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CONTRE LES GÄCHIS INDUSTRIELS DU CAPITAL

Publie le lundi 23 avril 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Brève réflexion sur les remèdes aux gâchis industriels capitalistes
à Rennes et ailleurs

Sur Rennes comme dans le reste du pays et dans d’autres pays, les restructurations, les privatisations, les abandons de production, les fermetures de sites industriels se poursuivent.
Le « gâchis industriel » ne frappent pas les dirigeants payés pour faire le sale boulot ; par contre c’est bien des centaines de salariés de qualifications diverses, employés, ouvriers, techniciens et ingénieurs, qui se retrouvent au chômage Y a-t-il une fatalité à cela ?

Depuis des années, les gouvernements de droite – ultralibéraux – ou de gauche – sociolibéraux – n’offrent pas de réponses à la hauteur des enjeux. Ils acceptent la logique de la mondialisation financière et propose simplement des formations-reconversions qui débouchent trop souvent sur des emplois à salaires très inférieurs voire sur du chômage. Finalement ils appliquent peu ou prou les exigences du MEDEF, une petite corporation très soucieuse des intérêts des grands possédants et des grands patrons mais assez peu de l’intérêt général, sauf à le concevoir, s’il y a du « grain à moudre », comme intervenant à la suite de la croissance du profit des entreprises.

L’alternative consiste à rompre avec les logiques capitalistes mortifères. ATTAC comme la gauche antilibérale (et anticapitaliste) du PCF à LO ou certains syndicats de salariés tel la CGT ou la FSU ou SUD préconisent l’arrêt des privatisations, de nouvelles organisations du travail qui ne fragilisent pas les travailleurs, de meilleures formations qualifiantes, la relance de la recherche fondamentale et appliquée d’intérêt général, la mise en cohérence des politiques territoriales au sein desquels les partenariats public privé ne mettent pas les services publics à la remorque des entreprises et des firmes multinationales.

Le pôle financier public doit aussi veiller au rapport de force favorable au service public car ce dernier fonctionne principalement sur la base d’une économie publique de valeur d’usage alors que les entreprises privées fonctionnent pour le profit immédiat éloigné des besoins sociaux. Bref il importe de changer de logique tant dans l’entreprise qu’au niveau plus global : local – régional – national.

Au sein des entreprises il faut exiger des mécanismes techniques et juridiques de démocratisation sur fond d’une promotion conséquente du syndicalisme, un syndicalisme offensif pour le développement de l’emploi industriel, des salaires, de la réduction du temps de travail. Cela ne peut se réaliser que par une nationalisation des groupes et par une réappropriation collective des moyens de production.

La nationalisation devrait permettre de mettre le politique aux commande notamment pour introduire une stratégie planificatrice orientée vers le développement selon les besoins dans un cadre respectueux des équilibres écologiques. La réappropriation collective devrait se traduire par une réelle reprise de l’outil de production par les salariés organisés par branche d’activité.

Investir les conseils d’administration ne serait alors qu’un premier pas nécessaire mais insuffisant. Car les moyens des dirigeants pour faire passer leurs positions et enterrer celles des représentants de salariés sont très importants. C’est pourquoi il importe de s’approprier l’entreprise à tous les niveaux. Cela implique un changement profond des relations dans l’entreprise ou la peur la honte issue des mises en concurrence cède la place à l’écoute et la solidarité.

Pour que les salariés prennent de telles initiatives, il faut favoriser les rencontres dans et hors l’entreprise sur une longue durée. Lors des luttes défensives qui surviennent, il faut ouvrir les unions locales des syndicats à tous les salariés en luttes. Il s’agit de permettre non seulement l’appropriation du lieu historique de défense du travail contre le capital mais surtout l’installation dans la durée du débat organisateur des stratégies émancipatrices, allant au-delà des revendications défensives nécessaires.

Outre le syndicalisme, ATTAC peut aussi favoriser des rencontres à celles et ceux qui ignorent le chemin des Unions locales des syndicats. Le comité rennais d’ ATTAC dispose d’ailleurs d’un groupe Entreprise susceptible de jouer ce rôle de débat sur l’état des lieux et les perspectives.

Christian DELARUE
Altermondialiste et membre de l’UL CGT Rennes

Messages

  • Christian DELARUE, complétement d’accord avec toi sur tout ce qui est dit là et... plus particulièrement sur ceci : [je cite] : "Le pôle financier public doit aussi veiller au rapport de force favorable au service public car ce dernier fonctionne principalement sur la base d’une économie publique de valeur d’usage alors que les entreprises privées fonctionnent pour LE PROFIT IMMÉDIAT éloigné des besoins sociaux. Bref il importe de CHANGER LA LOGIQUE tant dans l’entreprise qu’au niveau plus global : local – régional – national.

    Mais plus encore... il faudra bien un jour *SOCIALISER TOUTE LA "PLUS-VALUE" ACCUMULÉE PAR LE TRAVAIL DE TOUTE L’HUMANITÉ DEPUIS SES ORIGINES !!*...SOCIALISER PARTOUT ET MONDIALEMENT !!... et non plus privatiser à outrance comme depuis le 18ème Siècle.

