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OUF ! ET MAINTENANT ?

Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing

La France aurait presque poussé ou pouffé un ouf de soulagement à l’annonce des résultats électoraux du premier tour des présidentielles aux vues de la dépréciation du score du Front national qui aura constitué pendant longtemps la bête noire de la politique pour les uns, un terrain de prédilection pour les autre destiné à regonfler un corps électoral umpéiste en sérieuse perte de vitesse depuis l’hardiesse manifeste d’un centre convaincu dans sa marche à faire cavalier seul dans la course à la plus haute fonction de l’État.

Que le Front National perde des électeurs au profit du candidat Sarkozy n’enlève rien à l’amertume du climat social que nous promet l’avenir tant au niveau des inégalités provoquées par leur programme.

Que Le Pen voit ses scores chuter mirobolamment pour que grimpe le prétendant UMP ne préfigure rien de bon quant à l’humanisme international que la France est censée défendre et ne parviendra pas à nous faire oublier encore moins ces jeunesses giscardiennes maintenant devenues grandes mais qui tenaient néanmoins fièrement par le passé leur stand aux côtés des groupe les plus extrêmes du Front national dans les grandes fêtes nationalistes des partis droitiers.

Hélas et trois fois hélas une certaine conception morale des libertés et de la solidarité, toute une forme intellectuelle du tout étatique et de la rentabilité économique à tout va est passée dans les mœurs, l’autoritarisme et la peur ayant fait le reste, il ne resterait plus qu’à Mr. Sarkozy de proposer sous cape ou publiquement une alliance plus que politique avec un Le Pen qui ne lui aura alors ainsi pas remué le terreau pour rien durant de nombreuses années comme il aura contribué à sa manière à l’éclosion du système chiraquien et finalement restera-t-il, au comble d’une étonnement médiatique alors proche de l’autisme, le symbole de cette position centrale que prône Mr. Bayrou comme s’il avait inventé le fil à couper le beur ou l’eau chaude.

Hormis cette chute de l’extrême droite qui provoque quasiment un contentement majoritaire unanime appelé à se concrétiser lors du second tour et après avoir noté le plantage général des « blogueurs » (la bonne blague) qui ont tenté de divulguer des résultats avant l’heure tout aussi farfelus les uns que les autres et d’une imprécision redoutable ; il faut bien alors se tourner vers le point fort (la bonne blague bis) de ce qu’il faudrait retenir d’un résultat qui consisterait à pouvoir intervertir Mrs Bayrou et Le Pen pour la sauvegarde d’on ne sait vraiment quelle démocratie, ni quels en seraient les contours si ce ne sont ceux d‘une droite réunie en une seule par sa même extrême en passant par la sociale démocratie.

Ces deux troisièmes hommes en vigueur à la volée, à valeur inversée et sûrement pas si éloignée qu’ils veulent bien le prétendre auront au moins réussi à montrer qu’il serait nécessaire voir même urgent de regarder ailleurs et au-delà de ces trois ou quatre grandes formations politiques qui revendiquent leur capacité à pratiquer le pouvoir quand elles ne se l’arrachent pas… Et ils vont se l’arracher ce pouvoir aux multiples convoitises et facettes… Jugez-en. D’un côté nous obtenons en bout de course un Nicolas Sarkozy tout en régalade par la concrétisation de la promesse de ses militants acceptant en toute complaisance et sans craintes l’apport des deux unités extrêmes d’un de Villiers qui espère-t-il lui suffira amplement à assurer sa majorité et laisser Le Pen de côté pour permettre ainsi de synchroniser d’une louche les rêves de l’État poujadiste et boulangiste qui cimentait naguère les prémisses pétainistes de notre Histoire en une autocratie sarkozienne que personne n’espérait voir renaître à ce point.

En face de lui un socialisme de toutes les compromissions également, prêt à faire les yeux doux au centralisme démagogique des centristes devenus grâce à lui le point central où se mirerait la démocratie mais qui abandonne au passage les quelques points « révolutionnaires » qui non seulement lui faisaient défaut mais lui assuraient également le renouvellement intellectuel de ses programmes lorsqu’ils étaient tracés pour canaliser, contrer et garrotter le capitalisme en ses bénéfices personnels et privés. Aujourd’hui c’est tout le contraire et lui-même se vante de la disparition des classes ouvrières et du vote ouvrier et constate en toute simplicité la mort du prolétariat alors que de nouvelles classes pauvres occupent tout un pan de la main d’œuvre industrielle et des sans travail…

Ne pouvant assurer leur majorité du second tour sur une jambe de bois, les deux candidats restant en lice que sont Mme Ségolène Royal et Mr. Nicolas Sarkozy feraient mieux de rigidifier leurs positions par rapport à une histoire des luttes politiques et des revendications sociales vis-à-vis de leurs électeurs plutôt que de chercher à rallier une position centrale revendiquée par un François Bayrou pas en peine de devenir la nouvelle curiosité des conglomérats politiques préposés à diriger le pays dans la vie publique tout en lui ingurgitant un capitalisme outrancier et fallacieux que le peuple lui-même ne sait pas encore si il est prêt à le digérer ou si il ne préférerait pas le lui vomir à la figure lors des prochaines urnes car ne nous leurrons pas mais face à la crise des réchauffements climatiques que le capitalisme ne parviendra pas à endiguer, la sociale démocratie ou le populisme nationaliste seront bien en passe de trouver et d’appliquer les mesures suffisamment nécessaires pour enrayer les cataclysmes et les catastrophes humaines liées aux augmentations des cancers que le système social et économique drainent pour lui (le capitalisme) avec des maladies causées par le travail qui font toujours autant de ravages.

D’autre part la candidate Dominique Voynet sera parvenue à faire du vécu écologique un discours politique qu’elle pensait lui être utile pour rester à jouer dans la cour des grands, argumentant un projet de société obsessionnel qui aura permis tout au plus en s’éloignant du syndicaliste (mais ô combien vrai) Bové à faire passer un certain nombre d’électeurs à droite depuis que l’écologie est également devenue l’apanage de plusieurs partis politiques de la droite…

Ainsi en va le jeu institutionnel de la démocratie républicaine lorsque avant de s’argumenter dans l’idée et la réflexion elle s’entête à empenner les plumes des vautours du pouvoir qui persistent à astiquer la carlingue d’un carrosse vermoulu… Enfin et une fois de plus les Français auront montré que toute cette histoire est lamentable et qu’ils sont bel et bien fermés au programme alter mondialiste qui reste pourtant le seul capable à modifier le cours destructif de la planète en contrant le capitalisme dans ses ponctions en procédant aux modifications économiques nécessaires à sa contention…

Rirons alors tous ces électeurs fiers d’avoir abandonnés la pensée marxiste lorsque le raisin atteindra la taille des groseilles et les cerises celle du cassis alors que des mûres il n’y en aura plus depuis belle lurette puisque les corbeaux auront tout bouffé avant qu’elles ne puissent mûrir, quant aux myrtilles il faudra un jour se les inventer !