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remarques sur un résultat

Publie le lundi 23 avril 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

Brèves remarques sur un résultat

Le score électoral réalisé sur le nom de MGB est une déception vive. Il est en contradiction avec la dynamique militante de campagne, qualité de la candidate, du programme, ainsi que de la qualité de nombreux échanges renoués avec des salariés, entreprises,….

Il génère en même temps de nombreux échanges, y compris sur ce site. Normal. Médiatiquement , il relance tous les discours sur la « mort lente du pcf ». Politiquement, diverses propositions sur « l’unité », etc….

1) Le cœur de ce qui nous est arrivé est bien le « vote utile », mécanisme à la fois politique-médiatique-institutionnel.

Il n’emporte pas que nous, mais aussi les Verts, et de façon différencié l’extrême gauche le total LCR et LO passant de 10% à 5% entre 2002-2007. La question politique n’est pas « moins grave », mais elle n’est pas la même que si l’érosion touchait spécifiquement le PCF et pas d’autres composantes politiques.

La crainte d’un nouveau 21 avril a bien surdéterminé le vote de millions de gens, et pas seulement qu’à « la gauche de la gauche » ; il existe des glissements PS vers Bayrou, et Gauche antilibérale vers PS, voire nouveaux électeurs vers Bayrou directement.

Et, dans ce contexte le résultat « Royal », n’est pas tellement si élevé…. Arriver à 25% avec tous ces votes utiles, plus le PS, plus Chevenement, plus Taubira…..

2) je lis des textes qui impute le résultat principalement au « manque d’unité » de la gauche antilibérale, et invite à reprendre le fil de l’unité antilibérale, si j’ose dire, là où il en était en décembre….Il me semble que ceci demande réflexions. J’en donne quelques unes, sans prétention d’être exhaustif.

Si bien sûr les évènements de décembre-janvier ont pesé négativement, le problème politique posé par le scrutin va bien au delà de la question de l’unité de « la gauche antilibérale ».

C’est le problème de la gauche elle même qui est posée. De ses valeurs et de ses propositions, dans la situation de la société française d’aujourd’hui. Pensons par exemple au problème rencontré dans notre défense de la « solidarité » face à l’offensive de droite décriant de partout « l’assistanat ». On pourrait prendre d’autres exemples du même type. Marie George Buffet avait tout à fait raison de souligner que son programme n’est que ce que toute la gauche devrait défendre.

Sorti de ce scrutin, alors que la droite et des forces libérales veulent effacer, non pas seulement le PCF, mais les structures idéologiques produites sur le long terme par la Révolution Française, c’est au problème de la reconstruction de la gauche qu’il faut s’atteler.

Et la poussée Sarkozy, c’est que la droite arrive à proposer des « solutions de droite décomplexée » à la société française en crise, et est arrivée à les crédibiliser en s’appuyant sur les difficultés ressenties par de larges fractions de la population, mondialisation, recherche de « solution individuelle », etc…

3) sur l’unité, deux choses :

Contrairement à ce qui a été ressassé sur tous les tons par certains, l’échec de la candidature unitaire en décembre , ne vient pas fondamentalement de problèmes d’"égo" ou de "rivalités d’appareil".

Il a été provoqué par des divergences politiques tenant aux objectifs d’une telle candidature. Pensez simplement, les législatives, c’est plus facile, on se remet tous ensemble puisqu’il y a un ensemble de candidats à désigner, me paraît être un peu court.

La différence avec la LCR demeure,( elle est respectable d’ailleurs) la campagne présidentielle l’a montré, constituer simplement un espace de radicalité, à la gauche de la gauche et en opposition au reste de la gauche, ou bien avoir l’ambition d’une transformation pouvant imprégner à terme toute la gauche dans un mouvement majoritaire.

Et quand aux « bovétistes », c’est beaucoup moins respectable qu’avec la LCR, ce sont des gens dont les pratiques ( y compris les Perreux, Braouzec, Cours-Salies, Salesse, etc…) et l’arrière pensée c’est de piétiner l’aorte du Pcf. Dans leur volonté de construire un "nouvel appareil", Ils voudraient bien jouer sur notre dos les charognards.

