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DOIT-ON REJETER LES PARTIS AUX ORTIES ?

Publie le samedi 27 janvier 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

Participant au chat de France 2 (RDV) un français m’a adressé un message personnel faisant part de sa colère rejetée sur tous les partis institutionnels de gauche à droite ;

Ci-joint la réponse que je lui ai adressée :

Cher concitoyen,

c’est avec attention que j’ai lu votre lettre, pour des questions de temps je ne répondrait pas à tous les points que vous évoquez dont certains se situent au niveau du constat que je partage amplement. Mon objectif n’est pas non plus de blâmer ceux qui comme vous se détournent du politique mais de développer quelques arguments de réflexion qui pourraient peut-être vous amener à réviser votre jugement.

Je ne crois pas que la politique suivie par le gouvernement en place soit dénigrée par tous, le MEDEF et toute la hiérarchie des grands et moyens actionnaires sont pleinement satisfaits, leurs états d’âmes ponctuels visent à pousser encore plus loin leur système de domination de toute le société. les contradictions et souffrances qu’ils engendrent sont utilisées pour gagner leurs victimes a accepter leur sort et à les intégrer à cette société d’injustices et de mépris de l’humain, "le libéralisme".

Ce qui m’indispose le plus c’est lorsque je vois des gens qui comme moi ne vivent que de leur travail, ont les mêmes aspirations à vivre mieux (l’immense majorité des français et résidents étrangers), mais subissent cette société, baissent la tête, se trompent de combat ((de bulletin de vote) ou n’utilisent pas les moyens d’exprimer leur colère en s’abstenant.

A droite la bourgeoisie fait preuve de plus de civisme que dans les quartiers populaires où les pauvres auraient mille fois plus de raisons citoyennes de s’exprimer en dehors des votes de rejets comme l’extrême droite dont les propositions, si elles étaient mise en oeuvre, les plongeraient encore plus dans la misère avec de gros risques fascistes pour la démocratie.

Les conséquences des politiques qui ont été suivies jusqu’alors, de droite comme de gauche, ont produit le désespoir et le désaveux des partis, en mettant sans distinction tous le monde dans le même sac. Ceci satisfait la droite, elle se sert de cette situation pour tenter de mettre en place un bipartisme à l’américaine ou à l’anglaise qui permettrait une alternance des hommes politiques sans réels changements pour tous les exclus de la société et du progrès scientifique.

Les partis politique ont pourtant un rôle essentiel garanti par la constitution. Tout citoyen ou groupe de citoyens s’ils veulent exprimer des revendications communes ou des propositions qui modifieraient les règles de fonctionnement de la société ne peuvent le faire qu’en se regroupant et en étant représenté dans les institutions pour voter les modifications nécessaires.

De même l’exercice de la démocratie implique que ces représentant des citoyens disposent de moyens, pour faire connaître les propositions communes élaborées dans un premier temps puis soumises à l’approbation, votées et contrôlées.

En France l’offre politique existe, mais les moyens publics attribués a chacun de ces partis n’est pas la même. Vous avez certainement constaté qu’en allumant la TV ou la Radio la seule offre politique réside entre un show médiatique monopolisé par deux candidats Ségolène Royale et Nicolas Sarkosy sans connaître le contenu exact de ce que proposent l’un et l’autre. Les autres candidats sont relégués aux oubliettes de l’information.

Pour permettre aux candidats exclus du PAF d’exposer leurs propositions, leurs programmes il n’existe pas d’autre solution que le débat, la communication directe, sur support papier, la réunion publique. Cela demande d’énormes moyens financiers financés par ces citoyens eux mêmes (cotisation, appel à la souscription ,initiatives diverses). Cela est vrai pour tous les partis, à la différence que selon que l’on s’adresse à des pauvres ou a des riches les résultats sont différents, il faudra beaucoup plus de pauvres pour collecter la même somme qu’un donateur riche. Sans compter les financements occultes des entreprises et adhérents fortunés du MEDEF.

Malgré ses dispositifs anti-démocratiques, la gauche (la vraie), malgré le matraquage médiatique des partisans du oui, a permis que 55% des français rejettent le projet de traité constitutionnel européen avec lequel nous aurions été ficelé dans une organisation ultra libérale de notre société, celle dont on ne veut pas.

