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Darfour : les agences humanitaires tirent la sonnette d’alarme

Publie le jeudi 18 janvier 2007 par Open-Publishing

Dans une déclaration conjointe publiée hier, les agences humanitaires des Nations Unies et de multiples Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont tiré la sonnette d’alarme, dénonçant "la violence inacceptable" à l’encontre des travailleurs humanitaires au Darfour et expliquant que l’insécurité est devenue telle que l’accès aux populations n’est pratiquement plus possible alors que les massacres continuent.

"Au mois de décembre 2006, l’accès aux populations dans le besoin n’a jamais été aussi mauvais que depuis avril 2004. Les attaques militaires répétées, les lignes de front qui changent, la fragmentation des groupes armés compromettent la sécurité des travailleurs humanitaires", déplore la déclaration.

"Au cours des six derniers mois, plus de 250 000 personnes ont été déplacées par les combats, la plupart d’ente eux fuyant pour la deuxième ou troisième fois. Les villages ont été brulés, pillés et bombardés de manière arbitraire. Les plantations et les récoltes ont été détruites. La violence sexuelle contre les femmes a atteint des niveaux alarmants", dénoncent encore les agences.

« La situation est inacceptable », insiste la déclaration.

Les agences indiquent avoir recensé les meurtres de 12 travailleurs humanitaires au cours des six derniers mois (soit plus qu’au cours des deux dernières années combinées) et que 30 ONG et camps de l’ONU ont été directement attaqués.

Des centaines de viols de femmes travaillant dans les ONG ou pour les Nations-Unies sont à dénombrer.

Des attaques qui ont « des conséquences directes sur les opérations humanitaires au Darfour », explique la déclaration. La mort de trois ingénieurs hydrauliques dans le Darfour Ouest en juillet a par exemple provoqué la suspension temporaire de l’eau dans un camp de déplacés.

« Si la situation continue, les opérations humanitaires seront suspendues », préviennent les agences qui craignent une détérioration de l’hygiène dans les camps.

Le choléra avait fait irruption dans les camps tuant près de 150 personnes en 2006. Les taux de malnutrition augmentent, atteignant le seuil d’urgence.

Parmi les fonds, agences et programmes qui ont signé la déclaration, on compte le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

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