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Une nation unie et raciste

Publie le mardi 28 mars 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

Une nation unie et raciste

par Gideon Levy Haaretz, 26 mars 2006.

Original : http://www.haaretz.co.il/hasite/pag...

Traduit de l’hébreu par Michel Ghys.

English version : http://www.haaretz.com/hasen/spages...

Contrairement aux apparences, les élections d’après-demain sont importantes en ce qu’elles révéleront la véritable physionomie de la société israélienne et ses aspirations secrètes. Plus de cent élus seront envoyés au Parlement sur la base d’une seule carte : celle du racisme. Si autrefois on avait l’habitude de penser que deux Israéliens, ça fait trois opinions, on verra maintenant clairement que tous les Israéliens, ça ne fait plus qu’une seule opinion, raciste.

Les élections 2006 le montreront à la lumière la plus crue.

La majorité absolue des membres du 17ème Parlement israélien s’en tiendra à une opinion fondée sur un mensonge : qu’Israël n’a pas de partenaire pour la paix. La majorité absolue des membres du prochain Parlement ne croit pas dans la paix et ne la veut pas - exactement comme leurs électeurs - et, plus grave encore, ils ne tiennent pas les Palestiniens pour des égaux. Jamais il n’y eut ici tant de monde pour soutenir ouvertement le racisme : c’est le vrai best-seller de cette campagne électorale.

Nul besoin d’être Avigdor Lieberman pour être raciste : la « paix » que propose Ehoud Olmert ne l’est pas moins. Lieberman veut les écarter de nos frontières, Olmert et tous ses semblables veulent les écarter de notre conscience. Plus personne ne parle de paix avec eux, personne n’en veut plus vraiment. Une seule aspiration unit tout le monde : se débarrasser d’eux, d’une manière ou d’une autre. Transfert ou Mur, « désengagement » ou « repli sur soi », l’essentiel est qu’ils disparaissent de notre vue. La seule pièce qui se joue en ville - « L’accord unilatéral » - ne prend pas seulement sa source dans le mensonge qu’il n’y a pas de partenaire, elle n’est pas seulement basée, par un sentiment de supériorité, sur nos seules et exclusives « nécessités », mais elle imprime un comportement dangereux consistant à ignorer totalement l’existence de l’autre peuple.

Le problème est que ce sentiment se fonde tout entier sur une hypothèse trompeuse. Les Palestiniens sont ici, exactement comme nous. Ils seront dès lors forcés de se rappeler à notre souvenir par le seul moyen connu d’eux et de nous : la violence.

Ce triste chapitre de l’histoire d’Israël s’est ouvert à Camp David, lorsqu’Ehoud Barak est parvenu à léguer la fiction selon laquelle il n’y a personne avec qui discuter du côté des Palestiniens, que nous leur avons offert le ciel et qu’ils ont répondu par la violence. Ensuite sont venus les grands attentats, et la société israélienne s’est repliée dans un état d’apathie maladive et d’indifférence comme on n’en avait pas connu. Si elle avait déjà manifesté auparavant une totale insensibilité à l’égard des souffrances palestiniennes, cette indifférence s’est diffusée et intensifiée pour s’étendre à la souffrance des Israéliens les plus démunis - Arabes, pauvres, malades. De ce point de vue, la campagne électorale actuelle, plus morne et plus somnolente que jamais, a des allures de monument dédié aux préoccupations du public. Rien ne sort plus les Israéliens de leur torpeur, ni l’emprisonnement du peuple voisin, ni la mort et la destruction que nous semons chez lui, ni la souffrance des plus faibles parmi nous. Qui aurait cru qu’en 2006, en Israël, l’assassinat d’une fillette de huit ans et demi, abattue de près, comme cela s’est produit à la fin de la semaine passée à El-Yamoun, serait à peine mentionné ; qu’une tentative d’expulsion d’un Ethiopien malade du sida et marié à une Israélienne, simplement parce qu’il n’est pas juif, ne soulèverait pas de tollé ; et que les résultats d’un sondage nous apprenant que la majorité des Israéliens (68%) ne voudraient pas avoir un Arabe pour voisin, n’amènent pas de protestation.

