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VIVRE POUR MOURIR... POUR NOUS NOURRIR

Publie le dimanche 21 mai 2006 par Open-Publishing
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Le convoi est prêt pour le départ. Les mines ne sont pas encore crispées, l’ambiance est détendue, joyeuse. Les banderoles et les pancartes affichent des slogans clairs : “Nous sommes des animaux solidaires des animaux”, “non à l’exploitation animale”, “de l’éthique dans votre assiette”, “les animaux sont des êtres capables de souffrances”. Restés en province, végétariens et végétaliens actifs ont peut-être songés que c’est ainsi qu’avait dû débuter la nouvelle édition de la Veggie Pride, cet après-midi, samedi 20 mai, devant le Centre Beaubourg à Paris.

Brandit comme un étendard, “Fier d’être végétarien-végétalien*” est le message apparent d’une prise de conscience individuelle sur la capacité de souffrance des animaux exploités et tués pour les plaisirs de la bouche. “Poulets à moitié prix !” affichaient les pancartes promotionnelles des magasins il n’y a encore pas si longtemps. La vie n’a qu’une valeur marchande éphémère et jetable dans notre société bien pensante.

La psychose mondiale de la grippe aviaire engendrera des flots de cris muets d’individu non-humains brûlés vivants puisque devenus inexploitables. Leur droit de vie pour mourir pour nous nourrir est leur destin logique affirment les uns. Leur droit de vie pour vivre est une logique de respect pour les autres. Devenue, par les élevages intensifs, produit de consommation courante donc peu chère, la chair des quelques 3 millions d’animaux sacrifiés chaque années pour nos palais se brade et se jette sans pensée et sans regret. L’animal utilitaire n’a même plus l’unique vocation de remplir l’estomac humain. Son calvaire de détention et de transport se solde de plus en plus par un aller direct pour la décharge. Même la légitimité de tuer les animaux pour se nourrir revendiquée par les mangeur d’une alimentation carnée ne tient plus la route.

Des images tournées dans nos abattoirs auront sans doute étaient projetées sur des écrans installés sur la voie publique pour interpeller le passant. La Veggie Pride c’est aussi ça, montrer le calvaire des uns pour satisfaire les autres. Pourtant, bien peu d’entre nous osent affronter la vision de la barbarie infligée à des être vivants pour notre besoin de consommer. Manger carné n’est pas non plus une mesure de respect de la planète. Alors, de plus en plus, les animaux d’élevages qui grappillent chaque jour du terrain sur la surface du globe sont parqués, retranchés dans d’immenses hangar ne leur réservant que de minuscules cages ou boxes pour mieux rentabiliser l’espace au détriment de leur besoin physiologiques primaires vitaux. Plus de 6 milliards d’humains à nourrir ça prend de la place...

Des répercussions moins évidentes jouent aussi contre les mangeurs de viande : gaspillage de quantité d’eau alors que partout la sécheresse se fait récurrente, séquestration des terres agricoles pour y produire des céréales pour nourrir les animaux destinés à être mangés alors que des millions d’humains souffrent de carences alimentaires flagrantes, etc.... L’humain “riche” consomme de l’animal comme il consomme du caprice. La science pourtant le confirme : une alimentation végétale s’avère bien plus bénéfique pour l’équilibre de l’organisme. Les végétariens confirment qu’une alimentation végétale est bien plus bénéfique aussi pour la santé de ceux qui sont mangés. Une alimentation carnée peut-elle encore se justifier en dehors du goût ? Le simple plaisir gustatif peut-il encore justifier les conditions lamentables d’exploitation des animaux ?

Delphine Delétang

* Végétariens : humain qui exclut la chair animale de son alimentation (dont le poisson et crustacés qui appartiennent bien au règne animal ! Végétaliens : même définition et qui exclut également les oeufs et le lait.

Nota : à lire “L’utopie végétarienne” article d’André Méry, président de l’Alliance Végétarienne, paru dans le Hors-Série du Nouvel Observateur de juillet/août 2005. Dans un contexte plus large mais raisonné, à dévorer aussi l’ouvrage d’Yves Paccalet, “L’Humanité disparaîtra bon débarras” publié en début d’année.

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