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RACISME, ANTIRACISME ET TOLERANCE.

Publie le jeudi 4 janvier 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

*RACISME, ANTIRACISME ET TOLERANCE.*

Ce sujet difficile abordé par le biais militant facilite quelque peu l’introduction de la problématique mais pas pour autant la clarification thématique. Je fais état de débats internes au MRAP mais je n’engage que moi dans ces propos.

Le racisme s’exprime au XXI ème siècle toujours aussi brutalement qu’au XIX ème siècle mais il se diffuse aussi de façon sournoise par le biais de vecteurs à l’apparence plus légitime qu’il convient de débusquer. Chaque période historique charrie sa vision du monde porteuse de racisme. Les élites ont une responsabilité majeur dans la diffusion des cadres de pensée qui permettent ensuite la diffusion de formes particulières de racisme . Bien souvent, il va s’agir 1) de généraliser négativement sur des pratiques ou des croyances (phase de critiques sommaires et unilatérales) puis 2) d’essentialiser un groupe personnes sensées les adopter (phase de racisation) puis enfin 3 opérer un lien causal et unilatéral, explicite ou non, entre le groupe racisé et les moeurs stigmatisées (phase d’attribution). Bien souvent s’y ajoute pour "enfoncer le clou" une comparaison avec le groupe d’appartenance qui renforce la valeur du "nous" au détriment du "eux".

La tolérance au racisme s’exercera d’autant plus aisément que les valeurs d’appuis seront à protéger, que d’autres causes seront à défendre. S’il faut combatre cette tolérance inacceptable au racisme, il est évident en théorie qu’on ne saurait basculer pour autant, par négligence ou par inadvertance, dans une intolérance contraire qui mettrait à mal d’autres droits, d’autres valeurs. Un exercice périlleux en pratique.

 Le MRAP et la tolérance.

Certaines institution internationales affichent d’emblée vouloir lutter contre le racisme et l’intolérance (1). Ce n’est pas le cas du Mouvement contre le Racisme et l’Amitié entre les Peuples.

Le MRAP depuis fort longtemps défend le " /vivre ensemble avec nos différences/ ". Les différences sont donc non seulement d’ordre factuel mais encore tenues comme un bienfait social, un enrichissement pour tous. L’exigence du " vivre ensemble " vise à répondre à une certaine extrême-droite " différentialiste " admettant certes " le respect des différences " mais dans la séparation dans le " chacun chez soi " ce qui est une façon de refuser tant ici qu’au plan mondial la diversité culturelle, sauf à pratiquer les exclusions, les ghettos, le communautarisme et les discriminations ethnico-culturelles. Avec Christian DELACAMPAGNE (2) affirmons ici que le racisme, la xénophobie, le négationnisme n’étant pas une opinion comme une autre mais une " opinion criminelle " il ne saurait être toléré.

Par ailleurs le respect des différences dans un vivre ensemble inclusif pouvant parfaitement s’accommoder d’un ordre inégalitaire et hiérarchisé, on y ajouta l’exigence d’égalité, égalité des droits et des conditions et pas seulement l’égalité des chances.

Les différences pouvant ne pas être aussi enrichissantes que postulé dans le slogan initial de la première moitié des années 80 la formule put prendre parfois la tournure du " vivre ensemble malgré nos différences " ce qui fit admettre l’idée de tolérance face à des différences gênantes. En fait au problème des " différences culturelles " entendues simplement comme les diverses façons de vivre (3) s’est ajouté la question des différences religieuses ce qui a modifié la réponse classique en terme de tolérance pour lui substituer celle de laïcité.

1 – TOLERANCE ET DIFFERENCES.

Quid aussi des différences non seulement gênantes mais aliénantes et oppressives ? La question culturelle, notamment lorsque l’on y intègre les phénomènes religieux, porte en elle, on le sait, le passif de l’oppression de genre et de la volonté d’emprise forte des religions sur l’ensemble de la société. Mais qui déclare aliénantes ces différences culturelles et religieuses ? Face à l’oppression ou doit s’arrêter la tolérance ? Jusqu’ou se résigner ? Au nom de quoi ? De l’ouverture d’esprit ? De la diversité du monde et des valeurs ?

