Accueil > Le droit à la retraite est aussi le droit de vivre !

Le droit à la retraite est aussi le droit de vivre !

Publie le lundi 19 mars 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Dans cette campagne présidentielle, il y a aujourd’hui un grand absent, les Françaises et les Français. On parle maintenant de tout, sauf de vos vies et des moyens à notre disposition pour la rendre meilleure.

Il n’est évidemment pas neutre de tronquer ainsi le débat. Moins l’on discute, plus on laisse libre cours aux idées dominantes, aux idées de la droite, et donc à toutes les propositions de régression sociale.

C’est notamment le cas, vous vous en rendez bien compte chaque jour, sur la question des retraites.

Sans débat, qui pourra contester leur matraquage idéologique sur cette fameuse « bombe à retardement démographique » ?

Sans débat, qui pourra contester que ce n’est pas en travaillant plus, plus chaque semaine en supprimant les 35 heures, plus tout au long de la vie, en repoussant à 67 ans, comme en Allemagne, l’âge de départ à la retraite, que l’on répondra à la question du financement des retraites ?

Sans débat, qui pourra enfin démontrer que derrière tous leurs arguments pour « sauver notre système de retraite », leur seul objectif est de mettre à bas un système solidaire qui en socialisant les dépenses pour la retraite, a permis à chacun et chacune de disposer, pour ses vieux jours, au moins d’un minimum pour vivre ?

En attaquant le système de retraite, c’est toute notre société qu’ils veulent remodeler. A la solidarité entre les salariés et les générations, ils veulent imposer le chacun pour soi. A une société où nous aurions tous et toutes le temps de vivre, ils préfèrent un monde où tous nos gestes et nos pensées seraient encadrés dans un travail, intégrés à la sphère marchande, afin évidemment de susciter encore un peu de profit !

Alors je veux le dire ici : ne cédons pas à l’intimidation. Soyons fiers de défendre notre système de retraite. Soyons fiers de défendre le droit à la retraite qui est aussi le droit de vivre ! Soyons fiers de revendiquer de nouvelles avancées sociales en matière de retraite ! Soyons fiers de dire combien les retraités, loin d’être une pour la société, contribuent de façon décisive à la vie sociale de nos quartiers, de nos communes, de nos régions et donc de toute la Nation !

Pour tous les salariés pour lesquels la pénibilité du travail est grande, pour tous ces ouvriers dont l’espérance de vie est de sept ans inférieure à celles de cadres, je veux rappeler ici qu’une retraite pleine et entière, c’est à 60 ans, et 55 pour les salariés exposés à des travaux pénibles. Je veux rappeler que les régimes spéciaux gardent toute leur légitimité et que les salariés de ces régimes ne sont pas des privilégiés, ils cotisent d’ailleurs bien plus que les salariés mais juste des hommes et des femmes attachés à la maîtrise de leur protection sociale.

Pour tous ces hommes et ces femmes que la loi Fillon fera travailler jusqu’à 65 ans mais que leurs patrons licencient à 55, parfois même encore plus tôt, et qui demain n’auront plus droit qu’à des pensions de misère, je veux abroger les décrets Balladur et la loi Fillon, afin de restaurer le droit pour tous et toutes à la retraite à 60 ans, avec 37,5 annuités validées.

Pour les 40% de salariés qui, à cause du chômage, de la maladie ou de l’éducation des enfants, n’ont pas la possibilité de liquider, à 60 ans, une retraite à taux plein, pour ces retraités de l’agriculture ou de l’artisanat, dont les pensions sont indignes d’un pays comme la France, et pour tous les autres, je veux rappeler ici la nécessité d’augmenter le taux de remplacement des retraites. J’insiste sur la nécessité que les pensions soient au moins équivalentes à 75% du salaire moyen des dix meilleures années, avec un minimum égal au SMIC. C’est vital, à moins de plonger, ces prochaines années, des millions de retraités dans la misère.

Pour ces millions de retraités dont le pouvoir d’achat, je propose de réindexer l’évolution des pensions sur celle des salaires et de décider tout de suite du rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 1993. je veux augmenter les pensions de réversion jusqu’à 75% des droits du conjoint décédé.

Pour tous ces hommes et ces femmes dont la vie sera bientôt encore plus dure, si la droite et leurs idées devaient rester au pouvoir, je veux dire que de telles avancées sociales en matière de retraite ne relèvent pas de la douce utopie. Nous pouvons les financer !