Marie George Buffet est aujourd’hui candidate de cette gauche, après avoir été une des principale artisan ne de ce non, elle sera porteuse d’un programme que nous avons élaboré avec des milliers de citoyens dans 800 collectifs locaux.

Ce programme est consultable sur son site, et sera proposé par des milliers de citoyens, communistes ou non, sur les marchés, devant les entreprises, dans des quartiers populaires, dans les limites de nos possibilités financières et humaines
Le site béllaciao.org (qui a oeuvré pour le non) permet également de débattre et voir des vidéos de ces initiatives, dont celle du premier meeting de MGB le 23 janvier au Zénith avec plus de 6000 participants.

Comme le 29 mai 2005 le net peut effectivement changer la donne.

En souhaitant que vous ne me croirez pas sur parole, je vous invite à continuer ce débat démocratique.

Un français citoyen, communiste Robert Garrette

Messages

  • la soupe aux orties : excellente
    Celle des partis : à la grimace

    J’espère que pour quelques uns ce sera le bouillon de 11 heures !

  • BRAVO...

    Robert !
    C’est simple et évident...

    NOSE

  • Bonjour,

    Oui, Robert, vous avez raison, la démocratie a bien besoin de partis. La bourgeoisie le sait bien, et elle dispose de ses partis, ceux de la droite et quelquefois hélas, la force du capital est telle que des partis de gauche peuvent faire la politique des nantis. Et les petites gens, travailleurs, ou même salariés, ont besoin de partis pour défendre leurs besoins.

    Je partage donc votre position, mais je souhaite y adjoindre une réflexion.

    En ces temps de divorce profond entre la politique et les citoyens, entre notamment la politique et ceux qui sont tant exploités (je pense aux abstentions dans les quartiers populaires, qui ne cessent de grossir), ne doit-on pas réfléchir à rénover les partis afin de permettre aux gens, aux salariés, aux exploités mais plus largement à toutes celles et tous ceux qui on besoin de changements profonds, de réinvestir le champ politique ?

    Il me semble que plusieurs facteurs ont participé à la coupure entre le peuple et la politique : l’écroulement des pays de l’Est, qui a répandu le doute dans le mouvement révolutionnaire (au sens large) ; le besoin de toujours plus de participation démocratique, lié aux techniques de communication, mais aussi au travail toujours plus collectif ; les expériences en France de la gauche plurielle au pouvoir qui, on va le dire rapidement, n’a pas satisfait fondamentalement les besoins sociaux, en ne s’en prenant pas courageusement au capital ; sans oublier les infléchissements d’un grand parti de la gauche française, je veux dire le PS, qui en arrive maintenant à des positions quasiment blairistes....etc.

    Par exemple : le rôle du PCF dans le refus de la constitution européenne a été très important, mais l’irruption des citoyens dans le débat le fut également, il me semble, pensons au rôle d’internet....

    J’omets certainement des aspects de ce problème de la coupure entre citoyens et politique, c’est un problème qui me semble complexe, mais il m’intéresse....

    C’est pourquoi je pense qu’en ces temps de crise, il y a devant nous une grande question : comment restituer VRAIMENT le pouvoir au peuple, et notamment aux plus exploités ? En son temps, la mutation communiste (années 94-95) m’a semblé une orientation tendant vers cet objectif. En tous cas la lecture qui en a été la mienne, car j’ai pu constater qu’il y avait de nombreuses acceptions de cette notion. Je dis tout de suite que, pour moi, la mutation n’était pas un rafistolage de l’image des communistes en vue de ratisser plus large...pour moi (pour nous car nous étions tout de même un certain nombre à penser ainsi), la mutation c’était l’ouverture maximale au débat et aux luttes, tout en étant très fermes sur nos positions communistes et en gardant notre identité de parti. Elle me paraissait de nature à inciter les travailleurs à s’occuper de leurs affaires, et le PCF devait, dans cette perspective, aider aux débats d’idées, et aux luttes, ce qui me semble-t-il pouvait lui rendre une utilité historique rayonnante.

    Sur le fond, il s’agissait de réinventer un mode de construction sociale, une voie vers une autre société de justice et de solidarités, qui allie en permanence les intéressés aux changements. Ainsi les erreurs commises ailleurs, qui ont contribué à l’écroulement de ces régimes, auraient peut-être pu être évitées.....

