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OGM : c’est aussi une question posée au syndicalisme

Publie le mercredi 12 juillet 2006 par Open-Publishing
17 commentaires

Comme membre d’ATTAC (élu au CA) et syndicaliste (SNADGI-CGT d’Ille-et-Vilaine) je pense utile de diffuser cette position syndicale sur les OGM.
Christian DELARUE
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OGM : c’est aussi une question posée au syndicalisme

L’Indecosa-Cgt (l’association de défense des consommateurs salariés de la Cgt) et l’Ugict-Cgt ont organisé une journée de débat sur les OGM le 14 juin dernier.
Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l’Ugict-Cgt nous en fait un bilan.

Nous avons souhaité, avec l’Indecosa et l’Ugict-Cgt, organiser ce débat, non pas pour se positionner pour ou contre les Ogm, mais afin de favoriser une meilleure compréhension et appropriation des enjeux sur cette question qui renvoie à des enjeux de recherche, d’environnement et de consommation, notamment. Notre débat a montré qu’il y avait deux écueils possibles, dans la façon d’« apprécier » les Ogm, qui auront des conséquences sur le développement de ces organismes génétiquement modifiés et qui impacteront aussi les modèles de société qui en découleront. La confiscation d’informations, de débats d’appropriation des enjeux conduisent à l’ignorance et à la peur et peuvent pousser à l’obscurantisme, y compris en matière de découvertes sur les Ogm. Cette attitude dans tous les cas n’a jamais aidé le monde du travail ou les peuples. Effectivement, cela peut conduire au blocage de recherches sur les Ogm alors qu’elles permettent certains progrès thérapeutiques. Je pense aux anticoagulants, à la lutte contre la sécheresse...

Le deuxième écueil, sous prétexte du risque zéro, serait la fuite en avant où les faits précèdent les droits avec des « transgénisations » progressives parfois dans tout un continent, c’est le cas aujourd’hui en Amérique centrale. Il existe un développement non contrôlé des Ogm alors que, sans mesurer la profondeur des risques, on les suppute. D’ores et déjà il y a un certain nombre de dangers imminents, de risques sanitaires. Ainsi des Ogm peuvent résister aux antibiotiques tandis que certains autres créent des dépendances économiques réelles des pays ou agriculteurs utilisateurs vis-à-vis de quelques firmes transnationales. Alors pour dépasser ces écueils, il me semble qu’il s’agit aussi de se garder de toute simplification et naïveté. Cela nous demande de mieux mesurer dans quel contexte se développent et se produisent les Ogm aujourd’hui, pas seulement en France, mais au niveau européen, voire international.

Cette production d’Ogm se réalise dans un monde où non seulement persistent, mais s’accroissent de fortes inégalités entre les salariés, les peuples et les États ; de fortes inégalités dans le niveau de développement, les pouvoirs d’achat, les droits... Les commercialisations se réalisent au moment où les Ogm sous-tendent des questions vitales comme l’alimentation du monde et où de tels enjeux de société sont portés par une recherche privée pilotée par les firmes transnationales (et c’est un fait, non par des États démocratiques.) Au-delà du manque d’informations sur ce sujet, tout le monde n’est pas à égalité pour prendre position sur les Ogm. J’en veux pour preuve la prise de position de la Chine ou de l’Inde qui sont favorables à l’entrée et à la production des Ogm. Ces pays et notamment les pays en voie de développement subissent des contraintes économiques et des pressions très fortes. Il y a donc besoin, y compris pour nous syndicalistes, d’inverser ces rapports de forces, de coopérer afin que les Ogm produisent des avancées qui ne soient plus soumises à la seule loi de quelques firmes biotechnologiques. Par ailleurs, la question environnementale n’a jamais été posée avec un tel niveau d’acuité. Nous avons connu les dégâts des pollutions industrielles, la maladie de la vache folle, l’amiante...

