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Probo Koala (Les déchets de trop)

Publie le lundi 30 octobre 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

de Félicien Michaut

L’affaire du Probo Koala en Côte d’Ivoire plus précisément à Abidjan est loin d’être la première et si l’on ne fait rien ce ne sera pas non plus la dernière.

Pour se remémorer les faits :

Fin août 2006, ce navire, affrété par Trafigura Beheer, une multinationale ayant son siège en Hollande, a accosté en août à Abidjan, avec à son bord des déchets dont il avait auparavant tenté de se débarrasser aux Pays-Bas, ce qui aurait été, là, moins évident. 528 tonnes de déchets toxiques ont été déversées clandestinement du Probo Koala (grec d’équipage russe battant pavillon panaméen) dans des décharges à ciel ouvert de la capitale économique de la Côte d’Ivoire par une société ivoirienne, « Tommy ». Résulta : Huit habitants sont morts (Officiellement déclarés), 69 hospitalisations ont eus lieu et plusieurs milliers d’autres personnes souffrent de troubles digestifs provoqués par les émanations toxiques de déchets provenant des cuves du vraquier.

(Src : France 2, Greenpeace)

Selon des experts, les déchets contenaient du sulfure d’hydrogène, une substance chimique qui peut être mortelle lorsqu’elle se trouve en forte concentration. Ce serait un cocktail de pétrole, sulfure d’hydrogène, phénols, soude caustique et mercaptans (composés organiques sulfurés). Il faudrait que cette catastrophe nous ouvre enfin les yeux sur le fait que certains pays servent de poubelle du monde et il est assez fréquent comme à Dunkerque de contrôler des bateaux remplis de déchets en destination des pays africains.(Src : France 2)

Je vois mal la scène se produire à Marseille. Le clivage Nord/sud une fois de plus fait parler de lui.
Il est néanmoins pas normal que ce bateau n’est pas à se soucier des lois et de l’environnement. Un travail médiatique de Greenpeace a été nécessaire pour que l’on parle encore de lui. Il est important de comprendre qu’oublier l’incident du Probo Koala reviendrait à ouvrir la porte encore à d’autres déviances.

Cette catastrophe soulève bien des questions complexes en matière notamment d’écologie et sanitaire on aimerait bien que les coupables se plient à nettoyer leurs déchets. Si on ferme les yeux alors c’est une façon passive de participer à ce genre d’action. Si le faite de déposer une boue riche en hydrocarbures en pleine ville ne fait pas plus réagir que ça alors on va droit dans le mur. Ce même bâtiment est soupçonné d’un même délit en mer Baltique. De plus il serait vraiment je pense très désagréable de voir partir tout ce que l’Europe peut avoir comme déchets en direction de l’Afrique.

En octobre 2006 sur le port de Dunkerque une importante cargaison déchet notament toxique (Frigo et appareil ménagés en partance pour l’Afrique a été saisie et il paraîtrait qu’à chaque contrôle c’est la même chose ! (Src France 2).

Le problème en Afrique vu de la France reste assez opaque et il y a tellement d’intérêts en jeux qu’il est évident que l’on n’a pas tous les éléments et seulement ce qui fait surface.

FM

http://evolutionnaire.free.fr/probo...

Messages

  • IL Y A QUELQUES ANNEES,

    pour indemniser les familles des victimes d’un accident d’avion,

    la vie d’un Américain était estimée 5O fois celle d’un Africain...

    Aujourd’hui,

    certains estiment que contaminer l’Afrique est moins grave que de contaminer l’Europe.

    L’essentiel est ce que ça rapporte !

    Et ça se passe de commentaire !

    Michèle

  •  Côte d’Ivoire : les milliers d’intoxiqués du Probo Koala réclament toujours réparation, AFP, 22/04/15, 11:30
    Nicolas Delaunay

