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Comment répondre au besoin de changement, Tribune Politis Pierre Cours-Salies

Publie le vendredi 25 août 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Comment répondre au besoin de changement
samedi 22 juillet 2006

Membre du réseau Convergence citoyenne et du Collectif nationale pour des candidatures unitaires alternatives, Pierre Cours-Salies interroge les rapports d’un front alternatif à gauche avec le parti socialiste.

Article de Pierre Cours-Salies, paru dans Politis n°911 du 20 juillet 2006, page 21.

Mobilisations et élections ne sont pas séparables. Pour changer la société, une gauche à reconstruire ! Une sorte de front, consolidé de tous les courants antilibéraux et de toutes les luttes sociales des dix dernières années. N’en doutons pas, il est possible de remplacer une force du passé, comme le PS actuel, par une nouvelle voie à gauche. Le projet se consolide d’être réfléchi dans la durée. Il me semble donc nécessaire de discuter des législatives, de la présidentielle, des luttes collectives et de la dynamique à porter aux municipales de 2008. Le projet se consolide quand on y réfléchie dans la durée.

Cette alternative à gauche devra dire ce que feront ses élus : chercher le meilleur résultat à la présidentielle, rassembler plus de forces que le PS, et présenter des candidats communs aux législatives. Cela interdit de s’en tenir à des proclamations d’intentions,..

« Nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme ». A juste titre, l’appel pour ces candidatures unitaires donne des repères généraux.

Cette campagne va rassembler les forces qui veulent une alternative aux solutions libérales, de droite ou de gauche. Utiliser les richesses et les potentialités humaines et scientifiques pour les exigences sociales et écologiques, féministes et antiracistes, l’égalité, des institutions démocratiques, « du pain et des roses » !

Autour de quelques questions clé, des exigences élémentaires de changement seront portées par cette campagne.

Une fois la droite battue, par un désistement sans négociation entre le PS et le « front » de gauche alternative, comment faudrait-il agir pour répondre aux besoins de changement ?

Discutons, par exemple, des possibilités portées par un 15 % à la présidentielle pour ce courant et ainsi, pour reprendre de simples calculs de sociologie électorale, un groupe parlementaire d’environ 80 députés. Cela suppose que la gauche alternative n’aurait pas dépassé le PS, ni regroupé plus de forces au nom de la rupture antilibérale. Cette contrainte a cependant le mérite d’imposer quelques clarifications, un débat plus serré.

Si le PS reste la force majoritaire à gauche, pas d’alliance gouvernementale. Les élus de la gauche alternative ne voteraient pas avec la droite et n’accepteraient de soutenir le PS que pour la réalisation de mesures progressistes, décidées publiquement et appuyées par les mobilisations.

Si les idées et la direction politique des sociaux libéraux restaient dominantes à gauche, plutôt qu’une « participation » gouvernementale, c’est-à-dire une solidarité politique, le groupe de la gauche alternative soutiendrait au coup par coup, en lien avec les débats politiques et les mobilisations dans le pays. N’oublions pas que militants et les électeurs du PS peuvent approuver des combats refusés par leur direction, comme lors du référendum sur le Traite européen, par exemple.

Ainsi existe un principe directeur, une boussole : ne soumettre, à aucun moment, les mobilisations populaires à des ententes avec la direction du PS. Nous pouvons avoir des élus qui servent de points d’appui à la poursuite des mobilisations : toutes les transformations possibles doivent, prioritairement, permettre des relations plus démocratiques, les droits élémentaires pour toutes et tous (à l’emploi, à la citoyenneté, à l’égalité...). Seule la grande masse de la population, à condition qu’on lui permette d’avoir confiance dans les luttes, peut imposer une véritable transformation sociale, à la hauteur des attentes et des possibilités de notre société.

Imaginons donc une hypothèse politique encore plus difficile, en apparence : une droite battue mais ayant plus de députés que le PS seul. Que faudrait-il envisager si, minoritaires à l’Assemblée, le vote de nos élus devenait décisif pour battre la droite ? Devraient-ils être « neutres », prêts à laisser la droite arbitre du jeu ? A lire certains discours, « rien avec le PS », on se trouverait vite face au mur. S’il fallait que les anticapitalistes soient majoritaires pour peser dans la situation, autant dire que la campagne législative deviendrait un pari complet. Le front des forces pour une gauche alternative dirait aux électeurs : « donnez nous la majorité absolue, sinon nous laisserons le pouvoir à la droite »... Mais nous ne voudrions pas cela. Comme force militante nous devrions prendre nos responsabilités, sans nous contredire. Comment ?

La gauche alternative demanderait au PS des engagements sur des questions décisives, celles-là même annoncées pendant la campagne (droit à l’emploi et aux revenus, nouvelle politique industrielle, abrogation des lois de droite contre les services publics, réformes de la Constitution dans les six mois...). Et, pour battre la droite, dans ce cas, un soutien à un gouvernement qui aurait repris publiquement ces engagements : une option claire devant le pays, pour quelques mois.

Nous entendons aussitôt les sirènes, la méfiance : « Qu’est-ce qui prouve que ces engagements seraient tenus ? » Soyons honnêtes, avec l’interlocuteur qui se dit faiblement politisé comme avec des militants férus de stratégie politique : la seule garantie, c’est le maintien de la mobilisation politique de masse, dans cette circonstance comme dans les autres.

Le refus d’une soumission à la direction du PS n’a aucune raison de paralyser ni de nous diviser. Mais c’est une question clé. Quelle se pose actuellement dans les discussions de nombreux collectifs locaux prouve le sérieux et la profondeur des attentes militantes, de ce front en cours de développement
Cela va sans dire, nous visons le meilleur score possible, un bon 20 ou 25 % simplifierait la question, créerait un espace institutionnel plus large ; mais tout dépendrait encore des liens entre les mobilisations et les élus.

http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/article.php3?id_article=219

Messages

  • bonjour a tous,
    Depuis des decennies dans la sphere politique meme anti liberale,tout le monde ne roule que pour sa boutique,mais ca ne roule plus.
    Les contradictions sociales sont devenues trop fortes et donc les exigeances de changement ne se satisfont plus des pratiques politiciennes.
    Comment en sortir ?
    d’abord par le debat public qui soit credible a tous,c’est a dire pas un debat juste pour la forme et ensuite en coulisse comme d’habitude on s’arrange.
    Manifestement la majorité spectatrice dont je suis est sceptique,
    si elle l’est et j’en suis bien malheureux ,c’est a cause de ceux qui animent le debat politique actuellement,avec plein d’arriere pensées,la vieille tactique quoi,
    S’il vous plait merci de laisser un espace d’expression a ceux qui ne s’expriment pas sans arret,merci de les convaicre que leurs propos sont bien pris en compte et ne compte pas pour du flan.
    Pour l’instant au nom d’echeances,de calendrier,de mode de scrutin,etc,le debat n’existe pas ,pour la plus part des corps politiques,il est deja clos.
    L’important c’est juste le choix des personnes,apres la presidentielle on va s’etriper sur les candidats aux legislatives et
    bonjour les degats.
    Cela dit de multiples lieux de debat exisent aujourd’hui,de grace
    les politiques ne venez pas les perturber,restez entre vous,merci.