Accueil > Laissons se dérouler le processus démocratique

Laissons se dérouler le processus démocratique

Publie le samedi 24 février 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

http://www.changer-le-ps.com/article-5774205.html

Par Bruno Lamothe

Je ne le porte pas dans mon coeur, loin s’en faut, mais je ne peux pas ne pas me poser la même question que lui : le refus de parrainer un candidat par des élus, souspretexte qu’ils seraient membre d’un parti politique est-il compatible avec la démocratie.

Le principe fondamental de le vie démocratique est que tout mandat impératif est nul.

José Bové, qui dit avoir récolté 330 promesses de parrainages, a donc dénoncé mercredi un "verrouillage du débat" et une "conjuration anti-démocratique" des grands partis qui empêchent, selon lui, leurs élus de donner leur signature en sa faveur.

Evoquant des "pressions énormes" sur ceux qui aimeraient lui permettre de se présenter, José Bové a appelé les responsables des grands partis, qui "s’entendent de manière implicite" pour bloquer sa candidature, à "redonner sans délai aux élus la liberté totale d’accorder leur parrainage".

La théorie du complot anti-Bové me semble un peu exagérée par son auteur, en tout cas non prouvée, mais la suite de son point presse est plus intéressante :

"Les élus nous disent : ’On donnerait bien notre signature pour vous, mais nous attendons les consignes de Paris’(...). Le deuxième type de réaction, ce sont des élus locaux qui disent (...) : ’si on vous donne la signature, on risque d’avoir nos budgets communaux coupés parce que ces signatures ne vont pas dans le sens du président du conseil général’", a-t-il expliqué, dénonçant le "verrouillage du débat démocratique" qui en découlerait.

A l’été, François Hollande avait ordonné aux élus socialistes de n’apporter leur parrainage pour l’élection présidentielle qu’à la candidate du Parti socialiste.

"Je ne sais pas si, de la part du numéro un du PS, il s’agit d’affolement ou de panique ou si ça doit être pris comme une déclaration d’hostilité envers les partenaires du PS", s’est interrogée l’élue de la Guyane, pour qui, "dans ce cas-là, ça reviendrait à les traiter comme des vassaux".

"La rétention sur le parrainage est une des façons de gêner un candidat. C’est une façon brutale, c’est une façon violente et ça pose la question du rapport que des personnes qui aspirent au pouvoir veulent avoir avec le reste de la société" avait déclaré Christiane Taubira, aujourd’hui membre de l’équipe de campagne de la Madame Royal.

"Une grande partie de nos concitoyens souhaitaient pouvoir s’exprimer , le 22 avril prochain, pour des formations ou sensibilités qui ne se limitent pas à ces quatre grands partis. Ils risquent d’être privés de leur droit de vote", a alerté José Bové, craignant une "démobilisation électorale".

L’autre motif avancé pour refuser le parrainage est la peur d’un nouveau 21 avril, donc, l’élimination au permier tour de notre candidate. Mais, à quoi bon alors avoir une élection à deux tours dans ce cas ? En 2002, c’est Lionel Jospin qui n’avait pas su mobiliser ses électeurs en axant sa campagne sur un second tour qui était plus que probable. Mal lui en a pris.

Ne faisons pas payer aux candidats anti-libéraux la peur de décevoir l’électorat de gauche. Laissons le jeu démocratique se dérouler librement.

http://www.changer-le-ps.com/article-5774205.html

Messages

  • LA CINQUIEME REPUBLIQUE N’EST PAS DEMOCRATIQUE...

    La question des parrainages n’est qu’un élément parmi beaucoup d’autres du caractère non démocratique de l’actuelle Constitution et des textes en vigueur qui codifient le système actuel.

    Le mode de scrutin retenu pour les élections législatives c’est à dire un scrutin majoritaire à deux tours par circonscription est un déni de démocratie qui conduit à une réprésentation à l’Assemblée Nationale qui n’a strictement rien à voir avec l’influence réelle des partis. De plus le système amplifie à l’extr^me les majorites qui de 50 et quelques % en voix deviennent 80 % en nombre de députés sans parler du nombre inégal d’électeurs par circonscription favorisant les zones rurales.

    Ajoutons l’inversion du calendrier des scutiins adoptée par l’UMP avec l’accord du PS qui met en premier l’élection présidentielle avec ,cerise sur le gateau le passage du septennat au quinquenat,cet ensemble renforçant le caractère présidentialiste du régime actuel.

    Tout celà me parait beaucoup plus grave et condamnable que la question des 500 signatures.

    Sur ce point,compte-tenu du nombre potentiel de signataires (députés,sénateurs,conseillers régionaux et généraux et maires soit plusieurs dizaines de milliers de personnes),il m’apparait difficile d’imaginer qu’un parti ou même plusieurs puissent vérouiller au point d’empêcher de parvenir à 500 signatures.

    Pour les obtenir,il faut naturellement avoir une "surface politique" qui ne se construit pas en quelques semaines mais implique une activité politique inscrite dans la durée et celà ne m’apparait pas être un déni de démocratie.