D’abord, que signifie " tolérer " ? Si l’on fait l’économie d’un retour sur l’histoire on dira par exemple que " Tolérance signifie pour nous aujourd’hui attention à l’autre, souci de la différence " nous dit Patrick THIERRY (4). Soit, mais ce noble souci signifie-t-il :
 abstention d’interdire et laisser-faire dans la critique maintenue d’une erreur ou d’un abus sans grande conséquence ou - admission de la différence par une reconnaissance fut-elle minimale ? On reconnaitra ici la summa divisio qui sépare la simple tolérance passive et sélective de l’attitude de respect et de reconnaissance de toutes les différences.

En fait les démocraties modernes, plurielles, anomiques et sécularisées ont généralisé l’emploi du terme de tolérance mais en changeant paradoxalement de signification, en basculant sur le sens fort d’admission-reconnaissance. Ainsi /La Lettre de la tolérance/ de Locke qui parait en 1689 développe le thème et annonce " la fin de la République chrétienne, du pouvoir du magistrat en matière de religion, mais s’accompagne d’une volonté d’uniformité minimale qui permette à une société chrétienne de se conserver " (5).

2 – TOLERANCE ET LAICITE

Les affaires du voile islamique et plus largement le " retour du religieux " au XXI siècle renouvela l’exposé de la question en mettant en rapport la tolérance et la laïcité.

La tolérance suppose non seulement la concurrence et le conflit des opinions maintenus mais aussi l’acceptation d’un rapport de force inégal au détriment de celui ou celle qui tolère. L’idée de laïcité viendra mettre fin à cette idée de tolérance-concession en proposant une suspension du conflit des croyances. Avec la laïcité la tolérance ne disparaît pas de la société civile mais ne pénètre pas l’espace public.

La laïcité permet l’égalité de droit car un droit doit être respecté. Il ne suppose pas un effort particulier pour coexister avec l’autre mais s’impose.

La laicité pour peu qu’elle se dégage d’une conception frileuse de la Nation peut déboucher sur la participation démocratique de l’ensemble des populations résidentes y compris les étrangers non européens ce que ne fait pas la tolérance qui peut s’accommoder plus aisément du maintient sans droit des résidents étrangers extra communautaires. Il va de soi que l’intolérance produit des conditions d’exclusion qui vont à l’encontre de l’intégration citoyenne et de l’insertion économique et sociale via la répartition des richesses et le développement des services publics.

3- TOLERANCE ET MIXITE

L’exhibition de signes manifestement religieux interroge aussi les rapports entre égalité (d’accès), diversité et mixité (ou non). La diversité reconnue dans l’égalité n’implique pas nécessairement la mixité. Ainsi la loi (7) autorisant dans l’école publique les signes religieux discrets (SRD) mais refusant les signes religieux ostensibles (SRO) opère un compromis social dans l’expression du religieux, un compromis qui respecte ce que l’on pourrait appeler, dans une perspective historique du progrès humain, " la mentalité laïque " (8), laquelle tolère les signes discrets mais pas les signes ostensibles. On observera que la stricte laïcité est ici transgressée mais de façon bénigne, d’où l’emploi du terme de tolérance. Remarquons, à propos de l’égalité et de " l’intégration séparée ", que dans cette histoire, la République laïque française n’a pas su offrir réellement un accès à l’école aux jeunes filles voilées. A quoi servent alors les écoles privées ?

