeler un dossier en gestation depuis 15 ans, voire un fantasme. En attendant, du côté des tiroirs-caisses, tout va bien, merci.

    Séverine Dargent

    Pas de problème

    Allez, séchez vos larmes. Au palmarès des arnaques, la Réunion est tout de même coiffée au poteau par la Nouvelle-Calédonie, où les prix sont 72 % plus élevés qu’en métropole, selon l’UFC Que choisir. Oui, les prix sont libres en France, depuis 1984. Mais non, il n’est pas juste que la préfecture ne mette pas son nez dedans, alors que des abus sont régulièrement dénoncés, sur l’île. Peut-être faudrait-il supprimer aux représentants de l’État leur indexation pour qu’ils daignent se pencher sur le sujet. Car pour l’heure, ils refusent de se prononcer sur des chiffres non officiels. Mais manque de chance, ils ne disposent d’aucune donnée officielle non plus, n’ayant commandité aucune étude depuis 15 ans. Pas d’étude, donc pas de chiffres, donc pas de problème. Simple comme un coup foireux.


    58 % plus cher qu’en métropole !

    Si on écoutait Monsieur Paul Vergès - qui demande la baisse des salaires des fonctionnaires - il n’y aurait plus d’enseignants à la Réunion depuis longtemps et les Réunionnais seraient tous des abrutis. Ils seraient alors beaucoup plus manipulables qu’à l’heure actuelle. Notez bien qu’il n’a jamais demandé de "compensation vie chère" pour les bas salaires. Il a tout juste réclamé l’alignement du SMIC. Ce qui l’intéresse davantage, c’est que tout le monde devienne pauvre et maléable. Le nivellement par le bas comme le MEDEF !

    • JE ME DEMANDAIS COMMENT LA DIFFERENCE DES PRIX ENTRE LA REUNION ET LA METROPOLE ALLAIT POUVOIR ATTERRIR SUR LES EPAULES DE PAUL VERGES !

      le president de la region n’ayant aucun pouvoir sur la fixation des prix , j’attendais avec impatience la chute , elle ne m’a pas deçu , le president Verges a osé demandé que les fonctionnaires metropolitains travaillant à la Reunion ne perçoivent plus de sursalaire , sorte de tiers colonial , qui existait au temps beni des colonies .
      ce que le redacteur oublie de mentionner , c’est que le sursalaire n’existe que dans un sens , valable pour les metro travaillant dans les DOM , il n’existe bien sur pas pour les domiens travaillant en metropole , pas plus que tous les autres avantages allant à sens unique .
      Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage , l’adage est bien connu !
      Nous avons donc comme redacteur , un zoreille , fonctionnaire bien sur , sur de lui et dominateur , qui regrette qu’un natif , creole , preside la region Reunion .
      Ne vous faites plus de soucis , français de metropole , tout ce qui va mal à la reunion c’est la faute à VERGES .
      de l’interet de lire et de relire l’article initial : pour comprendre le peuple réunionnais .
      claude de toulouse .

    • additif :

      ""Primes de vie chère, congés bonifiés, indemnités de transport, remboursement des déménagements et rapatriements, calculs avantageux de retraites font qu’un agent de la fonction publique outre-mer revient en moyenne 2,78 fois plus cher qu’un hexagonal, selon le calcul d’un ancien rapporteur général du budget au Sénat, M. Jean Arthuis, l’actuel ministre de l’économie et des finances. "

      vous comprenez pourquoi les idées de paul VERGES genent les fonctionnaires metro !

    • Franchement, être de gauche et pleurer sur la disparition de la prime en question, c’est pas possible.
      Cette prime se base quand même sur une idée bien pourrie : les réunionnais peuvent s’acheter de la bouffe par chère vu qu’ils mangent surtout du riz et des rougails alors que les métros ont besoin de nourriture plus fine et plus chère comme les yaourts hors de prix au Cora de la Réunion.
      la vie est chère à la Réunion mais les locaux n’ont pas besoin de grand chose pour être heureux.
      Vous voyez le genre ?
      Francesca

    • LES DOM TOM COUTENT PAS MAL DE FRICS A LA FRANCE !!!! peut etre que l`eloignement de la metropole fait grimper le prix des transports de marchandises.mais bon,quand on a le soleil la mer ,ect.... un peu de riz et du poissons devrait suffire pour etre heureux ????

    • Ce qui est curieux c’est être de gauche et accepter le nivellement par la bas pour les ...Réunionnais.

      Le MEDEF le prône pour les Français et vous le condamnez. Moi aussi.
      Paul Vergès le prône pour les Réunionnais et vous en faites un dieu. Moi pas.

