Accueil > Je trouve que notre peuple contribue à un débat politique de grand niveau

Je trouve que notre peuple contribue à un débat politique de grand niveau

Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing
16 commentaires

Intervention de Francis Parny au Conseil National du 24 avril 2007

Le premier tour de l’élection s’est joué autour de la question : "Pour ou contre Sarkozy". Convenons qu’il s’agît d’un objectif politique à la fois populaire et de gauche, en liaison avec une réflexion réelle sur un projet de société. En refusant Sarkozy, les électeurs de gauche refusent son programme, ses propositions, mais surtout les valeurs sur lesquelles il s’appuie. Je pense au ministère de l’immigration ou à son extrapolation sur les gènes.

Je me demande si cette question n’a pas transgressé même le piège institutionnel de la présidentielle. Certes il y a bipolarisation et on retrouve au 2ème tour l’UMP et le PS. Mais il y a aussi le phénomène Bayrou. Le vote d’électeur de gauche en sa faveur a été rendu possible par le doute qu’inspiraient le programme et l’attitude de la candidate socialiste mais cela révèle, en creux, l’absence d’une véritable ambition de gauche, en dehors de la candidature de Marie-George, dans cette élection. Un nouveau débat politique s’est instauré à partir de là proposant comme nous l’avons souligné un "faux" choix entre un bloc conservateur représenté par un Sarkozy "teinté" de Lepénisme et un nouveau bloc centro-social-libéral autour de Bayrou et Royal. Ce débat va se poursuivre dans le second tour.

Tout cela n’est possible que dans un cadre idéologique marqué par le triomphe du réformisme et la perte de confiance dans les propositions véritablement alternatives au capitalisme. Le résultat « le plus faible de la gauche » depuis 1969, comme le souligne le rapport, illustre cette situation.

La bataille des idées, nous l’avons perdue ces dernières années. La crédibilité d’une transformation de la société est en régression depuis les années 80 ce n’est pas en 4 ou 5 ans de ressaisissement qu’il est possible d’inverser la tendance.

Même si les résultats de ce ressaisissement commencent à se faire sentir, notamment grâce à notre activité à l’entreprise ou en direction des chômeurs (6 % ont choisi Marie-George Buffet), nous restons en grande difficultés dans notre activité dans les quartiers populaires ou dans notre capacité à faire la place de toute la France dans sa diversité, dans les institutions ou dans notre propre parti.
.
Face au danger de recomposition politique, la question nous est posée : faut-il se replier ou tendre la main ?

Notre identité est faite de plusieurs éléments.

Tout d’abord la rupture avec le capitalisme, et sans doute faut-il expliquer un peu plus dans ce cadre ce que nous appelons l’antilibéralisme.

Ensuite le rassemblement de celles et ceux qui veulent dépasser le capitalisme et là il nous faut interroger notamment les militants et les électeurs socialistes ou verts qui ont exprimés ce choix le 29 mai 2005.
Et puis, il y a aussi pour nous le refus de toute marginalisation à une extrémité de l’arc politique.

Le référendum l’a bien montré : la victoire du « Non » n’a été possible que lorsqu’elle est apparue comme un vote concernant toute la gauche, et pas seulement les extrêmes.

On est loin de l’objectif de Besancenot de reconstruire « à la gauche de la gauche plurielle », une gauche anticapitaliste.

Enfin, dernière question : L’utilité du Parti Communiste Français pour ce large rassemblement de transformation sociale est-elle reconnue ?
J’ai envie de dire : ça dépend. En m’appuyant sur l’expérience du conseil de campagne, je dirai que nous avons regroupé en dehors des membres du Parti Communiste, des personnes qui étaient déçues du parti socialiste, qui l’avaient quitté, des altermondialistes, des antilibéraux mécontents de l’issue du vote sur les candidatures unitaires, mais reconnaissant Marie-George Buffet comme la plus apte à porter le contenu de ce mouvement antilibéral.

Et puis il y a celles et ceux qui n’ont pas rejoint notre comité de campagne principalement je crois, parce que justement ils ne voulaient pas se couper de l’ensemble des sensibilités de la gauche, quelles qu’aient été leurs critiques à l’égard du parti socialiste.

Aujourd’hui, ce qui est intéressant, c’est qu’un certain nombre de ces personnes parlent d’adhérer à notre parti pour permettre la poursuite de cette politique de rassemblement de toutes celles et de ceux qui veulent dépasser le capitalisme. La lutte continue.