La question se pose pour les autres espaces publics fermés comme les entreprises. Comment " accepter dans un bureau à longueur de journée trois jeunes filles voilées quand on a refusé d’avoir constamment sous les yeux un crucifix " ? On voit ici que l’accusation islamophobie peut provenir d’une religiophobie fondée sur l’expérience historique de la tendance naturelle des religions à l’expansion. La référence classique entre ce qui appartient à l’Etat (pas de signe y compris discret) et ce qui appartient à une personne physique ou morale privée (signes permis y compris ostensibles) ne semble pas suffire comme réponse pertinente. Reste qu’une loi interdisant le port de signes religieux ostensibles en entreprises serait inopportune voire dangereuse. Pour autant le recours à la tolérance apparaitrait à beaucoup comme inadmissible. Une aporie ? Reste alors pour résoudre le conflit l’application de compromis locaux permettant de satisfaire au mieux les parties prenantes. Mais on quitte alors la stricte application des principes pour un "management pragmatique" qui n’est pas aussi "gagnant-gagnant" que préconisé.

4 - TOLERANCE ET COMMUNAUTES

Les débats contemporains laissent apparaître une " tolérance-reconnaissance " des " communautés faibles ", celles qui se forment dans le respect des règles générales et des principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité mais un refus franc ou une tolérance-admission réservée à l’encontre des " communautés fortes ", celles qui exigent la reconnaissance de leur particularité comme devant se traduire juridiquement comme un droit à la différence dans la sphère publique. On reconnaîtra ici, malgré le flou de la distinction, le refus du communautarisme.

Mais de quelles communautés parle-t-on ? Les corses, les bretons et les basques forment-ils une communauté forte, disposant d’une culture historique propre à produire une sorte de communauté nationale susceptible de concurrencer la communauté nationale au point de vouloir introduire un droit spécifique qui supplante le droit national. Les tziganes, les maghrébins, les turcs forment-ils une communauté forte ? Albano CORDEIRO (10) a tordu le cou à la notion de " communauté maghrébine " . Les juifs croyants (11) comme les musulmans (l’oumma) et les chrétiens évoquent une communauté propre. Le partage d’une croyance déterminée crée une affinité qui dépasse bien souvent les frontières ce qui n’empêche nullement le souci de participer ici et maintenant à la vie matérielle et citoyenne de résidence. D’aucuns participent (ou non) à la vie de la cité sans faire état de leur religion qui reste pour eux une affaire privée (même si elle motive fortement leurs actes) alors que d’autres le font au nom de cette dernière et pour l’affirmer publiquement et politiquement . Cette dernière pratique souvent politisée suscite la réprobation légitime. Pour autant la critique ne saurait être extraite du contexte qui peut mettre en avant une situation internationale relativisant cette réprobation et justifiant en premier lieu une autre critique.

5 - TOLERANCE ET RELIGION

a) L’intolérance radicale contre les musulmans.
Affirmons d’emblée qu’une /religiophobie /(V Geisser) non raciste et légitime existe . Elle a sans doute ses racines intimes dans l’expérience douloureuse de l’emprise du religieux . La religiophobie légitime débouche alors sur la critique des religions, de toutes les religions et pas d’une seule . La critique des idées, des doctrines mais aussi des pratiques sociales publiques ou privées qui en dérive est possible et même utile . Stigmatiser sévèrement les simples "excès" des religions et, à fortiori, les exactions intégristes caractérisées en usant de caricatures est aussi possible mais il convient sans doute d’éviter les amalgames . La critique de l’amalgame ne doit pas se confondre avec la critique de la stigmatisation qui doit rester libre. L’intolérance radicale contre les musulmans porte un nom qui fait débat : l’islamophobie raciste . Ainsi, la critique du port du voile par les musulmanes est une chose parfaitement compréhensible et possible voire nécessaire à la progression historique de "la mentalité laïque" qui tolère les signes religieux discrets mais pas les signes religieux ostensibles. Par contre subir la menace et les invectives à cause de cette pratique religieuse en est une autre. Que penser de l’assimilation effectuée lorsqu’un jeune élève ingénieur se voit interroger sur "ce qu’il pense de Ben Laden" lors d’un entretien professionnel ? Suis-je "islamo-gauchiste" ou "tiers-mondiste primaire"si je consteste ce type de recrutement comme étant de nature raciste ?. Ne faut-il pas combattre les vexations et les pressions subies des musulmans et présumés musulman travaillant à Roissy depuis les élucubrations haineuses et mensongères d’un certain de Villiers ? S’en prendre aux mosquées à l’aide de graffitis haineux ou pire de bombes destructrices relève aussi d’une islamophobie aussi primaire que condamnable. Et ce d’autant plus que les mêmes s’accomoderont par contre d’une contruction chrétienne en centre bretagne.

