Accueil > L’urgence sociale dans la campagne présidentielle (videos)

L’urgence sociale dans la campagne présidentielle (videos)

Publie le lundi 5 février 2007 par Open-Publishing

La très grande majorité de la population se débat dans un état d’urgence sociale. Quelque 1 200 000 adultes vivaient en 2006 avec le RMI (20% de plus qu’en 2002), les allocataires des minima sociaux sont 3,5 millions et 6 millions de personnes en vivent.

Toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs recensés par l’ANPE dépasse les 5 millions. En dix ans, l’intérim a augmenté de 130%, le nombre de CDD de 60%, les CDI de seulement 2%. Sept millions de travailleurs perçoivent un salaire inférieur à 722 euros par mois. Un quart des enfants de 5 à 19 ans ne partent jamais en vacances. Il leur faut rogner sur la nourriture, choisir entre la facture d’eau et celle d’electricité, dire non et toujours non aux envies des enfants, faire durer un peu plus longtemps que les ourlets ne le permettent les habits des enfants.

Quel institut mesurera les jours d’angoisse et les nuits sans sommeil provoqués par des impayés de loyer dont le nombre n’a jamais été aussi grand ?


Echanges avec Marie-George Buffet devant le Printemps dans le 9ème ardt de Paris

C’est à eux que Sarkozy vient de s’adresser avec l’arrogance des maîtres. Aux travailleurs, il lance qu’il serait bien temps qu’ils réhabilient la valeur travail et cessent de feignanter. A ces salariés aux poumons rongés par l’amiante, aux corps douloureux à force de tâches répétitives, il met en main un nouveau chantage : travaillez toujours, c’est la condition pour gagner à peine plus. A ces ouvriers qui vivent plus de dix ans de moins que les cadres, il promet de repousser encore l’âge de la retraite. Et c’est à tous ceux là qu’il veut interdire de faire grève plus de huit jours ! Sans doute encore un luxe de trop que cette liberté de dire « trop, c’est trop », chèrement payée en retenue de salaire.

Le candidat ministre a du coeur nous dit-il. La preuve, il a souffert d’une infortune conjugale. Voilà le périmètre de sa sensibilité ! Le reste n’est que racaille à karcheriser, variable d’ajustement pour les impératifs des marchés financiers ou réservoir de voix à détourner.

Lui qui fait résonner les vieilles rengaines du mur de l’argent dressé contre le Front populaire et organise la traque aux enfants de sans papiers se cache derrière l’héroïsme trop grand pour lui de Guy Moquet.


Marie George dans le 11ème Paris

Le même qui cite sans vergogne Jean Jaurès a les faveurs du MEDEF, à qui il a lancé comme Guizot « enrichissez vous » avant de rajouter « sans impôts ». Lui même y a intérêt.

La parole des de Français qui vivent la pauvreté, qui n’est pas la misère mais qui en est si proche, doit faire irruption dans la campagne présidentielle. Faute de quoi cette dernière ne sera qu’un théâtre d’ombres sur le petit écran.

Faut il compter sur un Bayrou tout acquis au libéralisme ? S. Royal participera-t-elle un jour à ce vrai débat plutôt que tirer des missiles sur les 35 heures, reprendre le couplet sur la valeur travail et réintroduire par une porte dérobée un projet de constitution européenne refusé par notre peuple ?

Ce n’est pas un ordre juste qu’attendent les salariés mais la justice sociale. MG Buffet a décidé d’en faire le coeur de son projet.

A voir : Observatoire des inégalités