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libérez les prisonnières palestiniennes ! buthaina khoury sur www.campuslille.com

Publie le mardi 27 juin 2006 par Open-Publishing

CE MERCREDI 28 JUIN 2006

A 18H30

"C’EST L’HEURE DE L’METTRE"

sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

en direct sur www.campuslille.com

Avec

 "1/4 d’heure en Palestine" : nous nous entretiendrons avec la réalisatrice palestinienne Buthina Canaan KHOURY ; elle-même emprisonnée, par le passé, dans les geôles sionistes, elle est l’auteure du film "Des femmes dans la lutte", actuellement en tournée en France.

A lire ci-dessous, après un communiqué de la CAPJPO-EuroPalestine, une présentation de ce film.

 en seconde partie d’émission, attendez-vous à ce que, comme à l’accoutumée, carottes et choux-fleurs soient allègrement mélangés...

GAZA : DU VATICAN À PARIS ET BERLIN, UNE SAINTE ALLIANCE DES HYPOCRITES POUR
SAUVER LE SOLDAT SCHALIT

Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée israélienne a perpétré une
nouvelle vague d’enlèvements dans les territoires palestiniens occupés,
arrêtant 17 jeunes hommes de Naplouse. Après passage à tabac et
interrogatoires raffinés dans des lieux tenus secrets, sans possibilité
aucune de communiquer et sans même bien souvent qu’aucune incrimination ne
leur soit notifiée, ces jeunes iront rejoindre les 10.000 otages
palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Le raid nocturne des occupants à Naplouse a été rapporté par les médias
palestiniens ; il a fait deux petites lignes dans les journaux israéliens,
et pas un mot ailleurs dans le monde occidental.
Mais qui ne connaît désormais, sous toutes les latitudes, le visage du
soldat Schalit ? Du Vatican au Quai d’Orsay, en passant par la
Maison-Blanche et le 10 Downing Street, les chancelleries du monde entier
rivalisaient lundi, sous la houlette de la propagande israélienne, pour
exiger la libération de ce conscrit de l’armée d’occupation, que des
combattants palestiniens, des « terroristes » en somme, ont eu l’impudence
de capturer, dimanche matin, lors d’une opération militaire aux abords de la
bande de Gaza.
Faisant preuve d’audace et de courage, un commando palestinien a en effet
réussi, dimanche matin, après avoir percé un tunnel souterrain de plusieurs
centaines de mètres, à sortir de cette prison à ciel ouvert qu’est la bande
de Gaza, et à faire un peu payer, pour une fois, le prix du sang, à une
armée qui asphyxie tout un peuple depuis des décennies.
Deux combattants palestiniens, ainsi que deux soldats israéliens, ont trouvé
la mort au cours de cette attaque du point fortifié israélien de Keren
Shalom, qui jouxte la bande de Gaza, tandis que le soldat Gilat Schalit
était porté disparu. L’hypothèse privilégiée -encore que non confirmée de
manière objective lundi à la mi-journée- étant qu’il a été blessé lors de l’assaut
palestinien, et fait prisonnier par les résistants. Des « diplomates
étrangers » en poste à Gaza, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, ont
déclaré au Haaretz que Gilad Schalit était modérément blessé, et qu’il avait
été soigné par des médecins palestiniens.
C’est peu de dire que le militarisme israélien n’apprécie pas du tout ce
type de situation. Que les Palestiniens assiégés parviennent une fois de
temps en temps, malgré l’effroyable disproportion des forces en présence, à
rendre des coups à une armée confortablement installée dans ses blindés et
ses casemates bétonnées représente en effet un premier camouflet. Mais qu’en
plus, un Juif, un « jeune Juif » (le portrait de Gilad Schalit, avec ses
lunettes de fort en math’s style Harry Potter a été instantanément diffusé
aux rédactions du monde entier par les services de propagande de l’armée
israélienne) soit tombé vivant entre les mains de ces « sauvages » que sont
par définition les Palestiniens est carrément intolérable.