Aujourd’hui, y compris avec les protocoles de Kyoto et les difficultés parfois pour les faire respecter, nous sommes en mesure d’intégrer tous ces paramètres. C’est dans ce contexte-là, que les Ogm sont au cœur d’une confrontation entre des enjeux environnementaux pris au sens large (c’est-à-dire des préoccupations de développement durable, d’ordre sanitaire, d’avancées thérapeutiques, de démocratie) et des enjeux financiers et commerciaux prônant la non-entrave à la libre circulation des Ogm, l’augmentation des rendements, la récolte de profits avec la création de marchés captifs. Le problème est de savoir quelle hiérarchie va s’établir entre ces enjeux. Qui va arbitrer ? Qui va décider et avec quels objectifs ? Nous pensons qu’il conviendrait d’essayer de débattre, de discuter, de définir un « cahier des charges » que la collectivité fixerait à la recherche sur les Ogm. Si l’on veut que les gens décident en toute lucidité, nous avons besoin de mieux cerner la production et l’évaluation de la connaissance sur les Ogm. Celle-ci devrait pouvoir se réaliser de façon indépendante, notamment dans le cadre d’une expertise publique. L’indépendance de cette évaluation aurait pour corollaire le pluralisme des experts où la diffusion des connaissances exigerait des débats nationaux et locaux pour mieux faire apprécier les enjeux de ces Ogm ; des débats organisés par les collectivités et l’ensemble des pouvoirs publics.

Il me semble qu’un des éléments importants de ce cahier des charges de la collectivité serait de travailler ensemble sur ce que pourraient signifier les garanties de liberté de choix. Liberté de choix d’abord au niveau du consommateur, avec effectivement ces exigences de « traçabilité », d’étiquetage - et de meilleure visibilité de cet étiquetage par exemple. Liberté de choix aussi au niveau des pays utilisateurs, par exemple pour mettre en oeuvre jusqu’au bout le protocole de Carthagène qui permet aux États de refuser l’importation des Ogm au nom du principe de précaution. Cela implique de gagner définitivement l’exclusion des Ogm du champ de la libre concurrence. Pour l’instant ce n’est pas un acquis définitif, nous n’avons qu’à nous référer aux derniers propos de l’Omc. Liberté de choix encore pour les pays utilisateurs qui se heurtent effectivement à des phénomènes de dépendance que l’on voit avec les molécules Terminator et le besoin d’avoir un véritable accès à l’alimentation bien sûr, mais aussi accès à ces nouvelles technologies afin que ces pays puissent décider et maîtriser la variété des Ogm et le renouvellement de leurs propres récoltes.

Cette liberté de choix doit enfin se conjuguer dans les entreprises avec de nouveaux droits pour les salariés. Je pense notamment à des droits d’expression et d’éthique professionnelle. Plus généralement, nous souhaitons que la question de la législation et des droits puisse donner un véritable contenu au principe de précaution. Comment articule-t-on certes la prévention mais aussi la gestion des risques ? S’il n’y a pas de risque zéro, ne faut-il pas qu’il y ait au moins un accord de la collectivité sur les risques à prendre et le niveau des risques à accepter. Cela nécessiterait de mesurer l’évaluation des risques, de les contrôler à travers un renforcement du contrôle public. Là encore, le cahier des charges supposerait de responsabiliser tous les acteurs et notamment ceux qui sont à l’origine de la diffusion des Ogm. Nous souhaitons qu’il y ait des sanctions claires qui soient aussi légiférées. Ce qui aujourd’hui n’est pas le cas, hormis une amende, qui sera d’ailleurs fixée par décret et dont on a déjà fixé dans la loi un montant maximum tournant autour de 1 000 ou 1 500 euros, cela ne ruinera pas les responsables ! Enfin, subsiste le problème important de la « brevetabilité » du vivant et nous pensons qu’il faut dans la loi, limiter cette « brevetabilité » afin d’éviter toute dérive contraire à l’éthique ou remettre en cause l’indépendance des agriculteurs.

L’indecosa et l’Ugict-CGT souhaitent poursuivre le débat bien sûr dans la Cgt, mais aussi avec d’autres syndicalistes et associations et, notamment avec les usagers qui le souhaitent. Afin de proposer et construire des droits qui garantissent justement cette liberté de choix si l’on veut effectivement continuer à poursuivre des recherches, garantir la liberté des chercheurs et permettre à la population de s’approprier tous ces enjeux.

