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Chers camarades,représentants du PCF au Collectif national unitaire

Publie le samedi 3 février 2007 par Open-Publishing
14 commentaires

Yann BOUVIER
95 - Ermont

Lettre à Patrice Cohen-Séat, Olivier Dartigolles, Brigitte Dionnet, Jean-François Gau, Elisabeth Gauthier, représentants du PCF au Collectif national unitaire.

Chers camarades,

J’ai lu votre tribune dans l’Huma de mercredi 17 janvier. Vous y revenez notamment sur les raisons qui ont conduit notre parti à prendre "toutes ses responsabilités". Sur le fond, elles méritent débat. Mais je souhaitais avant tout vous dire que dans tout mouvement historique et populaire, au-delà des froides logiques et des implacables démonstrations, il y a aussi des ressorts humains qu’il est si important de ne pas ignorer. Et je tiens à commencer par vous témoigner de l’état dans lequel se trouvent aujourd’hui ces hommes et ces femmes qui, autour de moi, "y ont cru", tant en dehors que dans le parti.

Tout d’abord, pendant les vacances j’ai croisé dix-sept proches, citoyens de gauche (électeurs communistes ou bien "nomades"), non présents dans les collectifs, qui auraient voté résolument pour un candidat antilibéral unitaire... et dont beaucoup auraient aussi modestement et à divers niveaux fait la campagne autour d’eux. Tous ont pris l’initiative de m’interpeller, moi le militant de service. Après le fiasco de décembre, trois m’ont dit se résoudre à voter Royal dès le premier tour, deux m’ont dit s’apprêter voter pour Marie-George, deux pour Besancenot, un pour Bayrou ("le dernier chien possible dans le jeu de quille"), trois m’ont indiqué penser sérieusement à s’abstenir, les autres avouant leur impuissance à envisager désormais le 22 avril… tous déçus et/ou en colère, les plus remontés l’étant contre le parti (il s’agit des plus politisés et des plus proches de nous).

Ensuite, depuis la rentrée, j’ai participé à plusieurs réunions (du parti, de mes collectifs unitaires, local et d’entreprise), et j’ai pu constater l’ampleur du désastre : notre parti est divisé, à un degré bien pire que ce qu’on pouvait entrevoir en décembre. Le Père Noël n’a pas éteint les passions (fallait-il être naïfs pour y croire, mais je sais que certains apprentis sorciers ont compté là-dessus) Avec nos retrouvailles de janvier, chaque réunion est une nouvelle violence infligée à ces valeurs humaines qui ont cimenté notre engagement commun pendant toutes ces décennies : le partage, le respect et, dans beaucoup de cellules, la fraternité. Dans l’instant, toute fleure la fin d’une époque, prédit l’implosion ou la scission…

Au delà de ce témoignage, je souhaitais vous livrer quelques réflexions en vous remerciant par avance de prendre le temps de les parcourir.

Premièrement, malgré les multiples tentatives pour dédouaner le parti de sa part de responsabilité dans l’échec, je continue de penser que si nous avions imaginé à un seul moment qu’une autre candidature que celle de Marie-George était possible, nous y serions parvenus, et même assez tôt dans l’automne. Le choix de la direction du parti était clair, et en "refaisant le film", je m’aperçois qu’elle n’en a pas dévié une seule seconde de mars à décembre : il n’y avait pas d’autre candidature envisageable que celle de Marie-George. La chute est d’autant plus rude pour les camarades qui, comme moi, se sont sincèrement inscrits dans la construction collective d’une candidature acceptable par l’ensemble du mouvement. Au final, je pense qu’il s’agit là d’une divergence sur la conception du rassemblement et sur la place que doit y jouer notre parti. Et qui dit conception, dit aussi sens et profondeur de l’engagement.

