Accueil > L’espoir au rendez-vous des antilibéraux

L’espoir au rendez-vous des antilibéraux

Publie le mardi 12 septembre 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

2007 . Les représentants des collectifs unitaires locaux réunis à Saint-Denis hier se sont mis d’accord sur un texte stratégique, des actions concrètes et un calendrier.

« Impressionnant ». Dimanche à Saint-Denis, face à la salle archi-comble de la bourse du travail, à la qualité de l’écoute et des débats, plusieurs intervenants ont eu ce mot à la bouche. Venus de toute la France, les représentants de plus de 450 collectifs locaux pour un rassemblement antilibéral et des candidatures communes créés dans la foulée de la victoire au referendum sur la constitution européenne étaient conscients de l’importance de ce qui se jouait : la construction, à travers les échéances électorales à venir - en particulier dès 2007 la présidentielle et les législatives - d’un rassemblement antilibéral qui permette de battre la droite et l’extrême droite et de changer réellement de politique. La construction d’un rassemblement antilibéral qui, soulignait d’emblée Claude Debons, du collectif national, « ouvre une nouvelle voie à gauche ». Pour tous, la dynamique militante dont témoigne cette réunion, à laquelle ont participé toute la journée Marie-George Buffet et José Bové, comme les convergences réalisées sur les textes adoptés pour définir une stratégie et un projet indiquent que le but est désormais atteignable. Les appels à la responsabilité pour ne rien gâcher se sont donc multipliés en même temps que l’accent était mis sur le calendrier et la nécessité de donner de la « visibilité » à cette ambition commune, lui permettre de passer d’une dynamique militante à une dynamique citoyenne.

pas d’exclusive

Ainsi tout le monde étant d’accord sur le principe d’un collectif de porte-parole sur le modèle de celui qui s’était constitué à l’initiative de Marie-George Buffet dans la campagne du référendum, de nombreuses interventions ont plaidé pour qu’il soit mis en place rapidement. « Si nous ne répondons pas à l’impatience nous allons perdre des gens, l’urgence est de se mettre en ordre de bataille », insistait le représentant du collectif du Rhône.

Faire vite mais ne rien escamoter, voilà le dilemme que se sont efforcés de dénouer les participants à cette journée de Saint-Denis en mettant sur la table toutes les questions, même les plus épineuses. Et d’abord celle concernant les rapports avec le Parti socialiste. Très largement la salle a refusé de suivre Pierre-François Gros, de la LCR, que les précisions sur ce point introduites dans le texte stratégique ne satisfont pas. Une attitude jugée négative par certains, et dont se sont distingués plusieurs délégués représentant des collectifs et membres de la LCR. Comme Christian Piquet, ils jugent au contraire positivement les clarifications apportées. Pas d’exclusive, ont souligné de nombreux intervenants en rappelant le poids des électeurs et militants socialistes dans la victoire du « non » au traité constitutionnel le 29 mai dernier. René Revol, l’un des animateurs, avec Jean-Luc Mélenchon, de l’association PRS et membre du PS, n’a pas voté le projet socialiste mais, selon lui, « dire que le projet du PS est entièrement libéral est une absurdité ». « Le parti socialiste est contradictoire », soulignait-il en rappelant que l’objectif doit être de faire en sorte que « la gauche soit majoritairement antilibérale ». « Une candidature de témoignage signifierait qu’on a perdu », insistait-il. Pour Jean-François Gau, de la direction du PCF, ouvrir une autre voie à gauche s’impose d’autant plus que « 5 ans d’un gouvernement de gauche qui ne romprait pas avec le libéralisme serait une épreuve pour notre peuple ». Décréter que « rien n’est possible tant que le rapport des forces n’a pas changé tuerait l’espoir », insiste-t-il, en soulignant que le texte stratégique vise à « créer une dynamique qui change le rapport des forces et bouscule le bipartisme ».

UN PIèGE à DéJOUER

Autre question abordée sans détour : celle des candidatures et particulièrement, pour la présidentielle, du nom qui devra être sur le bulletin de vote. Marie-George Buffet et José Bové se sont déjà dits disponibles pour porter cette démarche et, à Saint Denis, Clémentine Autain, adjointe à la mairie de Paris (apparentée PCF), a avancé sa candidature. Pour certains il faudrait exclure tout dirigeant de parti afin, argumentent-ils, d’éviter la récupération au profit d’une organisation. Une position développée ces derniers jours dans la presse par José Bové qui, intervenant hier, a préféré nuancer son propos. Une position que d’autres comme la porte-parole du collectif de Bègles juge « irrecevable ». « Alors que nous cherchons à réconcilier les citoyens et la politique, cette exclusive est dévalorisante pour l’engagement politique et improductive pour le rassemblement », estimait-elle. Cette constitution mène à la présidentialisation et à la personnalisation, c’est un piège qu’il nous faut déjouer, ont souligné de nombreux intervenants en mettant en avant la nécessité de réfléchir dans un même mouvement à la présidentielle et aux législatives, de veiller à donner la primeur à l’expression des collectifs, de continuer à approfondir et valoriser la démarche citoyenne et le contenu du projet alternatif : « Si nous adoptons ces textes aujourd’hui, le nom du candidat ne sera pas le plus important », estimait Éric Coquerel, de MARS.

Jacqueline Sellem

Messages

  • « Si nous adoptons ces textes aujourd’hui, le nom du candidat ne sera pas le plus important ».

    Une présidentielle, à l’heure actuelle, en France, est moins simpliste que cela. Pourquoi voulez-vous que tous les gens vous suivent pas à pas, tandis que vous ne vous souciez aucunement des implications concrètes de vos propositions ?