Aux premières rumeurs, selon lesquelles le groupe palestinien qui
détiendrait Schalit (groupe qui ne s’était pas identifié, lundi après-midi,
le chef du gouvernement Hamas, Ismael Hanyieh, ne revendiquant pas, pour sa
part, l’action militaire) pourrait envisager de proposer la libération du
soldat contre celle d’une partie des prisonniers palestiniens, notamment les
femmes et les enfants, la direction israélienne a immédiatement répondu par
la menace : « on ne négocie pas avec les terroristes », ont martelé les
dirigeants israéliens toute la journée de dimanche, tout en déployant des
centaines de tanks et de blindés sur le pourtour de la bande de Gaza, et en
menaçant de mort les dirigeants du gouvernement palestinien membres du
Hamas.
Ils ont ainsi montré leur profond mépris pour la vie humaine, y compris
celle de Schalit, car il est évident (et plusieurs épisodes passés de
tentatives ratées pour délivrer des prisonniers israéliens sont encore
présents dans les mémoires) que la menace d’une intervention armée présente
un danger accru pour le captif lui-même.

Mais les dirigeants israéliens, qui ne se gênent pas pour cracher à la
figure du monde entier lorsque cela les arrange (voir leur fin de non
recevoir à toutes les résolutions de l’ONU depuis des décennies), savent
aussi qu’ils peuvent compter sur le soutien des puissances du monde entier
dans leur déni du droit à l’existence du peuple palestinien.
Alors, c’est à l’étranger qu’on demande de « sauver le soldat Schalit ».

Lundi matin, c’est la France qui a reçu le premier appel, lorsqu’il a été
opportunément révélé que Gilad Schalit a deux nationalités, israélienne et
française, parce que l’une de ses deux grand-mères était française. Mais
plutôt que de s’interroger sur l’illégalité, pour un citoyen français, de
servir une armée étrangère coupable de crimes de guerre continuels, les
autorités françaises ont reçu 5/5 le message d’Ehud Olmert, et multiplié les
déclarations affirmant qu’elles faisaient « le maximum » pour obtenir la
libération du soldat.
Peu après, c’est le président israélien Katsav qui s’adressait au Vatican
pour lui demander un petit coup de pouce divin, aussitôt accordé de bonne
grâce par le nonce apostolique à Tel-Aviv. Bush, Rice, Merkel y allaient eux
aussi de leurs trémolos, sans oublier la pitoyable prestation de Mahmoud
Abbas, qui s’est permis de rendre par avance le gouvernement Hamas, qu’Abbas
a pourtant lui-même nommé, responsable du sort du soldat Schalit !
A Gaza, la population craint le pire, bien sûr. Mais elle continue de
résister. Et nous devons être plus que jamais à ses côtés.

Source : www.europalestine.com

Le documentaire « Des femmes
dans la lutte » (de la Palestinienne Buthaïna Canaan Khoury) rend hommage au combat des prisonnières palestiniennes
Par Genevieve Cora Fraser
Tout(e) Palestinien(ne) qui s’engage dans la lutte nationale pour l’indépendance prend de grands risques, même si son combat ou son action ponctuelle s’inscrivent dans le cadre d’une lutte non-violente contre la brutalité d’une occupation israélienne désormais entrée dans sa quatrième décennie. Le documentaire « Des femmes dans la lutte » retrace les vies de quatre anciennes prisonnières politiques, des femmes qui non seulement furent engagées dans des phases violentes de leur lutte nationale, mais qui en payèrent le prix en passant plusieurs années de leur vie en
prison.
Recourant à des techniques filmiques consistant à suivre chacune des quatre héroïnes séparément, le récit retrace non pas seulement la vie des personnages, mais l’évolution de leur vécu personnel en Palestine, notamment durant l’Intifada actuelle. Des documents d’archives (films et photographies en noir et blanc) étayent la réalité de leur engagement.
Aïsha, une Palestinienne divorcée, âgée de cinquante ans, vit seule dans un petit village, près de Ramallah. Au fil des années, les opinions politiques d’Aïsha ont connu une évolution. Elle a été arrêtée au début des années 1970, après qu’elle eut déposé une bombe qui avait tué des Israéliens, en blessant plusieurs autres. Condamnée à la prison à vie, elle y a passé dix
années, après quoi elle fut relâchée.
Après sa libération, elle a vécu plusieurs années en exil, et elle n’est retournée en Palestine qu’après la signature des accords d’Oslo. Rasmiyyéh, une amie d’Aïsha, l’avait assistée dans la mise au point de l’attentat.
Elle a été arrêtée et torturée, en même temps qu’Aïsha, et elle a passé comme elle dix années en prison, après quoi elle fut relâchée en même temps qu’elle également, au cours du premier échange de prisonniers entre l’OLP et le gouvernement israélien. Aujourd’hui, elle est avocate.