Si en 1981, on pouvait encore lancer des tomates sur Shimon Peres et si en 1995, on pouvait soulever la rue contre Yitzhak Rabin, il n’y a plus aujourd’hui ni tomates, ni incitation, ni même d’assemblées électorales. Plus rien ne fait sortir l’Israélien dans la rue ni n’éveille sa colère. Une campagne électorale sans implication ni intérêt est plus dangereuse pour la démocratie que n’importe quelle tomate : elle nous révèle l’apathie et l’insensibilité grâce à quoi le gouvernement peut faire tout ce qui lui passe par la tête. Le fait qu’il n’y ait aucune différence significative entre les trois principaux partis, l’un disant Œpresque tout ce pays est à moi’ et l’autre disant Œpresque tout ce pays est à moi’, est lui aussi une très mauvaise nouvelle pour la démocratie.

Le prochain scrutin est déjà décidé. Une majorité écrasante donnera sa voix à l’arrangement raciste qui ignore les Palestiniens, celui de Kadima, celui du Likoud et, dans une large mesure, celui du parti Travailliste. Aucun de ces partis ne tente de proposer une paix juste. Leurs dirigeants ne disent pas un mot des crimes de guerre ni des souffrances qu’Israël enfante. Les électeurs d’extrême-droite et les religieux se joindront à eux, et vous voilà avec une nation une, unifiée par le racisme qui en est le véritable dénominateur commun.

Quasi tous diront non à la paix, oui à la poursuite de l’occupation, fût-ce sous un nouveau masque, et oui au repli sur nous-mêmes. Le mot de « morale » passe maintenant pour obscène, et la pire dépravation de l’histoire du pays, l’occupation, n’est même pas mentionnée. Seulement des cartes unilatérales, se ressemblant toutes, incluant toutes les effrayants « blocs de colonies », un retrait fondé exclusivement sur « nos besoins », avec un rempart de séparation au milieu et cette terrible indifférence qui plane par-dessus tout.

Source :
 http://www.europalestine.com/articl...

Messages

  • Une délégation de rabbins anti-sionistes a été reçue au parlement palestinien

    Lorsque le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait réitéré l’opposition de la République islamique à l’État sioniste (et non pas aux juifs), en octobre 2005, le regroupement de rabbins ultra-orthodoxes Neturei Karta avait publié une lettre de soutien à ses déclarations. Quelques mois plus tard ce groupe, qui compte des membres principalement au Royaume-Uni et aux États-Unis mais également 400 familles basées à Jérusalem, envoyait une délégation à Téhéran qui fut reçue en grande pompe (Voir photo).
    Cette fois 14 rabbins appartenant au mouvement se sont rendus au parlement palestinien, où la nouvelle majorité contrôlée par le Hamas a ajourné la séance pour leur réserver un accueil chaleureux. À la tête de cette délégation, le rabbin Moshe Hirsh, qui se considère lui-même comme un « juif palestinien », n’en est pas à ses premiers pas dans l’arène. En effet il fut jadis le conseiller de Yasser Arafat sur les questions juives. Aujourd’hui son mouvement s’inquiète de la récupération de l’Holocauste à des fins politiques par les défenseurs de l’État d’Israël et n’hésite pas à soutenir ouvertement le Hamas : « Nous sommes de vrais juifs qui sont venus au Conseil législatif palestinien aujourd’hui pour proclamer notre allégeance envers le Hamas », a déclaré le porte-parole du mouvement qui considère que le sionisme est contraire à la loi talmudique.