    Voilà, et j’en suis toujours là, et j’espère que notre peuple, qui est riche d’une longue histoire de luttes sociales et de révolutions saura innover pour se bâtir un avenir qui chante comme on dit !!

    très cordialement

    nanie

    • Oui Nanie, il nous faut reconstruire, nous avons commencé et pour cela nous avons besoin de tous et d’un PCF ouvert à la citoyenneté, à toutes les forces de changement.
      Pas de rassemblement autour du PCF, mais avec, c’est indispensable.
      Robert Garrette

    • historiquement les partis sont une construction des forces de gauche auxquelles la droite a répondu par des "partis de notables". Le rêve avoué de la bourgeoisie est la disparition des partis, le face à face de l’individu avec la propagande de masse et avec l’existence quotidienne. C’est alors la certitude de la domination totale. Un parti est un projet au service d’un objectif. A cet effet il produit des analyses et constitue un cadre dans lequel on n’est plus seul. grace auquel on peut agir sur le pouvoir. Deux eccueils à éviter donc : l’individualisme et le parti "tortue romaine" sur le modèle trotzkiste. J’ai ; il y a longtemps milité dans un groupuscule trotzkiste. C’était paranoiaque. On avait un pseudonyme, nos réunions étaient secretes. résidu prémarxistes. La perspective est dans l’adaptation permanente à la réalité sociale, par exemple à la forme actuelle de la classe ouvrière et non à la suppression des partis. Ilme semble que la trajectoire du PCF correspond à ce souci de "prise sur la réalité". Malheureusement il se heurte à une campagne de dénigrement permanente, y compris à gauche. C’est pourquoi, alors même que l’immense majorité de la population partage ses analyses, il reste minoritaire.Il nous faut sereinement continuer et montrer dans cette campagne ce qui nous attend si SR ou NS seraient élus : toutes les directives européennes qui attendent sont autant de catastrophes sociales à venir. Battons nous sur ce thèe en montrant que seule la ligne adoptée par le PCF est cohérente et conforme aux intérets de notrepeuple. Joel

    • Les partis révolutionnaires n’existent pas pour eux-même mais comme un outil pour prendre le pouvoir à la bourgeoisie au profit des exploités .Cela étant dit il convient de dire que ces partis ont failli à leur tâche au cours de la guerre froide en acceptant le modus-vivendi ou le statut quo entre Les USA et L’URSS,ce qui a sclérosé le mouvement populaire en Europe et même aux Etats-Unis dans sa lutte pour transformer la Socièté capitaliste en socièté socialiste .L’anti-communisme de droite et de gauche se sont conjugués pour mettre un obstacle encore plus important que le mur de berlin pour empêcher les peuples dits"occidentaux" de se mobiliser pour abattre le capital .Les dirigeants des mouvements communistes (Pro-URSS et trotkystes)ont failli à leur tâche de révolutionnaires en ne recherchant pas leur UNITE,surtout après la fin du Stalinisme,et en continuant bêtement leur aboiement contre le capitalisme tout en cherchant des accords électoraux avec la social-démocratie,grande voix de l’anti-communisme de gauche .La chûte et l’échec provisoire de L’URSS et Satellites a changé la donne dans les esprits communistes,beaucoup de ces organisations ont mis en place des nouveaux dirigeants moins dogmatiques,ont même changé de nom ou de sigle.Cela permet-il un nouvel essor des forces révolutionnaires ? Oui,si ces organisations coupent les ponts électoraux avec la structure des partis sociaux-démocrates tout en gardant une relation de base avec les militants socialistes sincêres et honnêtes avec leurs idées.