    Fonds détournés, usurpations, dédommagements jugés insuffisants, rôle controversé de l’Etat ivoirien... A Abidjan, des milliers de victimes des déchets toxiques du cargo Probo Koala, déversés en 2006, attendent toujours d’être indemnisées et certaines reportent désormais leurs espoirs sur une plainte déposée aux Pays-Bas.
    "Je ne peux pas me résoudre à me dire que quelque chose d’aussi grave puisse se passer sans qu’il y ait réparation", se désole Andoudoua Blondé, 42 ans, qui habite Abobo, un quartier pauvre de la mégalopole ivoirienne. "Abandonner, c’est trop dur".
    Le vraquier Probo Koala, affrété par la société de courtage pétrolier suisso-néerlandaise Trafigura, était arrivé le 19 août 2006 au port d’Abidjan pour y faire traiter ses résidus de nettoyage des cales.
    Mais plus de 500 mètres cubes de déchets avaient finalement été déversés à divers endroits de la ville par une société ivoirienne, Tommy, dont le directeur a ensuite été condamné à 20 ans de prison.
    Le champ de manioc d’Andoudoua Blondé se trouvait non loin d’un des sites contaminés. Au moment des faits, "une odeur nauséabonde" y régnait, se souvient-il.
    "Les séquelles que j’ai subies sont pour toujours", explique ce petit homme malingre désormais aveugle de l’œil gauche et qui dit souffrir de démangeaisons et de maux de tête.
    M. Blondé vit dans une maison très modeste, entouré de quelques poulets et lapins. Il affirme n’avoir reçu aucune indemnisation malgré des démarches en ce sens. Trafigura et l’Etat ivoirien doivent faire davantage pour les victimes, selon lui.
     ’Dérisoire’ -
    Selon la justice ivoirienne, les déchets ont fait 17 morts et des dizaines de milliers d’intoxications.
    Mais la société Trafigura - qui a décliné une demande d’interview de l’AFP - a toujours démenti, rapports d’experts à l’appui, que les déchets du Probo Koala aient pu causer décès et maladies graves. Elle n’a en outre jamais été condamnée pour le déversement, au grand dam de la société civile.
    Les poursuites contre l’entreprise suisso-néerlandaise ont été abandonnées en vertu d’accords signés en 2007 en Côte d’Ivoire et 2009 au Royaume-Uni, qui prévoyaient au total quelque 185 millions d’euros d’indemnisations.
    Un montant censé suffire à dédommager des dizaines de milliers de victimes mais dénoncé par celles-ci comme "dérisoire" étant donné le nombre de personnes touchées.
    "On avait prévenu qu’il ne fallait pas signer ces accords avec Trafigura, c’est trop peu", soupire Willy Neth, secrétaire général de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme, selon lequel une partie de l’argent n’est d’ailleurs jamais parvenue à qui de droit.
    Trafigura a d’abord versé au gouvernement ivoirien quelque 152 millions d’euros, dont un quart seulement était destiné à 95.000 victimes recensées par l’Etat, qui s’est taillé la part du lion, selon une répartition publiée en 2007 par la présidence.
    "Les critères de recensements étaient inappropriés, moins de la moitié des vraies victimes ont été recensées", affirme M. Neth, évoquant le cas de M. Blondé.
    Selon un rapport d’Amnesty International et Greenpeace publié en 2012, le doute subsiste en outre sur le nombre de victimes recensées ayant perçu cet argent car, selon ces deux ONG, l’Etat a interrompu le versement en 2009 en raison d’accusations sur des usurpations d’identité.
     ’Paludisme’ -
    Plusieurs sources humanitaires évoquent en effet des voyous ayant flairé un potentiel jackpot : des associations de victimes ayant gonflé le nombre de leurs membres ou des usurpations d’identité, parfois avec l’aide de la police.
    "C’était parfois grotesque, quelqu’un faisait un paludisme et venait dire qu’il avait été contaminé", se souvient une source médicale interrogée sous couvert de l’anonymat. "Certains sont passés entre les mailles du filet".
    Interrogé par l’AFP, Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement ivoirien, dit ne pas pouvoir répondre des actes de l’exécutif précédent, celui de Laurent Gbagbo, que l’actuel président Alassane Ouattara a remplacé en 2011 au terme d’une sanglante crise postélectorale.
    En 2009, Trafigura a ensuite versé quelque 33 millions d’euros supplémentaires, destinés à 30.000 bénéficiaires. Mais 7 millions ont été escamotés par quatre personnes disant agir au nom d’un groupe de victimes : elles ont été condamnées le 13 janvier dernier à Abidjan à 20 ans de prison - sans toutefois être incarcérées car la peine n’a pas été assortie d’un mandat de dépôt.
    "Des milliers de victimes bien réelles risquent de ne jamais toucher d’indemnisation", regrette Drissa Traoré, vice-président de la Fédération internationale des droits de l’Homme.
    Une fondation aux Pays-Bas représentant 110.000 personnes, l’UVDTAB, n’a pourtant pas abandonné tout espoir : elle a assigné Trafigura devant la justice néerlandaise en février dans l’espoir d’obtenir réparation.
    Les avocats réclament 2.500 euros par plaignant, soit près de 280 millions d’euros au total, ainsi que la dépollution de certains sites concernés à Abidjan, qu’ils jugent inachevée.
    Ce collectif dit vouloir agir différemment d’autres associations décriées et assure avoir vérifié, documents médicaux à l’appui, "que les récits (des victimes) tenaient la route", selon son secrétaire général Assane Diané.
    Mariam Bamba, couturière du quartier d’Abobo, est l’une des plaignantes. "Cette procédure est notre dernier espoir", dit-elle. Pour traiter ses maux de tête, ses saignements de nez et sa vue défaillante, elle dit dépenser 30 euros par mois, soit environ un tiers de son salaire.
    <http://information.tv5monde.com/en-...>