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Un nouvel appel pour des candidatures unitaires à la gauche du PS en 2007

Publie le vendredi 12 mai 2006 par Open-Publishing

de Sylvia Zappi

Une cinquantaine de personnalités - dont Yves Salesse et Claude Debons, de la Fondation Copernic - et plusieurs organisations de gauche devaient lancer, vendredi 12 mai, un deuxième appel "pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes" pour les élections présidentielle et législatives de 2007.

Tentant de créer une dynamique comparable à celle de la campagne du non contre le traité constitutionnel européen, à la veille d’une rencontre des comités qui s’étaient constitués l’an passé pour l’occasion, le texte se prononce pour la création d’un "collectif national d’initiative" auquel toutes les forces de la gauche antilibérale sont conviées.

Partant de la crise sociale et politique que traverse le pays, le texte assure que la France a "besoin d’une rupture avec le cadre libéral". Celle-ci ne peut venir du PS ni d’une réédition des "alternances sans changement de fond", expliquent les signataires, mais d’une union des forces à gauche du PS. "Des propositions convergentes sur nombre de questions essentielles existent", insistent-ils en concluant qu’"il est temps de lever les derniers obstacles et de concrétiser cette campagne".

Cette initiative intervient à la suite de l’invitation à une "bouffe à quatre" du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Olivier Besancenot, lancée dans une tribune au Monde le 28 avril et adressée à Marie-George Buffet (PCF), José Bové (ex-leader de la Confédération paysanne) et Arlette Laguiller (LO), pour discuter d’une candidature unique en 2007. Et quelques jours après la réponse de M. Bové qui s’y disait également prêt, si cette rencontre donnait la priorité à une "démarche collective" et non à la "starisation" (Le Monde du 9 mai).

L’appel est signé par le Parti communiste français et des petites formations comme les Alternatifs, Alternative citoyenne et le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (Mars). Des minoritaires des Verts, tels la vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, Francine Bavay, ou le maire de l’Ile-Saint-Denis, Michel Bourgain, se sont engagés.

Plus nouveau, des membres de la direction de l’association Pour la République sociale (PRS), animée par Jean-Luc Mélenchon (PS), ont aussi signé. "Avec l’opération Royal, le PS s’est lancé dans un changement d’image sans rien modifier sur le fond. Notre souci est qu’existe, à côté, une gauche des ruptures", fait valoir François Delapierre, bras droit de M. Mélenchon.

"SE FAIRE ACCUSER DE DOUBLE LANGAGE"

Les initiateurs de l’appel ont également obtenu la signature des personnalités de la gauche radicale comme l’altermondialiste Raoul-Marc Jennar, le philosophe Michel Onfray, la conseillère de Paris Clémentine Autain ou José Bové.

La LCR, elle, a refusé de suivre. L’organisation trotskiste n’est représentée que par Christian Picquet et Francis Sitel, membres minoritaires du bureau politique.

"C’est un mauvais appel qui ne dit pas clairement qu’on ne doit pas participer à un gouvernement avec le PS ni passer d’accord parlementaire avec lui", explique Pierre-François Grond, au nom de la direction.

La critique fait bondir M. Picquet qui déclare que "La LCR va se faire accuser à juste titre de double langage et de sectarisme. Nous serons les seuls des partisans du non à ne plus être sur la photo."

Le PCF partage cet avis : "Difficile de comprendre qu’on appelle à l’accélération du processus en faveur des candidatures unitaires et, au moment où il se lance, de refuser de s’engager", dit Jean-François Gau, l’un de ses dirigeants.

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