Accueil > Avec Marie-George Buffet en rase campagne (videos)

Avec Marie-George Buffet en rase campagne (videos)

Publie le dimanche 1er avril 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

de Alice GERAUD

Une poignée de militants communistes attendent à l’entrée des anciennes usines Rhône-Poulenc de Roussillon (Isère). Les deux voitures du staff ­ quatre personnes en tout ­ de Marie-George Buffet se garent sur le parking. Discrètement. La plupart des militants ne remarquent même pas leur arrivée. André, responsable de la fédération locale des retraités de la CGT, va saluer sa candidate. « Faut bien la soutenir. »

Marie-George Buffet a la mine fatiguée. La veille, elle est descendue de Paris à Lyon. Elle a rencontré des habitants de Vaulx-en-Velin, enchaîné avec un meeting à Villeurbanne, est repartie le lendemain matin vers Valence, dans la Drôme, discuter délocalisations avec des salariés de la chimie, avant de remonter à Roussillon. Il est 11 heures, il lui reste trois débats, deux meetings et 300 bornes à faire dans la journée. « Et c’est tous les jours comme ça », explique un des trois bénévoles qui l’accompagnent dans sa campagne.

Livret. Devant l’entrée de l’usine, Marie-George Buffet pose quelques questions sur l’actualité du site, qui a perdu la moitié de ses emplois en vingt ans. Elle dénonce le démantèlement des grandes entreprises industrielles en petites filiales aux mains des actionnaires. Les quelques militants hochent la tête. Il est midi, sortie d’usine. La candidate distribue le petit livret de ses propositions aux ouvriers. Elle dit simplement : « C’est pour une autre politique à gauche. » Les salariés prennent le livret. Les échanges sont rares et brefs.

La candidate file ensuite à la salle polyvalente du bourg, pour un nouveau débat avec des salariés de la chimie. Les moins de 60 ans se comptent sur les doigts des mains. Les questions portent essentiellement sur la politique énergétique et l’environnement. Dans ce couloir de la chimie, fief du PCF, les questions de pollution et de risques industriels ont pris peu à peu la place du débat social. Marie-George Buffet clôt son intervention sur sa notion du vote utile. « Le vote utile, c’est celui qui est utile pour vous, pour vos proches, vos collègues... Si vous êtes nombreux à avoir le courage de faire ce choix, alors la gauche se réveillera enfin. Ne vous laissez pas piéger par les sirènes qui vous demandent de choisir le moins pire des candidats. » Ce jour-là, elle terminera chaque débat, chaque meeting sur ce sujet. Déclenchant un enthousiasme mesuré dans les salles. « Quand même, le 21 avril, on n’est pas à l’abri », glisse une dame à sa copine. La dame avoue pourtant voter communiste « depuis toujours » .

Les responsables de la fédération locale du PCF ont prévu une collation pour « poursuivre le débat de façon conviviale » . Marie-George Buffet zappera l’invitation, rejoignant sa voiture à la hâte. « J’en peux plus, j’en peux plus », lâche-t-elle à sa collaboratrice en charge de l’organisation. Bien que peu assaillie par les médias, la candidate refuse les entretiens particuliers avec les journalistes. « Elle doit se reposer et travailler », nous répond-on. Elle mange sur le chemin pour aller rejoindre Annonay, à une trentaine de kilomètres. Les bénévoles qui l’accompagnent font une halte au Buffalo Grill. Les budgets sont serrés, d’autant que les sondages placent la candidate loin, très loin des 5 % permettant le remboursement des frais de campagne.

Promenade. Le temps aussi est compté. « Ce sont les fédérations locales qui organisent les rendez-vous et les déplacements, nous, on essaie de s’adapter », explique sa collaboratrice. Elle passera sa journée pendue au téléphone pour annoncer d’inévitables retards aux rendez-vous suivants. A Annonay, dans le nord de l’Ardèche, la candidate s’octroie cinq minutes et 150 mètres de promenade en ville. Elle serrera trois mains et échangera quelques phrases avec des passants.

Nouveau débat à l’amicale laïque. Il est question de défense des services publics dans les zones rurales. La collaboratrice de la candidate regarde sa montre. Il n’est pas loin de 17 heures lorsque les deux voitures s’embarquent sur les routes sinueuses pour aller au meeting de Saint-Etienne (Loire). Environ 300 personnes l’attendent, dont 18 jeunes placés aux deux premiers rangs. Elle attaque Sarkozy, Bayrou et Royal. Ne dit rien sur les autres candidats antilibéraux. Puis elle repart sur les chapeaux de roue, direction Grenoble, pour une autre réunion publique. Elle rentrera le lendemain à Paris pour préparer son grand meeting dimanche soir à Bercy.

http://www.liberation.fr/actualite/...

Messages