Deuxièmement, tout ce qui se débat actuellement touche à des questions identitaires fortes. C’est la raison pour laquelle je pense que les fractures qui s’opèrent actuellement sont profondes et ne se ressouderont pas avant longtemps. Après deux décennies d’offensive libérale, d’affaiblissement et d’éparpillement des forces de progrès, beaucoup de citoyens se sont pris à croire en la possibilité de convergences nouvelles pour peser, puis, dans la foulée du référendum, d’un rassemblement antilibéral gagnant. Parmi eux, de nombreux communistes apercevant enfin un nouvel horizon pour leur parti, imaginant de nouvelles possibilités historiques pour notre peuple… Et cette fois-ci, il était enfin (!!!) possible de converger électoralement et de changer la donne ! Cette hypothèse a enthousiasmé dans tout le pays bien au delà des citoyens investis dans les collectifs. Un nouveau potentiel militant était là, ne demandant qu’à éclore, immédiatement… Sacrée "prise de responsabilités", que de claquer la porte nez de cette dynamique, de l’espoir populaire ! Au delà de la vive blessure ressentie par de nombreux camarades, il s’agit d’une faute politique majeure : notre communisme est forcément unitaire ou ne sera pas.

Troisièmement, nous avons raté un rendez-vous historique, un moment charnière, générateur de nouveaux repères, de nouvelles identifications politiques. Imaginons un instant combien notre parti et sa secrétaire nationale seraient sortis grandis de la réussite du rassemblement, s’ils avaient décidé de faire vivre ce nouvel espoir jusqu’au bout et d’y contribuer de tout leur communisme. Je pense à tous ces jeunes prêts à se reconnaître dans une nouvelle espérance mais qui n’ont pas eu la chance d’avoir des parents communistes et qui, en sortant de l’école, mettent souvent un signe égal entre "communisme" et "dictature" ou "Staline". Ces jeunes dont on sait qu’ils constituent un puissant amplificateur des mouvements électoraux et des évolutions militantes. Résultat : Marie-George plafonne à 1% dans leurs intentions de vote et je ne vois pas ce qui pourrait changer beaucoup la donne en trois mois, tant ils ne nous situent si loin de leur monde et de leur époque. Il y avait un tel espace pour une féconde mise en commun… Quel gâchis !

Quatrièmement, je n’arrive toujours pas à me faire au nouveau paysage de la gauche antilibérale. J’essaie parfois d’oublier, mais matin, midi et soir, je vois un paysage de désolation : comme tant d’autres, je rêvais d’une campagne plurielle, ouverte aux apports de chaque culture militante, imaginative, festive et irrésistible comme l’a été la campagne du référendum. Je voyais à portée de main un score qui change la donne dans le pays, qui bouge en profondeur la gauche. Je voyais enfin la possibilité de donner une puissante traduction électorale aux attentes populaires… Et je vois une campagne amputée de la musique qui aurait fait danser le peuple antilibéral, une campagne qui aura du mal à décoller parce qu’en difficulté pour répondre à la question fondamentale : l’utilité à glisser dans l’urne le 22 avril un bulletin de vote Marie-George Buffet.

Cinquièmement, après des années d’avancées et d’ouvertures, je vois mon parti retomber dans ses pires tentations. Sa surdité de l’automne m’avait profondément inquiété sur son rapport à la société. Je ne m’étendrai pas plus sur les conditions et les pratiques qui ont pu conduire au score trompeur du 20 décembre (qui ne peut étouffer la colère réelle et le trouble majoritaire des militants). Et voilà que dans la foulée, on assiste au retour en force de bien des sectarismes qu’ont croyait oubliés, en attestent ces écrits, ces propos et ces attitudes vis-à-vis des communistes qui divergent ou des autres composantes de la gauche antilibérale. Quel terrible retour en arrière !

* * *
Ce courrier vous paraîtra acerbe. Sa brutalité est à la mesure des attentes suscitées par le rassemblement et de la passion de mon engagement. Il est le constat de la violence d’une cassure brutale et du fracas qu’elle engendre.

