Accueil > L’arracheur d’OGM s’accroche à son ADN

L’arracheur d’OGM s’accroche à son ADN

Publie le vendredi 7 juillet 2006 par Open-Publishing

Un syndicaliste paysan sera jugé le 25 août à Alès (Gard) pour avoir refusé d’être fiché.

Par Gilbert LAVAL

Condamné à Lille à deux mois de prison avec sursis pour avoir détruit un champ de betteraves transgéniques en 2001 à Avelin (Nord), un jeune paysan militant de la CNT, Benjamin Deuceninck, a été convoqué à la gendarmerie de Saint-Martin-de-Valgalgues (Gard) pour un prélèvement ADN, comme le veut la loi Perben 2.

« J’ai refusé , explique-t-il. Parce qu’il est intolérable que les militants syndicaux soient considérés comme des délinquants. » Résultat : il se retrouve avec une citation à comparaître, le 25 août devant le tribunal d’Alès, pour refus d’obtempérer. « On parle des lenteurs de la justice, s’exclame l’arracheur d’OGM. 

J’ai battu tous les records de vitesse ! » C’est là le signe, selon lui, que la justice est « pressée de criminaliser l’action syndicale et militante » .

Les militants d’Attac, de la Confédération paysanne, les Faucheurs volontaires d’OGM et des réfugiés républicains espagnols se sont déjà donné rendez-vous le 25 août. « Ce sera le procès de la société totalitaire » , promet Benjamin Deuceninck.

La loi Perben 2 du 9 mars 2004 soumet au prélèvement d’ADN toutes les personnes ayant attenté aux biens et aux personnes. « C’est 40 % des délits en France et il y a 400 000 condamnations correctionnelles par an. Le pays tout entier sera bientôt fiché », assure Deuceninck.

Ses amis rapportent aussi la mésaventure survenue à quinze arracheurs d’OGM à Clermont-Ferrand en juillet 2005 : « Ils ont tous été contraints de donner leur ADN. Cinq d’entre eux ont été mis hors de cause. Ils sont fichés quand même. »

Tous ont le projet de s’organiser en collectif avec, autres membres fondateurs, deux militants condamnés pour avoir débaptisé la rue Thiers à Grenoble pour en faire la rue de la Commune. Leur slogan : « N’allez pas cracher dans les gendarmeries ! »

http://www.liberation.fr/actualite/societe/191888.FR.php