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Faudrait se contenter de compter les morts...

Publie le mercredi 12 avril 2006 par Open-Publishing

Faudrait se contenter
de compter les morts...

Alors qu’on fête en grande pompe les anniversaires d’Hiroshima et
de Tchernobyl, le nucléaire poursuit sa fuite en avant. Des milliers
de personnes continuent de mourir chaque année des suites de cette
dernière catastrophe, qui a contaminé plusieurs millions d’individus en
Europe. Pourtant, les instances internationales et les Etats, à travers
les programmes Core et Ethos, conditionnent les populations à survivre
en milieu contaminé. Surtout, le mensonge sur les conséquences de
Tchernobyl vise à faire accepter aux populations les catastrophes
industrielles comme inéluctables et indissociables de la société moderne :
un mal nécessaire et maîtrisable, le prix à payer pour le progrès.

Même si une relance de l’exploitation de l’électronucléaire semble folle et
meurtrière, c’est cette réalité que nous devons affronter. Au mépris des
problèmes insolubles - question des déchets, morbidité, démantèlement
des centrales...-, les mercenaires et les petits actionnaires du nucléaire
profitent de la flambée des prix de l’énergie pour se remettre en selle.
Le nucléaire civil se développe à l’échelle mondiale : les programmes
internationaux de nouveaux réacteurs civils de génération 4, la gestion
globale des déchets et des populations irradiées... Quant aux militaires,
ils développent de nouvelles armes miniaturisées destinées à être
directement utilisées dans ce qu’il est aujourd’hui communément appelé
« guerre préventive ».

Qu’elle fournisse de l’électricité ou des armes, la démonstration est faite
aujourd’hui que cette industrie nécessite et contribue à fabriquer une
société militarisée. Par sa dangerosité et la concentration de ses
infrastructures, par les dispositifs de gestion des foules, par la culture
de sûreté qu’elle crée, vend et généralise, par les modes de vie et de
dépendance qu’elle induit, la nucléarisation du monde, loin d’être réduite
à un simple choix énergétique, est un projet de contrôle technologique
global
de la planète.

En restant sur le terrain des choix énergétiques, les écologistes sont
amenés à se poser en cogestionnaires de nos vies irradiées, toujours assis
à la place que l’Etat a bien voulu leur concéder. D’où les maquignonnages
et les jeux de lobby : sortir du nucléaire en 10 ans, 12 ans et demie, 18
ans et 3 mois ou 30 ans, le temps d’épargner pour acheter son cercueil
(plomb ou béton ?). Le dernier avatar de cette organisation de
l’impuissance s’est regroupé dans un « Réseau sortir du nucléaire ». La
seule fonction de ce
réseau est d’être la coquille vide d’une pseudo-contestation disponible
pour tous les opportunismes politiques. Ainsi, les Verts, membres du
Réseau, ont permis que l’installation de l’EPR à Flamanville reçoive
une « caution démocratique » lors d’un vote au conseil régional afin de
ménager leurs alliances politiciennes.

L’idée de l’arrêt immédiat ne relève ni de la surenchère, ni du mot d’ordre
fédérateur. C’est la seule position conséquente. Elle implique la rupture
avec le capitalisme et ses Etats. Il s’agit d’une perspective autonome
difficile et incertaine. Nous souhaitons y contribuer parmi d’autres à
travers nos analyses et nos actions concrètes, aussi modestes
soient-elles.

COORDINATION CONTRE LA SOCIÉTÉ NUCLÉAIRE
C/O CNT-AIT, BP 46, 91103 CORBEIL CEDEX

Projections/débats
organisées par la CCSN
Terrain du Vaaan

Simuler pour mieux contrôler !
Samedi 15 avril, 21 h

De la « sécurité » des travailleurs
à la « sûreté » des populations,
comment les pouvoirs
nous « apprennent » à vivre
dans un monde nucléarisé ?
Autour du bulletin vidéo
« Ceci est une simulation ! »
réalisé par le groupe Louise
Becquerel.

Le Nucléaire, on en
croque, on en bouffe,
on en crève !
Dimanche 16 avril,14 h

Comme
nt une région naît, vit
et meurt du nucléaire, et comment
une lutte peut s’y orga
niser ?
Retour sur l’histoire des antinucléaires
avec la projection du
film « Pollutions », de Nicolas
Olek et Fredéric Vermeersch,
sur la zone industrielle de
Dunkerque et la centrale de
Graveline.