Marie-José Kotlicki
http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/site/index.php?rubrique=8-0&pagezoom=billet

Messages

  • Je crois que la position de la CNT est claire à ce sujet comme dans beaucoup de cas d’ailleurs, choisis ton camp camarade !
    Nous pouvons dénombrés des interpellés et autres voir articles précèdent contre le fichage d’un copain d’Alès et une petition.
    Seule la lutte paie !
    A vos serpettes, prets, fauchez !!!!!!!!!!!
    Tous à Cournon (63) le WE prochain pour l’AG des faucheurs volontaires

  • Plutôt que faucher il a été écrit que des actions plus fines telles que disséminer du non-ogm dans des parcelles ogm eurent lieu. Si c’est exact l’efficacité est nettement plus probante et dénature le résultat qu’ils attendent. De plus il est possible a chacun militant ou non, discrètement au hasard d’une promenade champêtre lors d’un arrêt impromptu de balancer du non-ogm. Par jour de vent soufflant dans la bonne direction est-il possible à quiconque de mener cette action, simplement, l’air de rien, tout en regardant la ligne d’horizon. Je m’interroge.L’important est de neutraliser, rendre inopérante leur action. Ce qui n’empêche nullement l’ action entreprise par des militants en plein jour et médiatisée. Il devrait y avoir conjonction de 2 ou 3 types d’actions menées simultanément pour avoir une efficacité maximale et inparable.

    • ton idée est intéressante camarade, mais les champs sont sous surveillance valoailière (police et glandarmerie), et internet n’est pas le lieu pour discuter du type d’actions (Big brother watching you !), le sujet est posé, il y a eu des dissémination de semences bio sur des parcelles OGM (voir les articles précedents). Quelqu’un dans l’action

    • L’heure n’est plus à la reflexion mais à l’action, à
      L’ACTION DIRECTE

    • Encore un dernier truc, c’est temps de réagir camarades des syndicats dits "représentifs", on (conf. paysanne, CNT, collectif faucheurs, etc) ne vous pas attendu. ¨Parce que dès que tu sémes des OGM, la terre est polluée (voir les catastrophes en Espagne, en Argentine,...)
      LA LUTTE CONTINUE

    • Les syndicats se piègent eux-mêmes en défendant le productivisme.

      La défense des salariés de l’agro-alimentaire ne doit pas faire oublier la responsabilité citoyenne dans la lutte d’aujourd’hui contre l’appropriation du vivant par les multinationales.

      Le rôle des syndicats est au contraire de participer à l’information de ses adhérents sur les dangers mortels pour la bio-diversité que représentent les OGM.

      Les syndicats ne doivent pas se tromper de combat.

    • Je partage votre point de vue sur les syndicats qui se trompent de combat. Le bonheur n’est pas dans la course sans fin à la consommation. Ca épuise nos ressources naturelles, comme notre énergie, et notre porte-monnaie. L’homme appartient à la nature, mais la nature ne lui appartient pas.
      Quant à envahir les champs d’OGM avec des graines saines, fallait y penser. Je vois que vous n’êtes pas à court d’idées.

    • Internet n’est pas le lieu pour révéler des types d’actions possibles certes puisqu’il s’agit dans ce cas de rester anonyme citoyen. Tu me dis que les champs sont sous surveillance, le sont-il vraiment 24h sur 24, à longueur d’année, j’en doute car ça leur reviendrait extèmement cher en garderie. Sur ce point il est intéressant de focaliser car quand on garde avec autant de hargne des cultures sensées apporter des bienfaits à l’humanité on démontre clairement qu’il n’en est rien et qu’il s’agit d’intérêts particuliers et non collectifs. Je ne sais pas ce qu’il faut disséminer en quantité de non-ogm pour fausser leurs résultats d’autant que j’habite Paris et n’ai pas l’occasion de m’exercer à cette activité salutaire mais je m’adresse à ce qui l’ont fait , le font et le feront, il y a pê par les airs de manière simple, à distance, de faire se répandre du non-ogm en passant au dessus des lignes ogimo, de nuit...ils ne vont par encore utiliser des lasers, mettre les champs en pleine lumière comme un stade pour intercepter des petits paquets ailés. Tout ça apparait des lors assez surréaliste. Je vois mal comment ils peuvent en permanence surveiller, même avec des caméras, des crs et autres moyens... cela voudrait dire que les enjeux sont énormes et les intérêts à défendre considérables. C’est le révélateur qu’il importe de mettre en pleine lumière afin que quiconque soit vraiment conscient des enjeux et des dangers évidents contre les intérêts collectifs. Les obliger tout azimut à dévoiler leur jeu jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus tricher et continuer à berner des imbéciles les amènera à commettre l’inéluctable contre lequel il ne pourront lutter, pris à leur propre piège en affirmant clairement leurs intentions qui n’est rien d’autre que le profit maximal et la mort programmée de toute autonomie et de retour à la terre pour ceux qui veulent s’affranchir des mafias éCARTELées entre ce qui leur reste de conscience et d’humanité et ce besoin irrépressif de pouvoir et d’avidité à tout prix.