b) La tolérance à l’expression antisémite sous couvert de critique du sionisme.*
Je renvoi ici au colloque du MRAP sur sionisme et antisémitisme avec une expression personnelle sur bellaciao il y a quelques semaines.

Christian DELARUE
Secrétaire national du MRAP
Membre du Conseil d’Administration d’ATTAC France

Notes
1 - Des institutions européennes et mondiales comme l’ONU se réfèrent à "l’intolérance associée" à la xénophobie, au racisme...
2 - Introduction au texte de Madeleine Rebérioux sur LMSI
3 - Christian Delacampagne in "Quand la philosophie rencontre la politique"
4 - Christian Delarue - Université d’été d’ATTAC 2006
 Pierre Fougeyrollas document sur rennes-info.org et bellaciao
5 - Patrick THIERRY in La tolérance PUF Philosophie p
6 - ibid p
7 - Le MRAP a critiqué le recours à la loi d’avril 2004 pour exclusion stigmatisante.
8 - Sur la mentalité laïque cf rennes-info.org et la gauche
9 - Un article de la revue de la LDH en fait état.
10 - site Mouvement Egalité
11 - Remarquons qu’il existe des juifs non croyants et des individus athées de culture musulmane.

Messages

  • je suis assez d’accord avec cet article.

    Au départ, le terme tolérance à des définitions presque antinomiques selon le contexte où on l’emploie.

    Il peut s’agit d’un respect généralisé des opinions et des actes des autres, une volonté de ne jamais juger, ce qui n’est valable que si cette relation est totalement réciproque.

    Il peut aussi signifier un renoncement devant une situation jugée néfaste mais inévitable.
    Par exemple, les "maisons de tolérance" étaient appelées ainsi non pas parce qu’elles étaient respectées, mais au contraire pour insister sur le fait que leur présence jugée immorale était constatée avec dédain, réprobation, mais aussi avec fatalisme.

    Et enfin, par analogie avec la notion de matériaux, la tolérance à une force extérieure peut être vue comme la faculté de conserver une intégrité sociale homogène grâce à la robustesse des structures d’état. Dans ce cas pas de notion d’acceptation libérale ni de jugement moral, mais simplement le constat mécanique qu’un groupe étranger n’a pas besoin d’être stigmatisé tant qu’il ne perturbe pas l’ordre "normal".

    En ce qui concerne le racisme, la "tolérance" ne peut absolument pas être une réponse à la violence que ce sentiment engendre, ce terme peut même être lourd de menace ;
    On vous tolère, tenez-vous tranquille...

    Pour finir , l’Athéisme , je pense que c’est une tolérance vis à vis des religions dans le sens qu’une distance est possible, puisque ne ressentant pas la passion spirituelle, il n’y a pas lieu de se sentir menacé par les convictions des croyants.
    En revanche, la tolérance entre deux groupes religieux est une tout autre chose, car il ne s’agit que d’un status quo, une cohexistance pacifique tant qu’il n’y a pas de remise en cause des dogmes par l’une ou l’autre des deux communautées.

    jyd.

  • Bonjour,

    Tout à fait d’accord avec votre analyse sur le sujet.
    Il ya encore beaucoup du travail en France pour combattre ce fléau, toute ma solidarité aux victimes de racisme et de l’intolérance ambiante, ainsi qu’aux bénèvoles des associations anti racisme (MRAP, LDH en particulier) qui effectuent un travail monstre sur le terrain.