Pour autant, je demeure pleinement communiste, tout autant que chacun d’entre vous. Je reste aussi persuadé que pour éviter les impasses et pour gagner, les forces de la transformation sociale ont "viscéralement" besoin de leur composante communiste. Mais, pour ma part, et pour la première fois de ma vie militante, je ne vois pas encore ce qui pourrait me pousser à m’engager dans cette campagne électorale. Je crois qu’on sera au moins d’accord pour souhaiter que le score cumulé des candidats antilibéraux soit le meilleur possible pour combattre la bipolarisation et pour préserver l’espoir d’une autre voie à gauche. Oui, ma campagne présidentielle sera celle-là… Dans la débâcle et les turbulences du moment, à tous ces amis, ces proches, ces collègues, avec qui nous diffèrerons le 22 avril après avoir tant rêvé ensemble ces derniers temps, je continuerai à dire : "continuons ensemble !"…

Restant bien entendu disponible pour poursuivre l’échange,
Fraternellement

Messages

  • Cher Yann ,
    cher camarade ,
    J’ai pris la peine ou la précaution de bien lire ta lettre avant de te répondre .
    Je trouve que le tableau que tu dresses est bien noir , il est surtout unicolore , dans ce sens qu’il ne souligne que les "fautes" du parti .
    A t’entendre , nous nous serions comportés comme des brutes au sein d’un rassemblement d’angelots .
    Or , il me semble que la réalité est bien plus complexe que celle que tu décris .
    Dans de nombreux collectifs , qui n’existaient que par la présence de militants communistes , il faut bien le dire , les choses se sont bien passées , jusqu’a ce que une petite bande de personnalités parisiennes sement le bordel , en voulant à toute force exclure MGB .
    Le role du CNUAL est trés douteux , et si l’on doit d’abord chercher des responsables de l’echec , c’est bien là qu’on les trouvera !
    Au sein du parti , autant le congrés que tu oublies un peu vite , que les deux consultations des militants ont donné des résultats indiscutables .
    Je veux bien croire qu’il puisse exister des situations locales particulieres , mais les retours que j’ai de plusieurs départements montrent , au contraire de ce que tu dis , un parti soudé autour de la candidature de MGB , et le retour au bercail de nombre de militants qui s’etaient eloignés ces dernieres années .
    Encore une fois , je ne vois rien dans ton texte qui s’adresse aux Braouzec , Asensi et consorts qui ont foulé aux pieds , les résolutions du congrés et le vote des militants communistes .
    Enfin je peux t’affirmer que sur les marchés , aux stations de metro , l’acceuil de la candidature de MGB , n’est pas ce que tu dis .
    je regrette de n’avoir pas trouvé dans ta lettre , la moindre phrase , pour condamner l’attitude scandaleuse de José Bové , qui se moquant de toute légitimité et reniant sa parole , vient diviser encore plus le mouvement antiliberal .

    claude de Toulouse .

  • Lisant ce courrier, j’en constate l’amertume, qui est celle de toutes les personnes ayant cru dans le rassemblement...cependant, tu dis que le PC n’avait envisagé d’autre candidature que celle de MGB, et là, je voudrais te répondre en vrac :

     Le PC a sans doute défendu la candidature de MGB , mais ou est le problème ? C’était de bonne guerre . Si on pense que MGB est la meilleure candidate , je ne vois pas pourquoi, on s’empêcherait de le faire savoir ...D’ailleurs, l’huma s’est fait l’échos de plusieurs points de vue et chacun a pu se faire son idée.

     Pourquoi ne relèves tu pas que les partisans , que dis je les "fans" de J Bové , voulaient que ce soit J Bové , un point c’est tout...et je pourrais continuer avec d’autres .Je ne vois pas bien quelle candidature aurait fait "consensus".

     Or, la différence , c’est que MGB a obtenu le vote de la majorité des collectifs, vote "légèrement" occulté par le collectif national et l’ensemble de la presse , avec des gros titres style "le PC fait main basse sur les collectifs"...si je n’avais pas mis les pieds dans un collectif, franchement, entre les déclarations assassines de C Autain et les titres de la presse, je n’aurais rien compris à la réalité de ce qui s’est passé . Je pense que ce brouillage voulu a beaucoup desservi MGB . Si le collectif national s’était "rendu" à sa candidature et avait relayé la campagne, comme ils s’y étaient engagé , les choses n’en seraient certainement pas là et bcp de militants auraient suivi.