Si nous ne devons pas renoncer à des efforts et des propositions unitaires, il est hors de questions de repartir dans une « usine à gaz », type « Collectif National », « consensus ».. "simple ou double"…etc….désolé, j’en ai soupé tout l’été et tout l’automne, je l’ai fait avec la meilleure volonté du monde, ….pour m’y heurter finalement à des gens haineux et de mauvaise foi dès lors que des collectifs locaux soutenaient la proposition de Marie George Buffet, et pour les résultats que l’on sait….Repartir ainsi….c’est NON !!!!

Et encore une fois, notre problème n’est pas de structurer une « gauche de la gauche », mais de poser le problème de la gauche toute entière.

4) un travail militant considérable vient d’être accompli, des idées ont été semées, des contacts, des propositions,…..

je lis ici ou là que ce serait une preuve de démocratie épanouie que cette forte participation, attention, si l’intérêt de millions de gens pour le scrutin est positif,….que notre démocratie est en même temps devenue pauvre, manipulée qu’elle est par la pression médiatique et sondagière, le refus de tout débat contradictoire, et ce conditionnement des gens à aller voter pour des choix conditionné par la « peur »..

C’est sur la base de ce qui a été accompli qu’il faut prendre appui, en intégrant des éléments nés des enseignements du scrutin, pour avancer.

5) dernière chose, il faudra prendre le temps de l’analyse approfondie de tout ceci.

Reste l’urgence, battre Sarkozy. J’ai aussi lu différents points de vus à ce sujet. Juste une opinion : il faut le battre et voter Royal, avec lucidité.

Parce qu’avec Sarkozy , on s’éloigne de ce qu’on appele la « droite républicaine » , pour se rapprocher d’une droite extrême. Non seulement en économie et en social, mais aussi en démocratie.
Nous avons à Nice , le ministre Estrosi grand sarkoziste et la maire de Nice Peyrat, ancien FN, recyclé UMP. On vit, on voit, on sait. Et dans ce cas là , on n’hésite pas.

Jean Paul Duparc.

Messages

  • voir le sondage TNS "sortie des urnes". on y voit que 50% des votes de royal sont de "vote utile". Ca fait beaucoup.
    Léon

  • Je vois deux phénomènes qui interagissent en aggravant le score de la gauche.

    La peur du 21 avril a été savamment utilisée :
    Les votes tactiques (pas forcément utiles) on tout sens ont joué à fond, aggravés par les rumeurs.

    Pour une présidentielle c’est déjà grave, mais un(e) président(e) ne peut pas représenter tout le pays.
    Pour le parlement c’est beaucoup plus grave, car une assemblée de 600 personnes est censée représenter le pays. Et arithmétiquement elle le pourrait...

    Surtout, chaque année l’espace médiatique devient un peu plus libéral. A longueur d’année, toutes les idées vaguement socialistes sont bannies. Les invités « sérieux » sont pratiquement tous libéraux, avec de temps à autre une once de charité pour le « petit peuple ». Les mensonges libéraux tiennent lieu de consensus dans des débats où l’on se dispute pour des points-virgules.

    Ce matraquage ne peut pas ne pas avoir d’effets. Les victimes du libéralisme sont comme droguées et les discours justes de Marie-George Buffet (ou d’O. Besancenot ou de...) finissent par apparaître comme des discours de martiens.

    Mais l’urgence est bel et bien de chasser Sarko.

    Jean-François

  • Une petite chose qui m’a étonnée (et qui pourrait pour une petite part expliquer le manque de mobilisation de l’électorat du PCF)

    Il me semble que Marie-George a annoncé, pendant la campagne,qu’elle quitterai son poste de première secrétaire après l’election.Celà était-il vraiment opportun ?

    Après le fait de ne pas se présenter sous le sigle PCF,je trouve que c’est le genre de message un peu déstabilisant pour l’électorat.

    Cette élection se joue aussi sur "l’image",malheureusement.Et y aller en laissant penser qu’on ne poursuivra pas,ça me parait pas très mobilisateur...

    • MGB quittera ses responsabilités lors du prochain congrès, parceque cela est une décision statutaire, 9 ans dans une responsabilité,c’est pas mal, surtout à ce niveau là.

      RASPOUTINE

    • Le score de Marie-Georges Buffet, personnalité exemplaire s’il en est, n’a rien à voir avec ce score médiocre.

      Ce "score médiocre" a des raisons politiques et historiques (de part et d’autres, externes et internes).

      Qu’on ne lui fasse pas porter le chapeau, s’il vous plaît !

      Et qu’elle refuse de le porter, voila tout ce que je souhaite.

      Ce genre de réglement de compte (si facile) ne doit plus avoir cours sous peine de reculer encore un peu.