Rawda est une femme bien en chair, la quarantaine : elle a été déshéritée et abandonnée par sa famille en raison de certains de ses choix dans l’existence. Tandis qu’elle préparait une opération militaire chez elle, une bombe explosa prématurément, la blessant, elle et plusieurs de ses compatriotes. D’autres militantes de son groupe politique furent tuées dans l’explosion. Rawda avait épousé non seulement un ancien détenu, mais de surcroît un musulman, c’est-à-dire un homme d’une autre religion qu’elle, qui est chrétienne !
En raison des tortures physiques subies par tous deux lors de leur emprisonnement, ils ne peuvent avoir d’enfant. Aussi ont-ils en ont-ils adopté un.
Sa vie
s’avère très éloignée de ce que l’on a l’habitude de considérer le cheminement traditionnel d’une femme palestinienne...

Terry et Rawda sont des amies très proches. Toutefois, à la différence de Rawda, les multiples incarcérations de Terry ont été de relativement courte durée. Terry a marché dans les brisées de Rawda : elle s’est mariée « en-dehors de sa religion ». Aujourd’hui, elle vit à Jérusalem.
Titulaire d’une carte d’identité propre aux Hyérosolomitains, elle est mariée avec un homme originaire d’Abu Dis, une localité cisjordanienne toute proche de Jérusalem. Hélas, Israël a décidé de construire le
mur d’apartheid tout près de leur maison.
En raison des modifications perpétuelles de la législation israélienne, son mari vit sous la menace constante d’être expulsé de sa propre maison, ce qui entraînerait la séparation de la famille. Ce couple a deux filles.

« Des femmes dans la lutte » donne une vision rapprochée et originale d’une réalité rarement étudiée en profondeur : le mouvement des prisonnières palestiniennes. Depuis 1968, ce sont pas moins de 10 000 femmes palestiniennes qui ont été détenues par Israël.
Durant des années, ces prisonnières politiques ont été enfermées avec des criminels de droit commun. Afin d’améliorer leurs conditions de détention, ces femmes ont organisé des grèves de la faim et d’autres moyens de pression sur l’administration carcérale israélienne afin d’obtenir une négociation sur les droits et les besoins des femmes détenues. Une consultation fut organisée clandestinement, et c’est un véritable mouvement politique qui naquit derrière les barreaux.

Pour briser les femmes et les humilier, dans le but de les faire « avouer », a expliqué Mme Khoury, plusieurs d’entre elles ont été soumises à diverses formes de torture, dont des menaces et des tentatives de viol, ainsi
que des tortures physiques et psychologiques, en vue de les terroriser. « Les tortures comportaient l’interdiction de voir la famille, les privations de nourriture, de sommeil, l’isolement total et même de très longues stations debout.
Ce type de torture était sadiquement perfectionné par des cagoules sales mises sur leur tête et sur leur visage, ainsi que par les menottes aux mains et aux chevilles », a-t-elle précisé. « Bien que ces mauvais traitement ne laissent aucune trace physique, ils causent une humiliation très douloureuse et diverses affections sur le long terme, comme des rhumatismes, des hernies discales, des ulcères, l’hypertension...
De plus, il était fait un usage intensif de musiques assourdissantes, de cris
enregistrés, de l’obligation d’entendre les autres détenues hurlant sous la torture ou sous les coups », a expliqué la réalisatrice.

