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Les vrais raisons ...économiques ! de la guerre

Publie le mercredi 19 mars 2003 par Open-Publishing
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Jacques Chirac ne cesse de répéter qu’aux yeux des Européens, « la guerre est toujours la pire des solutions, le constat d’un échec ». Comme le relève l’essayiste préféré de George W. Bush, Robert Kagan, c’est précisément cette manière de penser qui détermine l’opposition fondamentale entre la vieille Europe et les néo-conservateurs au pouvoir à Washington. Pour ces derniers, la guerre est un acte créateur permettant de régénérer le monde, comme les destructions d’emplois peuvent être des procédés de modernisation des outils de production.

De ce point de vue, la destruction de l’Irak marque l’ouverture du plus grand marché public du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avant même que le président Bush ait adressé son ultimatum à l’Irak, le Pentagone, qui s’apprête à exercer un protectorat militaire sur le pays, avait déjà signé les contrats de reconstruction.

Cinq grandes sociétés états-uniennes se partagent ce gigantesque gâteau. En premier lieu, le Bechtel Group. Cette société de BTP, la plus importante des États-Unis, est détenue depuis quatre générations par la famille Bechtel. L’un de ses administrateurs n’est autre que George Schultz, l’ancien secrétaire d’État de Ronald Reagan. Il préside par ailleurs le Conseil d’orientation du Comité pour la libération de l’Irak, le lobby pro-guerre financé par Lockheed Martin. L’alliance Lockheed Martin-Bechtel augure un nouveau type de business : la destruction d’un pays par un marchand d’armes, puis sa reconstruction par un bétonneur.

Schultz siège également à la direction de Gilead Science, le géant de la pharmacie dont Donald Rusmfeld était le Pdg jusqu’à son retour au gouvernement. Cette firme vient d’obtenir d’importants marchés publics dans le cadre de la prévention des attaques chimiques et biologiques. En effet, Rumsfeld a réussi à convaincre son opinion publique que le régime de Saddam Hussein détiendrait encore quelques armes de destruction massive qu’il lui avait lui-même vendues pendant la guerre Iran-Irak et que Bagdad envisagerait des les utiliser contre le peuple états-unien.

Au cours des dernières années, Gilead Science a tiré une grande partie de ses bénéfices des antiviraux qu’il produit pour traiter le sida. Le prix élevé de ces traitements ne permettant pas leur diffusion dans le tiers-monde, plusieurs États ont tenté d’en fabriquer hors licence. Ils ont été condamnés par l’OMC. En 1998, des antiviraux identiques ont été fabriqués hors licence par une usin e pirate à Al-Shifa (Soudan). À la demande de Rumsfeld et de Schultz, Bill Clinton accusa le centre d’Al-Shifa d’être une couverture pour la fabrication d’armes de destruction massive par Al Qaïda et le fit bombarder. Diverses enquêtes internationales montrèrent ultérieurement que ces accusations étaient sans fondements.

Le deuxième lauréat du marché de reconstruction de l’Irak est la Compagnie Halliburton. Leader mondial des équipements pétroliers, cette société connaît bien ce pays où elle a reconstruit l’essentiel des installations de forage et de raffinage après la guerre de 1991. Son PDG était alors Dick Cheney, qui venait de commander la destruction du pays en qualité de secrétaire à la Défense de George H. Bush (le père). Bien qu’officiellement Cheney ait démissionné de ses fonctions dans le privé lors de sa désignation comme vice-président de George W. Bush (le fils), il continue néanmoins à percevoir des émoluments résiduels approchant le million de dollars annuel. C’est donc dans une position équivoque qu’il commandera à cette nouvelle destruction de l’Irak qui ne manquera pas de lui rapporter de nouvelles primes.

Les autres bénéficiaires de la destruction de l’Irak sont The Fluor Group, Parsons Corporation et The Louis Berger Group ; trois sociétés qui se sont montrées particulièrement généreuses avec les think tanks des fondamentalistes.