      La lutte contre le capitalisme doit s’afficher clairement pour que les masses populaires y adhérent avec enthousiasme ,la démocratie citoyenne à la base dans tous les quartiers des villes et villages et les entreprises doit se mettre en place et investir tous les militants dans le respect de la diversité sociale et intellectuelle.L’anti-capitalisme est le ferment de notre UNITE.Alors les partis doivent s’ouvrir largement et se confédérer sans chercher le parti unique qui entraine obligatoirement une direction monolithique et souvent le culte de la personnalité.Le renouvellement des générations de révolutionnaires permet d’avancer vers ce processus dans le monde entier en bannissant les méthodes autoritaires et même dictatoriales encore à l’oeuvre dans beaucoup de pays .Le capitalisme mondialisé et ses conséquences socio-économiques renforce le mouvement d’opposition à ce système et nous permet de mieux le dénoncer pour l’abattre enfin .Sa force actuelle réside simplement dans le fait que nous sommes divisés,non pas dans sa dénonciation,sur la stratégie pour le combattre efficacement et le vaincre .Dans nos divisions nous perdons beaucoup de militants tués par la soldatesque ou la répression inutilement et ces pertes humaines sont dommageables pour le mouvement révolutionnaire .Les martyres n’engendrent pas de nouvelles adhésions comme peuvent le penser certains d’entre nous,au contraire la peur est toujours mauvaise conseillère .L’action de masse est notre meilleur bouclier et notre arme la plus performante en limitant les pertes au maximum devant un adversaire sans foi ni loi .Travaillons dans ce sens et nous gagnerons enfin....Bernard SARTON,section d’Aubagne .

    • le parti "tortue romaine" sur le modèle trotzkiste. J’ai ; il y a longtemps milité dans un groupuscule trotzkiste. C’était paranoiaque. On avait un pseudonyme, nos réunions étaient secretes. résidu prémarxistes.

      C’est marrant, moi qui suis militant de base de la LCR, je ne voyais pas du tout mon organisation comme ça. Tu m’as ouvert les yeux. En plus, trotskiste écrit avec un Z ça me foutrait presque les jetons... ;-)

      OC

    • pour etre précis il s’agissait de l’OCI, en 1977. Joel

  • Les partis politiques,tels que nous les connaissons plus ou moins aujoud’hui,n’existent que depuis à peu près 150 ans.De façon générale on peut les définir comme des groupes sociaux sollicitant le soutien de la population en vue de l’exercice direct du pouvoir et organisés dans le temps et dans l’espace de sorte qu’ils dépassent l’influence personnelle de leurs dirigeants.Ceci dit,quelle est la nature de l’appel qui rassemble les partisans et maintient leur unité:on pourrait sans doute parler d’idéologie.Mais le critère de l’idéologie ne permet pas toujours de distinguer entre les partis.Où se fondent les rassemblements ?Aristote distinguait déjà,dans la République athénienne entre le parti de la plaine,celui de la montagne et celui de la côte,dont les intérêts sociaux étaient divergents:plus tard,après 1789,on retrouve plus ou moins les mêmes distinctions.Par la suite,ce courant a été nourri par la pensée marxiste,pour laquelle les idées sont des superstructures relatives aux rapports économiques et sociaux.Si on partage cette conception,le parti politique est avant tout l’instrument qu’une classe se donne pour prolonger la lutte sociale sur le plan politique.Mais toutefois,ce serait une erreur de limiter aux classes les réalités sociales.Les partis ethniques,les partis de minorité nationale,les partis confessionnels constituent autant d’exemples de partis fondés sur des critères sociaux extra-économiques.Des individus peuvent se rassembler autour d’idées communes ou d’intérêts communs,sans fonder pour autant un parti politique.On peut alors se demander si la spécificité de l’organisation ne constitue pas un élément essentiel de ce que peut être un parti.Au sein des partis,en effet, les problèmes d’organisation et de discipline,l’ont emporté parfois sur les questions de doctrine.C’est ainsi que le PCF déclare par exemple,au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale,qu’il entend "ouvrir ses rangs à tous ceux qui,même s’ils ne partagent pas ses conceptions philosophiques,respectent la discipline du parti,et ne développent pas à l’intérieur du parti des conceptions philosophiques autres que celles du parti".On pourrait encore longuement développer sur les partis de"circonstance",comme l"Union de défense des commerçants et artisans" de Poujade qui s’est transformée en parti pour les élections de 1956 ou le Parti Travalliste britannique créé à partir de syndicats ouvriers,etc,etc....La question est plus de se demander si la structure pyramidale du"parti"correspond encore aux mouvements citoyens qu’on voit de plus en plus souvent se former,"transcourant"ou"transclasse" et comment leur expression est-elle conciliable.A suivre

    vieil anar