Oui, grâce à l’allongement de l’espérance de vie, la Nation devra consacrer une plus grande part de son revenu à financer les retraites. Mais plutôt que de prélever ces sommes sur les salaires ou en baissant les pensions, ne pourrait-on pas imaginer d’autres sources de financement ?

Ainsi, en modulant l’assiette des cotisations sociales pour favoriser les entreprises qui investissent et font le pari de l’emploi et de la formation et pour pénaliser celles qui font le choix de la finance, on pourrait inciter les entreprises à davantage de responsabilité sociale. Contre le chômage, les bas salaires et la précarité, l’emploi qualifié, et bien rémunéré, serait enfin favorisé ; le produit des cotisations pour la retraite augmenterait donc naturellement.

En faisant cotiser les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que les revenus de votre travail ou en supprimant les exonérations de cotisations sociales (23 milliards d’€ par an qui n’ont jamais créé d’emplois), on ferait rentrer des sommes considérables dans les caisses des régimes de retraite. L’argent existe bel et bien pour financer une autre réforme de notre protection sociale !

La réforme des retraites que je vous propose, elle est aussi la seule conforme aux valeurs de la gauche, à nos idéaux de justice, de solidarité, d’égalité. Elle est la seule qui s’inscrit bien dans la lignée de ce que nous avons construit à la Libération. Elle est donc celle que nous sommes en droit d’attendre d’une gauche au pouvoir.

C’est bien pour une telle gauche, populaire, en lien direct avec vos vies et vos attentes, que je me bats lors de cette élection présidentielle. C’est bien pour réaliser enfin tout ce que nous sommes en droit d’espérer que je me bats pour que la gauche retrouve enfin les voies du changement.

Messages

  • TELLEMENT ÉVIDENT TOUT ÇA !!!!!!!!!!!! QUE ÇA FAIT MAL DE DEVOIR LE REDIRE !

    "En modulant l’assiette des cotisations sociales pour favoriser les entreprises qui investissent et font le pari de l’emploi et de la formation et pour pénaliser celles qui font le choix de la finance, on pourrait inciter les entreprises à davantage de RESPONSABILITÉ SOCIALE. Contre le chômage, les bas salaires et la précarité, l’emploi qualifié, et bien rémunéré, serait enfin favorisé ; le produit des cotisations pour la retraite augmenterait donc... N A T U R E L L E M E N T !

    En faisant cotiser les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que les revenus de votre travail ou en supprimant les exonérations de cotisations sociales (23 milliards d’€ par an qui n’ont jamais créé d’emplois), on ferait rentrer des sommes considérables dans les caisses des régimes de retraite. L’argent existe bel et bien pour financer une autre réforme de notre protection sociale !

    La réforme des retraites que je vous propose, elle est aussi la seule conforme aux valeurs de la gauche, à nos idéaux de justice, de solidarité, d’égalité."

    ÇA FAIT MAL et on radote même pas LE PIRE !

    MAIS >>> au bout du compte... ÇA FAIT DU B I E N... aux corps et aux cerveaux !!

    COURAGE ET RAGE DE VIVRE !!

    R . B de http://wwwlavie.over-blog.com

  • rappel / les décrets balladur de 93 qui instaurent les pénalités pour annuitées manquantes pour un départ entre 60 et 65 ans ...sont également signés Veil ...

  • Les retraites des femmes sont inférieures de 38% à celles des hommes, comme leurs salaires . Certains candidats proposent , comme rattrapage, pour les femmes qui ne peuvent plus compter sur la retraite de leur conjoint décédé, d’augmenter la pension de reversion jusqu’à 75% de celle du conjoint décédé . Comme d’habitude, on oublie la grande majorité des femmes, celles qui ont eu la vie la plus difficile, celles qui n’ont pas de conjoint, qui n’en ont jamais eu ou dont l’ex conjoint s’est remarié une ou plusieurs fois. Cette grande majorité des femmes a néanmoins des retraites inférieures de 38% à celles des hommes, tout en ayant souvent élevé seules leurs enfants et apparemment tout le monde s’en fiche. Il faudrait créer pour elles un complément de retraite qui leur assure un revenu égal à la retraite moyenne des hommes. Cette infériorité des salaires est déjà bien injuste et prolonger cette injustice jusqu’à la fin de leurs jours est ignoble . Honte aux candidats qui s’en fichent !