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Mouvement contre l’extradition de Cesare Battisti

Publie le jeudi 5 avril 2007 par Open-Publishing

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de Erica Azevedo

La Commission des Droits de l’Homme de l’Ordre des Avocats du Brésil (OAB-CE) a initié dans l’Etat du Ceará un mouvement contre l’extradition de l’ex-activiste italien Cesare Battisti, arrêté à Rio de Janeiro par la police française le 18 mars dernier et qui était en fuite depuis 26 ans. Une campagne pour la libération immédiate et l’octroi à cet ex-militant de l’asile politique au Brésil sera initiée demain, à 16 heures, Place do Ferreira. Elle est organisée par des groupements sociaux, des partis politiques, des avocats et enseignants.

Battisti a été condamné à la prison à vie dans son pays en1993, pour quatre meurtres commis entre 1978 et 1979. Il était considéré comme l’un des chefs de l’organisation d’extrême gauche « Prolétariens Armés pour le Communisme », mais il a toujours nié avoir commis les crimes qu’on lui reproche. OAB exige que l’on respecte la Constitution Fédérale qui interdit l’extradition d’étrangers arrêtés au Brésil pour crime politique. Conformément à l’article 5º, alinéa LII de la Constitution : "Il ne sera accordé aucune extradition d’étranger pour crime politique ou d’opinion".

Selon le président de la Commission des Droits de l’Homme de OAB-CE, João Ricardo Vieira, il n’existe aucune accusation contre Battisti depuis qu’il est en fuite, ce qui exclue de considérer l’ex-militant comme une « menace ». « Quelqu’un qui s’est éloigné depuis presque 30 ans du militantisme politique ne met en danger la sécurité nationale d’aucun pays. L’extradition demandée par la France a des connotations beaucoup plus politiques que techniques. Ce sont les candidats de la droite française qui veulent gagner les élections, entre les mois d’avril et mai, en remettant à l’Italie un ancien prisonnier politique », a-t-il affirmé.

L’incarcération de Battisti, qui vivrait au Brésil depuis 2004, a été le résultat d’une action conjointe de la Police Fédérale brésilienne et d’agents Italiens et Français. Après avoir passé une nuit au siège de la Police Fédérale de Rio de Janeiro, le jour de son arrestation, il a été transféré à Brasília.

En 1979, l’ex-activiste a été arrêté en Italie au cours de l’enquête sur les activités terroristes des groupes de gauche, et il s’est enfui du pays en octobre 1981. Il a trouvé refuge en Amérique latine et, plus tard, en France, dans les années 80. Le président d’alors, François Mitterrand, refusait d’extrader les activistes italiens de gauche. En vivant légalement en France, Battisti a commencé à écrire et il a publié 12 romans policiers. Père de deux filles, il percevait un salaire mensuel en tant que gardien d’immeuble.

Après un changement de la législation sur l’extradition, la Justice française en est arrivée à mettre Battisti sous les verrous en février 2004. En octobre de la même année, ce pays a accepté de le livrer à l’Italie, mais Battisti avait déjà pris la fuite.

Journal O Povo, 2 avril 2007 Trad B. Pasobrola

http://www.vialibre5.com/opovo.htm