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LES SALARIEES INTERMITTENTES ENCEINTES SE RETROUVENT SANS REVENUS

Publie le mardi 27 janvier 2004 par Open-Publishing
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UN DES RESULTAT DE LA REGRESSION SOCIALE
SIGNEE AILLAGON - CHIRAC - CFDT - MEDEF - RAFFARIN :
LES SALARIEES INTERMITTENTES ENCEINTES
SE RETROUVENT SANS REVENUS !

APPEL A SIGNATURE

Le ministre Jean-Jacques Aillagon parlait d’ « avancées considérables » pour défendre la réforme du 26 juin. La première démonstration de ces « avancées considérables » nous la trouvons dans la lettre de Delphine, 32 ans, caméraman, enceinte …

Femmes Intermittentes pénalisées

Je suis une intermittente du spectacle, j’ai 32 ans, SVP lisez-moi jusqu’au bout... ceci n’est pas une revendication mais un état des lieux, un appel au secours !

Je suis enceinte de 7 mois. J’exerce la profession de caméraman sur le terrain à "la pige", c’est à dire avec des contrats à la journée.
Bien évidemment, depuis plusieurs mois il m’est difficile de travailler régulièrement, la caméra pesant +de 12kg.

Aussi, je n’ai pas réussi à faire mes heures avant mon congé maternité, alors que jusqu’à présent cela ne m’a jamais posé de problèmes !
Employer une femme cameraman c’est déjà difficile mais, enceinte... alors là c’est une illusion !

Avant la nouvelle loi sur les intermittents, il existait une réglementation qui comptabilisait 5h de travail par jour, durant toute la durée du congé maternité. Ce système permettait aux femmes enceintes de faire un enfant sans être pénalisées par leur inactivité forcée et bénéficier de leur droit au chômage à la fin de leur période d’arrêt.

Là, terminé... je sors des assedics où je viens de m’entendre dire qu’a la fin de mon congé en juin 2004, je ne toucherai rien !
Avec les anciennes dispositions des annexes VIII et X, il n’était pas nécessaire d’être sous contrat de travail le jour du début du congé maternité.

Avec le nouveau protocole il faut être sous contrat ce jour là.
Explication : comme d’autres dans le nouveau protocole, cette disposition vise à aligner les annexes VIII et X sur le régime général.

Or dans le régime général la norme majoritaire est le CDI, où le professionnel qui travaille est nécessairement sous contrat lorsqu’il commence son congé. Les intérimaires sont déjà défavorisés, mais les contrats CDD courent en général sur plusieurs mois, ce qui permet encore d’ajuster une fin de contrat à un début de congé maternité.

Dans le régime intermittent, les contrats courent pour l’essentiel sur quelques jours quand ce n’est pas sur une seule journée. Plus rares sont les engagements pour un ou plusieurs mois. Il s’agit principalement dans ce cas de spectacle vivant. Or une comédienne, une caméraman ou une danseuse enceinte deviendront incapables de trouver un engagement plusieurs mois avant le début de leur congé, contre indications physiques obligent.

Après 5 mois de non-activité ou presque, il faudra relancer la machine, ce qui est très difficile car les boîtes de production ou télévisions n’attendent pas mon retour, des pigistes il y en a des milliers ...

Je me retrouve dans une situation plus que délicate, sachant que juillet et août sont des périodes d’inactivité en télévision (bcp de rediffusions), avec des charges énormes, 2 enfants, un loyer à payer et un retour progressif sur le marché du travail... ça prend du temps de relancer les habitudes même si cela fait 10 ans que j’exerce cette profession.

Il y a visiblement un déséquilibre énorme au niveau des droits lorsqu’on est une femme si l’on désire faire des enfants ... la famille est une priorité pour le gouvernement ? je ne comprends plus !

Il faut choisir... ou bosser et ne pas faire d’enfants ou en faire mais crever la dalle !

Je ne comprends pas cette attitude sexiste et je tenais à vous en informer ... je souhaite par ce courrier vous faire-part de cette injustice... merci de m’avoir lue jusqu’au bout.

Delphine n’est pas seule, plus de trente autres femmes - moins d’un mois après la mise en application du nouveau protocole - sont dans cette situation inique.

Réagissez. Merci d’ajouter votre signature à cette pétition (voir modalités ; ne pas répondre au mail ).

Celle ci sera portée à l’Assemblée Nationale par une délégation comprenant ces femmes et toutes les organisations de professionnels intermittents.

Nous, auteurs, comédiens, metteurs en scène, réalisateurs, techniciens, artistes, ouvriers, … du cinéma de l’audio-visuel et du spectacle vivant, refusons le fait accompli et demandons aux parlementaires, élus du peuple, d’exiger du gouvernement et des partenaires sociaux l’ouverture de négociations afin de parvenir enfin à la mise en place d’une digne réforme des annexes 8&10 de l’assurance-chômage.

Modalités de signature

Par Internet cliquez sur ce lien

http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=833

(s’il ne s’active pas copiez/collez le dans la barre adresse de votre navigateur)

Par fax : imprimez et signez, SRF 01 44 89 99 60

Par courrier :

Pétition « Femmes Intermittentes »

Société des Réalisateurs de films

14, r Alexandre Parodi 75010 PARIS

Premiers signataires : Pascal THOMAS, Dominique CABRERA, Olivier PY, Luc LECLERC du SABLON, Bénédicte BRUNET, Patrick BORIES, David BEAULIEU.

Un appel relayé par la
Société des Réalisateurs de Films - S.R.F.

Et par le
Syndicat Français des Réalisateurs -C.G.T.

Messages

  • Pas besoin d’être intermittente pour rencontrer ce genre de galère. La précarité est là pour (presque) tout le monde à l’heure actuelle car même un cdd est difficile à décrocher surtout quand on élève un enfant. En fait le message est clair : vous les pauvres, les précaires, arrêtez de vous reproduire, y en a marre de vous (lire L’Horreur économique de Viviane Forester) car nous les riches on a plus besoin de vous pour s’engraisser.