    LE CAPITALISME DOIT FAIRE PLACE graduellement [ou une fois pour toutes !?] À LA *SOCIALISATION UNIVERSELLE DES BIENS NATURELS... INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX*

    *LE MONDE NE PEUT PLUS ÊTRE MALTRAITÉ COMME UNE VULGAIRE MARCHANDISE* !!

    Il doit REDEVENIR : *LA PROPRIÉTÉ DU GENRE HUMAIN* !!

    fraternellement !

    RBBR - http://wwwlavie.over-blog.com

    • LA MAITRISE DE LA PRODUCTION : UNE UTOPIE ?

      La maîtrise de la production de biens et service par le plus grand nombre est-elle possible ? Est-ce une utopie ? En fait commençons par voir que l’on ne pourra pas éternellement continuer à faire n’importe quoi n’importe comment. Et dire alors qu’il faut consommer autrement ne suffit pas . Ce n’est qu’un premier pas bien insuffisant . Cela indique en fait un abandon dramatique de la maîtrise de la production aux seules "forces du marché", donc au capital . Pareillement dire qu’une activité économique de production de biens ou de services est productrice de richesses sans autre précisions ne suffit pas plus. Car il y a trop de dégâts dans cette richesse et sur plusieurs plans.

      I - LES DEGATS DE LA PRODUCTION DE "RICHESSES".

       PRODUIRE AUTREMENT ET AUTRE CHOSE !

      Pour ce faire, il ne s’agit pas de mettre en avant un point de vue moral mais une réorientation politique de la production . La production est une question sociale et politique qui devrait normalement être intégré au champ de l’expression démocratique . Pour l’heure c’est au niveau de la consommation donc quand le mal est fait, une fois la production réalisée et les appareils d’influence publicitaire mis en branle que le choix ou le non choix peut s’opérer. C’est là une démocratie rabougrie ! C’est donc politiquement et démocratiquement qu’il faut réduire massivement les nombreuses productions nuisibles aux humains ou à la nature (matières polluantes) ainsi que celles socialement inutiles sans parler des productions de biens rapidement frappés d’obsolescence, ou ceux difficiles à entretenir ou réparer.

       QUI DECIDE DU CARACTERE NUISIBLE DE LA PRODUCTION ?

      Sous le capitalisme une minorité de possédants (les moyens de productions), autrement dit le petit comme le grand patronat, décide de produire n’importe quoi y compris ce qui a de plus destructeur pour les humains, la nature et la planète. Or ce devrait être l’ensemble des travailleurs-producteurs du groupe et même au-delà (pour éviter les effets pervers de la défense de l’entreprise ) tous les résidents-citoyens de décider des grands choix de productions des entreprises publiques dans la cadre d’une planification démocratique. Les techniciens et experts ne devraient se préoccuper que du détail du processus de production pas des grands choix.
      Lire "Une autre économie orientée vers le développement humain "
      http://rennes-info.org/Une-autre-economie-orientee-vers.html

      Il importe aussi et surtout de distinguer le cadre général de la production. Il s’agit de distinguer alors la production marchande de la production non marchande, la production de valeur d’échange de la production de valeur d’usage.

      II - DISTINCTION FONDAMENTALE : LA PRODUCTION MARCHANDE ET NON MARCHANDE.

      La production de richesses se subdivise en production marchande et en production non marchande.

       LA PRODUCTION MARCHANDE va produire des valeurs d’usage mais pas seulement et surtout pas dans ce but. . La production marchande, pour l’essentiel des entreprises privées, va surtout produire des valeurs d’échange, autrement dit des biens et services pour le marché. Il lui faut une demande solvable, un client relativement riche même pour des bas prix .

       LA PRODUCTION NON MARCHANDE est le fait des services publics et de certaines entreprises publiques assimilées, celles subventionnées pour un certain cahier des charges précis et une politique tarifaire claire . Ils vont eux produire des valeurs d’usage, des biens et services qui seront utiles à la population et qui ne seront pas nuisible à l’environnement. Ils produisent pour des usagers à égalité de prestation partout sur le territoire et sans considération de leur richesse patrimoniale mais dans un but de redistribution des richesses et dans le respect du développement durable .La décision peut être fortement bureaucratique ou très démocratique mais ce n’est en tout cas pas la "main invisible " du marché qui normalement "décide" et derrière elle les propriétaires privés des moyens de productions autrement dit le patronat petit ou grand.

       LE CADRE INDIQUE LE BUT DU TRAVAIL. S’agit-il de réaliser avant tout un profit ou s’agit-il avant tout de satisfaire un besoin ? S’agit-il de vendre via des prix (de marché) ou s’agit-il de décider d’une politique tarifaire avec une distribution gratuite ou peu chère à des fins sociales et/ou écologiques et pour les mêms raisons des tarifs élevés pour décourager la consommation.

      La maitrise de la production utile, non marchande, réalisée pour un alterdéveloppement et dans le cadre d’une alterdémocratie n’est pas une utopie. Elle passe par la défense des services publics nationaux et de la réappropriation collective des moyens de production (nationalisation et démocratisation).

      Christian DELARUE

      sur les deux conceptions de la démocratie restreinte
      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47228

      Jacques GOUVERNEUR
      http://hussonet.free.fr/jgfond5.pdf