Après la signature des accords de paix d’Oslo, en 1996, beaucoup des femmes détenues adoptèrent une position désormais entrée dans la légende.
Proclamant le mot d’ordre « Pas de paix tant que tous les prisonniers et toutes les prisonnières n’auront pas été relâché(e)s », elles ont refusé d’être libérées par petits groupes. En conséquence de quoi leur libération fut retardée de quatre mois supplémentaires. Toutefois, seules les femmes conquirent effectivement leur libération
totale.

En raison de l’échec du processus de paix, la dernière page du livre de la lutte des femmes prisonnières n’est pas encore écrite, a reconnu Mme Khoury.
Des femmes palestiniennes continuent à souffrir dans les geôles israéliennes, mais elles agissent, afin de défendre leur dignité et de s’intégrer dans les différents aspects, sociaux et politiques, de la vie palestinienne. « Bien que ces quatre femmes soient sorties de la prison israélienne concrète, elles se retrouvent dans une plus grande prison, une « prison » qu’elles ont l’impression de transporter sur leur dos, dans tous les aspects de leur
existence », a estimé Mme Khoury.

Buthaïna Canaan Khoury a créé la société de production Majd [ce mot arabe signifie « dignité dans l’honneur », ndt], en Palestine, en l’an 2000. En tant que cinéaste indépendante, son objectif est de produire des documentaires sur différents sujets cruciaux pour les Palestiniens.
Elle a plus de quinze ans d’expérience dans le domaine de la réalisation et elle a été la première camerawoman, productrice et coordinatrice à avoir couvert les événements au Moyen-Orient pour l’Union Européenne de Radiodiffusion [EBU - European Broadcasting Union], ainsi que plusieurs chaînes
européennes de télévision bien connues. Elle est titulaire d’un doctorat ès réalisation cinématographique et photographie de l’université de Boston (Massachusetts). « Des femmes dans la lutte » est son premier documentaire long-métrage (d’une durée d’une heure).

[« Des femmes dans la lutte » a été coproduit par Lichtpunt Belgique. Le film a été édité par Sa’ed Andoni, la musique étant écrite par Wasim Kassis. C’est Medea Espagne qui a financé le projet.
Pour plus d’information, contacter :
Majd Production Co., Taybeh - Ramallah / Palestine.
Telefax : 972 2 289 80 22 /289 88 68
Email - buthinack@hotmail.com]

Traduction : Marcel Charbonnier

Les prisonniers palestiniens

Plus de 9.000 prisonniers politiques palestiniens sont détenus dans les prisons
israéliennes. Ils sont issus de
toutes les régions de la Palestine historique,
mais aussi du Golan occupé et des pays arabes.
Depuis 1967, date de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, plus de 650.000
Palestiniens ont connu les geôles israéliennes, ce qui représente environ 20% de
la population palestinienne des territoires occupés (40% de la population
masculine).
Parmi ces prisonniers, plus d’un millier sont en « détention administrative »,
ce qui signifie qu’ils ont été arrêtés sans charge et qu’ils n’auront pas de
procès. Ils sont été pris dans des rafles parce qu’ils sont Palestiniens et
qu’à ce titre, les forces de l’occupation sioniste les considèrent comme une
menace.
Privés de droits, de nourriture et de soins, des enfants de 12 ans, des femmes
enceintes, des hommes blessés ou gravement malades croupissent dans des conditions
épouvantables parce qu’ils ont participé à la lutte de libération de leur pays.
Avec la fin de l’occupation de leur terre et l’application du droit au retour des
réfugiés expulsés de Palestine depuis 1948, la libération des prisonniers est
une exigence centrale et légitime de l’ensemble de la société palestinienne.

Orléans Loiret Palestine
Association de Solidarité avec la résistance du Peuple Palestinien