     Contrairement à ce que tu sembles croire, la grande majorité des militants communistes étaient prêts à suivre la candidature sortie du vote, quelle qu’elle soit...certains, que je connais , pas connus pour être trés souples, pensaient même sincèrement que MGB ne serait pas choisie par la majorité . Sauf qu’ils se sont rendus compte que c’était les seuls à s’être engagés dans cette optique et là , le réveil a été brutal !

     Autour de moi, beaucoup de gens de gauche , non communistes, pourraient voter pour MGB si elle avait plus de vivsibilité médiatique car ils me disent qu’on ne la voit pas...en tout cas, aucune antipathie envers elle, au contraire, elle bénéficie d’un large sentiment positif (c’est pas moi qui le dit, ce sont les sondages)...le problème, c’est de passer de la sympathie à l’adhésion et ceci est d’autant plus difficile que les candidats à gauche se multiplient...et que tout se brouille !

     Pourquoi MGB a t-elle obtenu l’adhésion de la majorité des collectifs ? parce que le PCF dispose d’une base militante qui s’est bougé le derrière tandis que d’autres brassaient du vent...alors qu’ils se prétendent pourtant populaires ! Dans ce cas , pourquoi ont-ils passé leur temps à taper sur MGB (qui n’a, elle, jamais critiqué quiconque) au lieu d’utiliser leur énergie à mobiliser leurs "partisans", il fallait faire venir du monde dans les collectifs tant qu’il était temps, c’était l’objectif des collectifs : mobiliser , non ?

     Tu parles de division au PCF , peut-être ? mais qu’en aurait il été dans l’autre sens, si le PCF avait retiré MGB, je pense que bcp de militants investis dans sa candidature , seraient partis , dégoûtés et l’hémorragie aurait été beaucoup, beaucoup plus importante !

     Je trouve que la critique d’un parti, en tant que tel , relève du poujadisme, alors qu’au contraire, il me semble que ce sont les plus humbles qui ont besoin d’un grand parti démocratique et structuré et non d’un "homme providentiel" , aussi sympathique qu’il soit . De ce point de vue, l’acharnement anti parti de certains relève , soit de l’ignorance, soit de la malhonnêteté.

    Voilà, maintenant je pense qu’il faut arrêter de se prendre le "choux" et essayer d’aller de l’avant comme le propose le compte rendu paru hier...

    Bon courage !

    Marjo

  • "j’ai croisé dix-sept proches, citoyens de gauche (électeurs communistes ou bien "nomades"), non présents dans les collectifs"

    pas de commentaires sur cette phrase !

    s’ils sont vraiment antilibéraux ils ne voteront pas Royal ou Bayrou, quand à l’abstention c’est donner des points à Sarkozy ou Lepen (voir 2002) !!

    je ne ferais pas de grandes phrases inutiles, mais je pense qu’il faut avancer maintenant et cesser les pressions, Marie George ne s’éffacera pas pour José Bové,car j’ai l’impression que c’est le but de ce courrier, et que ce ne sera pas le dernier courrier comme celui ci !

    61% des collectifs l’ont choisie et elle démontre que nous avons eu raison de lui faire confiance, elle mène une campagne propre !

    Sylvie qui votera pour Marie George

  • En 1967, dans le Gard, les 4 députés étaient communistes.
    En 2002, Robert Hue a fait 5% de voix, Le Pen 25%.(0 député communiste sur 5)

    Pourquoi ?

    Jean-Louis(Nîmes)

    • Oui pourquoi ? certainement entre autre , à cause de la déception de la gauche au gouvernement, avec assimilation du PC au PS , il faut savoir qu’en 81, 70% des ouvriers ont voté PS , et seulement 15% en 2002...l’électorat PS a "été remplacé" , essentiellement par la classe "hautement" moyenne, dt une partie penche actuellemnt pour Bayrou, tandis que le PC a payé cash ce qui a été vécu comme une trahison ...
      le Pen a bénéficié d’un soutien des médias, de la droite (magouilles en 2002 pour qu’il soit au second tour et légitimation de la politique du bouc émissaire ) ...
      En clair , le PCF a payé ses désistements en faveur du PS, désistements qui l’ont desservi à chaque fois ...cela montre qu’un nouvel effacement serait totalement contre productif .
      D’autre part , il y a eu l’échec à l’Est, largement et durablement relayé médiatiquement ...mais qui, à mon avis, finira par n’avoir plus aucun effet .

