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une micro-aurore boréale artificielle FUTURA-SCIENCES

Publie le mardi 3 octobre 2006 par Open-Publishing

Une micro-aurore boréale artificielle (toujours d’actualité)

Par Jean-Luc Goudet - Futura-Sciences, le 15/02/2005 à 10h35

Une tache lumineuse visible à l’œil nu dans une aurore naturelle : c’est ce qu’ont réussi à créer deux chercheurs avec ce qui est probablement le plus puissant émetteur radio du monde.

Deux scientifiques américains ont réussi à allumer un point vert dans le ciel, à 100 kilomètres d’altitude, au milieu d’une aurore boréale naturelle. Leur création éphémère était visible à l’œil nu... mais ils ne l’ont vu qu’à travers les écrans de leurs instruments car ils n’ont pas pensé à sortir dehors.

L’expérience n’est pas anodine : les aurores boréales se forment dans la plus haute couche de l’atmosphère, l’ionosphère, au moins à 70 kilomètres d’altitude, le plus souvent entre 100 et 150 kilomètres et parfois bien au-delà. Il faut donc un instrument puissant pour aller titiller ce phénomène, causé par l’impact sur l’atmosphère d’un flux d’électrons accélérés par le champ magnétique terrestre.

Ces deux scientifiques avaient à leur disposition le plus puissant du genre, un immense réseau d’antennes installé en Alaska, près de la ville de Gakona. Baptisé Haarp (High Frequency Active Auroral Research Program), construit au début des années 1990 en partie pour des besoins militaires, afin d’étudier l’ionosphère.

Cette énorme installation a plusieurs fois été utilisée pour envoyer de puissantes impulsions radio vers l’ionosphère afin de chauffer ce plasma naturel. Certains craignent que ces expériences ne soient conduites que pour évaluer la possibilité de modifier les conditions climatiques à des fins militaires ou de perturber les transmissions radio à longues distances (qui se réfléchissent sur l’ionosphère).

Jusque là, les scientifiques évitaient de réaliser ce genre d’expérience quand une aurore boréale, développant une énergie bien supérieure à Haarp, apparaissait dans le ciel. Mais un jour de mars 2004, l’envie leur a pris d’essayer quand même. Et en février 2005, la lueur verte s’est allumée. L’explication donnée à ce phénomène inattendu est que le signal radio (pulsé) a dû amplifier localement la puissance de l’aurore boréale.

Voilà de quoi mieux comprendre ce magnifique phénomène... et relancer la polémique sur l’utilisation de Haarp pour perturber le fonctionnement de l’atmosphère.