Accueil > William Bourdon : "Pinochet c’était un criminel contre l’humanité"

William Bourdon : "Pinochet c’était un criminel contre l’humanité"

Publie le lundi 11 décembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Me William Bourdon a accepté de défendre Roberto Ferrario de Bellaciao...

Mort de Pinochet : frustration et colère des victimes françaises

Les avocats des familles de disparus français sous la dictature chilienne ont exprimé dimanche leur "frustration" après le décès d’Augusto Pinochet, jugeant que "la colère des familles" face aux lenteurs judiciaires s’exprimera désormais "avec encore plus de raison". L’événement"Ma réaction est celle d’une frustration", a déclaré Me Sophie Thonon "car il semblait aller mieux et (...) je m’étais dit qu’il pouvait encore vivre quelques mois, voire quelques années", le temps d’être jugé.

Mais "c’est aussi un très grand sentiment de colère contre cette justice française, chilienne, et celles d’autres pays qui n’ont pas pris la mesure du temps et jugé Pinochet avant son décès", a-t-elle ajouté, relevant les lenteurs des procédures engagées contre l’ex-dictateur. "La colère des familles est là depuis longtemps, maintenant elle s’exprimera avec encore plus de raison", a estimé Me Thonon, qui représente les intérêts des familles de cinq Français disparus."Le procès en France continue contre les co-auteurs", a-t-elle souligné, et "ce sera aussi quelque part le procès de la dictature chilienne et de Pinochet". En outre, "Pinochet avait petit à petit révélé au Chili l’étendue de ses crimes" et c’est "aux yeux du monde une personne dont l’image s’est dégradée", a-t-elle ajouté.

"Il reste très important pour les victimes que la justice dise ce que Pinochet a fait, ordonné, quelle que soit la nationalité de cette justice, qu’elle dise que c’était un criminel contre l’humanité", a-t-elle ajouté. "La preuve est faite que si on donne pas des moyens aux juges chargés de poursuivre les grands criminels, on donne à ces derniers l’occasion de pouvoir jouer la montre", a regretté de son côté Me William Bourdon, autre avocat de familles de victimes. "En France, l’instruction a démarré tambour battant, les investigations ont été très approfondies et multiples mais il a manqué un dernier souffle pour que le procès de Pinochet se tienne ces derniers années. On peut et on doit le regretter", a expliqué l’avocat.

"Mais pendant ce temps, la justice chilienne a marqué des points puisqu’elle a inculpé le dictateur, ce qui aurait été inimaginable il y a dix ans. Et, elle l’a fait parce qu’elle a été réactivée par l’action des juges européens", a-t-il estimé."Le procès de la dictature chilienne aura bien lieu à Paris et ce sera le seul au monde. Et se sont les investigations françaises qui auront permis ce procès pour l’histoire et la mémoire", a-t-il conclu. Augusto Pinochet, mort dimanche à Santiago à 91 ans, était poursuivi en France pour la disparition de Georges Klein, conseiller du président Salvador Allende, l’ancien prêtre Etienne Presle, Alphonse Chanfreau et Jean-Yves Claudet-Fernandez, deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR).

Le parquet de Paris avait requis en décembre 2005 le renvoi du général Pinochet devant la cour d’assises de Paris pour "complicité d’arrestation et de détention arbitraire" avec les circonstances aggravantes "d’actes de tortureou de barbarie" pour l’une des victimes, ainsi que celui de 15 autres personnes.Mais l’ordonnance de renvoi n’a jamais été signée.

http://www.7sur7.be/hlns/cache/fr/d...


William Bourdon est un avocat français né en 1956.

De 1995 à 2000, il a été secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme. En 2001, il crée l’association Sherpa qui milite pour la défense des victimes des multinationales dans les pays en voie de développement ; en 2005, il fait verser 5,2 millions d’euros par le groupe Total à des victimes birmanes au terme d’une médiation avant un procès. En 2006, il apparaît comme avocat des parties civiles africaines dans le film Bamako d’Abderrahmane Sissako, dans lequel il tient une plaidoirie passionnée contre la Banque mondiale et le FMI en fin de film. Il est également, depuis décembre 2006, coprésident de la Société des lecteurs de Libération (SLL) avec Zina Rouabah.

Me William Bourdon a accepté de défendre Roberto Ferrario de Bellaciao...

Messages

  • Il s’est défilé jusqu’au bout

    Il reste ses sbires .contre lesquelles les procédures heureusement courentt toujours.

    Je ne connais pas toutes les arcanes du droit MAIS derait-il imaginable de le juger en quelque sorte par " CONTUMACE POSTHUME " ? Il serait représenté par son avocat.

    Avec au bout après verdict, par exemple une dégradation également posthume après tout il a par ses crimes et en se retournant contre le peuple, et le gouvernement élu et de l’horrible façon que l’onsait déshonoré l’armée chilienne (bon d’accord ,pas tout seul ! mais lui s’est défilé le lâche ! )

    Je ne sais pas donc si une telle procédure est possible ? Mais ça serait pas mal je trouve !

    En tout cas personne ne pourra nous empêcher de le considérer comme déchu de tout.

    Et en premier de son humanité.

    René95

  • Qu’il aille au diable !

    La mort du tyran clôt une étape particulièrement douloureuse de l’histoire du Chili.
    Jusqu’à la fin de sa vie, Pinochet aura assumé ses actes criminels et un affairisme
    désormais avéré. Et, au bénéfice de complicités multiples, notamment au sein de
    l’armée chilienne et, plus importante encore, de la part de l’administration
    nord-américaine et de la CIA, il aura échappé à toutes les poursuites pénales.

    Aux centaines de militant/e/s toujours disparus et aux milliers de victimes de la
    dictature, à toute une génération brisée, s’ajoute aujourd’hui un pays durablement
    soumis aux règles d’airain de l’ultralibéralisme. Pinochet mort, la gauche et le
    peuple chiliens sont loin d’en avoir fini avec ce terrible héritage.

    F.PRENEAU-Alternatifs 44

  • Nos médias indécents ont magnifiés dans un dernier portrait la bête immonde, souvent à la UNE. Je me souviens de la chanson de Jacques BREL "Le Diable...ça va..." et de "Et dans les journaux de partout, tous les salauds ont leur photo !" , merci Libé, ...ça va...

    On cherche en vain l’hommage aux milliers de torturés et d’assassinés, beaucoup étaient communistes ou simplement démocrates , ceux là sont déja oubliés et on ose même donner la parôle à ceux qui parlent du "bilan positif" de la dictature...."Le diable...ça va..."

    Pour lui c’était sans doute le dernier portrait et c’est tant mieux, les hommes et les femmes encore debout au Chili ou ailleurs peuvent continuer à acheter les journaux, ce ne sont pas les photos de salauds qui manquent sur nos UNES...." Ca va...ça va...."

    Jacques Richaud