      Enfin, voilà qques pistes mais je ne vois pas exactement le rapport avec le sujet ?

      Marjo

    • Pourquoi ?
      Pardi, car le PCf s’est affaibli en ne coupant pas assez tôt avec le stalinisme officiel. Aussi car les forces sociales sur lesquelles s’appuyait le PCF ont été laminées par la crise et que le parti n’a pas précédé ces mouvements dans la société (attention il"reste" tout de même quelques millions d’ouvriers dans des tâches de production en France), il a mésestimé les nouvelles aspirations après 68, poussant une génération dans les bras du PS en 81 après un crochet par l’extrême gauche dans les années70. Je dois bien oublier une ou deux "petites choses"......c’est pourquoi la campagne actuelle avec Marie George n’en est que plus remarquable ! A la fin, tout le monde comprend t-il bien que lorsque des milliers de militants communistes collent des affiches, distribuent des tracts, participent à des réunions et tout cela avec une proportion de non-communistes non négligeable sans qu’il y ait trace de marteau de faucille ou de sigle du PCF sans avoir le sentiment de perdre son âme ; chacun comprend t-il bien que quelquechose d’historique se passe. Au regard de cela, comment affirmer sans sciller que le PCF ne change décidément pas ? Il faut être aveugle ou de très mauvaise foi !!

      Jean-Philippe VEYTIZOUX

  • T’en a pas marre Yann ? Ca va durer longtemps encore ? Toujours les meme poncifs ... Ca suffit le nombrilisme. C’est ça pour toi faire de la politique ? Gloser pendant des mois et des mois de relations d’appareils, de politiquaillerie ....
    Que cherches-tu, à justifier ton absence durant la campagne ? Mais on s’en fout !

    Quand vas-tu t’adresser au peuple, aux 99,9% de gens qui n’ont jamais mis les pieds dans un collectifs, ceux-là s’en foutent complètement de savoir qui est responsable de la division. C’est pourant ces gens que nous convaincrons.

    Alors maintenant, stop, nous en sommes en campagne, avec MArieGeorges, elle est soutenue par le PCF mais aussi la grande majorité des collectifs, nous avons un programme solide, la meilleure candidate que notre courant de pensée ait eu depuis Duclos, alors on y va !
    Et d’aileurs contrairement à ce que tu écris, MGB ne plafonne pas à 1% la dynamique est enclenchée.

    Ton texte ne vise qu’à essayer de casser cette dynamique. Réserve tout ça pour le congrès qui ne manquera pas de suivre les élections mais pour le moment : unis et en campagne avec MGB.

    Jips

  • Après des années d’ouverture... dis- tu et tu as raison ouverture avec la participation au gouvernement Jospin, celui qui donna le signal par Vilvoorde qui a privatisé plus que la droite, ouverture dont 300 000 militants profitèrent pour quitter ce Pcf dont les dirigeants s’autoflagellaient en permanence, reniant un passé qui compte bien plus de lumière que d’ombre,
    Ouverture qui vit des milliers de militants interdits de cartes pour ne pas avoir soutenu "Bouge l’Europe" liste préfigurant cette attitude de certains élus, pas de bilan à présenter, pas de comptes à rendre et surtout pas de réunions avec les militants de base qui pensent avec leurs pieds quand eux les élites du parti pensent avec leur farouche volonté de rester élus à viedonc avec leurs têtes.
    Ouverture dis-tu mais regardons qui combat MGB, Braouezec qui a obtenu 1 vote de collectif tant ses qualités sont reconnues, sans pour autant envisager un instant , lui l’ouvert, de laisser place après combien d’années de mandats, Autain qui perçoit l’intégralité du revenu de ses mandats et qui se sucre sur l’appareil du Pcf et qui se fait brillament étaler dans son propre collectif, de Fraysse à Nanterre qui à ce rythme devrait terminer doyenne de l’Assemblée Nationale tant elle s’agrippe au siège, de Robert Hue élu sénateur non par progression mais par entente aved les caciques du PS, le tout dans le dos des militants.

