Accueil > Viande bovine : monoproduction et abandon de la polyculture élevage

Viande bovine : monoproduction et abandon de la polyculture élevage

Publie le mercredi 3 mars 2004 par Open-Publishing

Alors que le Ministre de l’Agriculture fait Salon, la vitrine ne doit pas cacher le désarroi des paysans. En appliquant les accords de Luxembourg (réforme de la PAC), M. Gaymard a décidé de spécialiser les régions et de soumettre la production à l’industrie agro-alimentaire.

La commission Viande bovine de la Confédération paysanne dénonce le caractère aberrant de cette réforme et souligne les impacts négatifs qu’elle aura sur les éleveurs et la répartition de l’élevage bovin sur le territoire.
En effet, selon les régions, des évolutions différentes pourront avoir lieu :

 abandon totale de l’activité d’engraissement et de la polyculture élevage dans le bassin allaitant et renforcement de la monoproduction dans les systèmes très extensifs naisseurs (grands troupeaux sur grands espaces avec peu de main d’oeuvre) pourvoyeurs en veaux des ateliers d’engraissement industriels italiens,

 standardisation et soumission de plus en plus poussée de la production par la « filière », afin de préserver ou de renforcer l’outil industriel dans les régions d’engraissement traditionnellement plus intensives.

Concernant la viande bovine, le Ministre a retenu l’option d’un recouplage total de la Prime au Maintien du Troupeau Vache Allaitante et un recouplage à hauteur de 40 % de la Prime à l’Abattage des Bovins. Il accepte de fait le principe fondateur de cette réforme et permet à la stratégie de la Commission européenne d’aboutir progressivement à un démantèlement de la PAC puisque les soutiens, en particulier en viande bovine, seront différents d’un pays à un autre.

Dans tous les cas, les prix intérieurs seront de plus en plus soumis à l’influence des importations en provenance des pays tiers. En effet, dans la perspective d’une insuffisance de la production européenne et en l’absence de protection tarifaire, les prix intérieurs s’aligneront sur le prix mondial.

La commission Viande bovine de la Confédération paysanne considère que le débat découplage/recouplage partiel ou total et régionalisation n’a aucun intérêt puisque le principe même de la réforme proposée par Bruxelles est d’abord d’asservir l’agriculture européenne aux lois d’un marché débridé.

L’agrandissement des élevages, la disparition des paysans, la spécialisation des régions, l’industrialisation accélérée de la filière viande, la baisse des prix au profit de l’agro-alimentaire en seront les conséquences les plus visibles.

Le site : http://www.confederationpaysanne.fr/