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Cette dernière m’a laissé le Sida, la première m’a rendu l’espoir...

Publie le jeudi 25 janvier 2007 par Open-Publishing
26 commentaires

de a.g.94

A 16 ans dans le Nord de ma France j’ai goûté à la lutte, j’ai cotoyé la came.

Cette dernière m’a laissé le Sida, la première m’a rendu l’espoir.

Comprendre le parti communiste cela passe par découvrir celles et ceux qui le font. Cela passe par un regard appuyé sur les luttes, les succès, les reculs, sur l’histoire de notre nation et de la classe ouvrière. Comprendre le parti communiste cela exige d’entendre les paroles des femmes et des hommes qui paient le prix fort de leur solidarités, de leurs refus de l’exploitation humaine.

J’ai 48 ans et sans doute bien plus d’arrestations à mon actif que José Bové, j’ai connu les CRS nous flinguant en tir tendu quand nous défendions radio Quinquin et la sidérurgie. J’ai encore cette cicatrice au menton quand les boucliers nous sont tombés dessus à Renault Douai.

J’ai encore l’image de rené un militant haut de 1 mètre 55 qui a refusé de reculer, j’ai encore son sang sur les mains quand nous nous battions ce 23 mars 78 et que nous tentions de l’évacuer. j’ai encore en moi les souvenirs de tous ces camarades, souvent anonymes qui n’ont jamais cédé même si nous avons parfois reculé en désordre.

J’ai manifesté pour Angela, pour Mandela, j’ai voulu occuper le consulat sud africain de Lille et nos camarades mineurs ont affronté la sécurité avec ses flingues à la main. j’ai entendu Poniatowski nous traiter de nazis, il a encore des émules ici, et j’ai entendu Gustave Ansart faire l’appel de nos morts pour lui répondre.

J’ai entendu cette femme de mineur dont le mari était mort en déportation et dont les 2 fils croupissaient en prison en 1947. j’ai vu les larmes de Gervais dont les 2 fils avient été fusillés. Jai vu les 10 de Renault traités de voyous par un patronat assassin et une justice de classe. j’ai vu tomber Dulcie September. j’ai rencontré des centaines de délégués CGT interdits d’embauche. J’ai fait,avec un plaisir irremplacable, des dizaines de fêtes de l’Huma, j’ai gratté des tonnes de moules, servi à table, j’ai rencontré le monde sans bouger de la Courneuve.

J’ai dans une émotion presque insoutenable rencontré les camarades du midi qui avaient arrêté le train qui déménageait les presses de Renault Douai. Ils comptèrent les blessés par dizaines. j’ai occupé de nuit de jour, semaine et week end, des entreprises, j’ai pleuré de rage, de colère, de souffrance.

J’ai quitté ce parti quant il devint l’ombre de lui-même allant jusqu’à renier son passé. Je me suis battu sans lui en orphelin.

J’ y suis revenu car j’ai tenté plein d’autres choses, j’ai même essayé les rollers mais ce parti qui m’a donné et sauvé la vie est en train de se remettre sur les rails du Congrès de Tours et je ne voudrais rater cela pour rien au monde.

J’étais au Zénith et pour moi Marie George Buffet était une femme, oui et alors, une femme d’appareil, aie, et tout le tremblement...

Je connaissais le programme et je découvrais qui le porterait. Marie George Buffet, oui bien sur, mais avant tout ces 6000 coeurs et têtes au même rythme, celui de la solidarité, de la fraternité, de l’égalité, de la liberté. Il y avait ce soir làpas une Marie George Buffet mais des milliers de MGB.

De l’idôlatrie, sentimentalisme ? même pas, pire une fusion .

Les communistes sont de retour. Debouts, libres et fiers à l’image de Marie George Buffet.

Oui mon truc est gniangnian mais je m’en fous car là, dans un petit coin de ma cervelle de communiste peu développé, se trouve l’image de Guy Moquet, de ses 16 ans et puisque le poête a la parole alors :

ETRE CAPTIF LA N’EST PAS LA QUESTION IL S’AGIT DE NE PAS SE RENDRE VOILA

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