    Ils prétendent que c’est faire de la politique autrement, je considère qu’autrement ne signifie pas très joli, pas très honnête, pas très net.

    Ouverture dis-tu mais s’ouvrir c’est écouter, entendre et les ouvreurs ont si bien entendu que maintenant il faut ramer comme des fous pour rendre et retrouver l’espoir, pour remettre le Pcf à sa place, dans les luttes ouvrières car l’absence du Pcf a eu pour conséquence notamment de mener bataille, non plus contre les fermetures d’entreprises mais pour la revalorisation des indemnités de licenciement. Car pour déboucher les luttes ont besoin de perspectives politiques, d’un programme , non d’alternance mais d’alternative et quand cela n’existe pas on tente se sauver ce que l’on peut et les entreprises ferment et la haine grandit, les solidarités s’étiolent, l’abstention électorale progresse encorele Pcf se rabougrit un peu plus encore et le Capital triomphe.

    L’ouverture ne signifie rien, MGB fermée, allons un peu de sérieux, le programme qu’elle porte ringard, un peu de lucidité, l’organisation politique dépassée, allons bon quant au même moment les cliqueurs s’organisent en cliquerswébeurs, cela présentant l’avantage de ne pas trop de fouler, cela est risible.
    J’ai lu sur Bellaciao,de la part de quelques uns, que les partis avaient tort car 2% de la population était dans une organisation politique cela pour justifier la candidature auto proclamée de l’ami de Fabius, dont je n’ai pas la cruauté de rappeler les termes qu’il utilisat pour déclamer sa tendresse pour ce dernier contaminant.
    Il est juste de rappeler que les partis comptent peu d’adhérents mais dans cette loqique vous dever considérer que les collectifs avec 18 000 participants ont failli car notre pays a une population un peu supérieure non ?
    Guy Moquet, Ambroise Croizat, Dulcie September, Thomas Sankara et tous les autres se seraient trompés et les justes, ceux qui survolent les partis, comme ces bourgeois, en 1944, qui dans certains arrondissements de Paris ne savaient même pas que Paris venait de se libérer.

    Là où tu as sans doute raison c’est que tout le monde n’envisage pas de voter MGB, pardonnez moi le rêve, ce dimanche soir MGB 100% de votants, non là je suis d’accord avec toi, faire les 100% c’est pas gagné, surtout que MGB ele fait pas la une du Figaro de Libération, de cette presser qui presse à la bipolarisation.
    Etrange soutien pour une étrange candidature. De là à penser que nous avons affaire à une candidature de diversion, de division c’est un pas que je franchis allégrement.

    Ouvrir le Pcf, je crois que cela est en cours, les salariés en grève redécouvre leur parti, parfois avec étonnement et doute, les sans voix trouvent un écho permanent dans l’Humanité, les militants syndicaux tendent l’oreille à MGB et des orthodoxes comme moi reviennent mais assurears tu pour refermer la porte..
    Des portes je m’en farcis un paquet en ce moment et je n’entends pas MGB trahison, j’entends peur de Le Pen au premier tour, peur de Sarko au second, la peur que la vie soit encore plus dure, plus difficile, la peur de ce capitalisme dévoreur de vies.

    Nous devons ouvrir la porte à ceux-là qui nene croient pas en leurs force, en leurs intelligences, en leur capacités à gagner, mon ouverture à moi , c’est cela quand je lis dans un regard d’homme qu’ensemble nous allons, non seulement exister mais mieux encre, prendre des coups mais les rendre pour vivre tout de suite parce qu’on y a droit.

    Elsa Triolet eut cette formule " les barricades n’ont que deux côtés"
    Onfray prétend abattre le libéralisme pour conserver le capitalisme salvateur il soutient J Bové.

