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Vu, trop vu ! Médiatisation : esclavage volontaire

Publie le jeudi 23 novembre 2006 par Open-Publishing
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Sommes-nous, sur la médiatisation, toujours clairs et logiques avec nous-mêmes ?

La médiatisation du politique, la pipolisation familiale de la vie privée des "dirigeants et divas politiques", les campagnes présentes de Sarko, Ségo et autres "hauts" suscitent de notre part des réactions indignées : Trop, c’est trop ! et les journaux télé ou de papier sont des salauds !

Ce n’est pas impossible ! je veux dire pour "salauds", et je veux dire pour les journaux. Il n’en reste pas moins qu’on ne devrait pas, puisque c’est commencé, s’épargner autant nous-mêmes dans la distribution des points, s’agissant des mauvais. T’as vu sa paille, non mais t’as pas vu ta poutre !?

L’admiration, l’admiration souhaitée, voulue et un peu cultivée, n’est peut-être pas en soi un mal absolu dans le loukoum ou le pas-sympa. Il n’en reste pas moins -question dosage- qu’on ne lésine pas, c’est au fond Katrina presque qui inonde tout partout à tout instant. Nulle part, l’admiration, NOTRE admiration, n’est contenue : on aime les voir, ils se font voir . Ils se transforment, non seulement de leur propre mouvement magnifiquement intéressé mais à notre demande également, en signes supposément chargés d’une très grande valeur.

Nous bavons, nous bavons devant les politiques comme nous bavons oui au quotidien pour les acteurs, les chanteurs, les écrivains, les mannequins, les parfums, le foie gras, la Route du rhum, que sais-je encore ? (Comme sans doute "nous" bavons à la limite pour les montres ultra-stupides paraissant une fois par an dans le journal Le Monde).

Un film c’est une inadmissible présentation au 20h, un nouvel album c’est un blabla blème ou gueulé dans les radios branchées. Il faudra s’arroser de champagne gaspillé parce que Schumacher a gagné (on a du pot qu’il prenne sa retraite !) ou qu’un trimaran passe en tête l’anticyclone des Açores.

Note que jusque-là on a bien le droit de faire un peu les cons. Sauf qu’à forcer tous les jours on le devient vraiment.

Il est commode et très vrai de dire que les médias sont là pour nous canaliser, nous manipuler, nous formater selon les instructions "même-pas-utile-d’être-écrites" de leurs petits, moyens et plus grands maîtres. Il serait temps de voir que cette servitude qu’ils nous créent, et aussi très volontaire de notre part.

Nous sommes crapauds parce que nous bavons devant les princes, les feux de la rampe et tout ce qui brille.

Lorsque les clubs antifans agiront, nous changerons peut-être de la crasse mentale d’où nous venons, où nous sommes enlisés et où nous nous enlisons chaque jour qui passe plus profondément encore..

Ah, le culte universel de la personnalité ! Sans vouloir être méchant , sans entrer dans les détails, voyons que MEME DANS NOS MILIEUX ALTER ET D’OPEN-PUBLISHING, supposément si différents pourtant, on ne se débarrasse pas facilement des tics dominants : Et va que je me pousse, Et va que je me gargarise de moi avec mon nom (certains-certaines se postent en barbotteuse à l’âge de trois ans), et va que je te cite toutes les minicélébrités dont je m’honore, pour qui je roule en toute abnégation.

Bon, bref, avec le vu, le tant vu, le trop-vu médiatique, y a encore du boulot : de l’extra-boulot, coco, et aussi, sans doute, beaucoup d’auto-boulot.

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