  • Voilà un article de fond sur le problème des OGM. Merci la CGT, mon syndicat !
    Si aujourd’hui le fauchage des parcelles OGM cultivées en plein champ est justifié (balancer des semences non OGM dans ces parcelles me semble etre une action symbolique mais je peux me tromper la dessus !), il ne faut pas pour autant arreter la reflexion sur l’utilité potentielle des OGM. Il ne faut tolérer aucun dogmatisme et certaines réactions sur ce sujet me paraissent infantiles comme celle qui veut que l’on cesse toute reflexion sur le sujet.
    Tout le probleme est le controle citoyen sur les recherches, sur le mode de culture et les finalités. Qui peut etre contre, par exemple, la culture d’OGM en milieu confiné pour produire des organismes soignant des maladies jusqu’alors incurables ? Personne et surtout pas José Bové bien plus fin que certaines interventions sur ce sujet.

    Jips

    • Vous etes tous bien gentils, mais qui va au combat ? J’en suis, semer des OGM c’est déjà polluer le sol ; le problème n’est pas le controle citoyen sur les recherches mais le combat contre la capitalisme qui jouie aux apprentis sorciers entre autres.
      Celui qui décide c’est celui qui travaille !
      Je ne me complets pas dans cette societé consumériste, ou chaque jour le bon citoyen se dirige dans les temples de la consommation.
      Vive la décroissance, abolition de l’argent, construisons un autre futur
      AUTOGESTION

    • Il me semble bien que la CGT au départ c’etait de l’anarcho syndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire (lol !)

    • La CGT, c’est aussi mon syndicat. C’est un débat intéressant, mais le problème c’est que la CGT ne s’est toujours pas posé la question de la remise en cause de sacro-sainte croissance. Pour le syndicat, c’est toujours la croissance qui doit créer des emplois. Avec cette logique, la conclusion ne pourra être que : oui aux OGM.
      Je n’oublie pas qu’au nom de cette logique productiviste la CGT, MON syndicat, est pro-nucléaire et qu’elle défend l’industrie d’armement.

      Raymondo

    • J’espère bien que la CGT ne s’engagera jamais dans la voie de la "décroissance" ou autres foutaises ! Une croissance continue est indispensable pour répondre aux besoins de la population. Croyez vous que tout le monde vit dans une opulence telle que l’on puisse renoncer à produire davantage de richesses à partager ?
      Mais la CGT ne défend pas pour autant la croissance à n’importe quel prix et il n’y a pas de logique de la croissance, à moins d’etre de droite, qui conduirait à l’acceptation de toute forme de culture d’OGM.
      Par ailleurs, il est faux de dire que la CGT défend l’industrie de l’armement. la CGT défend et c’est normal , c’est son rôle, les salariés des usines d’armement. Mais elle réfléchie à des plan de reconversion de ces industries vers des activités civiles tout en étant réaliste c’est à dire en considérant que la production d’armes est encore necessaire dans notre monde de 2006. Production d’armes sous controle citoyen ne veut pas dire commerce à tous va. Je n’ai jamais lu de la part de la CGT qu’elle soutenait le commerce la mort.
      Quant au nucléaire c’est vrai la CGT défend cette industrie.
      Moi aussi je souhaiterais que la france s’engage dans un plan, à long terme qui ne fasse plus appel à cette énergie. Maintenant il faudrait m’expliquer comment on peut à court terme se passer du nucléaire et quelle autre source d’énergie permet de produire autant en polluant moins. Il est vrai que la recherche sur les énergie renouvelable a été sacrifiée au profit d’un tout nucléaire et que les efforts doivent se faire la-dessus.