    Les communistes, dans leur immense majorité, je dis bien immense, perçoivent que battre l’un sans abattre l’autre n’est que futilité.

    Chacun a choisi son côté de la barricade et toi de quel côté es-tu ?

    Alain Girard 94

  • J’ai connu moi aussi dans mon entourage cette période de flottement à cheval sur le jour de l’An . C’était bien légitime tant l’espoir d’une candidature unique était grand et il reste aujourd’hui de l’amertume mais la machine repart et souvent dans les collectifs que je connais à l’initiative, cela te surprendra, de non-communistes !!! il s’agit souvent de syndiqués la plupart du temps à la CGT qui après avoir digéré l’échec disent :"Faut y aller !!!".
    En Haute-Vienne(87), c’est le cas à Ambazac, à St-Germain ou à Bessines.....

    Concernant les responsabilités, je crois que tu fais fausse route ! Pour moi les principaux responsables sont les Refondateurs qui ont instrumentalisé le Rassemblement antilibéral pour refaire le congrès du Parti.Nous connaissons aussi la situation du 9-3. Quelques apprentis sorciers auraient-t-ils joué la politique du pire pour faire monter la pression sur la question du CG du 93 ? Je n’en sais rien mais que serait aujourd’hui Bové sans eux, rien !! Une conférence de presse à St-Denis, un meeting à Aubagne puis un autre à St-Denis.........soyons sérieux.

    Tu es peut-être déçu également par le fait que Clémentine Autain dans un grand élan d’irresponsabilité ait refusé la main tendue par les copains du 9-5 pour les législatives.......cela doit t’éclairer sur le manque d’envergure à la hauteur des enjeux de certains de nos partenaires.Dire qu’en novembre je pensais qu’éventuellement cette personne pouvait en s’appuyant sur la force militante du collectif PCF être une candidate possible........trois jours après elle signait la trop fameuse pétition !!!

    Enfin je ne terminerai pas sans dire quelques mots sur notre ancien secrétaire national de la JC, Jacques Perreux, aujourd’hui directeur de campagne de José Bové.
    Oui, Mandela ce fut formidable ! Oui, une génération de jeunes cadres valeureux a failli mourir d’ennui lorsqu’ils sont"passés" au Parti car incontestablement cela bougeait moins ! Oui, ils ont sans doute été "sous-exploités" et toute la place ne leur a pas été faite !

    Pour autant, il est inadmissible qu’une personne joue de ces frustrations et les instrumentalise . Il était grotesque de voir à St-Ouen comment une grande partie de la génération des cadres de la " JC-Mandela" avait perdu tout sens critique personnel. Il est navrant de constater que tel ancien secrétaire fédéral de la JC relaie par principe telle pétition dans son entourage lorsque son ancien "chef" le sollicite et qu’on vienne ensuite nous expliquer qu’il s’agit d’un mouvement parti de la base !!!!

    Je suis d’autant plus consterné que ce sont ces gens qui m’ont pas tout appris mais beaucoup tout de même !! On ne se comporte pas de la même manière chez Fauchon au moment du remboursement de l’emprunt Giscard il y a 20 ans qu’avec des partenaires en politique.Si moi même j’ai connu l’ennui dans le parti après les folles sarabandes des manifs "Mandela", je tente d’apporter ma contribution au parti et au mouvement anti-libéral. J’ai été candidat 2 fois de suite sur un canton rural où le PCF est passé de 6 à 10%....tout cela peut paraître désuet quand on pouvait mettre en une semaine des milliers de jeunes dans la rue !

    Mais les choses avancent et je suis persuadé que MGB peut faire un excellent score aux présidentielles et que cela change la donne !

    Jean-Philippe VEYTIZOUX

    • Moi je voudrais te répondre sur un point :

      celui des jeunes.

      Je suis du famille non-communiste voire anti-communiste, et pourtant j’ai adhéré à 18 ans au parti, le soir du 29 mai après avoir mener une campagne formidable avec les communistes qui se sont montrés "unitaires pour deux" (je te passe les détails tu les connais ausi bien que moi).

