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Une réponse au Figaro sur le téléchargement

Publie le dimanche 25 février 2007 par Open-Publishing
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"Le Figaro" a une façon bien à lui d’aborder les problèmes du droit d’auteur et du téléchargement. Alors que tous les opérateurs constatent la faillite des DRM, y compris les constructeurs, le journal officiel de la droite ne connaît qu’une façon de continuer à enrichir ses amis : le bâton. Nous vous livrons ici la question et la réponse que nous avons fourni.

Comment punirez-vous les internautes qui téléchargent illégalement ?

Répondre par la "punition" à ceux qui contournent un système obsolète et désavantageux pour tous n’est pas une solution : c’est ce système qu’il faut changer, pour aller vers une universalisation de la culture et des savoirs. Nous voulons que la civilisation de la connaissance soit celle du partage et non celle du péage, celle de l’échange et non de la répression.

La loi sur la réforme du droit d’auteur (DADVSI), discutée à la hâte et dans la confusion, a mécontenté tout le monde. Artistes qui continuent, sauf quelques stars, à se partager les miettes laissées par l’industrie du disque, public contraint à payer un prix artificiellement élevé pour des biens culturels artificiellement raréfiés, internautes stigmatisés. Seules les multinationales des loisirs et des logiciels propriétaires ont obtenus gain de cause.

Traiter sérieusement la question de la rétribution des ayant droits et des modes de diffusions, en premier lieu du téléchargement, passe donc d’abord par une abrogation de DADVSI, de toute façon dépassée en droit (révision de la directive européenne EUCD) et dans les faits (abandon des DRM par les majors). Mais le statu-quo ne peut pas être une solution, pas d’avantage que l’illusion de la répression.

Il faut répondre aux besoins des artistes de profiter des réseaux numériques pour rencontrer un public plus large, tout en leur donnant la possibilité de choisir les modalités de diffusion de leurs oeuvres : ouvrant droit à rémunération, gratuité, licence d’utilisation... Pour cela nous proposons qu’une plate forme publique de téléchargement permette la mise à disposition de créations librement téléchargables. La rémunération des créateurs sera assurée par une mise à contribution des profits privés du secteur et une redevance progressive pour les abonnés au haut débit. Une négociation entre les créateurs et les diffuseurs engagera une refonte du droit d’auteur au service d’un nouveau rapport entre les artistes et leur public, profitable au deux.

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