      Jips

    • Tu peux a l’heure actuelle t’autosuffire de manière energetique, (éolien, HVP, solaire, ...., des energies renouvelables quoi), quand allez vous prendre conscience que il faut changer ses habitudes.
      L’industrie nucléaire n’a été développer que pour satisfaire des industriels.
      Quand les capistalistes vont ils répondre du génocide planétaire ?
      liens uitles pour prouver qu’un autre futur est possible par l’action (liste non exhaustive) :
      www.surrealiste.org/
      http://leplacard.mecanique.free.fr
      http://www.zapons.org
      http://endehors.org
      entreprises autogérées : www.ambiance-bois.com, www.ateliers-bergerette.org
      et pis un livre interessant à lire "la vie après le pétrole" de J.L. Wingert

      et un peu de lecture :

      LE 21° SIECLE SERA OISIF ET SANS FACTURE
      Aujourd’hui dominant grâce au développement des transports internationaux de marchandises et à celui des systèmes de télécommunication modernes, le capitalisme n’encourage naturellement pas à réaliser des économies d’énergie et à utiliser des ressources renouvelables tant que le

      L’OISIVETE EST MERE DE TOUS LES VICES

      pétrole reste bon marché voire tout simplement disponible. Le capitalisme ne possède aucune intelligence globale et ne s’arrêtera de lui-même que faute de ressources naturelles à épuiser. Au lieu d’une "formidable faculté d’adaptation" garante de progrès il conviendrait plutôt de parler de logique primaire de prédation coupable de dévastation. Il est par conséquent inutile d’espérer une réduction des émissions de gaz à effet de serre et une amélioration climatique avant une pénurie physique de pétrole. Heureusement, aujourd’hui, nous sommes en mesure d’affirmer que cela est proche. Le pétrole va disparaître, bientôt, lentement et sûrement.

      ET LES PATRONS DES FILS DE POURRIS.

      Entre 2010 et 2020 la production journalière va atteindre son maximum avant de commencer à décroître selon un phénomène qui s’appelle déplétion. Le pétrole ne fera qu’inaugurer un longue série puisque gaz naturel, charbon et uranium vont suivre. Assurément il n’existe pas d’alternative clef en main au pétrole. Les hommes politiques ne veulent pas parler de catastrophe, car cela supposerait qu’ils apportent des remèdes, ce qu’ils savent impossible. La notion de pic pétrolier suivi de déclin est encore rejetée par de nombreuses personnes convaincues du progrès illimité de la science ou niant inconsciemment cette idée parce que porteuse d’un futur trop angoissant. Dans un avenir proche donc, il va être nécessaire de limiter les déplacements et de re-localiser les activités vitales tout en développant des alternatives nous conduisant inévitablement à l’autonomie, au respect de l’environnement et probablement à un fonctionnement autogestionnaire. En effet, le coût élevé du pétrole et de l’énergie va se répercuter sur les matières premières et les biens manufacturés. Le réseau de transport international va se rétracter lentement. Les Etats-Unis - dont l’intervention en Irak traduit plus une réaction de panique qu’un dessin démocratique - ne pourront bientôt plus se payer le modèle sur lequel repose leur croissance économique. La ville adoptera difficilement un régime énergétique sobre (marche à pied, vélo, transport en commun, co-voiturage). La vie y sera sûrement plus onéreuse. Les rapports de force employeurs / employés vont s’orienter vers de nouveaux enjeux (paiement du temps de transport…) et la question sociale du partage va prendre toute son importance d’autant qu’il n’y aura plus rien à partager. La campagne offrira des avantages qui pourraient la rendre plus attractive à long terme : de la nourriture à proximité avec des frais de transport réduits, de la biomasse utilisable comme carburant ou bois de chauffe, de l’espace pour installer des éoliennes et la possibilité d’appliquer des techniques d’architecture bioclimatiques avancées. On peut imaginer qu’à l’avenir l’homme redevienne oisif, travaille moins, mange bio (l’agriculture intensive repose sur l’utilisation du pétrole),

      qu’il soit autonome et respectueux de la nature par obligation et qu’il participe à la vie d’une société locale autogérée en relation avec le reste de la planète via les moyens de télécommunications peu consommateurs en énergie. Le bonheur selon la CNT !