      Car tout est possible !!!

      Martine 13, sympatisante pour cette présidentielle

  • C’est sans doute la leçon de choses qu’il faut à tous les français, je le regrette mais je n’arrive pas à être convaincu de voter autrement que blanc dans 15 jours jm

    • Cher(e)s camarades,

      Je suis en complet accord avec ce que vient d’écrire Jean Paul Duparc.

      C’est une analyse sérieuse, sans polémique, sans artifice.

      La question de maintenant, c’est quel choix devons-nous faire pour sortir de cette impasse ?
      S’il ne faut pas tourner le dos à la stratégie "unitaire" (à moins de se contenter d’une simple fonction tribunicienne qui passe de Laguiller à Besancenot), il ne faut pas non plus choisir de travailler avec tout et n’importe qui (surtout quand ce "tout" était "tout sauf le PCF").

      Le PCF perd progressivement son électorat mais reste une vraie force militante (les meetings l’ont prouvé) et si ses militants restent attachés à ces 4 principes, alors "tout est possible" (sans paraphraser "l’Affreux") :
       on assume et on revendique l’héritage historique du PCF avec ce droit d’inventaire qui permet de faire la part des choses entre les ombres et les lumières.
       on assume l’identité communiste (on ne sera pas plus "lisible" en reniant nos couleurs comme on le fait trop et encore moins en se noyant dans un conglomérat "mouvementiste" ou dans un NPC- nouveau parti communiste- cher à Robert Hue qui ne serait qu’une pâle copie de l’ancien ou un ravalement de façade).
       on poursuit le travail à la base pour se rassembler comme les adhésions nouvelles et le retours d’anciens camarades en offre la perspective et on va vers les autres comme le PCF l’a toujours fait et surtout on cesse de perdre du temps avec des analyses d’appareil fastidieuses et stéréotypées comme celle d’Olivier Dartigolle dont j’apprécie le sérieux mais pas la sécheresse administrative.
       on garde le cap d’une radicalité constructive (ni parti protestataire, ni parti réformiste) et si l’on garde la main tandue, on ne se met ni à la remorque de Besancenot, ni à celle de Royal et surtout, on arrête de croire que cela va de soi et que les électeurs connaissent notre spécificité : en ce sens un vrai travail de longue haleine (et pas en période électorale ou la médiatisation empêche toute explication) est nécessaire pour faire connaître le PCF d’aujourd’hui.

      Si les militants gardent ce cap et veulent continuer d’être communiste en assumant cela sans chercher à suivre le sens du vent mais en étant seulement "eux-mêmes", alors l’avenir n’est pas si sombre. Si les "rénovateurs" à la sauce Braouezec, Asensi et Perreux (qui ne rénovent rien à part leur stratégie de recyclage), les tenants de la sociale-démocratie veulent des têtes, qu’ils commencent pas les leurs, eux qui n’ont pas voulu respecter le vote majoritaire des adhérents et se sont offerts le luxe de la critique ouverte et contre-productive alors que le combat était difficile et que ce n’était pas le moment ; si ces camarades veulent voler vers d’autres horizons, qu’ils le disent et le fassent et que l’on ne les en empêche pas. il est temps que certains tirent les conséquences de leurs actes et ce n’est pas à la majorité de se dissoudre. Car avant de demander des comptes à Marie George Buffet, ils doivent d’abord se demander quelle est leur responsabilité propre.

      Si demain j’adhère à ce parti, je veux qu’il soit d’abord lui-même, qu’il rassemble bien sûr mais qu’il ne tourne pas en rond. J’attends beaucoup du Congrès extraordinaire.

      Je ne regrette rien de ce combat et j’approuve la campagne menée par Marie George. Et ce n’est pas parce que l’on est pas entendu que l’on a tort. Les Communistes sont des gens formidables car ils ne jettent pas l’éponge malgré tout ce qu’ils se prennent dans la figure. C’est ce militantisme franc, digne et courageux que j’admire chez eux. Les opportunistes, les tièdes, les suivistes, les carriéristes, les libéraux, les bobos, les gogos, les arriviste n’ont pour moi aucune valeur et je les vois et les entends bien plus chez les détracteurs du PCF (de gauche comme dr droite) que dans ce parti. Croire encore que tout est possible quand tout le monde vous dit le contraire, c’est cela l’espoir et c’est le moteur de la vie.

      BIBI (33)