Messages

  • La gauche anti-libérale va rester sur sa faim. Ségolène a été très claire : seulement des ministres centristes à ses cotés !! Je faisais partie de cette gauche, aussi ne comptez pas sur moi ( et beaucoup d’autres camarades d’ailleurs) pour apporter un soutien quelconque à la frange de droite du PS. Et il en sera de même pour les prochaines législatives.

  • QUAND LES BLES SONT SOUS LA GRELE
    FOU QUI FAIT LE DELICAT....
    Quelque soit le programme de Ségolène Royal, l’union contre Sarkosy relève du salut public contre une régression sociétale dramatique....

  • Analyse un peu courte camarade !

    Le vote utile ne pouvait-il pas être prévu bien avant la désignation des candidats ?

    Comment le contrer sinon en y opposant une candidature crédible ?

    Qui, au PC, a refusé de tout mettre sur la table de la négociation avec les antilibéraux, presidentielle mais aussi législatives et tous les aspects matériels qui vont avec ?

    Avant la guerre mon père, comme il m’arrive de le faire pour le PC, parcourait la campagne pour ramasser les cotises socialistes, tu crois que ça existe encore au PS ? Une étude sur les 100 000 adhésions à 20€ montre que la majorité de ces gens là ont adhéré pour "faire carriere". On connait le parcours de Eric Besson, fraichement évacué du staff de Ségolène, il sont combien dans le 93 et ailleurs ces gens là ? Et ceux qui ont barbouillé, à Argenteuil, les plaques de G Péri ; c’est avec ces "personnel" qu’on peut envisager une politique de gauche ? allons donc !

    Alors c’est vrai que tous ne sont pas comme ça, et que l’électorat c’est autre chose, mais nous ne sommes plus en 36 et la manip géniale de Thorez n’est plus efficiente. Nous avons raté le coche "antilibéral", il faut remettre l’ouvrage.

    Je sais qu’avant les législatives, il est impossible de mener ce débat, mais qu’on ne compte pas sur moi pour noyer le poisson aprés !

    CN46400

  • Tu rigoles ou quoi,le débat politique est au ras du gazon et il n’y a plus de base populaire ou si peu !Il n’y a qu’à voir le score de toute la vraie gauche confondue,même si il a été rogné par le vote utile,c’est une misère !Les 3/4 des Français sont devenus masos et notre petit Hitler sans moustaches républicain joue sur du velours.Je crois que je vais faire comme J.M.H,j’me tire en Amérique du Sud.Que calor la vida !

    vieil anar

    • Salut Vieil Anar,

      Si tu comptes t’exiler en Amérique du Sud, je ne te recommande pas le Chili à moins que tu ne veuilles voir maintenant à quoi ressemblera la France dans 5 ans. L’ultra-libéralisme peut faire des ravages. Quant au débat d’idées et à la prise de conscience politique des citoyens, je me demande si ceux qui osent écrire des conneries pareilles sont sincères ou me prennent pour un con !

      Il n’y a eu aucun débat, rien que du marketting ! Les gens sont aller voter par trouille de Le Pen et ils auront son doublon miniature. Et avec ça, ils croient être bien avancés.

      Quant à la baudruche du Poitou, no comment !

      Elle n’aura pas ma voix, pas plus, bien sûr, que l’autre enflure. Je vais à la pêche.

      JMH

    • Non,cher JMH,moi je pensais plutôt à l’Argentine,plutôt d’ailleurs pour voir comment un pays mis à genoux suite à une collaboration désastreuse avec les US,se relève doucement et comment la Fraternité,devenue incontournable,fonctionne(et je sais qu’elle fonctionne !)Quant au 6 mai,bien que convaincu que la Bécassine du Poitou soit un désastre et peut-être même pire qu’on l’imagine,je ne sais pas encore ce que je ferai,d’autant plus que"blanc"(vote naturel en l’occurence)ne compte pas !Buenas tardes.

      vieil anar

  • Et cela continue !tous contre le PC ,vous avez bien raison,Vous croyez que ce que voulez !Mais l’ensemble de l’argumentation ,qui l’a portée à bout de bras ? ,ce n’est pas cette clique de refondateurs-réformateur-unitaro-gauchiste,plus occupés qu’ils étaient de de sourire devant la presse et l’ensemble des médias qui les ont médiatisés pour mieux casser toute la gauche !

    Et aujourd’hui les mêmesDebons,Martelli,Picquet,Autain,Coquerel et quelques autres appelent à une unité pour battre la droite,de qui se moque-t-on ? La droite ,il y avait possibilité de la battre ,de construire un rassemblement de combat, aujourd’hui il faut payer le prix de cet anti-communisme ,de cette alliance objective avec la droite et le grand patronnat.Les travailleurs ont été manipulés,les couches défavorisées,les jeunes et bien d’autres n’ont pas cru qu’un réel changement était possible,ils se sont fourvoyés dans le piege Royal-Bayrou .Qui pourrait croire un seul instant que:de nombreux élus de droite ont accordé leur parrainage aux candidats"extrême-gauche"ou altermondialiste,sans arriere pensée.Et que ceux qui les ont sollicité n’étaient conscients de l’opération de division et s’articulant autour d’une stratégie d’échec de la gauche.