      L’auteur de cet article vous dit que ce monsieur ne demande pas de relever les salaires les plus bas mais uniquement de baisser les plus hauts.

      Vous l’accepteriez pour les français métropolitains ? La Réunion c’est la France !

      Faites-nous savoir votre réaction quand votre patron vous annoncera qu’il adopte ce système.

      Je ne vois pas la même chose que vous et pourtant nous lisons le même article. L’une de nous a certainement un parti pris.

      France

    • Je voulais dire "nivellement par LE bas", Francesca.

      Et si vous pouvez expliquer pourquoi un PCR est mieux qu’un PCF pour les Réunionnais, je vous en serai reconnaissante.

      France

    • ""Lors des Assises de l’égalité, organisées en février 1996 dernier à Paris par le ministère des DOM-TOM, M. Paul Vergès, le président du PCR, s’était attaqué publiquement aux sacro-saints avantages acquis des fonctionnaires et assimilés (11). Obsédé, comme de nombreux autres dirigeants de l’île, par le nombre des demandeurs d’emploi « Au rythme actuel, nous aurons bientôt davantage de chômeurs que d’actifs à la Réunion. Ce sera l’explosion (12) ! » , il est partisan de mettre fin à ces privilèges des fonctionnaires .""
      En metropole à qualification egale , les salaires de la fonction publique sont plus bas que ceux du privé , Paul VERGES ne souhaite pas baisser les salaires des reunionnais , il souhaite que la specificité Domienne disparaisse , et que l’argent ainsi economisée soit reinjectée dans l’ile au profit des reunionnais.Ou bien que les privileges accordés au fonctionnaires dans le sens metro /dom , soit accordes aux fonctionnaires dans le sens dom/metro .
      cet article date de 1996 , depuis 2005 une petition de fonctionnaires originaires des dom et qui travaillent en france exige les memes avantages , elle est deja signée par des milliers de fonctionnaires originaires des dom , ou est l’egalité de traitement dans la fonction publique ?
      Enfin paul VERGES n’est sans doute pas un dieu , mais il ne merite pas qu’on le rende responsable de ce qui ne fait pas partie de sa sphere de competence .
      claude de toulouse .

    • ""LES DOM TOM COUTENT PAS MAL DE FRICS A LA FRANCE !!!! peut etre que l`eloignement de la metropole fait grimper le prix des transports de marchandises.""

      Vous faites tous vos courses dans les grandes surfaces , il vous arrive d’acheter des ananas des mangues des avocats des litchies , avez vous la curiosité de regarder la provenance , pour tout ce qui est fruits tropicaux , vous les verrez arriver d’afrique du sud , d’israel , d’amerique du sud voir meme d’australie ! Au moins aussi loin que la réunion !
      pourquoi aucune filiere n’a t elle eté mise en place pour valoriser les productions des departements d’outre mer et aider ainsi au developpement de l’agriculture de ces departements ?
      La production sucriere de la réunion , monoculture dominante , va etre serieusement mise à mal par la reglementation tarifaire européenne , pourquoi pas de preference communautaire , les revenus des planteurs vont baisser de 30% , une des usines de transformation de la canne va fermer .
      IL y a plus de 30% de chomeurs à la réunion , plus de 50 % de la population de la réunion vit de RMI + alloc fam. , c’est le departement français ou le taux de natalité est le plus elevé , ou le pourcentage de moins de 20 ans est aussi le plus elevé .
      Dans la chanson on dit que la misere est moins penible au soleil , c’est peut etre vrai , mais il faut voir les achats des reunionnais en début de mois , le riz se vend par sacs de 25 kgs .
      Ma petite fille a 7 ans , elle est privilegiée , depuis deux ans à la reunion , apres avoir connu les cantines scolaires metro , elle etait toute heureuse de me dire en decembre dernier qu’ à la cantine ils avaient des yaourths nature deux fois par semaine .
      Le nombre d’enfants obeses à la réunion augmente de façon inquietante , obeses de mal manger , ah les fameux sandwitchs "bouchons frites" , repas de midi de nombre de lycéens et etudiants !
      La reunion est un pays merveilleux , les reunionnais sont des gens formidables , ils n’ont pas besoins de leçons de metro arrogants tout juste débarqués , ils ont besoin de la solidarité de la republique , c’est tout et ce serait enorme .

      claude de toulouse .