      Mais les freins sont bien réels et l’avènement de ce monde oisif et libertaire ne se fera pas sans pousser à l’échafaud quelques idées communément partagées et habitudes ordinairement réactionnaires voire les personnes qui les défendent. Aujourd’hui, les méthodes de production modernes ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. La psychiatrie ne résume pas cette "aisance et cette sécurité" que les grecs appelaient oisiveté à une simple forme d’inactivité pathologique mais la relie à un cercle vicieux de nonchalance et de manque de motivation, de désintérêt pour toutes les activités sociales ou personnelles. Par extension au domaine social elle se transforme en perte d’emploi et/ou impossibilité d’en trouver, ou encore incapacité de planifier le moindre projet. C’est à ce titre qu’elle est condamnée par l’église chrétienne et le patronat puisque, si mère de tous les vices elle est, l’excès de travail est bien le père de toutes les soumissions… Nous laisserons donc cette définition aux salariés incapables d’envisager leur vie sortis des ornières de l’exploitation et des méandres domestiques et familiaux qui s’y rattachent.

      Au lieu de ce potentiel révolutionnaire et nonchalant nous avons élu, en bons citoyens dociles, des pantins manipulés par le capital pour qu’ils représentent et défendent nos intérêts (vivre mieux, dans l’aisance et la sécurité). A la place nous avons obtenu le surmenage pour les uns et la misère pour les autres. En cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n’y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment. Nous finirons bien par comprendre que le bulletin de vote nous tient en laisse pendant que vissés le cul dans nos fauteuils la télévision nous donne des os à ronger.

      CNT UN SYNDICAT DE COMBAT

      NI ETAT NI PATRON AUTOGESTION

      LA LIBERTE FAIT LE TRAVAIL PAS LE CAPITAL
      Nous réapproprier nos vies c’est nous réapproprier notre travail. La plupart des individus témoignent d’une désaffection pour l’activité même du travail et cela quelle que soit sa nature. Il n’y a ni refus, ni révolte, simplement indifférence voire lutte pour grapiller quelques miettes et continuer à co-gérer le désastre. Notre travail ne nous appartient-t-il plus au point d’accepter une soumission de 42 annuités ? Pouvons-nous nous résigner à conclure un divorce grandissant entre le monde du travail et nos aspirations personnelles ou devons nous reprendre en main notre destin ? Notre travail ne fait-il pas partie d’un tout, ce tout ne révèle-t-il pas qui nous sommes et la manière dont nous considérons tous les aspects de la vie à travers ce que nous produisons ? Que dire de ces chômeurs qui attendent l’obole du cap

    • Peu importe du comment on passe du tout nucléaire, aux énergies renouvelables, le tout c’est de s’y engager. Après ce sera une histoire de transition progressive.
      Bien-sûr qu’une politique d’armement c’est insupportable, mais avec les fous furieux qu’il y a un peu partout dans le monde, comme Bush, il vaut mieux garantir ses frontières pour dissuader, et ça marche. Voyez l’Iran, ou la Corée du Nord refroidissent les ardeurs américaines qui hésitent à venir voir d’un peu plus près.
      La croissance, oui et non, ça dépend, mais pas au point de gaspiller comme on peut voir un peu partout, par la production effarante de nos déchets industriels et ménagers. Et il y a tant de gens qui vivent dans le dénuement !
      Enfin, les OGM, c’est l’affaire de tous. Qu’ils soient cultivés dans des lieux confinés pour la recherche médicale, bien-sûr, tout le monde est d’accord. Mais en plein champ, non, c’est de l’hérésie. Et des OGM dans notre assiette, mille fois non ! La paysannerie, les jardiniers et les consommateurs esclaves des OGM, c’est aberrant et c’est permettre à une poignée d’hommes incompétents, roublards, pernicieux, de changer le destin de l’Humanité, tout en se remplissant les poches (objectif essentiel en vérité). Ca ne se peut pas.
      La nature nous permet de vivre, nous devons la protéger contre ces prédateurs. C’est notre devoir de citoyen. Tout le monde, à son niveau et quelque soit son degré d’engagement, peut contribuer à rejeter, avec fermeté, les OGM.

    • Bien-sûr qu’une politique d’armement c’est insupportable, mais avec les fous furieux qu’il y a un peu partout dans le monde, comme Bush, il vaut mieux garantir ses frontières pour dissuader, et ça marche.

      Faut arrêter d’être faux cul. On ne fabrique pas des armes pour se défendre mais avant tout pour les vendre. Nous sommes le 3ème vendeur d’armes par habitant. En plus, on les vend à n’importe qui, à tous les fous furieux de la planète.

      Et les plus gros scandales de corruption sont liés au commerce des armes, à commencer par les vedettes de Taiwan

      Raymondo