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A Attac, la démission de Jacques Nikonoff n’a pas mis fin à la crise

Publie le jeudi 31 août 2006 par Open-Publishing
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de Sylvia Zappi

Une page est désormais tournée à Attac. Jacques Nikonoff a remis son mandat de président, mardi 29 août, lors d’une réunion du conseil d’administration qui s’est tenue au dernier jour de l’université d’été de l’association altermondialiste, à Poitiers. Le bureau mis en place par M. Nikonoff, et qui ne comptait aucun représentant de ceux qui s’opposaient à sa direction, a lui aussi démissionné.

Tirant les conséquences du rapport de l’économiste René Passet, qui avait conclu à l’existence de "manipulations" et de "fraudes" lors de l’élection de la direction en juin, le conseil d’administration avait décidé, le 25 août, son départ.

Cette décision mettait fin provisoirement à la crise déclenchée par le renouvellement des instances dirigeantes en juin. Une longue bataille pour le contrôle du mouvement altermondialiste avait opposé à cette occasion les dirigeants sortants, MM. Nikonoff et Bernard Cassen, le président d’honneur d’Attac, à une opposition menée par une majorité de ses fondateurs.

Les adversaires de la direction sortante lui reprochaient de ne pas avoir su donner au mouvement de nouvelles perspectives après le succès du "non" à la Constitution européenne, dans lequel Attac a eu un rôle prééminent lors du référendum du 29 mai 2004. M. Nikonoff était également accusé de diriger le mouvement de manière trop personnelle et autoritaire.

Après l’annulation du résultat de l’élection et la démission de la direction, c’est une "commission exécutive collégiale" qui est désormais chargée de gérer les affaires courantes jusqu’au nouveau vote des adhérents le 7 décembre. Cette instance est constituée paritairement de six représentants de la direction sortante - dont Jacques Nikonoff et Michèle Dessenne, ex-secrétaire générale - et six de l’opposition - dont Pierre Khalfa et les économistes Jean-Marie Haribey et Geneviève Azam.

Deux représentants légaux ont été nommés pour assurer l’intérim : Jean-Pierre Beauvais, directeur administratif de Politis qui n’a pas la caution de sa publication, pour les pro-Nikonoff et Marc Delepouve, représentant de la FSU (principal syndicat d’enseignants), pour les opposants. Le dépôt d’une plainte contre X a été confirmé. Une commission d’enquête interne, présidée par René Passet, devra tenter de comprendre comment la fraude constatée lors de l’élection de juin a pu se produire.

"RECONNAÎTRE LES IRRÉGULARITÉS"

C’est une sévère défaite pour M. Nikonoff, qui avait jusqu’à présent nié toute irrégularité dans les résultats de l’élection. Le conseil d’administration ne l’a pas suivi. "La direction a été obligée de reconnaître les irrégularités et d’en tirer les conséquences avec la démission de M. Nikonoff", explique Pierre Khalfa, à la tête de l’opposition.

La confirmation des manipulations au premier jour de l’université d’été du mouvement à Poitiers a laissé un sentiment amer aux militants venus y participer et dont beaucoup s’interrogeaient sur l’avenir du mouvement. "Il faudra continuer à compter avec nous", se rassurait une militante lyonnaise. "On est peut-être affaiblis en ce moment, mais c’est le lot de toute association contestataire et démocratique. On ne va pas s’effondrer comme ça", acquiesçait un autre militant.

Les 30 000 adhérents d’Attac vont maintenant avoir à réélire une nouvelle direction. Les deux camps qui se sont affrontés en juin - celui de MM. Nikonoff et Cassen, et celui des partisans de M. Khalfa et Susan George - comptent à nouveau représenter leurs listes. Les adhérents devraient recevoir dans les jours qui viennent leurs professions de foi sur l’avenir de l’association.

La bataille n’est donc pas terminée et les tensions sont loin d’être apaisées. Jacques Nikonoff et Bernard Cassen ont tenté de mettre en doute le caractère conclusif du rapport Passet et réclament la poursuite du travail de la commission d’enquête. "C’est un élément parmi d’autres. La messe n’est pas dite", assure M. Cassen.

Dans un texte qui devrait être envoyé aux adhérents, les opposants proposent, eux, de faire place nette pour sortir l’association de la crise interne : les trois figures principales de chaque camp s’engageraient à ne pas se présenter lors des élections à venir "pour remettre Attac à de nouvelles générations militantes".

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-807714,0.html


et un article de Libé dont le titre est :

Attac : un comité exécutif de treize membres sera chargé de diriger l’association en attendant l’élection d’un nouveau CA

Attac signe une trêve dans la guerre des chefs

Un comité exécutif de treize membres sera chargé de diriger l’association en attendant l’élection d’un nouveau conseil d’administration mi-décembre.
Par Guillemette ECHALIER

Voici dans l’attente d’une info officielle d’attac aux adhérents.

Quel sera le prochain épisode ?

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