    Dans cette situation ,je salue le courage des militants communistes,de MG.Buffet,de tous ceux qui aujourd’hui sincèrement continuent le combat.

    Le PCF va tenir un congrés extraordinaire,c’est bien !,mais il conviendra que le débat ouvert et libre qui s’engagera,se fasse à partir de bases claires ;que les adhérents soient clairement identifiés et à jour de leurs cotisations (ce qui suppose d’avoir la carte du Parti)Pas d’adhérent fantôme ,que" les bouches s’ouvrent pas mannequin dans le Parti !"

    L’orientation politique et donc le combat idéologique qui va avec nécessite d’aborder:la formation des militants et l’information en général.

    De même se pose le problême de quelle organisation:ses strutures,ses moyens,son fonctionnement.Et bien sur à partir de là ses statuts.

    Oui il y a du travail sur le metier et de la place pour qui sincérement veut travailler.

    Roger bretagne

  • « Et puis il y a celles et ceux qui n’ont pas rejoint notre comité de campagne principalement je crois, parce que justement ils ne voulaient pas se couper de l’ensemble des sensibilités de la gauche. » écrit Francis Parny.

    Francis Parny devra comprendre que certaines pratiques du staff de MGB ont envoyé valser au loin des gens qui s’approchaient en amis critiques.

    MGB et le comité de campagne seraient plus attractifs s’ils étaient attentifs à ceux qui les interpellent. Ainsi, autour de moi :

      un vieil ami, militant communiste, engagé dans mille combats depuis des décennies, écrit une longue lettre à MGB. Même pas d’accusé de réception. Ecoeuré, il a fait une campagne active pour….Bové.

      un groupe de communistes, dont une candidate aux prochaines législatives se fend également d’une lettre au sujet de ses déclarations sur Cuba. Pas de réponse.

      J’ai écrit au Comité de campagne à propos du questionnaire de RSF. En se prêtant à ce questionnaire, MGB crédibilisait cette association, une adversaire des partisans d’un autre monde financée en partie par des officines écrans de la CIA. Pas de réponse.

    La conclusion est désespérante pour qui espère un renouveau, la prise en compte des leçons du passé, le rejet du double langage (en public, je t’écoute et te respecte, en privé : poubelle).
    Je suis hélas persuadé que ces exemples peuvent se multiplier par cent ou mille.

    Je remercie mes lecteurs de bien vouloir noter que j’ai attendu que le vote du premier tour soit passé pour m’exprimer sur ces « anomalies ».

    Ma seule intervention dans la campagne (six semaines avant le vote) été destinée à José Bové. Je ne pouvais la retenir plus longtemps : elle avait pour objectif (atteint) de l’empêcher de répéter mensongèrement à, chaque intervention télévisée, qu’il avait été expulsé d’un enfer communiste par un méchant dictateur.

    Donc, ne cherchez pas à découvrir pour qui je roule. Je vous le dévoile ici : pour la vérité et pour le respect de tous, faute de quoi les partis se vident, la gauche se ratatine, Sarko et Bush se frisent les moustaches.

    MaximeVivas.

  • Quand Bellaciao m’a proposé de publier mon intervention au conseil national du PCF je n’imaginais pas des réactions rapides si nombreuses (pardon à Bellaciao)

    Quelque soit la nature des réactions j’en suis très content non pas personnellement pour mon égo mais parceque celà laisse bien augurer de débats futurs nécessaires sur le devenir du mouvement anticapitaliste, antilibéral, progressiste, - au choix - qu’il faudra bien poursuivre. Le Pcf pour sa part ouvrira ce débat après les législatives pour qu’il se déroule jusqu’à un congrès en Novembre de cette année. Je proposerai que ce débat soit ouvert à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent.

    Dans l’immédiat, juste une information : la contribution publiée par Bellaciao était limitée par les règles du débat au sein du Conseil national du Pcf qui n’autorise que trois minutes d’intervention.C’est dire qu’il ne peut s’agir d’une analyse complête. Mon intention, si je dois la préciser à la lumière de ce que j’ai lu comme réactions insistait sur deux questions.