    JL GREGOIRE

  • Je suis en effet particulierement abasourdi par l’absence totale de commentaires. Pour en revenir au manque de démocratie, le systeme des parrainages n’avait pas prévu la primauté des partis ou la totale bipolarisation de la vie publique.

    Mais le fonctionnement actuel des parrainages me semble, d’évidence, contraire aux principes qui fondent notre démocratie : un élu local est le représentant de tous, pas d’un parti.

    Bruno Lamothe

  • En voilà un débat important sur le droit de certains élus de donner leur signature pour un candidat à l’élection présidentielle .
    mais qui sont ces élus ?
    Des personnes que nous avons portées à ce poste par notre vote , en toute démocratie.C’est le suffrage universel , c’est la démocratie directe .
    Mais que se passe-t-il pour les sénateurs , on ne me demande pas mon avis , les élus qui votent en mon nom ne seraient-ils pas les mêmes que ceux qui donnent leur signature pour la présidentielle ? Où est la démocratie

    Je suis né avec la Vème république et j’en vois aujourd’hui ses limites , sa transformation en une vie politique à deux partis sans possibilités de créer une nouvelle idée de la politique où l’homme serait le centre de réflexion .

    Mon vote aux élections municipales est plus en fonction des valeurs développées par une équipe municipales que d’une appartenance à tel ou tel parti et je pense que les partis ne doivent pas bloquer ensuite le jeu démocratique .
    Pour les prochaines échéances municipales , je ne manquerai pas de poser la question aux futurs élus avant de leur donner ma voix .
    Pierre Fitte

  • Absence de commentaires : en ce qui me concerne j’étais sur la route entre deux mairies en quête de parrainages pour OB !

    En vrac :

    S’il y avait la proportionnelle, les 500 parrainages seraient un pb moins aigu.

    Les 500 signatures donnent un pouvoir aux grands électeurs, ce n’est plus le suffrage universel.

    Mais pire : le fait que ce soit public donne de fait le pouvoir à un individu (ou un groupe de pression minoritaire) d’imposer, par une forme de violence, le refus de signer d’un maire.

    Un exemple que j’ai vu hier : un maire d’une toute petite commune avait signé pour OB en 2002. Pas de bol, aux élections, 2 voix pour OB dans sa commune (je ne sais pas si c’est lui, mais tout le monde a pensé que c’était lui et sa femme). Quelques réacs du coin en ont conclu qu’ils avaient un maire révolutionnaire, et depuis ils le persécutent : réflexions, regards noirs etc. Rien de très méchant, mais le maire est quand même traumatisé et il ne signera jamais plus pour personne. Les maires sont dans une situation impossible, cette loi devient catastrophique.

    Autre type de pb : très souvent dans les petites communes, le paysan qui passe quasi bénévolement une lame avec son tracteur pour déneiger les routes communales est de droite, l’enseignant qui vient dépanner bénévolement l’ordinateur de la mairie lorsqu’il plante est de gauche, le maire a besoin d’eux pour faire tourner sa commune (et souvent son conseil municipal). Alors parrainer un candidat ne peut lui rapporter (ainsi qu’à sa commune) que des complications.

    Je déplore que la gauche au pouvoir à plusieurs occasions n’ait pas modifié cette loi. Le conflit éternel entre les grands principes et l’intérêt personnel immédiat...

    OC

    • OC,le véritable probléme c’est ce scrutin à deux tours et l’élection directe du président,qui amméne à la fois la bipolarisation,le césarisme,la personnalisation et la mort du débat politique.

      Il n’y a pas et il n’y aura jamais d’homme providentiel.Il faut mettre fin à cette mascarade de démocratie et passer à une autre république.

      Quant aux signatures,pour ce qui concerne le PCF aucune consigen n’a été donnée,nous laissons les élus faire ce que leur conscience leur dicte.

      Jean Claude des Landes

  • Qui peut interdire à des élu(e)s, qui plus est d’un parti politique de soutenir la candidature de leur choix, de leur parti ?

    • Je ne vois pas en quoi l’élection d’un président au suffrage indirect améliorerait les choses, bien au contraire !

      Je trouve, je le redis, anti-démocratique de vouloir empecher un candidat de se présenter.

      Lorsque Le Pen joue son traditionnel couplet sur "je n’ai pas mes signatures" (ce qui est faux), on voit la droite et la gauche, unanimes, hurler avec les loups au nom du respect du processus démocratique, que la voix de de Le Pen doit etre combattue dans les urnes, etc.

      Eh bien il doit en etre de meme pour Bové et les autres. Ni plus, ni moins.

    • Laissons se dérouler le processus démocratique mais je pense que les maires PC ne devraient
      pas donner leurs signatures àJ B s’ils ont un peut de respect pour la démocratie car car JOSE
      BOVE n’as pas participé à la discussion pour la désignation du candidat antiliberal ni dans les
      comités locaux ni à la réunion de SAINT OUEN au cours de laquelle nombre de ses soutiens
      on argumentés avec un anti- communisme primaire que l’on coyait révolus. NON J B n’est pas le
      messie de la gauche antilibérale et l’espère que les maires PC réserveront leurs signature à
      MARIE GEORGES BUFFET et non au candidat de division JOSE BOVE.