      Quand aux partis communistes , il y a longtemps qu’a la reunion comme à la martinique ou en guadeloupe , les PC sont autonomes du PCF , comme en algerie existait un PCA "au temps beni des colonies " Peut etre que les communistes français n’ont jamais eu de mentalité coloniale !

    • Quand aux partis communistes , il y a longtemps qu’a la reunion comme à la martinique ou en guadeloupe , les PC sont autonomes du PCF , comme en algerie existait un PCA "au temps beni des colonies " Peut etre que les communistes français n’ont jamais eu de mentalité coloniale !

      claude de toulouse

    • Dans tous vos propos, il resssort clairement que les DOM sont encore des colonies. Ils ne méritent pas le PCF pour vous. Que penseriez-vous d’un PC de Haute-Garonne ?

      France

    • CHERE FRANCE , prénom ou generique symbolique ?

      je pense que la haute garonne n’est pas une ile à 11000 kms de paris , au bord de l’océan indien , si c’etait le cas je serais assez pour qu’il existe un parti communiste haut garonnais , à l’heure ou l’on decentralise à tout va en metropole , je ne comprendrais pas que des iliens à 11000 kms de paris n’aient pas leur autonomie meme vis à vis du PCF .
      j’avoue que je ne comprend pas trop votre position surtout si vous etes communiste , si vous ne l’etes pas , ce n’est pas vos oignons .
      claude de toulouse .

    • "...Ou bien que les privileges accordés au fonctionnaires dans le sens metro /dom , soit accordes aux fonctionnaires dans le sens dom/metro . ..."

      Vraiment prêt à tout vous ! N’importe quel argument vous est valable pour défendre la dynastie Vergès.

      C’est à la Réunion que la vie est 58 % plus chère ! Vous comprenez ça ?
      Paul Vergès veut et a toujours voulu supprimer la majoration des traitements des fonctionnaires. Et cette majoration est loin d’être de 58 %.

      Quel fonctionnaire viendra à la Réunion ? Qui va enseigner aux petits Réunionnais ? Qui va les soigner ?
      Qui va acheter quoi pour faire vivre l’économie reunionnaise ? Les smicards esclaces du privé ? Les rmistes ?

      Votre connaissance des DOM est très limitée.

      Et puis j’ai compris, ce n’est vraiment pas la peine de continuer avec vous.

      France Dom

    • Qui peut me dire quelles sont les racines du peupe qui se réclame réunionnais ? Quand La Bourdonnais a accosté à la Réunion en 1500 et des poussières qu’a-t-il fait des hommes et des femmes qu’il trouvé ?

      Georges

    • Sous toute reserve , car je n’y etais pas , l’ile etait inhabitée , c’est du moins ce que les historiens disent .
      les premiers habitants furent donc des marins débarqués , essentiellement bretons , ont retrouve des traces dans les noms de villes , La possession , Les avirons .
      claude de toulouse .

  • J’ai trouvé cet article pertinent à de nombreux point de vue quoique trop politisé malgré un effort sur la culture...

    Moi je voudrais souligner que nombre de réunionnais savent d’où ils viennent et plébiscitent le mélange dont nous sommes issus !!! Je pense que c’est la véritable force du peuple réunionnais !
    Le mal être vient certainement de notre passé, comme il a été noté dans l’article, mais il ne faut point mettre de côté l’aspect actuel !!!

    On nous dit qu’on est français depuis qu’on est tout petit, on apprend l’histoire de l’Hexagone avec Napoléon etc... Mais pourquoi ne pas parler aux petits réunionnais de leur véritable histoire ? Leur faire comprendre le lien direct qu’ils ont avec les esclaves dont on parle que très peu dans les bouquins ??
    Le gros effort qui doit être fait doit porter sur l’apprentissage de notre véritable histoire.

    L’autre gros problème est la reconnaissance par tous les autre français de notre statut à nous... Pourquoi quand un domien pase aux actualités il semble primordial de rapeller ses origines insulaires ? Le scandale avait éclaté lors du crash de l’avion des martiniquais pendant l’été 2005 !
    Ensuite pourles étudiants dont je fais aujourd’hui partie il existe une statut à part en ce qui concerne les recherches de logement avec des cautions refusées parceque les parents sont trop loin ou que sais-je encore... NOUS SOMMES FRANCAIS !!!! Pourquoi de telles différences de traitement au niveau de l’emploi notamment ???

    Moi réunionnaise en France Métropolitaine je me sens plus proche des immigrés ou des étrangers que de mes concitoyens !

    C’est toute la France qui doit faire un effort, pas seulement Chirac, pour reconnaître notre spécificité et l’épargner de l’uniformisation !!!!