    Copié/collé du réseau Voltaire Rubrique : Flagrand délit

    (Il ne faut jamais généraliser)

    de Michèle

    • MERCI A VOUS D ECLAIRER L OPINION SUR LA QUESTION POLITIQUE QU EST LE SIONISME ET NON RELIGIEUSE COMMME VEULENT LE FAIRE CROIRE LES MANIPULATEURS ; LES JUIFS SONT DES ETRES HUMAINS AVEC LEUR DEFAUT ET LEUR QUALITE COMMME TOUT UN CHACUN ALORS IL NE FAUT PAS VERSER DANS LE RACISME CAR CAR TOUS LES JUIFS NE SONT PAS SIONISTES COMME TOUS LES ARABES NE SONT PAS ANTI OCCIDENTAUX ET COMMME TOUS LES BLANCS NE SONT PAS COLONIALISTES ; MERCI ENCORE D ECLAIRE CETTE PENOMBRE QUI VIRE A L OBSCURITE ;

    • Empêcheurs de voter

      20:41 | 28 mars, 2006

      A Jérusalem et à Beit Shemesh, des ultraorthodoxes appartenant aux sectes Satmar et Nétourei Karta ont manifesté près des bureaux de vote.

      Ces deux sectes sont antisionistes et s’opposent à l’existence de l’Etat d’Israël. Elles attendent la création de l’Etat par ordre divin.

      Une bagarre a opposé des hassidim de Gour à des Nétourei Karta, la police a du les séparer.

      © Jerusalem Post Edition Française
       http://www.fr.jpost.com/bin/en.jsp?...

    • Michel, je suis daccord avec toi, car je suis tres triste de voire quon nous montre pas certains israeliens juifs qui sont vraiment pour la paix et le desire de vivre ensemble en securite tout comme le peuple palestinien .Je suis pro palestiennienne, antisionniste mais pas antisemite cest pour cela que generalise pas non plus. Les differents discours que jentends, qui me donne la naussee et qui stygmatise les jeunes dorigines musulmane dantisemite me revolte, car a part etre antisionniste pour la plupart dentre eux ils sont loin detre antisemite tout comme moi. Ceux qui me derange le plus cest que Israel etat raciste, qui utilise la shoa a des fin purement commercials et strategique pour defendre Isa politique de colonisation me degoute. Surtout quon ne viens pas me parler de la shoa et des vrais victimes de ce fait tragique de lhistoire, quand je vois que lEtat dIsrael remarche sur les memes pas que lEtat Fasciste qui etais lAllemagne sous Hitler, lhistoire ne leur a rien appris puisque aujourdhui un mur se construit pour les separer du  peuple palestinien ,  une armee qui detruit tout les jours les habitations de ce peuple pour grignoter tout les jours leur territoires qui aujourdhui deminus comme peau de chagrins, et j`en passe mais le pire le fait de lire que ceux ci souhaite tout simplement la disparition du peuple palestinien me laisse perplexe,pour ne pas dire que sa me repugne, car le mot reste faible.

  • petite mise au point sur ce qu’est le sionisme:ce n’est ni plus ni moins qu’un mouvement qui vise à l’autodétermination du peuple juif,il s’ est développé en occident en même temps que les mouvements nationaux italiens ,allemands ,polonais,etc...(le printemps des peuples) ;C’est un mouvement nationaliste avec toutes les ambiguités que cela représente....Actuellement l’état d’Israel traverse une phase d’indifférence à l’égard des problèmes sociaux et à proppos de l’affrontement israélo-palestinien.Cette phase ne date pas des dernières élections ,elle s’inscrit dans un long mouvement de remise en question des valeurs qui ont fondé l’état,DU SIONISME lui même !!Ainsi assimiler sionisme à fascisme (je prierai d’ailleurs les gens qui emploient ce mot à toute les sauces de se renseigner plus précisément sur la condition dse allemands dans l’allemagne nazie:point d’élection point de débat contradictoire et internement forcé de toutes les voix discordantes ce qui est pas franchement le cas en Israel...) ou au repli sur soi est une vue sérieusement étriquée.Quand à la position actuelle des partis israéliensqui fait de l’unilatéralisme l’UNE des solutions ,et je dis bien l’UNE des solutins envisagées cette position là elle n’est héritière que d’ un des courants du sionisme tandis que le courant socialisant du sionisme reconnaît les palestiniens comme un partenaire à part entière (il ne faut donc ne pas trop vite généraliser (voir le que sais je ? sur le sionisme d’ILAN GREILSAMMER)