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COLONISATION POSITIVE ? REVOLUTIONS NEGATIVES ?

Publie le mercredi 29 novembre 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Conférence organisée par l’AGEN (Association Génerale des Etudiants de Nanterre)

Lundi 4 décembre 2006 à 12h00
Amphi E3. Université de Nanterre

Henri Alleg
Militant anticolonialiste, directeur d’Alger républicain, auteur de La Question

Olivier Le Cour Grandmaison
Maître de conférence à l’université d’Evry-Val-d’Essonne

Brahim Senouci
Maître de conférences à l’université de Cergy-Pontoise

Annie Lacroix-Riz
Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris VII-Denis Diderot

« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront à glorifier les chasseurs. » Ce proverbe africain nous rappelle à qui profitent les falsifications de l’histoire.

Depuis quelques années se livre en France une bataille idéologique aux relents nauséabonds qui vise autant la colonisation que les grands mouvements révolutionnaires du XX° siècle. Réhabilitation du colonialisme sous couvert d’unité nationale, loi scélérate du 23 février 2005, partiellement abrogée, mais qui maintient un vibrant hommage à « l’œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d’Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française » (article 1), banalisation de l’esclavage transatlantique, négation des responsabilités dans les génocides extra-européens (Des Indiens aux Rwanda) ; mais aussi et parallèlement, campagne de diabolisation du communisme et de l’expérience des premiers pays socialistes, occultation des luttes sociales et des combats d’émanipation. Bref, l’idéologie dominante qui refuse ces pages d’histoire tente de formater les cerveaux et les consciences à son image.

L’université n’est pas en reste puisqu’en son sein s’élabore les munitions de la bataille. De plus, nous observons une université droitisée dans laquelle les enseignements sont de plus en plus réactionnaires. Quelle est la place de l’enseignement de la colonisation et des luttes de libération nationales et sociales ? Quelle est la place dans nos enseignements de l’histoire du combat des opprimés pour changer les rapports sociaux ?

Les enjeux sont brûlants. Ils sont historiques et politiques. Cela concerne la vérité historique et le droit des peuples. Pour les dominants il s’agit de nier le rôle émancipateur des grandes révolutions dans les métropoles ou dans les pays dominés. Pour les damnés de la terre, il s’agit de réaffirmer la justesse de leurs combats.

Est-ce un hasard si les imaginaires de la domination resurgissent comme durant la révolte des quartiers populaires en novembre 2005, l’affaire du voile islamique ou à chaque fois qu’il est question des enfants de la colonisation ?

Est-ce un hasard si le débat sur l’histoire rejaillit au moment où l’on prétend de nouveau coloniser pour « exporter la démocratie » ? Que dire des Etats-Unis et de leur porte-avion Israël qui légalisent la torture au service de leurs guerres de pillages et de conquête ?

Faut-il continuer à glorifier les figures colonialistes comme Colbert (et son code noir), Jules Ferry (et sa mission civilisatrice) ?

Une page d’histoire ne peut être dépassée qu’en la lisant jusqu’au bout. Ecoutons la voix claire d’Henri Alleg : « La seule chose que je voudrais, c’est que l’on n’attende pas cent cinquante ans comme dans le cas de l’esclavage : on n’a pas condamné les esclavagistes pour leurs crimes, mais l’esclavage en tant que tel. Je souhaite donc qu’on condamne la colonisation, en tant que système, comme un crime contre l’humanité ».

Messages

  • C’est malheureusement toujours le problème avec les politiciens d’aujourd’hui et la mentalité des gens...avec le libéralisme qui se développe à outrance, avec l’individualisme de plus en plus important, on constate une perte pour la plupart d’idéaux, surtout avec les usa comme superpuissance, on assiste à une véritable critique des modèles communistes et de leurs dictatures, mais bizarrement nous n’avons que très peu d’informations par rapport a toutes les dictatures notamment celles imposées en Amérique du sud avec l’aide des américains... le plus souvent.
    mais cela fait parti de nos démocraties et des réseaux de communication, on ne parle que de ce qui choquent ou de ce qui arrangent les maitres de ceux monde et donc ceux qui sont au pouvoir.
    regarde dans l’actualité, nous ne parlons que très peu du Rwanda, du Soudan et encore moins des pays d’Asie alors qu’ils sont en guerres depuis des années mais cela le peuple occidental ne s’en occupe pas...par contre des que les etats unis interviennent, cela fait la une de tous les journaux puisque cela fait vendre !
    pour revenir a ta discussion, je suis d’accord on est vraiment dans un monde ou je me demande jusqu’ou ira la connerie et la bétise humaine. c’est clari que dans les colonies l’action française a été loin d’être exemplaire...certes il y a eu des bonnes choses ( l’éducation je suppose ou d’autres services) mais faut voir à quels prix !
    je suis d’acoord qu’il faut condamner cette colonisation car je pense que chaque pays devrait pouvoir se gérer seul et échanger à armes égales avec d’autres pays, ce qui est loiin detre le cas ou les pays développés abusent le plus souvent des pays en voie de développement...
    c’est toute une mentalité qui est à remettre en cause....
    Pour la France, on parle de plus en plus de la montée du racisme, c’est indéniable mais faudrait que les politiciens et les médias se remettent un peu en cause, ils ont quand même une part dans tout cela... surtout quand on voit le gouvernement comme tu l’as montré affirmer que les colonies c’étaient bien c’est assez hallucinant...ca me fait penser à certains propos d’extrémistes qui disaient que les camps de concentration n’ont jamais existé ou que les juifs venaient de leur plein gré.... c’est quand même beau quand la politique se moque de nous !
    Après c’est clair aussi que les modèles communistes n’ont pas été et ne sont pas une entière réussite, mais cela résulte surtout car les personnes arrivées au pouvoir en ont un peu oublié d’où ils venaient et les valeurs pour lesquelles il se battait...ainsi en Russie ou plutot l’URSS on a vu se développer des quartiers très huppés pendant que d’autres crevaient de faims à coté, la chine est aussi un exemple frappant d’inégalité avec de très riches et des millions qui se battent pour survivre, mais pour moi la chine est dans un contexte différent, ils ont réussi à rallier le régime communisme mais en ce qu’il y avait de plus mal ( dictature comme sous Staline) et le pire du libéralisme...
    au final on est dans un monde ou le libéralisme s’étend sans limite en essayant de détruire tout sur son passage, les politiques de manière général ont tendance à aller dans ce sens, suivi par la majorité de la population...
    heureusement que l’on voit quand même des bons mouvements contestataires et alternatifs, ca fait plaisir et ca remonte le moral !
    on peut toujours croire à un retour en arrière , à un retour vers des valeurs plus concrètes et sur la base du fonctionnement de la société avec la solidarité, l’entraide, le respect de la nature et de l’environnement...
    j’avoue que j’espère qu’un jour nous pourrons vivre dans ce monde la...je reconnais que mes pensées sont utopistes mais sans espoir, à quoi bon vivre ? et puis qui sait, un jour nous réaliserons nos rêves, y compris ceux les plus fous !

    En attendant faut se mobiliser et parler autour de soi pour faire prendre conscience aux gens que nous ne vivons pas dans un monde parfait et que si on continue comme ca, personne ne sait vraiment quel sera notre avenir et celui de nos enfants !

    a quand des personnes qui reconnaitront sincèrement les actions passés, l’homme est humain, personne n’est parfait,si l’on accepte pas notre passé, comment peut on esperer améliorer nos futurs ???