Dans de telles conditions, on peut s’interroger sur le choix des cibles qui seront bombardées par les États-Unis : répondra-t-il uniquement à des objectifs militaires ou aussi à la préparation du plus vaste chantier du monde ?

Sources : RV

Messages

  • Manque évidemment à cette liste déjà longue la société Carlyle aux activités multiples avec deux secteurs prépondérants que sont les banques et l’armement. Le PDG en est James Baker. Parmi les actionnaires de l’activité bancaire on trouve la famille Ben Laden. Pour le secteur armement le père Bush de Bush est un important actionnaire…etc…..
    Mais je crains que cet argumentaire sur les stricts intérêts économiques des industriels et financiers soit un peu insuffisant. Etre riche ? Evidemment. Ou bien détenir le pouvoir ? Vieux débat. Si l’argent est le moyen et la mesure du pouvoir sur ses semblables, on peut aussi convenir que l’exercice du pouvoir sur ses semblables n’ont pas comme seules conditions celles d’être riche. La force, la violence, la terreur, la menace, l’élimination n’exigent pas d’être particulièrement fortuné. Si on l’est, c’est mieux. Si on peut le devenir, tant mieux. Si on l’est pas, on s’arrange.
    En attendant que les news américaines nous présentent les " armes-de-destructions-massives " trouvées après la victoire éclatante des troupes américaines - " armes-de-destructions-massives " dont les maquettes présentables sont en constructions dans quelques studios hollywoodiens - et que tombe le masque " très-humain " de Chirac, on peut déjà remarquer que les arguments anti-guerre ont la vue bien courte. Et que cette vue courte poursuit, chacun son chemin dans la même direction, un même but : celui de maintenir en l’état le monde, ce monde où l’on peut démocratiquement dire ce qu’on veut sans que cela ne change rien (la preuve).
    Peu est dit sur le fonctionnement intrinsèque de la classe dirigeante américaine qui de tout temps a géré sa société par la guerre. D’inspiration anglaise par sa violence et sa barbarie, cette classe dirigeante n’a pas cette distinction nourrit des fastes de l’aristocratie. L’américaine est plus vulgaire. Sa légitimité est fondée sur la démocratie (la légende) et les success-storys, qui l’une comme l’autre ont été, auraient été, extrait du bourbier infâme de la sauvagerie et de la misère. L’inquiétude que susciterait l’ignominie d’un Saddam n’est rien en regard de l’effroi que provoque chez les dirigeants le très hypothétique développement d’un mouvement collectif des pauvres d’Amérique, comme le passé a pu à quelques reprises le connaître. Les bombes lancées sur quelques cibles collatérales sont autant de suppressions et dégraissements de mesures sociales aux E.U. C’est-à-dire autant de destructions encore aggravées des liens sociaux, du sentiment collectif, de surdéveloppements de la guerre entre les pauvres eux-mêmes ; orientations dont l’incidence n’est pas spécifiquement américaine, mais détint sur le monde comme référence-concept de l’organisation sociale.
    Peu est dit sur ce bel ensemble de rengaines américaines et européennes apparemment dissonantes qui poursuivent qu’un but déclaré, celui de notre bonheur, ici, maintenant et pour toujours, au nom d’une haine commune (et méritée) contre un dirigeant d’un pays éloigné. Entre les dénonciations d’un coup scandalisées qui s’expriment aujourd’hui, le refus prétendument humaniste de la guerre, etc…. rien ne filtre chez ceux qui ont la parole, médias, hommes politiques, vedettes, et autres etc… sur la grande communauté qui rassemble les Etats dans leur interventionnisme de tout type et avec tous les moyens. Et en premier lieu les gouvernements américains qui depuis deux siècles ont porté le fer partout sur la planète, et vis-à-vis desquels Saddam fait pâle figure en tant que massacreur, complice de massacreurs, tortionnaires ou manipulateurs. C’est peu dire.

    Oscar