    Tout d’abord, que cette campagne et son résultat au premier tour pose la question du devenir d’une véritable ambition de Gauche dans notre pays au moment où l’affaiblissement de la gauche dans son ensemble ouvre la voie à une recomposition politique dangereuse. Les électrices et les électeurs de notre pays ne sont pas en cause, la bataille des idées n’a pas été gagnée par le camp de la transformation sociale dans son ensemble. Chacun y a sa part de responsabilité mais personne ne peut se disculper de répondre à la question : très bien, on arrête de se battre ou bien on continue.

    Et ensuite, la deuxième question coule de source : qui est concerné par ce débat : une partie de la gauche ou bien toute la gauche dans son ensemble, toutes celles et tous ceux de toutes les sensibilités de gauche qui ont combattu l’Europe libérale.La voie proposée à la gauche de l’ex gauche plurielle par la Lcr exclue beaucoup trop de personnes concernées.

    Et tout cela n’empêche pas ("Nicolas que la commune n’est pas morte") que Dimanche 6 mai tout doit être fait pour battre Sarkozy. Les législatives permettant de poursuivre le débat sur une véritable ambition de gauche dans ce pays et la place que les communistes - avec d’autres - peuvent y tenir.

    Francis Parny

  • la question d’une véritable ambition de gauche ?
    pour ma part les questions qui devraient etre posées au prochain congres extraordinaire sont :
    le pcf est-il encore un parti communiste ou un parti social démocrate ?
    le pcf est-il toujours anti capitaliste ?
    est-ce que la perspective d’une société socialiste fait toujours parti de ses ambitions ?
    vu les orientations de ses congres precedents je ne le pense pas .c’est pour cela que je n’y suis plus depuis quelques années .tout en étant toujours communiste .mais pas mutant .
    j’ai voté mgb par défaut . mais je ne voterais pas royal . j’ai l’impression que certains communistes seront plus actif pour l’appel au vote royal .que pour l’appel au vote buffet .
    il faut une renaissance d’un pc en france digne de ce nom . sam 82

  • je pense qu’il faut changer de stratégie ne plus rester en tete à tete avec les appareils mais créer en bas le rassemblement en attendant ce changement stratégique battons sarko et soyons à gauche les plus déterminés notre jeunesse attend celà
    ange

  • autant le référendum du 29 mai était l’occasion, exigée par pétition populaire, et prenant de court les pouvoirs médiatiques, d’exprimer "par surprise", "l’inattendu" : une "volonté populaire" (le refus du système), autant l’élection présidentielle est "vide de sens", et donc un "non évènement", du point de vue de l’expression d’une "volonté populaire" :

    bien sûr le peuple a voté massivement, mais il l’a fait sous la contrainte d’une pression médiatique porteuse de périls qu’il fallait conjurer, donc, la peur au ventre !(le dos au mur du système présidentiel de confiscation de la parole populaire).

    car le "pouvoir médiatique, non seulement "terrorise", mais il constitue lui-même le danger : la "bombe " dont il parle, c’est lui qui l’a faite, et c’est lui qui la brandit !

    ne le voyez-vous pas, monsieur Parny ?

    alain de Nantes
    roseaupensant.gauchepopulaire.fr

  • la question d’une véritable ambition de gauche ?

    pour ma part les questions qui devraient etre posées au prochain congres extraordinaire sont : le pcf est-il encore un parti communiste ou un parti social démocrate ?

    le pcf est-il toujours anti capitaliste ?

    est-ce que la perspective d’une société socialiste fait toujours parti de ses ambitions ?

    vu les orientations de ses congres precedents je ne le pense pas .c’est pour cela que je n’y suis plus depuis quelques années .tout en étant toujours communiste .mais pas mutant

    Sam82

    Tu poses des questions ESSENTIELLES.

    Et j’ajouterai : le PCF est-il encore un parti s’appuyant sur le MARXISME ?

    C’est une lapalissade, mais il ne peut y avoir de tranformation révolutionnaire s’il n’y a pas de théorie révolutionnaire.

    Le PCF tout entier doit se réapproprier le marxisme comme pratique et théorie vivantes de son action et de sa réflexion et non la déléguer à une caste.

    Notre orientation ("mutation" selon le mot consacré), il faut le reconnaître, c’est du post-keynésianisme. Comment parler sérieusement de rupture avec le capitalisme dans ces conditions-là ?

    Où est notre projet ? notre ambition ? notre "visibilité" par rapport aux autres courants de gauche ?

    Avant d’espérer mettre les tuiles sur le toit, il faut d’abord bâtir des fondations et que celles-ci soit solides et le PCF, avec l’arme du marxisme, a de quoi relever le défi que lui lance le capitalisme... contrairement à d’autres formations de gauche.