      Plusieurs autres jeunes ont fait de même, et avec le CPE nous avons accueilli une nouvelle vague de militants que ce soit au parti et/ou à la JC, tous d’accord pour reconnaitre à Marie George une attitude exemplaire.

      En conséquence, nous trouvions qu’elle avait autant de légitimité, elle qui avait engagé un parti d’envergure nationale dans la voie de l’unité, à se présenter que des "personnalités" plus ou moins médiatique et plus ou moins "intellectuelles de salon".

      Les collectifs ont été largement de notre avis. Alors comment peux tu justifier les "aventures"des mauvais perdants ???

      Je pense qu’il faut lever le nez et arretez de croire que la France c’est les collectifs, la pléiade de micro-orga qui auraient pu apporter leur "touche" à la campagne ont voulu jouer à la grenouille qui se prend pour un boeuf...et a présent elles se sont rendu compte que pour ne pas disparaitre totalement du champ politique il leur fallait tout de même un "champion médiatique".

      Crois tu que cette attitude soit éthique ? Se place-t-elles sur le terrain des idées ou celui des "places" ?

      Je crois que c’est ce genre d’attitudes ambitieuses et pas très honnêtes qui peut conduire les jeunes à se tenir éloignés de la politique...

      Léo, 20 ans.

    • Je pense qu’effectivement d’ici le 22 avril un paquet de jeunes peuvent voter MGB dans la mesure où le mouvement sur le CPE portait tout de même loin. Il s’agit niplus ni moins que de la nature du travail et tout simplement du contrat de travail dont il était question. Cesont des questionnements qui ne peuvent que provoquer la rencontre avec la candidature de Marie George.

      Jean-Philippe VEYTIZOUX

  • INTERROGATION N’EST PAS TRAHISON...

    Ce texte reflète l’état d’esprit d’une personne qui s’interroge sur un échec (celui de la candidature unitaire) et la réflexion n’est pas ennemie de l’efficacité en matière politique...
    Malgré la proximité de l’élection présidentielle,les candidatures multiples,doit-on pour autant considérer que la gauche antilibérale telle qu’elle a été ébauchée est définitivement morte ?
    Votre "lettre" et votre témoignage de conversations montrent le contraire.
    Le "temps" poltique ne peut se rétracter aux seules périodes précédant des échéances électorales.
    Qui est responsable de quoi ? Bonne question,mais question complexe qui n’admet aucune réponse réductrice.

    L’echec sur une candidature unitaire ne tient absolument pas au nom du(de la) candidat(e) mais à des stratégies politiques différentes non explicitées : pour les uns (notamment les communistes mais pas qu’eux) il s’agissait de construire un mouvement à l’occasion des échéances électorales pour "tirer" toute la gauche vers une vraie politique de gauche transformatrice (ceci étant conforme aux orientations du dernier congrès du pcf), pour les autres il s’agissait de construire les fondations d’une nouvelle force politique notamment sur les décombres du pcf ou au moins sans son avis.

    Ces derniers ont avancé masqués : lors de la rédaction du texte "Ambition et stratégie" qui fixait la "ligne politique" du mouvement ils n’ont jamais clairement formulé la proposition d’une nouvelle force poltique comme ils l’ont fait après l’échec de St Ouen.

    Il faut ajouter à celà une grande faiblesse collective (y compris dans les collectifs locaux) à propos de l’autre échéance électorale : celle des élections législatives déterminante quant à la nature de la majorité gouvernementale. Cette échéance n’a quasiment jamais été abordée dans les débats au sein des collectifs comme si tout le monde tombait dans le piège du système présidentialiste que nous étions tous censés vouloir "dépasser" (cf candidature "collective")

    Ceci étant dit,il faut passer le cap de l’élection présidentielle avec le souci de ne pas en rajouter sur les divisions pour préserver l’avenir.

    J’observe que MG Buffet concentre tous ses efforts sur le projet politique que je partage et évite toute polémique inutile.

    C’est dans cet esprit que je soutiens sa candidature et aspire à la poursuite de la construction de la gauche antilibérale sans angèlisme...

    JL GREGOIRE

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