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les Faucheurs volontaires ? la lutte anti-OGM continue

Publie le vendredi 28 avril 2006 par Open-Publishing
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José Bové et Noël Mamère, affirment à Bègles lors d’une réunion publique de solidarité avec les "Faucheurs Volontaires" que malgré les condamnations, le combat contre les OGM continuait.

"Nous sommes dans un combat pour la démocratie. Soixante-dix-huit pour cent des Français refusent les OGM. Il n’est pas acceptable de céder devant les menaces, qu’elles soient pénales ou financières, alors que, dans le même temps, des tribunaux relaxent des Faucheurs volontaires, et qu’un commissaire du gouvernement vient de nous donner raison devant le tribunal administratif de Clermont-Ferrand", a déclaré José Bové.
Il a rappelé qu’il était toujours sous la menace d’une peine de quatre mois de prison si la Cour de Cassation ne casse pas l’arrêt de la cour d’Appel de Toulouse qui l’avait condamné à cette peine le 15 novembre dernier pour un arrachage de maïs transgénique à Menville (Haute-Garonne) le 24 juillet 2004.

Sept autres Faucheurs volontaires ont été condamnés avec lui, dont Noël Mamère (trois mois de prison avec sursis), lequel a fait l’objet le 31 mars d’une saisie-attribution de ses comptes bancaires personnels et ceux de son épouse à la demande du groupe Pioneer Génétique, l’un des trois semenciers plaignants, pour obtenir les 63.000 euros de dommages et intérêts et de frais de justice auxquels les sept militants écologistes ont été condamnés solidairement.

Pour Mamère : "Aujourd’hui, les semenciers reculent, de plus en plus de paysans prennent conscience qu’on ne peut pas transformer leurs champs en paillasse de laboratoire, et une immense majorité de Français et d’Européens ne veulent pas qu’on leur impose des OGM dans leur assiette".

Alors que des céréaliers français conduits par l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) organisaient jeudi dans la région toulousaine une journée "de démonstration et de sensibilisation aux avantages économiques et environnementaux" des OGM, la motivation des Faucheurs volontaires s’est révélée sans faille, voire renforcée, par le projet de loi sur les OGM en cours de discussion au parlement.

"Ce projet de loi est une vaste supercherie. On veut nous faire croire que l’on va encadrer les expérimentations d’OGM en champ ouvert alors même qu’on facilite un peu plus la tâche des semenciers, notamment en leur permettant de maintenir le secret industriel", a dit Noël Mamère.

José Bové a regretté qu’un tel texte soit présenté alors qu’"il n’y a pas obligation aujourd’hui de légiférer par rapport à la dissémination des OGM en plein champ. L’Europe impose à la France de prendre une loi pour organiser les essais en milieu fermé, c’est-à-dire en laboratoire et en serre".

"Nous demandons la suspension de ce projet de loi, et si, comme nous l’espérons, la gauche arrive au pouvoir dans le cadre d’une alternative, il faudra qu’elle s’engage à l’abroger si toutefois elle est votée par l’actuelle majorité", a ajouté Noël Mamère.

SIGNEZ contre l’enquête publique (quasi non visible dans la presse et ailleurs) mise hier ici en post !

Messages

  • Le conseil d’Etat annule deux autorisations d’expérimentation d’OGM

    Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a annoncé vendredi avoir annulé deux décisions du ministère de l’Agriculture autorisant la société américaine Monsanto à expérimenter des variétés de maïs génétiquement modifié.

    Le Conseil d’Etat a ainsi reconnu l’argumentation de la Fédération des syndicats agricoles Modef qui soutenait que ces autorisations avaient été accordées (le 1er juin 2004) à l’issue d’une procédure irrégulière.

    La commission du génie bio-moléculaire puis le ministre avaient en effet statué au vu d’un dossier technique incomplet qui ne comportait pas de données suffisantes en ce qui concerne la localisation des opérations de dissémination envisagées, avait estimé le Modef.

    Le Conseil d’Etat a fait droit à cette argumentation en rappelant que ce type d’expérimentation est soumis à une autorisation préalable, délivrée après examen des risques pour la santé publique et l’environnement.

    Il a également souligné que les demandes d’autorisation devaient être accompagnées d’un dossier technique comportant tous les éléments permettant d’évaluer l’impact des essais sur la santé publique et l’environnement.

    "Il appartient à la commission du génie bio-moléculaire de se prononcer non seulement sur l’effet de la dissémination sur les plantes sexuellement compatibles, mais aussi sur l’ensemble des éléments déterminants de l’évaluation des risques, ce qui implique nécessairement la connaissance de l’implantation géographique précise de chacun des sites", selon le Conseil d’Etat.

    Or la Haute Assemblée a jugé "insuffisantes" les indications données par Monsanto sur la localisation des sites envisagés pour ces essais, "eu égard à l’importance que revêtent, dans la procédure d’examen de la demande d’autorisation, tant les informations relatives à la localisation des sites que l’avis de la commission du génie bio-moléculaire".