    David.

    • Un peu de philo...

      CE QUI S’APPREND ICI C’EST LA MISERICORDE :
      LECONS DE TOLERANCE ET DE PARDON.

      in Traité du désespoir et de la béatitude (p 60 et suiv.) PUF- Quadrige
      par André COMTE-SPONVILLE

        TOLERANCE VIS-A-VIS DES AUTRES, bien sûr ;
      puisqu’il n’y a pas d’âme, puisqu’il n’y a pas de moi-substance, puisqu’il y a que des corps - que des corps et leur histoire -, chacun n’est que l’effet des circonstances. Voyez les nouveaux-nés : de quoi sont-ils responsables ? Et nous qui en sommes issus ? Tout se joue là, où rien ne se choisit, et tous les choix ultérieurs.
      Il n’y a que l’histoire, disait Marx, et cela vaut aussi pour les individus ; tout s’explique alors, et tout se comprend.
      Il n’y a que la nature, disait Spinoza, laquelle inclut l’histoire et les individus ; qui la comprend inévitablement lui pardonne.
      Il n’y a que des atomes et du vide, disait Epicure ; à qui allez-vous en vouloir ? Les atomes sont innocents, et le vide n’est rien.
      Le matérialisme apaise les rancœurs. Nul méchant qui se soit voulu tel, nul imbécile qui l’ait mérité, nul lâche qui l’ait choisi. Tout enfant est innocent, donc aussi tout adulte : il n’a pas choisi son enfance, il n’a pas choisi d’être ce qu’il est. A chacun son histoire, dont nous sommes nés, à chacun le jeu sans fin des causes. Il n’y a pas d’âme ; il
      n’y a pas de moi ; et nul volonté qui ne soit déterminée. Désespoir et sérénité.
      Il n’y a que l’histoire : à quoi bon haïr ses ennemis ?
      Il n’y a que la nature : paix à tous !
      Il n’y a que des atomes et du vide : miséricorde !

        Mais tolérance aussi, TOLERANCE surtout, VIS A VIS DE SOI.
      S’il n’y a pas de Dieu, s’il n’y a pas d’âme, à quoi bon la honte ou le remords, à quoi bon la tristesse ? Pourquoi torturer ce qui n’existe pas ? Il y a des crimes sans doute, mais pas de criminels. Des fautes, mais pas de coupables. Et pas même de norme indiscutable : dans un univers sans juge suprême, le bien et le mal cesse des références absolues. Il n’y a pas de commandements, et le péché n’existe pas. L’esprit humain est seul, et juge comme il peut. Dieu ne reconnaîtra pas les siens. La morale disparaît alors, qui n’était que le discours des prêtres et des censeurs. Epicure et Spinoza sont d’accord là-dessus : toute tristesse est mauvaise, toute joie est bonne. Cela suffit à détruire la morale, qui n’est leçon que de tristesse. Epicure écrit : "Il faut estimer le beau, les vertus et autres choses semblables s’ils nous procurent du plaisir, autrement non". Et Spinoza : "Par bien, j’entends tout genre de joie et tout ce qui y mène... Par mal, j’entends tout genre de tristesse..." Le bien en soi n’existe pas, ni le mal. Il n’y a que du bon et du mauvais pour nous - que de la joie et de la tristesse. Le matérialisme est un amoralisme : il y a du vrai dans cette "calomnie" . Le matérialisme détruit la morale (comme théorie des devoirs), et la remplace par une éthique (comme théorie du bonheur). Les deux sont normatives, mais de l’une à l’autre, la norme change de statut.

      Le tout est de savoir comment vivre. Aucun commandement ne l’enseigne ;
      aucun devoir ne l’impose. Il n’y a que des désirs - et nos désirs nous
      suffisent. Notre but n’est pas la sainteté mais la sagesse.

      Fin de l’extrait